une pensée de résistance

Date : 19 août 2020

Un message de Sylvie ; ce serait une bonne idée à Tulle, dans un magasin vide, à côté du Lieu/lien…


ça chauffe

Date : 18 août 2020

Il fait chaud, la mer et le feu en face, à côté de Martigues et Port-de-Bouc, même de loin, c’est impressionnant…

& puis je bosse comme une damnée, avec en ligne de mire l’expo à l’église Saint-Pierre début septembre… Le compte à rebours a commencé..!
Il faut aussi penser à l’installation de mes petites affaires dans un endroit pas très facile, on est loin du cube blanc..!!
J’ai fait une commande à Jean-Pierre Larroche d’un meuble de présentation extraordinaire, et il était partant pour utiliser le bois qui lui restait de la construction de son grand hangar de stockage :


Fière allure, non ?
D’autres meubles bien choisis lui tiendront compagnie, pour présenter céramiques + verre, et tous mes livres et être tranquille pour regarder/lire…

Encore des dessins dégradés…, dont certain inspiré par encore un retard de train, départ de Tulle à 13h52, arrivée à la gare Saint-Charles à 1h32….

     

& puis, il fait chaud, mais quand on est concentré devant le chalumeau, on l’oublie un peu..! Suite des céramiques avec du verre de juillet…

Les photos sont pas terribles, mais c’est des photos d’atelier qui me servent de doc, j’ai pas le temps de faire mieux!!
 
Liaisons, liens et lieu…

et puis, à Tulle pendant ce temps-là :


un transat où on se repose pas

Date : 18 août 2020


un 1er atelier les 10 & 11 août pour Transat, avec PEC
(dispositif Transat, festival de résidences dans le cadre de l’été culturel proposé par le Ministère de la Culture, une initiative conjointe des Ateliers Médicis et du Ministère de la Culture)
Ecriture, mise en forme d’un panneau, et photos tous ensemble, sur différents sites de la ville choisis par les participant.e.s., une occasion pour moi de découvrir plein d’endroits inconnus, de l’école d’Etienne devenue squat quand il était ado et maintenant promise à une maison de retraite (!), aux petits HLM où Dominique a habité jusqu’au cimetière panoramique!

Y’a de belles photos! :


& des belles aussi parmi celles qui n’ont pas été choisies :
   


sommes

Date : 30 juillet 2020

• C’est l’été au bord de la mer.
Autour, les vacanciers, qui rendent certaines nuits de voisinage plutôt agitées…

Mais comme on n’a pas les mêmes horaires…, aperçu des vestiges de leurs nuits en montant sur la terrasse dans la tranquillité du matin tôt (pas si tôt que ça!) avec la théière…

Les avions passent avec leur banderole… qui parle d’Aldi Le Havre…
Au Havre, je n’ai jamais vu d’avion à banderole (& qui parlerait d’Aldi Marseille ?!!!)…
J’espère bien qu’un jour, je réussirai à avoir une banderole dans le ciel..!!!

& la visite de Jean-Pierre, qui vient pour l’installation d’une expo à l’Autoportrait.

 

 

 

Avec une blessure de guerre,
et un sacristain à se damner(!),fait exprès pour ce plat à poisson..!

et une commande d’un meuble à sa façon pour l’expo de septembre, youpi!!

 

 

• Au four et au moulin, justement…
quelques dessins dégradés…
 

un peu de verre, quand on est concentré, on oublie un peu qu’il fait encore plus chaud devant le chalumeau…


ça va encore être facile à emballer et à transporter….

en cours…

et la suite
et fin des impressions de notre abécédaire avec Christine Carte


Certains soirs, en rentrant par le bateau de 21h (qui permet d’échapper aux touristes et à la foule bruyante après la journée de boulot!), je suis tellement Ko que je m’endors presque, bercée par le roulis à la sortie et l’entrée du port…!

impression sur calque pour parfaire les calages pas toujours évidents, entre autre par rapport aux découpes de la page suivante…
apparaît, apparaît pas….

travail devant le ventilateur, pour pas mourir de chaud en imprimant…

Fin en Y Z
(avant pliage, assemblage, et il reste la couverture et peut-être un emboitage, suite en septembre…) jeudi après-midi, on fête ça, Christine part en vacances le lendemain!

• Dans cette période, une lecture qui relativise le travail…

Après, on peut travailler comme une bête, ce sera toujours moins que dans ce livre, du coup, on se sent chanceu.x.se !

