interprétation

Date : 17 avril 2018

Entendre une parole “muette”, quelques belles pistes de réflexions

Le cinéma muet, pour aider à l’oralisation :
Avant que les frères Lumière n’aient créé le cinématographe en 1895,  Étienne-Jules Marey avait finalisé, en 1888, le fameux chronophotographe permettant de prendre de photographies à intervalles (dans le but d’étudier le mouvement en décomposé de l’animal ou de l’objet photographiés). Son assistant, le photographe Georges Demenÿ  avait inventé, lui en 1891, le phonoscope à la demande du professeur Hector Marichelle à l’Institut des Sourds-Muets de Paris : ce dernier lui avait demandé une projection d’un homme — le photographe lui-même “chronophotographié” — qui prononçait des mots comme « Je vous aime » ou « Vive la France ».

La parole dans le cinéma muet / Quelle écoute pour le spectateur ?,
de Natacha Thiéry
“J’admettrai, comme présupposé de mon analyse, que s’il ne rend pas les sons, ce cinéma n’est pas à proprement parler muet — c’est nous qui, face à lui, sommes sourds et forcés à l’être. Dans le cinéma muet, une forme de non-dit émerge dans l’écart entre des paroles effectivement prononcées et leur non restitution analogique, dans le paradoxe qui veut que ce qui est dit n’est pas entendu.Capture d’écran 2018-04-17 à 00.14.59
[…] La parole dans le cinéma muet est donc plurielle, à la fois volatile et impalpable dans les images, et écrite dans les intertitres. Dans les intertitres de dialogues, le sens des mots prononcés est détaché de leur énonciation. Dans les intertitres « informatifs », la polysémie de l’image muette est réduite, mais leur apparition répétée favorise l’émergence d’une certaine abstraction. Finalement, les intertitres du cinéma muet doivent être considérés davantage comme signifiants que comme signifiés. Considérés sous cet angle, les intertitres mettent au jour la relation paradoxale du texte et de l’image. En définitive, tout réside dans cette dichotomie entre signifié et signifiant : l’intertitre n’est pas le signifié de l’image qui en serait le signifiant. Il est bien plus signifiant et phénomène graphique que simple adjuvant de l’image. Non seulement l’intertitre imprime un autre rythme dans la vision du film — puisqu’il existe un temps pour voir et un temps pour lire —, mais aussi un autre regard.
Capture d’écran 2018-04-17 à 00.35.16
[…] Cette tentative de représentation analogique de la parole au cinéma a été baptisée non sans humour « complexe de Frankenstein » par Noël Burch : autrement dit, elle consiste dans « l’inscription du geste de la parole dans les images animées ». Le spectateur se trouve dans une situation paradoxale : les personnages sont, comme lui, doués de parole mais n’émettent aucun son, tandis que lui est forcé au mutisme et à la surdité. Les films lui présentent des doubles inversés.
Capture d’écran 2018-04-17 à 00.35.56
[…] Enfin, le cinéma muet sollicite le spectateur d’un point de vue physique, au-delà de la compréhension pensée et raisonnée. Il stimule la réceptivité de ses sens de manière inhabituelle. Certains — le goût, l’odorat, le toucher — restent inactivés lorsque la vue subit une sorte de rapt sensoriel. Les différents sens qui d’ordinaire peuvent recevoir les informations simultanément sont totalement séparés. Aussi, l’ouïe et la vue ne vont pas de pair. Par ce phénomène schizoïde, ce qui est vu n’est pas entendu, ou plutôt est entendu à un niveau différent — ou différé —, secondaire et fantasmé. Ce sont les yeux qui entendent indirectement ce qui se dit. L’œil écoute.
Capture d’écran 2018-04-17 à 00.17.12
[…] Rappelons que dans le cinéma muet, la parole et ses « entours » dépassent tout contenu signifié pour apparaître comme des signifiants. Dès lors, le lien qui unit cet art au spectateur est un lien complexe et paradoxal, intériorisé, intime, secret. Un miroitement épars de sensations physiques et de signes s’offre à la vue du spectateur, dont le corps muet entend par le regard les voix émanant de corps de surface projetés dans la profondeur et la densité de son propre corps, réceptacle vibrant d’émotions et de codes captés qu’il n’est pas nécessaire de déchiffrer. Sa composante sonore, si elle accompagne le rythme de la succession des images, facilite surtout la disponibilité de « l’écoute visuelle » du spectateur pour ce qu’il voit. Cette forme d’écoute n’est pas sans rapport avec une dimension sacrée, puisque le film relie véritablement le sujet-spectateur à son univers : or, dans cette écoute plus visuelle qu’auriculaire, l’œil subit une sidération presque hypnotique. […]”

Capture d’écran 2018-04-17 à 00.08.50Rappelons que Charlie Chaplin avait engagé son ami Granville Redmond, peintre et comédien sourd, (et avait appris avec lui la langue des signes) pour son premier court-métrage Une Vie de chien (A Dog’s Life, 1918), (il a participé à ses 7 films entre 1918 et 1929).

