jeudi avant de partir

Date : 1 décembre 2018

C’est bien, et réactif ! à la Lucky Luke, dit Manée.
A peine l’idée du chevalet évoquée, Dominique, de PEC, débarque au Lien/lieu avec un chevalet rouge, bien visible!
Le soir dans le train, je prépare l’affiche à coller dessus :
affichage chevalet
Et puis, sur la bientôt installée boite à lettres :
affichage boite aux lettres
Et avant de partir, la riposte au pénible père Noël :
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Quand dans le train j’envoie la photo par message à Xavier Pinon qui me demande ce que je faisais en ce moment, il me répond : “Peut-être que artiste est aussi un boulot précaire auquel personne ne croit”.

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• Ce matin, Dragan est passé devant le local et a fait un grand signe. J’ai retrouvé le titre du livre dont je voulais lui parler quand il évoquait les faillites de paysans et leurs difficultés ou refus à lui parler.
C’est “L’agriculture a changé, qui va leur dire?” de Françoise Maheux, editions du centre d’histoire du travail.
Va falloir que je l’amène dans notre bibliothèque du Lien/Lieu. C’est pour moi un ouvrage de référence, tant par le fond que par la forme, que m’a offert Christine Thepenier, qui l’a rapporté d’une visite à Nantes lors de la présentation de son film “Disparaissez les ouvriers“.
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Dans toutes les (rares) bibli publiques où il est (j’espère), il doit être classé en socio, alors qu’il pourrait aussi figurer dans un rayon poésie brute (sans faire référence à Dubuffet), de même que les livres de Rouillan ne sont jamais en littérature…

• J’allais à grands pas sous un rayon de soleil chercher un livre commandé à la librairie, quand un monsieur m’arrête dans la rue et m’appelle par mon nom. ?? On s’était vu à Toulouse lors de mon expo et j’avais répondu à sa fille Elsa-Flore pour son mémoire de fin d’année sur le concept de “littérartiste”… Didier Christophe est enseignant à Toulouse, et artiste. C’est un ancien de PEC. C’est aussi le mari de Sylvie Christophe qui a déjeuné-pique-niqué avec nous (Manée et Iris) mardi ! Il s’intéresse de près aux mots dans l’espace public et me raconte avoir inscrit des paroles de touristes hollandais pendant un été sur les quais de la gare de Tulle. Je veux voir des photos!!
Cette entrevue qui relie ma résidence passé de la Cave Poésie à Toulouse à celle présente de PEC à Tulle me fait réellement plaisir!! Le Lien/Lieu, c’est pas un nom bidon!!

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• Voilà ma commande. Il coûte 4,50 €. C’est un beau livre pour notre bibli!
Là encore, hors du commun et qui mêle les “genres” simplement.
Je suis un peu désolée que la libraire ne profite pas de ma commande pour en commander quelques uns (ou même un seul) pour sa librairie, vu le prix, c’est pas un gros risque, mais c’est pas ce qu’on appelle un “livre de Noël”…!!

 
Serge est repassé par là, on est bien contents de se voir, demain paraitra dans l’Echo l’article sur le Lien/Lieu, avec un titre dont il est content (je lui avais mis la pression de trouver un titre extra!), je préfère garder la surprise pour demain!

Gaëlle, de PEC, passe en vitesse me voir et voir le local et l’affichage avant que je parte; les différents modèles d’autocollants que j’ai apportés en rab, dont ce petit dernier, iront décorer son frigo, de l’affichage de fête!
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Manée  m’emmène à la gare de Brive, où elle va voir un spectacle de théâtre (pas à la gare, hein!), temps de voiture qui nous permet de faire le point sur ce début de résidence et son futur. Juste en arrivant, nous tombons sur la belle Louise, missionnée pour attendre le cinéaste Federico Rossin. J’ai oublié de demander pourquoi il venait.
Ça me fait penser à l’info transmise par Sylviane, mais c’était trop tard, mes dates de retour impératif étaient fixées :

FESTIVAL DES SOLIDARITES – CONFERENCE DE ALEJANDRO MUNEVAR
Samedi 1er décembre 2018 à 14 heures Médiathèque intercommunale Éric Rohmer, auditorium. Organisé par Mashikuna et Corrèze environnement
SDC13094Tulle en parcours : Une seule ville, un millier d’histoires
C’est dans le cadre du Festival des Solidarités, en décembre 2017, qu’un atelier de cartographie sociale a été réalisé par Alejandro MUNEVAR, avec la participation de 12 migrants et 4 accueillants habitant la ville de Tulle.
Au cours de sa conférence, il exposera les différentes conceptions de la ville qui ont émergé à partir du vécu de chaque participant : il y a une Tulle verte pour quelques-uns ; il y a une Tulle plutôt sombre et sans rivière pour d’autres. Il y a une Tulle qui émerge à partir des rencontres faites dans les rues ; il y a encore une autre Tulle très petite qui se réduit juste à quelques petites maisons éloignées du centre de la ville. Les émotions, les sensations, les rencontres donnent un sens au vécu dans cette ville et permet de la redécouvrir en faisant ces différents parcours.
Alejandro Munevar Salazar, anthropologue colombien, est engagé dans une approche interdisciplinaire du langage, du voyage, de l’adaptation aux nouveaux espaces, mais aussi de la construction interculturelle du sens du monde à travers les émotions. Il a travaillé avec des ex-combattants en Colombie pour comprendre à travers les discours des souffrances quelle signification donner à la réintégration à la vie civile.
Notes :
L’atelier « Tulle en parcours » est élaboré en s’appuyant sur la méthode de la « cartographie sociale », utilisée en Colombie dans divers contextes. La « cartographie sociale » est une méthodologie d’origine latino-américaine qui a pour objectif de représenter l’espace à partir des expériences individuelles. L’objet de cette approche est ce que l’on pourrait appeler « l’espace vécu ». Elle nous permet de comprendre comment les personnes s’approprient l’espace où ils habitent, en leur donnant des sens différents.
Il est très important de souligner que la « cartographie sociale », en étant un outil créé au sein des méthodes de l’éducation populaire et de la « recherche-action participative », vise à la construction de savoirs collectifs. Ainsi, elle permet de rendre visible la différence en tant qu’expérience vécue et, en même temps, elle permet de partager les lectures diverses d’un espace spécifique.