• & en typo, un cadeau de Pauline Weidmann au courrier, après une rencontre au Mons :

    


reprendre du poil de la bête

Date : 20 juillet 2020

• un mail de Jean-Pierre, pour m’aider à ramer après l’inondation :

 

 

 

remonter le ressort

 

 

• un mail de Christine T., avec des phrases sur les murs de Die :

• un livre sur les tapis tigre du Népal,
vu chez Sylvie (qui a vu cette expo en 88!!) :
 



(ci-dessus, extrait du site  http://www.quelques-choses.com/)


 

• & après avoir commencé à lire un livre de Jim Harrison dans le train, un “tapis” de Debbie Lawson

• Un message de Zaven, qui date de son retour au Brésil, je le trouve beau (et terrible), alors je le partage en partie :

 

 


sécher

Date : 18 juillet 2020

Jean-Pierre est venu à Saint Pardoux vendredi 10 juillet présenter leur nouveau projet avec Zoé, l’occasion de le voir en début de semaine chez Raphaëlle pour les 400 ans du Mons, devenu le roi de la broderie, pour une broderie collective sur un drap en métis magnifiquement bleu.

Pendant ce temps, plein d’autres activités, rencontres, discussions et repas, et pour moi, l’occasion de recroiser la route du feutre abandonnée depuis plusieurs années, en proposant de faire 2 couvertures avec les laines qui emplissaient ma trop petite voiture. On en voit une qui sèche au loin.

• & justement, en parlant de sécher, le lendemain 15 juillet, retour au Lieu/lien pour y trouver une inondation.

L’eau coule du plafond depuis plusieurs jours, après avoir imbibé successivement tous les étages depuis le 3ème ainsi que l’escalier de l’immeuble, vide depuis juillet, et dégouline…
Toutes les affiches sont détrempées, 5 cm d’eau dans le pot à crayons sur la table devenue mare, histoire de constater par exemple qu’une gomme ne flotte pas…

Heureusement dans notre malheur, mes dessins sur les murs sont gondolants mais épargnés, aucun ne s’est décroché…

Le carton avec le stock des jeux de cartes de l’atelier est tellement imbibé qu’on peut en suivre la trace jusqu’à la poubelle plus loin…

 

On ouvre les poches d’eau du plafond en évitant de se prendre des cataractes sur la gueule (David apprécie son chapeau), on laisse les seaux sous l’eau qui continue de goutter (on a réussi à aller dans la cave fermer le maudit compteur avec la petite molette de débit qui tournait sans arrêt), on serpillère, on éponge, on déplace les éléments pour soulever le lino que le sol puisse aussi sécher…

La peinture au plafond gorgé d’eau est venue toute seule, maintenant sécher les plâtres… & que l’affreuse odeur disparaisse…

Adieu à plus de 140 affiches stockées là, numériques ou en typo, un paquet d’heures de travail…
Dur pour les rêves de travailler agréablement au Lieu/Lien cet été… Fin de résidence à tordre merev…
& enlever cette odeur infecte et tenace… direction la droguerie Neige, pour 2 kg de bicarbonate…

• & puis il fait un temps de chiottes.
Le lendemain, direction Clermont-Ferrand sous la pluie avec un pull et un kabig pour aller chercher une grande table en chêne pour la future expo à l’église.

On la range au sec, car là aussi, il y a des problèmes quand il pleut, à cause d’un regard bouché, que personne n’a débouché depuis presque 2 mois que ça a été signalé et demandé… & ça sent aussi l’humidité, damned, moi qui veut mettre des tapis (peints) au sol…
Un pâle soleil apparait dans mon malheur, qui projette une faible lumière de vitrail, il est 15h30.

Ce n’est pas comme la dernière fois, avec David, un matin, où la forme se déplace très vite avec le soleil !

• Ciel bouché, et cette semaine du 14 juillet, pas d’affichage supplémentaire de la dizaine d’affiches, sauf une sur le kiosque, en haut, pour les gens qui lèvent la tête…

Suite la semaine prochaine, alors…

• & comme le kiosque est près du théâtre, vendredi 16h, rendu d’un travail (5 jours X 4h) avec une dizaine d’ado et mineurs isolés avec Marie-Pierre Bésanger, qui a déjà travaillé avec PEC et qui propose des ateliers avec des jeunes au mois d’août ; c’était bien et ça donne envie de travailler avec ces jeunes ! J’espère que certains d’entre eux participeront aussi aux ateliers que je propose !
Car les dispositifs artistiques post-covid pleuvent, comme dirait Manée…

• Justement, le projet :

Contactez-moi pour les inscriptions!

