• Parce que c’est la 1ère fois que je vois (de loin) ) une trombe marine (joli nom ; une trombe d’eau, c’est quand on est dessous?)
du coup, j’ai cherché sur internet des trombes..!
multiples en Italie, ou qui fait pendant à un phare, entre le champignon et la méduse…
Et puis, le grand Courbet…
• & revenons à nos moutons (qui font signes…), voilà Edison (qui devint sourd à 13 ans), tout fier devant son 1er phonographe.
Quelques temps avant, Charles Cros (poète et professeur de chimie à l’institut des sourds muets de 1860-63) invente le principe d’un appareil de reproduction des sons : le paléophone.
Alphonse Allais en fait un portrait à sa mort (en 1888) :
“Un jeune homme venait d’inventer un instrument bizarre qui enregistrait la voix humaine et même tous les autres sons, et qui non seulement en marquait les vibrations, mais reproduisait ces bruits autant de fois qu’on le voulait. L’instrument s’appelait le paléographe. La théorie en était d’une simplicité patriarcale. Le lendemain, grâce à mon ami Lorin, je connaissais Charles Cros, l’inventeur du merveilleux appareil dont M. Edison devait prendre le brevet, l’année suivante.
Charles Cros m’apparut tout de suite tel que je le connus toujours, un être miraculeusement doué à tous points de vue, poète étrangement personnel et charmeur, savant vrai, fantaisiste déconcertant, de plus ami sûr et bon. Que lui manqua-t-il pour devenir un homme arrivé, salué, décoré ? Presque rien, un peu de bourgeoisisme servile et lâche auquel sa nature d’artiste noble se refusa toujours. Il écrivit des vers superbes qui ne lui rapportèrent rien, composa en se jouant ces monologues qui firent Coquelin Cadet, eut des idées scientifiques géniales, inventa le phonographe, la photographie des couleurs, le photophone.”
Et puis, juste pour le plaisir, les derniers vers de son Hareng Saur
J’ai composé cette histoire – simple, simple, simple,
Pour mettre en fureur les gens – graves, graves, graves,
Et amuser les enfants – petits, petits, petits.
Puisque ce blog me sert aussi à “ranger le temps”,
j’y rentre des captures d’écran et autres qui traînent sur mon bureau :
• Des cartes de visite en langue des signes, même si elles sont floues, vues sur la thèse de Yann Cantin “Les Sourds-Muets de la Belle Epoque, une communauté en mutation.”
le 1er téléphone de Alexander Graham Bell (dont la mère et la femme étaient sourdes)
et un dispositif (au col cassé) de méthode orale
• Un “Petit mot” de Benjamin de N’a qu’1 œil, (et Yann) envoyé la semaine dernière depuis Toulouse (N’a qu’1 œil y est en résidence) :
et comme je vais rarement voir sur messenger, j’y ai aussi vu de sa part un vieux message qui m’a fait rire :
• & en cherchant quel texte de présentations faire pour les rencontres de Lure cet été (ce qui est toujours un exercice pénible pour moi), je reprends la bio faite pour la Revue 17 :
– résumé de votre intervention : 300 signes espace compris
Aimer les mots jusqu’à avoir les mains dedans : jeu et manipulation. Les mots mènent la danse ; formuler, broder, estamper, en tordre le fil : écrire. Ouvrir les catégories : braconnage du possible.
Imprimer sans se soucier de faire impression.
– repères biographiques : 200 signes espace compris
Née en 62, artiste et auteure, livres d’artiste, livres de librairie, faire des livres en franc-tireur, mettre les mots dans l’espace, sur-vivre de son boulot. www.fabienneyvert.com
• & des images publiées par Christine Carte sur le compte instagram de L’Encre Rouge :
le badge qu’elle a adopté – les lettres en bois rangées sur l’étagère
le D (de notre abécédaire en cours) découpé au lasercut pour remplacer un caractère bois trop vrillé pour être imprimé proprement
• & puis, des images glanées pour rêver,
réfléchir à un projet
donner des idées…
• & aussi la bonne nouvelle de par ici , quand même !
Hier, j’ai enfin pris connaissance de la Revue 17, d’ Un thé chez les fous, et elle est belle ! (et légère malgré sa taille!)
Il y en aura bientôt une présentation à Marseille, dans la nouvelle librairie de Mathilde et Lucas (qui viennent de Terra Nova, à Toulouse), au 96 rue saint Savournin. & sinon, on peut aussi la voir à l’Autoportrait !
& sur ma table à l’Encre Rouge, mais c’est plutôt le bordel..!