J’espère que je pourrais voir cette cartographie!!


Echo(s) du mercredi

Date : 29 novembre 2018

Voici l’article de Serge, avec photos, dans l’Echo de mercredi 28, sur la fête du we dernier à Uzerche :
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Et enfin une bonne photo du génial système de marionnettes, mille mercis !!  :
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Après ça, on voit tout de suite l’énorme vulgarité de la scène qui a eu lieu en face du Lieu/Lien, ce matin : les employés de l’agence d’en face essayait leur déco de Noël… 20181128_135713
heureusement, alors que je me demandais comment éviter de voir ça toute la journée, ils ont dégonflé la chose, échouée comme une grosse baleine
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N’empêche que je me suis dit qu’il fallait trouver une phrase assassine pour dégonfler cette baudruche qui va partout nous pourrir la vue pendant 1 mois…A suivre..!
En attendant, Manée m’a demandé une phrase/visuel pour annoncer le prochain déménagement de PEC.
Un coup de tamponnage… et voilà (avec le ! en option) :
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& Dragan, de La Montagne, est passé pour un article, avec une jeune stagiaire-écolière timide.
Encore une belle rencontre, youpi.
Un de ces 4, il viendra avec ses phrases-pensées perso qui lui importent de faire circuler.
En discutant avec lui, du fait de mon absence “régulière” et de la permanence “irrégulière” des gens de PEC au local, l’idée m’est venue d’une boîte aux lettres, à l’extérieur, pour qu’on puisse nous laisser des messages —”anonymes” ou non—, quand le Lieu/Lien est fermé.

Dominique est repassé ce soir, alors que je me demandais quels mots écrire sur la porte afin d'”aider” les gens à entrer.
Mes propositions lui semblaient un peu “bazooka”… (!) et il a suggéré un “chevalet” à l’extérieur, pour qu’on nous voit mieux, et annoncer la couleur, en changeant régulièrement la présentation.
On s’améliore(ra) chaque jour!!

Capture d’écran 2018-11-29 à 01.19.44Quant à Paloma Leon, écrivaine et traductrice (qui m’a appris l’existence en Limousin d’un éditeur consacré exclusivement à la littérature galicienne et hongroise!), mes petites affaires lui faisait penser à une chose vue à Poitiers, où habite sa fille : sa description m’a fait reconnaître les 8 phrases de radio-Londres, écrites monumentales, dues au plasticien suisse Christian Robert-Tissot, qui m’avaient tapé dans l’œil quand je les avais découvertes par hasard (de fil en aiguille) sur le net.
& ça m’a bien fait plaisir!
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Celle-ci, je la connais par cœur!
(je trouve ça vraiment extra, sauf qu’au bout d’un moment, on doit quand même en avoir ras-le-bol de toujours voir ça sur les murs, comme le canapé au milieu du salon!!)
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courant d’airs

Date : 28 novembre 2018

Au Lien/Lieu, chaque jour un ou plusieurs petits livres se rajoutent à la “bibliothèque” de travail.
Manée a ramené toute la collection du Cadran Ligné pour me faire découvrir ce travail d’édition, à partir d’une feuille A4 pliée dans une couverture rempliée, imprimé sur du papier vergé. (Il faudra que je ramène un petit livre de Contrat maint pour aussi nous servir d’exemple.)

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Et puis du papier qui vient directement de Chine, avec la complicité de Jeanne Gailhoustet, dont celui-ci, pour faire des éventails. Même s’il est très beau sans rien d’autre que la forme dorée, ça donne envie de s’en servir!
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Traditionnellement les sinogrammes s’écrivaient de haut en bas, ce qui est encore plus adapté à l’éventail me semble-t’il.

j’ai intitulé (pour moi) le projet initial de résidence “des mots qui nous tiennent chaud“; peut-être faudrait-il dire plutôt “des mots qui nous donnent de l’air,” une fois posés sur du papier, vu le souhait des gens rencontrés.