Le “carton” au début de The tribe, de Myroslav Slaboshpytskiy, long métrage entièrement en langue des signes (ukrainienne?) sorti en 2014.Capture d’écran 2018-04-15 à 17.25.30

• Passionnantes réflexions sur l’interprétation en LSF, côté interprète(s) et metteur en scène, lors de l’élaboration du spectacle Dévaste-moi, d’Emmanuelle Laborit.
https://www.france.tv/france-5/l-oeil-et-la-main/51055-de-concert.html

Entre autre, lors d’une chanson de Bashung ”
— Est-ce qu’on traduit le sens ou est-ce qu’on fait passer un style ? Un style littéraire. Il faut faire un choix.
Si on révèle le sens caché d’un texte, l’implicite, on risque de perdre le côté littéraire, poétique du texte, et on tombe dans l’explicatif, on dévoile le sens du texte, on fait de la pédagogie, on devient professeur.
Et non ! moi je suis une artiste.”


voilà des…

Date : 12 avril 2018

C’était la semaine dernière, et cette semaine, on range les affaires, les images, et l’emploi du temps à venir se remplit de nouveau…

• Accrochage électrique chez N’a qu’1 œil, à Bordeaux, pour le we de l’Escale du livre.
Pour la 1ère fois, avec de l’aide et des écritures “autres”, celles de Benjamin et de Mélanie, avec qui on a passé la journée à monter ce mur. Moment de suspens (disjoncteur?) quand on a branché le (long et compliqué) circuit : Fiat lux!
20180406_181317 (1)20180406_181254 (1)20180406_181432 (1) 20180406_181351

• Après beaucoup de mois sans toucher à la terre (!), 2 céramiques vite faites qui sèchent à Albi, chez Violaine.
L’occasion aussi de parler céramique, essais, et mots-appellations, comme ces “chevalières préhistoriques” de Violaine Ulmer, que vous pourrez voir lors de différentes manifestations de céramique ce printemps et cet été (pour ceux que ça intéresse, Violaine participera aux “journées de la céramique”, place St Sulpice, à Paris, du 28 juin au 1er juillet).
20180402_131456 (1) 20180402_131429 (1)

• Une “chevalière préhistorique” sur une main préhistorique..? En tout cas, celle-ci me sied !
Et que voyez-vous ? Oui, c’est bien cela : bientôt un nouveau tourniquet à la ville brûle..!!
20180410_200228

• & puis, vite déjà, penser au 4 représentations de FAITES MOI SIGNE, ON S’ENTEND BIEN, au mois de mai à la Cave Poésie,
Capture d’écran 2018-04-11 à 22.16.08Capture d’écran 2018-04-11 à 22.13.20 Capture d’écran 2018-04-11 à 22.16.54

• et préparer l’exposition C’EST QUOI ? à la médiathèque de St Orens, du 15 mai au 2 juin….
Ce sera aussi l’occasion de ressortir en ville (de St Orens) les affiches créées pour la Cave Poésie, affichées 15 jours à Toulouse dans les sucettes Decaux en février 2017.

Nager dans la sérénité….
Ce serait bien comme programme!
Capture d’écran 2018-04-11 à 22.42.53DSC06776


réflexions

Date : 10 avril 2018

20180326_114229
Se retrouver coincée du dos, qui suit une crise de foi(e), après/pendant des ateliers d’écriture en maison d’arrêt… chochotte ou trop réactive…
Où se posent des questions :
— qu’est-ce que je fais là et qu’est-ce que je peux apporter ? je ne me sens pas très adaptée à l'”exercice”…
— comment éviter de faire ce qu’on appelle “animation”, sur une présence de quelques heures ?
— avec le thème cette année du dispositif “Dis-moi dix mots”, sur l’oralité, et le projet à 2 intervenants, qui mêle écriture puis création sonore, possibilité de rejoindre le thème quels que soient les sujets qui nous occupent, et cela heureusement
— difficulté pour moi de travailler avec un groupe de personnes qui ont des niveaux et des rapports si disparates à la langue
— difficulté de lire quand je prête mes lunettes à un détenu pour que lui puisse voir clair
— leur besoin de parler va bien au-delà de l’écriture. Alors d’abord écouter, puis proposer d’écrire en lien avec ce qui vient d’être dit, puis écouter de nouveau.
— l’écriture est plus pauvre et figée que leurs pensées à 100 à l’heure. Pour ceux que je croise en atelier, ils ne voient pas l’intérêt de ces mots qui ressortent d’exercices plus thématiques que formels. Comment lâcher prise dans l’écriture, faire confiance à un bout de papier, créer une parole/écriture, quand la présence en prison exige une maîtrise de chaque instant ?
On me dit qu’une solution pourrait être des jeux formels prémâchés… Je m’y refuse, ils me paraissent infantilisants.
& je ne suis pas là pour une obligation de résultat, plutôt pour une petite séquence d'”ouverture”.
— Lire/montrer un peu de poésie, “classique” ou “contemporaine”, pour comprendre que l’écriture peut prendre différentes formes, parfois surprenantes et personnelles.
Une réaction : “On trouve un éditeur pour publier ça ??!!!??”. Le monde tourne sur la tête.
— & puis, bien sûr, ces gars aux parcours chaotiques, souvent dès l’enfance, que fait la société (et moi dans la société) pour les aider ? & quand ils sortiront?
Encore plus difficile de trouver un boulot avec un CV case prison.
20180405_153225
Capture d’écran 2018-04-10 à 17.39.10