C’était le jour du O, après le M, et avant le match (de l’OM) du soir… Coïncidence aussi du bleu (O bleu, suivant Rimbaud), qui donne envie de nager plutôt que taper dans un ballon !
& je l’ai reconnu, c’est lui, le O rouge, imprimé en 2014 !!
& une page d’essai pour le N (dernière lettre des 26 à imprimer, et page centrale de l’abécédaire), les macules sont toujours belles (et ces caractères bois à empattements magnifiques)!!
Et puis aussi, qui traine sur ma table, les lunettes-accessoire pour FAITES-MOI SIGNE, ON S’ENTEND BIEN…
La mise au point nous a pris du temps (merci à Christine Carte!!) pour avoir les bonnes découpes (taille, approche des lettres…) au bon endroit, pour pouvoir lire aisément, une page A4 bien remplie par exemple… (avec mes lunettes de vue en-dessous, hein!)…
Une plantade lors de la découpe (oubli de retourner le fichier, car elles sont découpées au laser sur l’envers) me permet de les photographier à l’endroit dans le miroir !
& que bien voir-entendre ? par exemple
les portions que nous portions
je suis content de ce qu’ils content
ou les poules du couvent couvent…
• Il faut déjà penser à l’affiche, pour les 4 “représentations” du mois prochain à la Cave Poésie. Voilà 4 propositions /éléments envoyées à Maïté, qui remplace Mélanie, et s’occupe de la com :
• Et puis aussi, aller un peu à l’Encre Rouge, poursuivre l’impression du nouvel abécédaire entrepris avec Christine Carte.
1ère étape, les 26 lettres de l’alphabet, on y est presque..!
Ce ne sont pas des barreaux de prison…. mais des grands i……
• Aujourd’hui, belle surprise en se battant avec des M…
Grande lettre en bois difficile à imprimer proprement car elle est vrillée, et macule l’habillage à chaque retour des rouleaux encreurs…
Du coup, en imprimer une plus petite?
En essayant “pour voir”, et afin de ne pas utiliser trop de feuilles de passe, je reprends au verso la feuille fraichement imprimée recto, en mettant une feuille qui traine dessous pour ne pas maculer l’habillage (c’est pas de fringues qu’il s’agit : c’est le papier tendu sur le rouleau de pression sur lequel se pose la feuille à imprimer).
& Oh merveille !! le report de l’encre fraîche sur la feuille de brouillon est inimaginable!! Voilà une belle police à inventer !!
(le M que j’ai imprimé est de l’autre côté de la feuille bleue, on ne le voit pas mais on le devine en manque – et comme c’est un M, on a l’impression qu’il est à l’endroit…- sur le grand M qui est à l’envers upside down ) & du coup le M reporté à l’endroit sur le brouillon (vous suivez?) a les découpes du grand M à l’envers (tête en bas parce que j’ai pris la feuille dans l’autre sens…)
• Et puis aussi, en mettant les feuilles qu’on vient d’imprimer à sécher, on pose dessus des macules afin de pouvoir les superposer sans qu’elles se salissent au verso, les unes contre les autres…
Les macules sont parfois des feuilles imprimées ratées d’un “vieux” boulot, comme celle-ci. Chaque fois que je l’utilise, je suis admirative et contente de la revoir malgré ses imperfections!
Encore plus aujourd’hui, après avoir parlé au téléphone d’une future expo avec Carine Roma, qui s’occupe du centre d’art de Saint-Gratien, ville dont parle ce dialogue (réalisé avec Christine Patry-Morel en 2014)..!
Entendre une parole “muette”, quelques belles pistes de réflexions
• Le cinéma muet, pour aider à l’oralisation :
Avant que les frères Lumière n’aient créé le cinématographe en 1895, Étienne-Jules Marey avait finalisé, en 1888, le fameux chronophotographe permettant de prendre de photographies à intervalles (dans le but d’étudier le mouvement en décomposé de l’animal ou de l’objet photographiés). Son assistant, le photographe Georges Demenÿ avait inventé, lui en 1891, le phonoscope à la demande du professeur Hector Marichelle à l’Institut des Sourds-Muets de Paris : ce dernier lui avait demandé une projection d’un homme — le photographe lui-même “chronophotographié” — qui prononçait des mots comme « Je vous aime » ou « Vive la France ».
• La parole dans le cinéma muet / Quelle écoute pour le spectateur ?,
de Natacha Thiéry
“J’admettrai, comme présupposé de mon analyse, que s’il ne rend pas les sons, ce cinéma n’est pas à proprement parler muet — c’est nous qui, face à lui, sommes sourds et forcés à l’être. Dans le cinéma muet, une forme de non-dit émerge dans l’écart entre des paroles effectivement prononcées et leur non restitution analogique, dans le paradoxe qui veut que ce qui est dit n’est pas entendu.