Le papier chinois me fait penser au film vu la semaine dernière, dont j’ai oublié de parler, car PEC s’occupe beaucoup de montrer du cinéma documentaire.
Nous avons profité de la venue en France de Cheng Yang, ancien étudiant de l’ENSA de Limoges, photographe et vidéaste, enseignant à l’Université d’art de X’ian, en contact direct avec les grands documentaristes chinois, qui a donné une conférence et montré son travail à l’ENSA, et qui est venu le lendemain à Tulle présenter le dernier film de la cinéaste chinoise Zhang Mengqi : Zi Hua Xiang:  47 Gong Li Si Fen Ke Si (sélectionné dans la compétition internationale du festival Jean Rouch  qui se déroulait à Paris et sous titré en français pour cette projection exceptionnelle.)
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Ce film fait partie du projet Folk Memory Project, initié par le réalisateur Wu wenguang (considéré comme le père du cinéma documentaire chinois) qui s’est donné pour objectif de produire des enregistrements visuels et textuels de l’expérience historique des populations rurales pendant la famine du « grand bon en avant ».
Zhang Mengqi écrit : « C’est le septième film de ma série 47 km. Le plan d’ouverture montre un mur sur lequel est écrit un slogan politique, en partie effacé, qui est devenu un énoncé à compléter : « Seul le …isme peut sauver la Chine ». La femme qui habite cette maison répond à l’énigme en racontant l’histoire de son fils décédé. Dans le même village, Fang Hong, 14 ans, peint ses rêves sur le mur de sa maison. Les deux murs deviennent le paysage du village. Posent-ils une question ? Offrent-ils une réponse ? C’est comme l’énigme du Sphinx. »
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Zhang Mengqi est née en 1987. Elle est diplômée de l’académie de danse de l’université pour les minorités ethniques de Minzu en Chine. Cinéaste et chorégraphe, elle est depuis 2009 artiste résidente à Caochangdi Workstation. Elle a créé deux œuvres chorégraphiques Self-Portrait and Dialogue with my Mother (2009), Self-Portrait and Sexual Self-Education (2010) puis réalisé plusieurs documentaires dans le village natal de son père, dans le cadre du Folk Memory Project.
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Revenons à nos moutons ;
je pensais aller aux restos du cœur pour voir les gens, c’est le 1er jour de la campagne d’hiver, mais l’heure et les horaires de bus m’en ont dissuadé. Le bus qui y conduit fait l’aller-retour dans la ville toutes les heures, et l’entrepôt des restos est très éloigné, quasi au bout de la ligne… (Les pauvres manquent d’argent mais ne manquent pas de temps ?)
Mardi dernier, quand j’en suis revenue, le petit bus était archi plein avec les familles et les caddies et sacs de nourriture, on ne pouvait plus mettre un pied devant l’autre. Ça m’a fait penser à Marseille, à certaines heures, quand les familles qui reviennent de la distribution dans le quartier prennent le bus 19. Les pauvres prennent de la place visible dans le bus…
Ce sera pour la prochaine fois, avec un projet plus clair, d’autant qu’aujourd’hui encore, il y a les inscriptions pour la saison d’hiver, et beaucoup de monde partout qui attend ; les pauvres ne manquent pas…
On pourrait commencer ainsi un texte :

Les pauvres manquent d’argent
Les pauvres ne manquent pas de temps
Les pauvres ne manquent pas
Le temps c’est de l’argent
Les pauvres font la file
Le temps file
Les pauvres sont à la merci du temps
Le temps n’est pas clément
Mercy

Du coup, en attendant le rdv journalistique du soir, je profite du papier chinois spécial calligraphie (avec des cases carrées) pour en découper une feuille et en faire un leporello : j’ai le nombre de cases idéales pour tamponner cette phrase et l’accrocher pour le mois de décembre qui vient!

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Il fait nuit, 2 femmes passent devant la vitrine, s’arrêtent, regardent, se parlent, commencent à s’en aller en se demandant ce que c’est (comme c’est super mal isolé, j’entends leurs paroles), je leur souris, et puis elles se décident à pousser la porte pour en savoir plus!
Et contrairement à ce que je pensais, en fait elles ne se connaissent pas, passaient juste au même moment devant le Lieu/Lien qui les a attirées toutes les deux.
Comme d’hab’, je leur explique mon projet; et elles s’y intéressent; ont toutes les deux des choses à dire/écrire.
L’une d’elle est arrivée du Portugal à 8 ans. Excellente élève, comme son frère, ses parents n’ont pas voulu qu’ils fassent d’études. Petit, son frère s’est fait entailler le crâne par un coup de règle de l’instit, sa mère a été le trouver bien que ne parlant pas français, et il n’a plus recommencé. Elle avait un peu honte que sa mère parle mal français. On a un peu oublié le racisme anti-portugais; dans sa classe, en primaire, la fille devant elle se retournait régulièrement et lui pinçait le bras très fort, elle n’osait rien dire. Quand elle la croise maintenant, elles se disent bonjour et discutent, mais elle n’a jamais osé en reparler avec elle.
& des histoires familiales un peu douloureuses..: “avec le dialogue, on arrive à tout..!”
Nous convenons de nous retrouver en février !