Ça me fait pas mal réfléchir dans le train direction Bordeaux le jeudi 5 pour l'”escale du livre” avec N’a qu’1 œil.
Emploi du temps serré : arrivée à 16h15, juste le temps pour aller à l’Utopia à 17h20 pour le nouveau film de Stéphane Mercurio (qui passe dans peu d’endroits et à peu d’heures, c’est la bonne coïncidence!) :

                    APRES L’OMBRE

Capture d’écran 2018-04-10 à 17.35.51Capture d’écran 2018-04-10 à 17.41.37


ci-joint le petit dossier du film, qui j’espère vraiment, vous donnera envie de le voir, car cette humanité fait du bien…
Capture d’écran 2018-04-10 à 17.44.33 Capture d’écran 2018-04-10 à 17.44.40Capture d’écran 2018-04-10 à 17.45.39Capture d’écran 2018-04-10 à 17.46.46 Capture d’écran 2018-04-10 à 17.47.10    Capture d’écran 2018-04-10 à 17.47.23

& puis justement, puisque je suis chez N’a qu’1 œil, Carole me donne Le petit chtardier illustré, parloir d’images et de mots, récoltes de paroles réalisées au centre pénitentiaire de Bordeaux, dont elle me parle avec enthousiasme (de l’atelier de “récolte” et de son “dictionnaire”). Extraits :
20180410_18452120180410_18355320180410_184030 20180410_18420920180410_18432520180410_184502     20180410_184444


partie 2

Date : 29 mars 2018

verthier soir, 2ème partie des recherches-présentation avec Arthur et Janick pour “faites-moi signe, on s’entend bien”.
20180327_195923

titre 1
Le langage articulé est un nouveau venu dans l’évolution.
« Au commencement était le Verbe »… Pas tant que ça, mon dieu…

titre 2
Platon prétend que la langue des signes est nécessaire aux sourds, car sans elle, puisque sans voix, comment atteindre le savoir et la Raison ?
Pour Aristote, Sans « logos », pas de Raison.

 

titre 3Au 12ème siècle, en Italie, on invente les premières formes d’alphabet manuel.
Au 13ème s, St Bonaventure écrit un alphabet manuel utilisé pour mémoriser des préceptes catholiques.

titre 4

Pour communiquer quand c’est nécessaire, les moines ont mis au point un langage des signes, qui peut varier d’un monastère à l’autre.
Les moines qui vénèrent le silence et la pauvreté apprennent aux sourds riches à parler.

titre 5Le “salam” est structuré comme un langage poétique à partir du turc ; l’équivalent en français pourrait être : envoyer un rasoir pour dire « venez discrètement, c-à-d en rasant les murs
(et non pas vous êtes rasoir…)titre 6

L’abbé de l’Epée est aussi célèbre dans le monde des sourds que Durandal ou Escalibur :
des épées chrétiennes.
Que l’eusses-tu cru, c’est plus-que-parfait !
Qu’ils néotomalaliassent, ça ne donne pas envie de parler…

 

titre 7Pereire est plus connu pour avoir obtenu en 1780 l’autorisation d’un cimetière juif à Paris, (à condition que les enterrements soient effectués “nuitamment, sans bruit, scandale, ni appareil, en la manière accoutumée”) que pour son enseignement à des sourds avec dactylologie et orthophonie

titre 8Au commencement était le signe / le verbe – répétez – le verbe / le signe – répétez – la verve / le singe – répétez – la verge / le songe – répétez – la vierge / le mensonge – répétez – le message / le sauvage

titre 9Dans les grandes plaines des USA, Chaque tribu indienne a sa langue. Pour se comprendre et commercer, les indiens des plaines, Kiowas, Comanches, Cheyennes, Arapahos & Sioux, ont élaboré une langue gestuelle commune.

titre 10tintin

20180327_202253
indien 2salut vulcainpereire

 


depuis le temps

Date : 28 mars 2018

• Vendredi dernier, un atelier toute la journée à la Cave Poésie avec 19 enseignants (collège, lycée, en français, arts-plastiques, histoire, …, et documentalistes). J’avais préparé pour cette rencontre des supers carnets qui nous ont aidé à travailler, réfléchir, expérimenter, penser au support… (et pour moi lors de sa fabrication, penser à un carnet différent, joyeux et plein de surprises…)
20180301_19202320180301_19194120180301_19185320180301_19195020180328_132306

La première surprise a été des retrouvailles inattendues avec une copine du Havre, alors au début de sa carrière de professeur d’arts-plastiques, qui habite maintenant dans le coin, et qui m’a offert-rapporté un pot de confiture venant de chez ma grand-mère, plusieurs dizaines d’années après!!

En fin d’après-midi, les cahiers étaient devenus des “petits livres” assez réjouissants.