• & puisque PEC proposait cette semaine un film sur Giovana Marini :

un cadeau à écouter

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un autre monde se dessine

Date : 12 juillet 2020

• Un message de Sylvie, qui sait ce qui m’intéresse !

J’ai mené l’enquête, seul résultat dans la Montagne, extrait :


• et des nouveaux dessins dégradés…
   


un abécédire

Date : 9 juillet 2020

Allez, on se fait un (autre, celui-ci est épuisé) abécédaire à notre façon, un peu vrillé !
L’idée doit venir du début de l’année 18, et pour le plaisir d’un projet ensemble avec Christine Carte, à l‘Encre Rouge

En mars et avril 2018, on a commencé la 1ère phase de fabrication de notre abécédaire : imprimer les 26 lettres de l’alphabet “plein pot”, sur différents papiers


On a même “communiqué..!!”

Je vous dis tout ça, mais ce soir en rentrant en bateau après la journée de boulot, il nous a fallu réfléchir avec Christine pour savoir quand on l’avait commencé, cet abécédaire ?
Recherches après divers hypothèses… : printemps 2018 !!!
T’es sûre ?!!!
En atteste la revue 17 !
On savait que ça avait trainé, mais quand même!!!

& puis la phase 2, faire tous les dessins à adapter pour la découpe a pris beaucoup de temps à Christine (+ mon grain de sel), les mettre au point avec la superposition des découpes et couleurs de papiers…
entre 1000 autres choses dans nos emplois du temps respectifs plutôt blindés

Vu le temps passé, je ne me souvenais pas toujours de la “solution” lettre + découpe que Christine me montrait (d’autant que je suis assez nulle en rébus, même si Jean-Pierre m’a initiée), ça servait aussi à clarifier le résultat final…

& ensuite la découpe, qui prend plus de temps pour positionner feuille après feuille que l’impression…


& puisque la découpe est presque finie, je peux attaquer la 3ème phase : après avoir fait quelques essais de typos-en-magasin, imprimer les “solutions” des rébus au dos des lettres et dessins !
Chercher où positionner les mots dans les pages, en fonction des découpes, et puis aussi, en fonction des découpes de la page qui vient par dessus


C’est un abécédaire spécial à dire, un abécédire, pas tellement recommandé pour pas s’emmêler avec l’orthographe!!
— Tu va imprimer quoi maintenant ?
— Hirondelle et Hippie
— Mais j’ai pas découpé le H !
— je m’en fous, c’est avec le I..!!!


c’est pas les vacances

Date : 9 juillet 2020

• A Tulle, la chasse aux affiches a commencé ;
va falloir choisir les heures sans trop de reflets pour les photos! (merci Serge!)

 

Déjà, celle qui est à côté de la médiathèque (qui n’ouvre pas à l’aube)


& puis “en ville”, qui tourne le dos à la tour administrative..!

• Pendant ce temps-là, poursuite des dessins dégradés…

ben oui, un incessant travail de fourmi…
(Rêves de mécène, de collectionneurs, de galerie soutenante, de loto même sans gros lot, …, d’être moins con…, pour pouvoir travailler enfin posément, avoir le temps de développer son boulot, entre autre en céramique-verre,  sans s’angoisser pour bouffer, pour acheter du matos, sans courir après le temps, sans se dissiper en “animations” diverses et variées, intéressantes ou non mais rendues telles pour que ce soit supportable, sans faire d’incessants dossiers pour gagner 3 tunes qui prennent du temps et de l’énergie pour rien sauf une fois sur 100…, pfff… quel combat !)
• Sur le front du verre, reprise aussi du chalumeau :

• & puis, un atelier d’été qui se profile (au mois d’août) :
(on va vite établir un calendrier, et si jamais ça vous intéresse, seul.e ou en famille, contacter-nous ! PEC tel : 05 55 26 38 96 )