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Puis vint Serge, de l’Echo, que j’ai croisé à Uzerche samedi. Il prend des notes hyper rapidement d’une grosse écriture qui ressemble à du fil de fer tordu, graphiquement, c’est très beau! A la faveur de quelques digressions dans la conversation, lui aussi aurait des choses à dire/écrire un jour qu’il ne court pas après le temps (ce que je lui souhaite, il est 20h et sa journée de boulot n’est pas terminée).
Il me prend en photo, c’est plus compliqué, je le préviens que je me sens con devant un appareil photo, je ferme les yeux et je ne sais pas poser avec un franc sourire comme il faudrait, et comme des tas de gens savent parfaitement faire (y’a des cours?! en formation professionnelle?!)
Ça me fait penser à une phrase qu’on a dit à Dominique qui postulait pour un boulot : “On ne prend pas quelqu’un qui a des états d’âme.”
Peu importe si j’ai l’air tarte, j’espère que ce futur article donnera envie à encore plus de gens de passer la porte, avec leurs états d’âme!


nous avons tant de choses à nous dire

Date : 26 novembre 2018

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Je venais d’accrocher ça, une enveloppe en papier cristal sur laquelle j’avais imprimé pour essayer une composition d’Elisabeth à L’Encre Rouge, je lisais/regardais le gros livre rétrospectif de Sophie Calle…
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Quand D. et A. sont passés main dans la main devant le Lieu/Lien rue Jean Jaurès, ont regardé la vitrine; on s’est souri, ils sont partis, quelques pas, puis revenus ; ils sont rentrés, se sont assis à la table où j’étais, car A. est enceinte et fatiguée.
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DSC02559 (2)& on a commencé à parler.
J’ai présenté le Lieu/Lien, pourquoi j’étais là, avec qui je travaillais, ce qui m’intéressais d’y faire, entre autre chercher des formes pour rendre visible des paroles peu présentes dans l’espace public…

A. a parlé des gilets jaunes, être ensemble pour (se) parler, faire que le monde soit meilleur. Elle dit “nous, le peuple…”

D. voulait écrire mais n’osait pas, ne savait comment.
Que ça puisse l’aider à se débarrasser d’un gros poids avant que le bébé n’arrive au printemps tout innocent, et aider d’autres qui traversent les même problèmes.
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Sa vie trop difficile jusqu’à peu de temps, jusqu’à rencontrer A.; camé, alcoolique, “jusqu’à se chier dessus, pardon de vous dire ça”, mari battu “quand vous êtes forcé à coucher sous le lit”, enfant abusé par son frère : “je le revois toujours, cette image, ma mère est arrivé, a retiré le manche à balai, et a dit “bon, en n’en parle plus”, plus pouvoir s’assoir pendant une semaine, “et arrête de te plaindre”. “Elle a toujours eu le cœur sec”. Son frère qui ne l’a jamais laissé prendre ses enfants dans les bras, “comme si j’allais leur faire mal et me venger!”
Il a même arrêté de fumer du jour au lendemain “pour le bébé”, et il ne veut pas que sa femme qu’il porte aux nues ait honte de lui. Ils se connaissaient depuis longtemps, elle lui plait depuis toujours mais elle le “paralysait” ; et elle n’avait rien vu.
Ils sont beau dans leur humanité, leur simplicité à dire, en confiance, leur amour ; ils m’émeuvent fort.
DSC02567 (2)Nous prenons rdv pour ma prochaine session à Tulle.
Oui, je peux l’aider à écrire, l’aider à ordonner son histoire, l’aider à prendre le recul de l’écriture, “mais ce projet, ça pourra peut-être remuer des trucs douloureux, hein..” Il sait, mais sa femme est là pour l’aider, leur amour lui “rend la vie magnifique”, et c’est important de tout raconter, “pour l’enfant, un jour”, jusqu’à ce bonheur possible.

Si notre local peut provoquer des rencontres comme celle-ci, et bien tant mieux.
En que ce récit voit le jour, parle à d’autres et pour d’autres.

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Les sacs que vous voyez ici et plus haut proviennent d’un petit atelier jeudi dernier avec des apprenants français, avec les resto du cœur.
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s’aider, et ne pas céder

Date : 25 novembre 2018

Cette semaine, j’ai rencontré Aysé, qui dirige le Secours Populaire à Tulle, avec Christiane, qui elle est à  Brive. Elle irradie le feu qui l’anime.
Avec cette devise : Tout ce qui est humain est nôtre. Et quand elle dit “au Secours (pop)…”, c’est la 1ère fois que j’entends “au secours!”
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Aysé parle de “raz de marée” de la misère ; en 1 an, + de 20% de personnes qui demandent de l’aide.
Pouvoir agir sur tous les fronts, aider sans que tout soit compartimenté en petites cases, mettre à disposition du mobilier, des vêtements, l’accès aux loisir-culture-vacances, l’aide au “déménagement social”, des cours de français (3 niveaux) pour les primo-arrivants, pouvoir loger, aider à payer le coût de l’obtention des papiers, etc…
Et bientôt un nouveau local beaucoup plus grand, derrière la gare, pour regrouper toutes les activités éparpillées sur divers sites.