20180323_14053220180323_11590520180323_14045920180323_16081820180323_160854
• d’Albi à Toulouse, retrouvailles également avec la sncf et des installations qui me laisse rêveuse (encore plus le matin tôt mal réveillée..)
20180323_072858

• & puis 2 autres matins, où le rêve disparaît bien vite : ateliers d’écriture en prison, dans le cadre de “Dis-moi 10 mots”.
(Un conseil, pour la prison et l’aéroport : ne pas mettre une salopette, ennemie du portillon détecteur de métal…)
20180321_204857D’autres carnets, reliés avec des fils de scoubidou… et jugés trop petits pour certaines grandes mains, ou trop beaux pour écrire dedans…
20180327_113438

Pour le moral, le temps pourri et l’éloignement n’aident pas, même si on retrouve sa “liberté” une fois la dernière porte ouverte.
Liberté au milieu de “rien”.
Installée plus loin sur un rond-point de zone grise semi industrielle, avec une station de lavage et un marchand de verdure décorative, une boulangerie-cafèt avec une pub dans les toilettes censée redonner du (des)goût, pour attendre l’heure du retour, au chaud-sec
20180326_121502

• Autre zone de la gare la nuit, où j’attends le dernier car retour Toulouse-Albi à 23h23 (+ 1/4 d’h) (pas assez de clients pour un train…? raté le dernier de 21h20 à 5mn près, 2h passées en compagnie d’Hélène Bessette, de laissés pour compte divers et variés, de pauvres qui attendent le train de nuit pour Paris, de jeunes chiens curieux, …) avec, c’est nouveau, un message diffusé obsessivement-obscènement tous les 1/4 d’heure :” Nous vous rappelons que la mendicité est interdite dans l’enceinte de la gare”… (heureusement, ce n’est pas la voix de Simone!)
Petit car, qui ne peut pas s’arrêter en cours de route pour laisser descendre quelqu’un si l’arrêt de cette ville n’est pas prévu dans la desserte (“sinon, je risque de perdre mon boulot” explique le chauffeur), et où on ne peut monter sans tickets comme dans le train. Une jeune fille ne peut plus rentrer chez elle, un trop pauvre reste sur le carreau, ou plutôt sur le banc en pierre de la gare routière. A l’arrivée, dans l’avenue jouxtant la gare d’Albi, une femme en survêtement hagarde-égarée fait les 100 pas sur le trottoir d’en face sous une pluie battante à 1h1/2 du mat.
Il y a des jours où la vie semble plus belle que d’autres…

 


l’avenir dans les mains

Date : 27 février 2018

Le 27 mars va arriver à toute blinde, pour la “partie D’eux” de Faites-moi signe, on s’entend bien, à la Cave Po…
• Alors, j’ai été à Montpellier rencontrer Carlos Carreras, interprète LSF qui n’a peur de rien et grand expérimentateur-performeur, branché poésie. C’est Janick qui m’avait parlé de lui et qui nous avait mis en contact. (On peut voir plein de vidéo, qu’il a posté sur youtube).
Bon, il est trop occupé pour qu’on bosse ensemble ce coup là, il s’envole demain pour la Martinique, pour Billes de verre, éclats de plomb, un dialogue imaginaire entre Franz Fanon et Antonin Artaud…
Mais il m’a parlé de ça :
Capture d’écran 2018-02-26 à 08.10.57 (3)
J’ai capturé l’image sur une video qu’il a faite pour essayer les gants lumineux… Bien sûr que l’idée m’a enchantée!!!
• & puis, ces illustrations m’ont faite rêver, dans le livre d’Oliver Sachs Des yeux pour entendre : représentation du langage dans l’espace.
20180224_123042_resized_1
• J’ai mis super Arthur sur le coup : il va falloir qu’on “invente” des machines-magie à faire voir le son… Il a commencé illico à carburer, des idées images-son dignes de Mélies, il m’a envoyé une photo de sa bible :IMG_74351_resized_1
• & puis hier, j’ai reçu un mail d’une copine de fac, la seule année que j’ai passé à Censier (et dans la rue contre la loi Devaquet). Elle est tombée sur Papa part, Maman… dans une librairie et l’a acheté en voyant mon nom. Puis, internet, et hop, une adresse mail pour un bonjour. D’autant qu’elle sera à Bordeaux en avril pour l’Escale du livre..!
& ce soir, en travaillant et regardant des docs, de site en site j’arrive sur celui de la revue Vacarme, avec le super dossier des sourds et des malentendus, dont un article qui porte son nom… Le monde fait les rapprochements au hasard, vous croyez?
• C’est le jour, d’ailleurs : comme je reliais (à ma façon, sur word..!) la volonté de l’abbé de l’Epée, en 1762, de mettre au point un alphabet à deux mains et une gestuelle assimilée à la structure syntaxique du français écrit, à Raoul-Auger Feuillet, danseur, chorégraphe et maître à danser, qui élabore en 1700 un système d’écriture permettant la notation des chorégraphies…(Son ouvrage « Chorégraphie, ou l’art de décrire la danse par caractères, figures et signes démonstratifs », aura un retentissement considérable pendant plus d’un siècle et demi.)