S’écrire dans la ville
Nous avons dans « notre » ville des lieux mythiques personnels, positifs ou négatifs.
Des choses personnelles à dire, par rapport à notre vie, au monde, que nous n’exprimons pas ou peu.
Comment formuler ces paroles au plus juste pour les porter dans l’espace public de notre choix sous une forme plastique et en donner connaissance aux autres le temps d’une prise de vue.
Quel est notre rapport à la langue, à notre parole intime donnée à voir, au choix que nous faisons d’être photographié (ou non), comment et où ? Vivre cette expérience en groupe, aidé par la bienveillance de tous, nous permet–il plus facilement de dépasser nos réserves ?
De nous « inscrire » plus facilement dans une ville qui nous semble parfois étrangère, suivant d’où nous venons et vivons. De partager un moment de vie et de création sans être cantonné à notre espace habituel. D’être tous logé à la même enseigne de l’ « étrangeté » de cette création, que nous soyons enfant, ado, adulte, pauvre, migrant,… quelque soit notre âge et statut social.
Être ensemble pour créer une œuvre à la fois personnelle et collective. Expérimenter la photographie avec son téléphone autrement, ni souvenir ou partage sur les réseaux sociaux, mais acte de création. Choisir ensemble la photographie qui nous semble emblématique pour chaque prise de vue. Voir se dessiner un autre territoire, enrichi par la parole de tous.

Déroulement des ateliers après présentation du projet :
— atelier(s) d’écriture
— choisir comment écrire sur un support (lequel ?) qui se voit de loin
— partir en groupe en expédition photographique :
– chacun choisit son (ses) lieu(x) de « représentation », comment y poser ses mots, comment s’y poser (ou non) soi-même
– tout le monde prend des photos de la « scène », en pensant au(x) cadrage(s), comment mettre le plus en valeur cette parole accompagnée donnée à voir
— nous choisissons ensemble une photographie pour chaque lieu, parmi les photos de tout le monde
— rapidement, nous pouvons les imprimer et avoir une vue d’ensemble de notre travail, parler de cette expérience pour chacun et du résultat collectif.
— nouvel atelier d’écriture (et lecture) devant chaque photo
— petite exposition de nos travaux dans une vitrine en ville (Lieu/lien)


à la campagne

Date : 5 juillet 2020

•  J’ai été me promener au canal des moines, à Aubazine (l’abbaye était fermée covid), avec Iris.
L’occasion de rencontrer une libellule et de se sentir en harmonie avec la nature…

En partant de Tulle, cette fois, mon chemin est passé par d’autres routes, direction l’école de Violaine et Andreas, qui ont déménagé !
L’occasion d’apprendre que maintenant, l’IGN peut faire des cartes “personnalisées” !


Faire connaissance avec le jeune Alto,

& les voir dans le journal local !!
 
Justement, il y a un stage ce samedi, et il faut finir d’installer l’atelier..!

Les travaux dans l’immense école se passe(ro)nt par tranches, en attendant, camping 1ère classe, et je dors avec un cheval, resté là avec le reste

Nous avons fait une virée à Villefranche-de-Rouergue, la “grande” ville proche, direction art contemporain, à l’Atelier Blanc (une initiative privée de particuliers amateurs d’art au départ, dans le jardin et petite dépendance d’une propriété bourgeoise), et en papotant avec la femme “gardienne-médiatrice culturelle” du lieu, nous étions à 18h ses 1ères visiteuses du jour et réciproquement contentes de nous rencontrer. Comme le monde est petit et en menant l’enquête, nous nous étions déjà vu à Toulouse, à la Cave-Po, avec Arno Fabre !)
& puis, l’occasion aussi de re-entendre parler de Derek Jarman…

• & puis, un message reçu sur l’autoroute-des-vacances-des-autres (on sent qu’on a changé de saison (!) et de région(s) quand par la fenêtre on entend les cigales plus fort que les moteurs de bagnole!) :

• & puis la semaine prochaine, n’oubliez pas :


en ville

Date : 3 juillet 2020

Pourquoi tout doit se faire toujours dans l’urgence ?!
Mais ça vaut le coup, une dizaine de grandes affiches en ville avec les nouveaux dessins, youpi, même si le calibrage des couleurs dessins/scan/ordi/repro peut laisser dubitatif..!
De toute façon, une affiche, c’est autre chose qu’un dessin original quand il ne s’agit pas d’une affiche d’expo ou d’une repro pour un catalogue, avec une photogravure impec..!
& puis, voir que ça tient bien l’agrandissement, et que ça ne fait pas des affiches “indifférentes”, et vraiment nouvelles pour moi, ça me fait grand plaisir et encouragements !