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Manée m’avait déjà parlé d’une action qui avait eu lieu le 17 octobre, “jour officiel de la misère” (sgloup!), réunion publique avec des panneaux autour du cou, avec des paroles “célèbres” :
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et envoyé le lien d’un article signé Robin Bouctot paru dans La Montagne:
Les associations font front contre la misère
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Nous sommes contentes de projeter pour 2019 un (des) atelier d’écriture régulier, à Tulle et à Brive, là encore, avec derrière la tête l’idée de rendre publique des paroles peu ou jamais entendues, et de préparer une belle chose pour le 17 octobre prochain..!

La MISÈRE, un mot qu’on entend peu, remplacé pudiquement par Pauvreté, plus “propre”, même quand elle est “grande pauvreté”, cache-misère de Misère, un mot qui réapparaît comme la tuberculose…

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& pour finir, une page de publicité qui date un peu :
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une gomme à frontières

Date : 25 novembre 2018

Lundi dernier, à Uzerche, un autre atelier d’écriture avec les migrants et bénévoles de “Vents d’ailleurs“.
L’occasion en avance de faire des vœux, et de préparer d’autres sacs qui seront affichés lors de la fête ce samedi 24.
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Bon, là encore, j’ai pas assuré côté photos, car l’affichage était en nombre dans la salle des fêtes ; partout les sacs avec les paroles, des recettes de cuisine (avant de les déguster!) dont certaines à emporter — en voici une que je voudrais essayer (c’est extra bon!) :
20181125_17154420181125_171534, 2 panneaux avec les photos des migrants, seuls ou en famille, les flèches d’où ils viennent sur la carte du monde et leur histoire depuis qu’ils sont arrivés à Uzerche (les 1er avec l’évacuation de la “jungle” de Calais): l’obtention des papiers et du boulot, des histoires écrites par les enfants…
Certains, partis ailleurs pour vivre et bosser, sont revenus pour la fête, retrouvailles avec des sourires jusqu’aux oreilles, le français utilisé pour se comprendre entre syrien et érythréen…
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Et la photo est mauvaise, c’est dommage, car c’était vraiment un moment formidable : un monsieur syrien (qui a appris le français en un temps record) qui a mis au point un système ingénieux et impressionnant pour danser une danse folklorique avec 2 marionnettes grandes comme lui, vu qu’il est seul pour l’exécuter loin de son pays.
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Les enfants couraient partout, certains en smoking, glissaient sur le parquet après le concert de flûte qu’ils ont donné, et toutes les bonnes choses dégustées, et avant l’heure du bal pop. au pays de la bourrée limousine.

Les mamans étaient super chics, qui avaient préparé avec tous les bénévoles le buffet pantagruelique international…
dont Retsvanna qui exposait quelques unes de ses grandes broderies :
20181124_181152Un heureux moment d’humanité, qui fait du bien, puis rentrer à Tulle dans la nuit sous la grande lumière de la pleine lune, qui éclaire notre planète terre…

 


un lieu/un lien

Date : 25 novembre 2018

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Voilà presque une semaine que notre local, 17 rue Jean Jaurès à Tulle est ouvert.
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Mercredi 21 novembre, soir : à 18h refermer à clef la porte du nouveau local, tout blanc tout propre avec un nouveau lino, des chiottes nickel, une grande table & tréteaux, des tabourets, des étagères design, avec déjà un peu de matériel pour travailler ensemble, et entendre les clés tinter dans sa poche.
Avec déjà un affichage, qui ne laisse pas les gens qui passent devant indifférents (j’ai pas encore pris de photos, trop occupée à autre chose!)
& un sac-à-mot qui distingue notre vitrine des magasins en ville et du “black friday” …
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& puis, profiter d’une vente de livres ce we au profit d’Amnesty international pour se constituer une petite bibliothèque d’aide au travail Lien/ Lieu, une lampe halogène pour être bien visible quand le jour tombe, un radiateur à bain d’huile pour ne pas être congelés et que les idées coulissent, une bouilloire puis une théière pour partager un bon thé… ça roule…
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Nadège, lundi dernier après notre atelier d’écriture avec “Vents d’ailleurs“, revenant de Paris où elle avait vu l’expo de Sophie Calle, m’avait montré son dernier livre, Parce que, qui n’attendait que moi hier à la librairie Préférences. Un dispositif d’expo où les gens s’attendaient pour “dévoiler” la photo après en avoir lu chacun à son rythme le parce que. Qui pouvait être un bel outil pour un atelier d’écriture.
“Dans l’obscurité, Denis Roche racontait les instants qui précédaient sa décision de prendre une photo, puis il montrait l’image le temps d’un déclic”. C’est par ce récit, Déclic, le déclic de l’appareil photo aussi bien que celui du cerveau dans lequel l’idée surgit, que Sophie Calle ouvre Parce que. Elle y raconte la raison, ou du moins une raison, qui l’a poussée à appuyer sur le déclencheur. Puis la photographie se découvre ensuite dissimulée dans l’interstice de la reliure à la japonaise inversant ainsi le rapport de primauté naturel entre une image et les mots qui l’accompagnent.”
Voir (par) les mots avant de voir (ou pas) la photo dont il est question…
Dominique, un Tulliste depuis 9 ans qui est déjà venu 2 fois au Lien/Lieu, qui n’avait jamais entendu parler du travail de Sophie Calle, avait du mal hier à “plonger” dans le livre sans réticences : qu’avait-elle à se justifier ? Expliquer que là s’ouvre un espace “poétique”…
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un monde flottant