Béatrice Massin, grande dame de la danse baroque revisitée, m’envoyait une invitation pour un spectacle qui aura lieu la semaine prochaine…
Lou
Ça donne très envie de retravailler ensemble (après notre Coco, le roi du balai) à un projet fou qui mêle baroque “déconnant” en gants phosphorescents et LSF…
• Ces coïncidences me font penser à Delphine aussi, à qui j’ai envoyé un mail la semaine dernière, et qui m’a répondu :
Chère Fabienne,
quand je reçois des messages comme le tien, je me dit que la transmission de pensée c’est très concret ! Parce que moi aussi je pensais à toi hier alors que je mettais à jour la page “sélection du moment” – sélection de livre s’entend ! – sur le site du Café Plùm. En ouverture, comme un frontispice, des mots de toi : “Penser que ciel commence à hauteur des semelles”.
• & puis, une “découverte” : en LSF, on écrit le L à l’envers, comme les lettres typo, pour les imprimer à l’endroit dans l’espace visuel de l’interlocuteur..!
Capture d’écran 2018-02-27 à 00.36.00
• & un nouveau verbe : néotomalalier (1er groupe)
Comment écrire dans un texte une action qui est spécifique aux sourds : s’exprimer en langue des signes, en un seul mot ? Henri Gaillard forge ce mot à partir du grec pour donner Noétomalalier.
Le terme se décompose en deux parties : noéto, être compris, intelligible (du grec noêtos), et alalie, sans parole (du grec alalia).
La définition donnée dans “L’Écho de la Société d’Appui Fraternel des Sourds-Muets” (1889) est la suivante : “Énonciation de pensées par gestes”.

Un peu de conjugaison (au présent, allez) pour finir..: (en se disant que c’est pas un cadeau à prononcer pour les sourds qui oralisent!!!)
Je noétomalalie
Tu noétomalalies
Il noétomalalie
Nous noétomalalions
Vous noétomalaliez
Ils noétomalalient….


BLABLABLA

Date : 19 décembre 2017

20171216_121439

 

A Toulouse aussi en fin de semaine dernière, à la Cave Poésie et à Terra Nova, il y avait Carole et Benjamin (et Clémence) de N’a qu’1 œil.
A la librairie, après la super vitrine, ils ont mis des bandeaux de noël sur certains titres qui leur “parlaient”:

20171216_12103420171216_121759
20171216_12200920171216_122121
Clémence a acheté L’écorce des choses, voilà qui m’enchante !
20171216_122532

 

(C’est un des problèmes des résidences en librairie, on en repart toujours avec plein de bouquins, du bon usage des subventions .!)

20171216_12120820171216_122752
… No comment!!

Et cette très belle étiquette pour ne pas se perdre dans les rayons :
20171216_120955


partie Hein?

Date : 19 décembre 2017

1ère partie du projet Faites-moi signe, on s’entend bien, qui sera présenté en mai 2018 à la Cave Poésie.
Où je me questionne sur le Pays des sourds, le monde du silence, les ouïes des poissons, le pavillon, le rocher, la cochlée et le vestibule, la transduction et la traduction, le morse, l’organe de Corti,  la gidouille, les huitres, mon petit doigt, Midas, les étiquettes dans les oreilles des vaches, les oreilles de Marie, de Gargamelle, des dieux et empereurs chinois, du général de Gaulle, et de Lao-Tseu, de “Mayday” et de Médée, des oreilles votives égyptiennes, grecques et romaines, des oreilles de Bouddha, de l’oreille qui tinte et du point de la vision située dans le lobe, de Ganesh et de la trompe d’éléphant, du verbe se tromper, des trompes d’Eustache et de Fallope, de la chouette effraie et de l’audition des chouettes en général, de l’ouïe de la cognée et des Elucubrations d’Antoine, Oh yeh, de la conjugaison du verbe ouïr avec exemples mnémotechniques, du verbe jouir et du verbe sourdre, avec l’esprit d’escalier de Fernand Pouillon.
1ère présentation-lecture jeudi dernier au Café Plùm à Lautrec, avec beaucoup d’images à brandir durant la lecture, pour l’illustrer, collées sur des cartons… C’est pratique de préparer ça dans une librairie (ça m’a pris toute la journée!!), car les cartons, surtout en période de Noël, ne manquent pas..!
20171214_18111320171214_181059
“Mais où est sur la carte le pays des sourds ?
Est-ce que ses frontières sont reconnues ? Quel est son drapeau ? Le nombre de ses habitants ?
Pour se le figurer, faisons appel aux ensembles patates : ”
20171215_001328

Suite le vendredi et samedi soir à la Cave Poésie, en 1ère partie d’une soirée avec Levent Beskardes et sa poésie chant-signée. Beaucoup de sourds et de gens bilingues dans la salle. Janick Mauger est ma super traductrice, et je regrette de ne pas pouvoir la regarder en lisant, particulièrement lors de la Poésie technique récapitulatrice sur le fonctionnement de l’oreille :
20171210_16274020171210_162749

Transmet les vibrations tympaniques à
travers la caisse du tympan qui est une cavité
aérienne, jus-qu’aux cavités liquidiennes de
l’oreille interne.