Donc, c’est extra!!

A suivre pour la chasse aux affiches en ville, installées la semaine prochaine, normalement..

des éclairs à jour également dans le journal de PEC de juillet :


atelier d’écriture du mardi – N° 39

Date : 2 juillet 2020

atelier 39, mardi 30 juin
• extrait de Georges Perec, Tentative d’épuisement d’un lieu parisien

Il y a beaucoup de choses place Saint-Sulpice, par exemple : une mairie, un hôtel des finances, un commissariat de police, trois cafés dont un fait tabac, un cinéma, une église à laquelle ont travaillé Le Vau, Gittard, Oppenord, Servandoni et Chalgrin et qui est dédiée à un aumônier de Clotaire Il qui fut évêque de Bourges de 624 à 644 et que l’on fête le 17 janvier, un éditeur, une entreprise de pompes funèbres, une agence de voyages, un arrêt d’ autobus, un tailleur, un hôtel, une fontaine que décorent les statues des quatre grands orateurs chrétiens (Bossuet, Fénelon, Fléchier et Massillon), un kiosque à journaux, un marchand d’objets de piété, un parking, un institut de beauté, et bien d’autres choses encore.

Un grand nombre, sinon la plupart, de ces choses ont été décrites inventoriées, photographiées, racontées ou recensées. Mon propos dans les pages qui suivent a plutôt été de décrire le reste : ce que l’on ne note généralement pas, ce qui ne se remarque pas, ce qui n’a pas d’importance : ce qui se passe quand il ne se passe rien, sinon du temps, des gens, des voitures et des nuages.

1
La date : 18 octobre 1974
L’heure 10 h. 30
Le lieu Tabac Saint-Sulpice
Le temps : Froid sec. Ciel gris. Quelques éclaircies.

Esquisse d’un inventaire de quelques-unes des choses strictement visibles :
— Des lettres de l’alphabet, des mots « KLM » (sur la pochette d’un promeneur), un « P » majuscule qui signifie « parking » « Hôtel Récamier », « St-Raphaël », « l’épargne à la dérive », « Taxis tête de station », « Rue du Vieux-Colombier », «Brasserie-bar La Fontaine Saint-Sulpice », « P ELF », «Parc Saint-Sulpice ».
— Des symboles conventionnels : des flèches, sous le « P » des parkings, l’une légèrement pointée vers le sol, l’autre orientée en direction de la rue Bonaparte (côté Luxembourg), au moins quatre panneaux de sens interdit (un cinquième en reflet dans une des glaces du café).
— Des chiffres : 86 (au sommet d’un autobus de la ligne no 86, surmontant l’indication du lieu où il se rend : Saint-Germain-des-Prés), 1 (plaque du no 1 de la rue du Vieux-Colombier), 6 (sur la place indiquant que nous nous trouvons dans le 6e arrondissement de Paris).
— Des slogans fugitifs : « De l’autobus, je regarde Paris »
— De la terre : du gravier tassé et du sable.
— De la pierre : la bordure des trottoirs, une fontaine , une église , des maisons…
— De l’asphalte
— Des arbres (feuilles, souvent jaunissants)
— Un morceau assez grand de ciel (peut-être 1/6e de mon champ visuel)
— Une nuée de pigeons qui s’abat soudain sur le terre-plein central, entre l’église et la fontaine
— Des véhicules (leur inventaire reste à faire)
— Des êtres humains
— Une espèce de basset
— Un pain (baguette)
— Une salade (frisée ?) débordant partiellement d’un cabas

Trajectoires:
Le 96 va à la gare Montparnasse
Le 84 va à la porte de Champerret
Le 70 va Place du Dr Hayem, Maison de l’O.R.T.F.
Le 86 va à Saint-Germain-des-Prés
Exigez le Roquefort Société le vrai dans son ovale vert

Aucune eau ne jaillit de la fontaine. Des pigeons se sont posés sur le rebord d’une de ses vasques.
Sur le terre-plein, il y a des bancs, des bancs doubles avec un dosseret unique. Je peux, de ma place, en compter jusqu’à six. Quatre sont vides. Trois clochards aux gestes classiques (boire du rouge à la bouteille) sur le sixième.