Date : 4 novembre 2018

• l’avantage du ciel qui nous tombe sur la tête depuis 2 semaines, c’est que parfois, dès le réveil, les nuages ont des formes enthousiasmantes, inspiration pour des sortes de flotteurs en verre…

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• Après 36 heures sans électricité, du nouveau scotch (vive le bleu blanc rouge…) enrobe le poteau cause de la panne (le scotch enserrant une bâche pour l’étanchéité…). & pendant ce temps là, on “propose” ailleurs l’installation de compteurs linky… Une histoire de zombies…

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• & comme le terrain vague au bord de la mer est détrempé, c’est facile d’y déterrer de nombreuses pierres précieuses, scories de l’ancienne verrerie, pour de futures pièces mêlant grès ou porcelaine et verre…
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• & profitant d’un rayon de soleil, Marie-Christine est passée m’apporter un cadeau précieux de la part de Monique : une boîte à couture de grand-mère pour remplacer celle qu’on m’a volée en avril 2017 ! Cela me touche particulièrement. Une remise à zéro+, au moment où je reprends le travail arrêté alors faute de four.
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avec des instruments à la pointe du progrès comme ce crochet pour remailler les bas, belle pièce!
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• & pas encore eu le temps d’imprimer l’affiche prévue pour Tulle, composée le 25 octobre ! Un bricolage en attendant dont voilà la trame…
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ou un lien à “broder” ensemble…
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expositions

Date : 23 octobre 2018

• En passant par Paris entre 2 trains, le temps de voir l’exposition Freud, du regard à l’écoute au MAHJ.
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En pensant à notre travail de recherches en cours avec Jean-Pierre Larroche, sur les sons, je regarde de près l‘analyseur de timbres des sons à flammes manométriques inventé en 1872 par Rudolph Koenig, un des 1er appareils permettant d’analyser la parole et de visualiser le spectre d’un son, utilisé plus spécialement en phonétique expérimentale pour caractériser les voyelles.
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La résonance acoustique dans les cylindres fait varier la hauteur des flammes des becs de gaz, observables dans le système de miroir tournant…
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& un petit dessin de Charcot de l’inconscient. Après avoir vu l’expo à son tour, Jean-Pierre m’envoie un mail :
“les idées autour de Moi me font penser aux obstacles anti char sur les plages du débarquement (on les appelle des hérissons tchèques)”
charcot inconscient
Et tous les objets “parlants” bien rangés sur le bureau de Freud
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• Et puis, ce séjour à Tulle par beau temps d’automne était l’occasion ou jamais d’aller à Vicq-sur-Breuil, au musée Sabourdy 20181019_151301
voir l’exposition des dessins de Roger Bichard, après en avoir vu des tas de reproductions dans des gros classeurs et le film documentaire réalisé avec obstination contre vents et marées par Christine Thepenier.
Affiche
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Magnifique exposition, où après avoir vu des “images” du travail de Roger Bichard pendant plusieurs années, je vois enfin de vraies dessins et peintures.
pétard, c’est bien de voir ces dessins en vrai!! rien à voir avec les images (!!) vues jusque là..!!

Je n’avais jamais vu cette étude de cailloux, qui doit rendre jaloux Viallat.
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Ça m’a fait bien plaisir qu’il y ait juste une présentation et pas de « fiche indicatrice » des problèmes bichardiens comme les fiches psychiatriques du musée de l’art brut à Lausanne qui m’énervent toujours.
On voit un vrai travail de dessin et de peinture, et on s’en fout alors de savoir s’il parlait mal ou non.
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Ça le sort de sa « case”. Ouf.
et puis ces dessins fragiles sont bien exposés,
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la reproduction de la Joconde avec son sourire a toute sa place malicieuse et énigmatique dans cette expo d’un musée, et son autoportrait est un autoportrait comme des tas d’autres peintres ont pu en faire.
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J’espère que ça ne va pas s’arrêter là, qu’il y aura d’autres expos ailleurs pour que plein de monde puisse le voir, réfléchir, admirer, s’émouvoir…
Le catalogue sortira bientôt.

et je crois que c’est cette double page de cahier qui résume bien les choses (et qui m’a fait rire)
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Les cartons qui spécifient…
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Et il y a 3000 dessins, dont nous ne voyons qu’un minuscule extrait. On se rend compte de cette profusion, de l’ampleur de l’œuvre, de cette double vie passée à ce travail d'”enregistrement”.
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Et puis, un dessin de calendrier (super mal photographié au téléphone…) qui me fait penser à Roger, qui passe tous les jours à l’Encre Rouge demander où sont les calendriers (de diverses années) qu’il nous a donné, ce qu’on en fait, ce qu’on en fera, et réclamer un gâteau ou un café… Il faudra que je lui demande s’il sait dessiner..?
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octobre à Tulle

Date : 23 octobre 2018

• J’avais déjà regardé sur internet, et vu un local à louer qui semblait bien et pas cher (même pour Tulle!). Nous arpentons la ville en complément, téléphonons à la recherche d’un local idéal : de grandes vitrines, un loyer tout petit, pas de frais d’agence, une rue passante, travaux d’installation minimum, bail jusqu’à juin. Car pour cette résidence, un QG est ce qu’il faut, qui serve de lieu de travail, de rencontres, d’exposition, d’affichage.
& pour rencontrer les gens et se faire connaître, être là où les gens ne pourront nous ignorer..! Comme “la” rue piétonne, côté soleil tant qu’à faire…
Voilà les idées, marquées même sur la vieille enseigne!