Les vibrations parvenues à l’étrier sont transmises
par la fenêtre ovale au liquide périlymphatique, qui
vibre à son tour.

La propagation des vibrations dans le liquide suit
tout d’abord la rampe vestibulaire du limaçon, puis
la rampe tympanique, pour aboutir à la fenêtre
ronde, qui se déforme.

La plus grande partie de l’énergie passe de la
rampe vestibulaire au canal cochléaire, et à partir de
là, à la membrane basilaire, qui vibre à son tour ;
elle ébranle les cellules auditives.

Les cellules auditives sont alors déplacées
latéralement par rapport à leurs cils qui se
courbent sous l’effet du déplacement.

Le déplacement des cellules auditives
entraîne la libération d’un neurotransmetteur
qui va stimuler les fibres nerveuses du
ganglion de Corti.

L’influx est créé, il se propage alors le long
des axones du nerf cochléaire.
20171213_075337
Pour finir, un hommage à Fernand Pouillon et à l’esprit d’escalier, avec celui d’un hotel construit à Annaba en Algérie en 69, et dans lequel je suis allée il y a quelques années pour le printemps des poètes.
58
& puis, puisque c’est bientôt Noël, l’occasion d’offrir à ceux que vous aimez 2 super beaux livres pour enfants sur la surdité, photographiés ici à la librairie du Café Plùm, le les ai vus aussi à terra Nova… :
20171214_181318


plein les oneilles

Date : 11 décembre 2017

En ce lundi, vous avez le bonjour d’Alfred :
“Sabre à finances, corne de gidouille, […] j’ai des oneilles pour parler et vous une bouche pour m’entendre.”
20151227_123804
Voilà des belles images votives égyptiennes, grecques et romaines pour commencer cette semaine, avant de se retrouver à Toulouse dans quelques jours !
Capture d’écran 2017-12-11 à 08.19.27Capture d’écran 2017-12-11 à 08.12.35Capture d’écran 2017-12-10 à 12.08.49Capture d’écran 2017-12-10 à 12.09.44  vase oreille
ce qui n’empêche pas les murs d’avoir eux aussi des oreilles
Capture d’écran 2017-02-15 à 08.27.3720150224_122558


atelier et bonnes rencontres

Date : 24 octobre 2017

20171021_143932Atelier d’écriture ce we à la Cave. J’avais préparé des carnets pour chacune (y’avait pas d’homme) dans lesquels écrire, pour nous y aider et guider, par les différents papiers et “chapitre”.

Capture d’écran 2017-10-24 à 14.43.10

On n’a pas chômé, ces petits carnets ont aidé à ce qu’on soit très concentrées.20171021_143923Il était déjà plus de 17h sans qu’on s’en aperçoive, samedi et dimanche soir!

• & samedi après l’atelier, rencontre de Lucie Lataste, qui a fondé la compagnie Danse des signes.

Capture d’écran 2017-10-08 à 10.05.35

Chercher ensemble (surtout elle!), qui pourrait travailler avec moi pour mon projet qui démarre par une première présentation en décembre, alors que tout est encore si flou !
A chaque rencontre “sérieuse”, l’interlocuteur me fait un rappel historique.
image8
image7
image3(des photos, des pistes de réflexion, qui proviennent de livres ou revues ouverts au café Plùm…!)

Lucie repère que je m’intéresse du dehors et avec la langue parlée au monde des sourds, et que ce ne sera pas forcément facile de trouver avec qui travailler. Il faudra quelqu’un qui ait de l’humour!

• Auparavant, mercredi j’ai aussi rencontré Mus et Ben, 2 jeunes hommes sourds et (trop) occupés, où il n’est pas facile d’expliquer un projet alors qu’on ne sait pas exactement ce qu’on cherche (et qu’on ne peut pas réfléchir ensemble en parlant) :
20171024_122434_resized20171024_122446_resized20171024_122456_resized20171024_122521_resized
Extraits visuels d’une discussion, qui ne manque pas d’humour

20171024_122507_resized

Toutes ces rencontres m’aident à réfléchir…

• Et puis, la semaine passée, une amie m’a envoyé un mail avec un lien qui parlait d’un spectacle vu à Paris, Les trois sœurs de Tchekhov, en langue des signes russe.
lsf

Comme je l’envoie à Yann, il me réponds illico :
“Oui, ça passe justement au TNT à Toulouse la semaine prochaine… Tu veux aller le voir?”

Les photos donnent envie d’y aller!
Il y a des coïncidences à ne pas rater..!