Le 63 va à la Porte de la Muette
Le 86 va à Saint-Germain-des-Prés
Nettoyer c’est bien ne pas salir c’est mieux
Un car allemand
Une fourgonnette Brinks
Le 87 va au Champ-de-Mars
Le 84 va à la porte de Champerret

Couleurs :
rouge (Fiat, robe, St-Raphaël, sens uniques)
sac bleu
chaussures vertes
imperméable vert
taxi bleu
deux-chevaux bleue
Le 70 va à la Place du Dr Hayem, Maison de l’O.R.T.F.

méhari verte
Le 86 va à Saint-Germain-des-Prés
Danone : Yoghourts et desserts
Exigez le Roquefort Société le vrai dans son ovale vert

La plupart des gens ont au moins une main occupée : ils tiennent un sac, une petite valise, un cabas, une canne, une laisse au bout de laquelle il y a un chien, la main d’un enfant.
[…]
Walon déménagements
Fernand Carrascossa déménagements
Pommes de terre en gros
D’un car de touristes une Japonaise semble me photographier.
Un vieil homme avec sa demi-baguette, une dame avec un paquet de gâteaux en forme de petite pyramide
[…]
Venant de la rue du Vieux-Colombier, un 84 tourne dans la rue Bonaparte (en direction du Luxembourg)
Un car, vide.
D’autres Japonais dans un autre car
Le 86 va à Saint-Germain-des-Prés
Braun reproductions d’art
Accalmie (lassitude ?)
Pause.

• Un texte de Richard Brautigan extrait de  Tokyo Montana express

• Des poèmes de Pierre Tilman extraits de  Le choix des couleurs


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1 — Allez vous balader dans le quartier.
Choisissez un endroit, notez ce que vous voyez de la façon la plus exhaustive possible, les gens que vous rencontrez, vos pensées qui s’y mèlent.

 

 

Dominique :

 

 

Sylviane :
(qui avant de m’envoyer ses textes tapés m’a envoyé ce mail :
Bonjour Fabienne je n’ai pas encore tapé mes textes. Je suis très occupée en ce moment parce que j’écris les histoires de vie de 3 demandeurs d’asile qui m’ont demandé pour leurs dossiers Ofpra. C’est très douloureux pour eux alors c’est un travail très long parce que je ne veux pas les bousculer. Il faut que je finisse pour mardi ou mercredi. Des que je peux je t’envoie les textes. Je laisse mon cahier sur la table pour y penser. Bonne journée)

 

 

 

2 — Placez-vous à un autre endroit, prenez une autre approche de description.

 

 

Dominique :

 

 

Sylviane :

 

3 — Qui êtes-vous ?
description, questions, divagations

 

 

Dominique :

 

 

Sylviane :

Manée :
Petite, brune, peut-être ça se voit moins maintenant avec la vieillesse mais les pommettes saillantes et les yeux un peu en amande qui ont laissé souvent soupçonner des origines chiliennes ou japonaises, voûtée à cause d’une mauvaise scoliose pas soignée ; sourde, c’est pénible et parfois avantageux, assez susceptible, pas très directe, assez inhibée (même si moins qu’avant, il serait temps), assez maladroite de mes mains sauf pour cultiver la terre, éclectique et j’aime cela, capable de faire beaucoup de choses à la fois ; j’aime les couleurs, le cinéma, lire, jardiner, travailler à des projets pour Peuple et Culture, regarder la mer mais c’est si rare.
Souvent j’en me demande comment les autres me voient, quel est le son de ma voix entendue de l’extérieur, comment je réagirais si j’étais torturée ou simplement si j’avais très peur, qu’est ce que je serai devenue si je n’avais pas rencontré X ou Y, combien de temps il me reste à vivre, comment je vais mourir.
J’aurais aimé être un rouge gorge un peu apprivoisé mais pas trop, prés d’une maison sans chat dans le coin, une mésange dans un creux de mur de pierres chauffé par le soleil ou une hirondelle pour crier comme elles ; j’aurais aimé être une chatte mais qui n’aurait pas aimé tuer les oiseaux ; j’aurais aimé être une panda même s’il parait qu’ils ont une libido très faible ; j’aurais aimé être chilienne ou russe, j’aurais aimé être menuisière, savoir danser, dessiner, coudre, savoir construire une cabane presque maison en bois.

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& voilà, c’est fini pour aujourd’hui !

L’atelier reprendra l’année prochaine (je compte en année scolaire!) sous une autre forme…
A suivre..!

 


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