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• Le mercredi 17 octobre, le soir, petit moment de rassemblement devant la plaque commémorative du massacre des algériens.
ici on noie
Le 5 octobre 1961, le préfet de police Papon décrète un couvre-feu de 20h30 à 5h30 pour les Algériens. La fédération française du FLN appelle à une manifestation pacifique dans les rues de Paris le 17 octobre, pour protester contre cette décision, qui rassemble 30 000 algériens. La répression sera terrible, plus de 11 000 personnes arrêtées dans la nuit, transférées dans 3 centres de tri, tout le monde fiché, 1 500 expulsions depuis Orly dans les 48h, bilan officiel 3 morts et 64 blessés…
Des livres pour soulever le silence, le roman policier de Didier Daeninckx [Meurtres pour mémoire, Gallimard, 1984], qui associe la recherche sur le passé de Maurice Papon sous l’Occupation à son rôle en 1961, ou des travaux d’historiens comme La Bataille de Paris, de Jean-luc Einaudi [1990, Seuil]. Le nombre de morts a fait dire à deux historiens britanniques [Jim House et Neil MacMaster, Les Algériens, la République et la terreur d’Etat, Tallandier, 2008] qu’il s’agit de la répression d’Etat la plus violente qu’ait jamais provoquée une manifestation de rue en Europe occidentale dans l’histoire contemporaine.
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En voyant le film documentaire “Ici on noie les Algériens” de Yasmina Adi en 2011, une phrase, digne d’une tragédie classique, m’a marquée définitivement, prononcée par une mère qui traverse le pont dans une voiture : Fais de moi une plongeuse que je retrouve ses os

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Des nouvelles lunettes pour mieux voir
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Un tag bien vu près de la gare…
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• A Peuple et Culture, Marc Pataut était là cette semaine, pour du montage video d’entretiens qu’il avait faits il y a longtemps avec sa résidence et “Sortir la tête“. Dans la bibliothèque de PEC, plusieurs éditions avec Ne pas plier, sur des projets avec photos de Marc. Ici, Aulnay-sous-quoi?

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• et quelques vues “courantes”

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dont une maison-type en porcelaine attrape limaces (peu probante sur le terrain il semblerait…), réalisée par une étudiante de l’ENSA Limoges
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des mots qui nous tiennent chaud

Date : 22 octobre 2018

Uzerche. Atelier avec des migrants et des bénévoles de l’association d’accueil. Des familles. Plusieurs nationalités, un niveau de français disparate, mais toujours quelqu’un pour entr’aider à la traduction.
Un repas ensemble avec des spécialités délicieuses d’autour du monde.

2 après-midi pour emmener les mots dehors, écrire ce qu’on a du mal à dire.
Des rires, de l’émotion, des discussions pour expliquer ou pour peaufiner une formule (ce ne sont pas les français les moins embarrassés et empêtrés), des belles heures passées ensemble.

3 exercices, tous ensemble autour des tables rassemblées.
– des mots qui nous tiennent chaud qu’on a envie de transporter, de garder avec soi. Les mots dans nos valises intimes.
– des moments qui nous émeuvent, des impressions fugages mais fortes, qui nous ont marqués (positives, si possible)
– un sac pour porter ses mots dans l’espace public, faire passer un message à ceux qui le voient.

Merci pour tous ces messages, avant de se retrouver en novembre !!

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pensées flottantes

Date : 22 septembre 2018

Merci l’Afdas pour la formation en verre filé que je viens de faire !
et merci Valérie Vayre, qui m’a appris à me débrouiller avec ce nouveau matériau extra!!
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Mais c’était à Bourges… (ça m’a rapproché de Tulle!) Le retour fut compliqué ! Il y a des moments où j’apprécie particulièrement d’entendre la voix de Simone..!!!
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je devais changer à Lyon, seul itinéraire possible pour rentrer à Marseille le soir même ; “mon” train étant supprimé, je devais quand même passer par Lyon, quitte à y dormir aux frais de la SNCF…
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Arrêt après changement au Creusot TGV, enquête avant ma correspondance : tous les hotels de Lyon sont complets à cause du salon de l’érotisme (!). Après plusieurs coups de fil aux “supérieurs” pour autorisation,
20180921_015846la sncf m’offre donc une nuit à l’hotel Kyriad du Creusot, 1 seule chambre de libre (c’est le salon de quoi?) avec baignoire (youpi), mais à 1 km de la gare TGV (au milieu de rien) sur la nationale sans réverbères ni trottoirs, aucun taxi ne voulant se déranger à c’t’heure. L’agent de la sncf m’accompagne dans sa petite voiture, même si c’est pas réglementaire, pour ne pas avoir ma mort sur la conscience… En arrivant devant l’hotel, il s’exclame “la voiture de mon jardinier” devant une lamborghini jaune sur le parking…
Lever 6h le lendemain matin, le chauffeur de taxi qui me conduit à la gare me parle anglais avant que je lui dise que je suis française.
Le Creusot-Lyon avec 1/2 h de retard (mais on a bien cru que jamais le TGV n’arriverait à redémarrer…) et y poireauter 1h avant le TGV archi plein pour Marseille, du coup en 1ère classe avec les sièges oranges et violet… Bourges-Marseille en 11h30, inOUI !

