Dans le film de jean Epstein Le Tempestaire (qui écrit dans son texte Vue de l’Etna : « La poésie est donc vraie et existe aussi réellement que l’œil »), un vieil homme souffleur de vent est capable de calmer les tempêtes dans sa boule de verre.
Colette collectionnait les Sulfures (boules de verre presse papier), mais aussi des Ludions, que Jean-Michel Othoniel a retravaillé.
Les bouteilles-ampoules de la Passion de Liesse, avec des sujets (allégories religieuses) en verre filé suspendus à de minuscules flotteurs me donnent immédiatement envie d’y voir un texte flottant !
(une nouvelle définition pour un texte ampoulé ?)
Pour ce faire, la formation professionnelle m’a payé en septembre 2018 un stage de verre filé avec Valérie Vayre, qui travaille à Bourges.
Alors que nous cherchions comment faire les flotteurs, et vu que je ne sais pas souffler le verre et que nous travaillions avec du verre borosilicate, nous avons utilisé des tubes.
Là encore, alors que je faisais des essais de soufflage, une forme de topinambour est apparue, qui m’a aussitôt parue ce que je cherchais :
comme une bulle de pensées.
Et comment attacher bulle et lettre ? je préférais qu’ils forment un seul objet flottant, en étant soudés.
et les lettres étant parfois peu “équilibrées”, il a fallu adapter les flotteurs !
Ces dispositions trouvées, j’étais prête à travailler seule!
Puis trouver (chercher!) de grands et beaux vases-aquariums ronds comme la terre pour les y faire flotter.
ou pas…
Une amie, en voyant exposé ces pensées flottantes, m’a dit : elles sont belles, tes méduses ! Je n’y avais pas pensé ! Comme dans 3 trucs bien :
Un texte qui reste en suspension.