[…] La parole dans le cinéma muet est donc plurielle, à la fois volatile et impalpable dans les images, et écrite dans les intertitres. Dans les intertitres de dialogues, le sens des mots prononcés est détaché de leur énonciation. Dans les intertitres « informatifs », la polysémie de l’image muette est réduite, mais leur apparition répétée favorise l’émergence d’une certaine abstraction. Finalement, les intertitres du cinéma muet doivent être considérés davantage comme signifiants que comme signifiés. Considérés sous cet angle, les intertitres mettent au jour la relation paradoxale du texte et de l’image. En définitive, tout réside dans cette dichotomie entre signifié et signifiant : l’intertitre n’est pas le signifié de l’image qui en serait le signifiant. Il est bien plus signifiant et phénomène graphique que simple adjuvant de l’image. Non seulement l’intertitre imprime un autre rythme dans la vision du film — puisqu’il existe un temps pour voir et un temps pour lire —, mais aussi un autre regard.
[…] Cette tentative de représentation analogique de la parole au cinéma a été baptisée non sans humour « complexe de Frankenstein » par Noël Burch : autrement dit, elle consiste dans « l’inscription du geste de la parole dans les images animées ». Le spectateur se trouve dans une situation paradoxale : les personnages sont, comme lui, doués de parole mais n’émettent aucun son, tandis que lui est forcé au mutisme et à la surdité. Les films lui présentent des doubles inversés.
[…] Enfin, le cinéma muet sollicite le spectateur d’un point de vue physique, au-delà de la compréhension pensée et raisonnée. Il stimule la réceptivité de ses sens de manière inhabituelle. Certains — le goût, l’odorat, le toucher — restent inactivés lorsque la vue subit une sorte de rapt sensoriel. Les différents sens qui d’ordinaire peuvent recevoir les informations simultanément sont totalement séparés. Aussi, l’ouïe et la vue ne vont pas de pair. Par ce phénomène schizoïde, ce qui est vu n’est pas entendu, ou plutôt est entendu à un niveau différent — ou différé —, secondaire et fantasmé. Ce sont les yeux qui entendent indirectement ce qui se dit. L’œil écoute.
[…] Rappelons que dans le cinéma muet, la parole et ses « entours » dépassent tout contenu signifié pour apparaître comme des signifiants. Dès lors, le lien qui unit cet art au spectateur est un lien complexe et paradoxal, intériorisé, intime, secret. Un miroitement épars de sensations physiques et de signes s’offre à la vue du spectateur, dont le corps muet entend par le regard les voix émanant de corps de surface projetés dans la profondeur et la densité de son propre corps, réceptacle vibrant d’émotions et de codes captés qu’il n’est pas nécessaire de déchiffrer. Sa composante sonore, si elle accompagne le rythme de la succession des images, facilite surtout la disponibilité de « l’écoute visuelle » du spectateur pour ce qu’il voit. Cette forme d’écoute n’est pas sans rapport avec une dimension sacrée, puisque le film relie véritablement le sujet-spectateur à son univers : or, dans cette écoute plus visuelle qu’auriculaire, l’œil subit une sidération presque hypnotique. […]”
Rappelons que Charlie Chaplin avait engagé son ami Granville Redmond, peintre et comédien sourd, (et avait appris avec lui la langue des signes) pour son premier court-métrage Une Vie de chien (A Dog’s Life, 1918), (il a participé à ses 7 films entre 1918 et 1929).
Le “carton” au début de The tribe, de Myroslav Slaboshpytskiy, long métrage entièrement en langue des signes (ukrainienne?) sorti en 2014.
• Passionnantes réflexions sur l’interprétation en LSF, côté interprète(s) et metteur en scène, lors de l’élaboration du spectacle Dévaste-moi, d’Emmanuelle Laborit.
https://www.france.tv/france-5/l-oeil-et-la-main/51055-de-concert.html
Entre autre, lors d’une chanson de Bashung ”
— Est-ce qu’on traduit le sens ou est-ce qu’on fait passer un style ? Un style littéraire. Il faut faire un choix.
Si on révèle le sens caché d’un texte, l’implicite, on risque de perdre le côté littéraire, poétique du texte, et on tombe dans l’explicatif, on dévoile le sens du texte, on fait de la pédagogie, on devient professeur.
Et non ! moi je suis une artiste.”
C’était la semaine dernière, et cette semaine, on range les affaires, les images, et l’emploi du temps à venir se remplit de nouveau…
• Accrochage électrique chez N’a qu’1 œil, à Bordeaux, pour le we de l’Escale du livre.