 

Samedi soir au TNT, donc!
Mais hélas, (pour moi), bien que certains éléments m’intéressent beaucoup, ça a un côté “au théâtre ce soir” qui m’accable.

im lsf

Comme je me dis au 2ème entracte que je vais partir, un amie sourd de Lucie retrouvée là, me dit-me fait comprendre qu’ensuite c’est émouvant, parait-il..!
(facile à comprendre pour les néophytes, ces signes de frissons sur l’avant bras, et les larmes qui coulent).
Donc je reste jusqu’à la fin. (Sans chair de poule ni larmes, juste un peu moins d’accablement..! La salle s’est considérablement vidée, il y a des gens applaudissent frénétiquement, bon…)

Ce moment, vu sur Youtube, m’avait enchanté.
En “vrai”, au milieu de toute cette hystérie, un peu moins!Capture d’écran 2017-10-14 à 10.11.41  Capture d’écran 2017-10-14 à 10.08.24

• Je me suis consolée dimanche midi en allant aux Abattoirs, voir l’expo de broderies d’Hessie.
Là encore, le bonheur d’être seule dans l’exposition face aux œuvres silencieuses:
20171022_12121020171022_12125720171022_12222820171022_120923
Et puis, quelle chance pour les toulousains, d’avoir Fernand Léger en permanence et simplicité à l’extérieur du musée, cadeau!
20171022_115214
20171022_130238
• & après l’atelier, et la mission de ces quelques jours bien remplie, en partant de la Cave Poésie dimanche soir avec les clés, ne pas oublier un des bons usages des consignes de la gare : y laisser des objets destinés à quelqu’un d’autre!
20171022_13505220171022_181322_resized


Du café Plùm

Date : 24 octobre 2017

Jeudi, grande journée au café Plùm. À discuter de temps à autre avec Delphine, de livres, de découvertes littéraires et humaines, de travail, de projets, des rencontres, etc…
Passer la journée dans le “silence animé” d’une librairie conviviale, avec des tables et des coins différents où s’installer, des rayonnages pas trop vastes, pour pouvoir y flâner et glaner textes et images au “hasard” sans se perdre dans la trop grande multitude, comme quand on passe du temps dans/avec la bibliothèque d’un(e) ami(e). Des idées qui viennent, dans cette disponibilité des rencontres, des propositions, entr’ouvrir le bon livre au bon moment…
Le bonheur de travailler (en ayant extérieurement l’air de rien faire, je suppose) dans une librairie choisie, en somme, qui devient aussi library…

image20

 

Et voici LA découverte de la journée, un magnifique livre jeunesse avec une petite fille sourde, ouvert au hasard…

 

 

qui croise certaines idées à exploiter que j’avais, entre la rencontre de martiens et de plongeurs sous-marin, ici bellement exprimée

 

image14 image10
image11 image12
Un livre sans paroles ni sons, rendus graphiquement
image19image17image16
image21

et un superbe jusqu’au colophon.

Qui me fait penser à une phrase que Delphine m’a dite, puisé dans Une autre Aurélia, de Jean-François Billeter :
” On oublie ce don que représente tout travail bien fait.”

 

Le lendemain, je ne pouvais pas venir, “ma” voiture n’étant pas disponible. En retour d’un message, Delphine m’a envoyée cette peinture de Paula Modershon Becker.
Par juxtaposition, je fais des copines de ces 2 petites filles.

image23paula modersohn becker

Et puis, proposition qui tombe du ciel dans la matinée, comme je ne peux pas aller à Lautrec, une amie de Violaine veut aller à Conques et nous embarque. Depuis le temps que je rêvais d’y aller !
“Vue de la place, l’abbatiale paraît enfouie au fond d’une fosse, tandis qu’à l’opposé elle domine de sa masse imposante le cloître lui-même accroché au-dessus du ravin. La surface disponible pour les constructions ne pouvait être que fort limitée. De plus, la présence de la fontaine du Plô et de son réservoir souterrain en dessous de la place, empêchait toute expansion de l’église dans cette direction. La topographie du site de Conques expliquent le plan extrêmement ramassé, l’abside d’assez faible profondeur avec trois chapelles au lieu des cinq habituelles, la nef très courte (20,70 m) par rapport au transept d’une ampleur inusitée (35 m). Et, comme pour compenser la modestie de ses dimensions au sol, l’édifice se développa en hauteur.”

Capture d’écran 2017-10-24 à 09.56.19

 

Bol incroyable, on était seules dans l’abbatiale !

Un grand choc esthétique et spirituel, parce que là, ça marche vraiment ensemble…

 

Les vitraux de Soulages, à Conques, relèvent d’un minimalisme spiritualisé, dans l’esprit de l’art roman le plus dépouillé.