& dans ce voyage du centre au sud, je faisais attention à ma valise, pleine de verre – à -penser…
Des essais, des mises au point, des possibilités qui se profilent, pour l’expo au centre d’art de Saint-Gratien fin janvier… Va falloir s’y mettre tout bientôt !
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Choix, dès le départ, pour le verre borosilicate, beaucoup moins fragile, en attendant la recuisson (dans un four à céramique, par exemple).
Et, tout de suite, se pose la question : comment écrire, en capitales ou minuscules, comment écrire en attaché avec une baguette de verre (qui ne fait pas ce qu’on veut, enfin, surtout quand on débute..!)
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Valérie me donne le la, très appliqué comme à l’école. Le fil ne doit pas se toucher lors d’une boucle, sinon il faut impérativement faire une soudure.
Comment suspendre les lettres : un trou, une boucle, un fil de kanthal ? Autant de savoir-faire à apprendre.  20180921_134754
Tenter d’écrire “autrement”, c-à-d plus librement, mais dur d’être libre avec une baguette!

& faire des petits flotteurs pour supporter les lettres, en repensant aux ludions? Valérie m’en souffle 2 en couleur, en verre sodocalcique (température de fusion autour de 600°C contre 800°C pour le boro, avec une gamme de couleurs plus étendue). Après différents essais, la lettre-flottante soudée directement est adoptée.

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Mais si je travaille en borocalcique, il faut des flotteurs du même verre. Il faut que j’apprenne à faire des flotteurs à partir d’un tube.
20180919_151423Valérie tire de sa réserve un tube d’1,50m style néon, avec un squelette de souris prisonnier à l’extrémité… Elle ne veut pas souffler dedans, même si le feu nettoie toute trace.
Chauffer le tube là où on veut en le tournant dans la flamme du chalumeau, amasser du verre puis le tirer (fort) bien dans l’axe hors de la flamme sur 25-30 cm pour se faire une petite canne de soufflage, c’est un sacré coup de main(s) à (ap)prendre..!
Et comme je ne maîtrise pas la chose très bien, et que je m’amuse ensuite à voir comment souffler, les flotteurs prennent l’allure de topinambour… mais justement, c’est mieux!!!
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Est-ce qu’il faut des lettres en couleur, pour mieux les voir?
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& où mettre le flotteur suivant les lettres, et comment l’incliner pour qu’elle ne flotte pas de traviole ?
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L’avantage du verre, c’est qu’on peut reprendre, refondre, recommencer… tant qu’on n’éclate pas la bulle de verre en soudant trop près…
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& puis un mot entier en capitales (il va falloir un gros bocal…)
Faire des pontils à peine soudés qu’on enlève ensuite, pour travailler le mot sans que ça se déforme en soudant un endroit qui ne tient à rien… la barre du i, par exemple…
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20180919_095453Un autre essai, après avoir parcouru la ville à la recherche de tasse ou de verre en borosilicate qui ne coûte pas trop cher, pour le sacrifier dans l’expérience…
Ça pourrait faire un support simple et stable, à l’occasion (pas avec une tasse, hein, on est d’accord, faut juste imaginer, après avoir vu que c’était possible, et comment faire!)
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4 jours avec Valérie à réfléchir, tenter, essayer en s’amusant, inventer des solutions, ne pas oublier de respirer en soudant ou tirer un fil de verre plus fin à partir d’une grosse baguette, arriver à être concentrée et à faire travailler ensemble et différemment les mains droite et gauche…
Autour d’un seau ou devant une cruche (..!), se réjouir comme des gamines à regarder flotter nos lettres à peines refroidies..!
Je peux rajouter un A dans le seau où mer flotte pour que ça devienne amer, et un i pour aimer, on n’a pas fait de C, sinon, j’aurais pu écrire merci!
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C’était chouette et je repars enchantée, à continuer de noter des choses dans mon carnet pendant ces longues heures de train(s).

& à Bourges avant de partir, petit tour au musée des arts décoratifs, à l’Hôtel Lallemant, magnifique bâtiment.

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une expo sur les “pionniers” de La Borne.
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Le bel équilibre des Leurat
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& un sympathique ours entre l’ourson et la peluche en grès,
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pas l’origine du monde, mais l’origine de l’enfance de l’art…

& pour finir, entre le thé et l’apéro, une drôle d’alliance entre verre et céramique, vue dans une vitrine d’un atelier-boutique d’artiste
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A votre santé!!


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