Pour la 1ère fois, avec de l’aide et des écritures “autres”, celles de Benjamin et de Mélanie, avec qui on a passé la journée à monter ce mur. Moment de suspens (disjoncteur?) quand on a branché le (long et compliqué) circuit : Fiat lux!
• Après beaucoup de mois sans toucher à la terre (!), 2 céramiques vite faites qui sèchent à Albi, chez Violaine.
L’occasion aussi de parler céramique, essais, et mots-appellations, comme ces “chevalières préhistoriques” de Violaine Ulmer, que vous pourrez voir lors de différentes manifestations de céramique ce printemps et cet été (pour ceux que ça intéresse, Violaine participera aux “journées de la céramique”, place St Sulpice, à Paris, du 28 juin au 1er juillet).
• Une “chevalière préhistorique” sur une main préhistorique..? En tout cas, celle-ci me sied !
Et que voyez-vous ? Oui, c’est bien cela : bientôt un nouveau tourniquet à la ville brûle..!!
• & puis, vite déjà, penser au 4 représentations de FAITES MOI SIGNE, ON S’ENTEND BIEN, au mois de mai à la Cave Poésie,
• et préparer l’exposition C’EST QUOI ? à la médiathèque de St Orens, du 15 mai au 2 juin….
Ce sera aussi l’occasion de ressortir en ville (de St Orens) les affiches créées pour la Cave Poésie, affichées 15 jours à Toulouse dans les sucettes Decaux en février 2017.
Nager dans la sérénité….
Ce serait bien comme programme!
Se retrouver coincée du dos, qui suit une crise de foi(e), après/pendant des ateliers d’écriture en maison d’arrêt… chochotte ou trop réactive…
Où se posent des questions :
— qu’est-ce que je fais là et qu’est-ce que je peux apporter ? je ne me sens pas très adaptée à l'”exercice”…
— comment éviter de faire ce qu’on appelle “animation”, sur une présence de quelques heures ?
— avec le thème cette année du dispositif “Dis-moi dix mots”, sur l’oralité, et le projet à 2 intervenants, qui mêle écriture puis création sonore, possibilité de rejoindre le thème quels que soient les sujets qui nous occupent, et cela heureusement
— difficulté pour moi de travailler avec un groupe de personnes qui ont des niveaux et des rapports si disparates à la langue
— difficulté de lire quand je prête mes lunettes à un détenu pour que lui puisse voir clair
— leur besoin de parler va bien au-delà de l’écriture. Alors d’abord écouter, puis proposer d’écrire en lien avec ce qui vient d’être dit, puis écouter de nouveau.
— l’écriture est plus pauvre et figée que leurs pensées à 100 à l’heure. Pour ceux que je croise en atelier, ils ne voient pas l’intérêt de ces mots qui ressortent d’exercices plus thématiques que formels. Comment lâcher prise dans l’écriture, faire confiance à un bout de papier, créer une parole/écriture, quand la présence en prison exige une maîtrise de chaque instant ?
On me dit qu’une solution pourrait être des jeux formels prémâchés… Je m’y refuse, ils me paraissent infantilisants.
& je ne suis pas là pour une obligation de résultat, plutôt pour une petite séquence d'”ouverture”.
— Lire/montrer un peu de poésie, “classique” ou “contemporaine”, pour comprendre que l’écriture peut prendre différentes formes, parfois surprenantes et personnelles.
Une réaction : “On trouve un éditeur pour publier ça ??!!!??”. Le monde tourne sur la tête.
— & puis, bien sûr, ces gars aux parcours chaotiques, souvent dès l’enfance, que fait la société (et moi dans la société) pour les aider ? & quand ils sortiront?
Encore plus difficile de trouver un boulot avec un CV case prison.
Ça me fait pas mal réfléchir dans le train direction Bordeaux le jeudi 5 pour l'”escale du livre” avec N’a qu’1 œil.
Emploi du temps serré : arrivée à 16h15, juste le temps pour aller à l’Utopia à 17h20 pour le nouveau film de Stéphane Mercurio (qui passe dans peu d’endroits et à peu d’heures, c’est la bonne coïncidence!) :
APRES L’OMBRE
ci-joint le petit dossier du film, qui j’espère vraiment, vous donnera envie de le voir, car cette humanité fait du bien…
& puis justement, puisque je suis chez N’a qu’1 œil, Carole me donne Le petit chtardier illustré, parloir d’images et de mots, récoltes de paroles réalisées au centre pénitentiaire de Bordeaux, dont elle me parle avec enthousiasme (de l’atelier de “récolte” et de son “dictionnaire”). Extraits :