Capture d’écran 2017-10-24 à 09.57.33“La recherche de Soulages va partir, non d’une conception formelle préétablie, mais du matériau lui-même, le verre, dont il explore de nouvelles potentialités, après des centaines d’essais. Il souhaite un verre translucide mais non transparent, Capture d’écran 2017-10-24 à 09.51.26qui ne « troue » pas les murs, préserve la clôture, et évite la distraction du regard. « J’ai voulu, a-t-il expliqué, que la transmission diffuse provienne non d’un état de surface comme avec le verre dépoli, mais de la masse même de la matière. J’ai voulu aussi qu’elle soit variée, Capture d’écran 2017-10-24 à 09.50.02c’est-à-dire produisant des modulations de luminosité sur la paroi de la fenêtre. Une lumière vivante en quelque sorte, prise dans le verre même, celui-ci devenant émetteur de clarté. »”

 

Je n’avais pas d’appareil photo ni mon téléphone, oublié à Albi, mais de toute façon pas envie de regarder autrement qu’avec les yeux…
“Le même élancement se retrouve à l’extérieur, sur la haute façade dont l’austérité de forteresse n‘est égayée que par les rosaces de pierres polychromes. Latéralement, rien ne vient interrompre la verticalité des contreforts qui montent d’un seul jet jusqu’aux toitures. En contournant l’édifice, on découvre soudain le chevet et la somptuosité de son élévation pyramidale. Ici, le triple étagement des volumes, magnifiquement appareillés reflète la structure intérieure de l’église.”

Capture d’écran 2017-10-24 à 09.45.48

 

Voici des images capturées sur internet, mais qui ne rendent pas grand chose de la qualité de la “présence” de cet endroit.

Quand j’ai ouvert la porte du transept, qui donne sur la colline boisée en face,

Capture d’écran 2017-10-24 à 09.48.01en descendant dans le jardin du cloître, qui termine au-dessus du ravin, avec ces pierres et lumière dans le dos et la nature devant, je pensais aussi aux monastères tibétains.

 

Le soir , j’ai ouvert Le zen dans l’art chevaleresque du tir à l’arc, de E. Herrigel, trouvé au Café Plùm.
“Vos flèches manquent de portée, fut la remarque du Maître, parce que spirituellement, vous ne portez pas assez loin.”
5 ans après,
“Le Maître m’interrompit alors et dit : “Voilà justement la corde de l’arc qui vient de vous traverser!”
Conques, un endroit traversé par la corde de l’arc!

 


Simone et après

Date : 8 octobre 2017

• Parce que ces photos (d’Emmanuel Grimault, pour la SNCF) me font plaisir à voir, où on retrouve toute la pétulance de Simone! Et un beau souvenir d’un travail de résidence avec des complices, Arthur Daygue aux manettes et Yann Valade qui se démène à la tête de la Cave Poésie.
Notre lecture du 15 septembre à la gare Matabiau a été enregistrée, mais hélas, le son est trop pourri… Mais Simone est OK pour qu’on trouve un moment pour tout réenregistrer, youpi!
Et cette fois, ça ne se terminera pas en queue de poisson avec la gare évacuée à cause d’un distrait qui a oublié sa valise violette au Point Relay, ce qui a dû lui couter cher au point qu’il s’en souviendra!!

_DSC4787 _DSC4847_DSC4818

• & puis, cette année à la Cave Poésie, une nouvelle résidence, avec une image qui démarre à la gare, justement !
Capture d’écran 2017-10-08 à 09.48.58
• Ce qui n’empêche pas que nous continuions à travailler ensemble (une rupture brutale eût été trop cruelle!)
une première retrouvaille pour un atelier d’écriture, le temps d’un we:
Sans titre

une seconde en décembre, attention les yeux (et quand même les oreilles):
Capture d’écran 2017-10-08 à 10.05.35
une 3ème en mai, pour faire ce qui me plait ! (mais je ne sais pas encore quoi exactement….!!)
Capture d’écran 2017-10-08 à 10.06.20
• Ce travail a commencé à s’élaborer au Café Plùm de Lautrec (dans la campagne² entre Albi et Toulouse), avec sa merveilleuse librairie, où je suis-vais être régulièrement présente pour une résidence en lien avec le CRL, et en souvenir de Terra Nova,
20170920_135829 20170921_113733 20170921_113849
et Delphine, la libraire du Café Plùm, qui a une affiche de la Friche Belle-de-mai derrière son bureau, et qui m’a déjà fait découvrir et lire quelques livres qui comptent pour elle!
20170920_11291320170920_112926où on a un peu l’impression de visiter sa bibliothèque dans le fond de la librairie!

C’est l’occasion de vous montrer une super machine que j’ai photographiée là-bas dans un livre, un “engin lance-tract” de la 2nde guerre mondiale :
20170920_165348
Sinon, il y a d’autres armes dans la campagne, avec le parcours botanique du village :20170920_135759

Et parmi mes 1ères enquêtes au Café Plùm, en posant toute une liste de questions, parmi les sons que les gens auraient vraiment peine à ne pas entendre :
20151227_122322le chant des oiseaux – le souffle – la cafetière italienne le matin – les rires – les bruits/mots pendant l’amour – une casserole qui chante pendant qu’on cuisine – les petits oiseaux le matin quand on est bien réveillé (vs les oiseaux qui nous réveillent quand on est vraiment crevé) – le vent dans les feuilles  – les feuilles dans le vent – marcher sur les feuilles mortes – les petits bruits discrets – un sifflement – la voix de son enfant – entendre les gens parler, choper des discussions, des bons mots – le bruit de l’eau, la fontaine, la rivière – les bruits de la ville la nuit – de la nature – la musique – la parole…

Personne n’a dit le bruit de la mer, preuve pour moi qu’on est vraiment à la campagne !!


@