serendipité verrière

Date : 14 octobre 2020

ou de fil en aiguille…

 

ou tirer un fil comme on tire les cheveux…

 

ça me fait penser à cette sculpture vue au musée Bourdelle

 

 

J’ai découvert le travail de Pernille Braun, enfin un beau boulot avec du verre!!!

Dans l’idée, je repense à cette pièce d’Arnaud Vasseux
(sauf que ça —me— fait plaisir, quelqu’un qui explore le verre sans passer obligatoirement par le Cirva pour happy few)

et à certaines pièces en céramique de Daphné Corregan, les plus récentes,
ou des plus vieilles style bretzel…

Dans mon atelier, j’ai cet essai accroché au mur, que je lorgne de temps à autre :

Pour y repenser mieux aujourd’hui, je mets mon collier en volume

Chic, du courage et un titillement pour explorer une nouvelle piste..!!!

& puis, dans mes nombreuses recherches (à partir des limaces bijoux du post précédent), je suis tombée sur ces photos de quelqu’un qui a, lui aussi, assisté à un accouplement de limaces (une des plus belles et sensuelles choses que j’ai vues!)
Pas si loin du verre- vertige de ce post…
et je vous renvoie à un ancien post pour tout savoir..!


quelques visites

Date : 14 octobre 2020

Alors, depuis le 1er octobre, j’ai vu plein de belles choses!
Violaine était passée voir l’expo (et Tulle!) en montant à Paris pour le marché-expo de Saint Sulpice, où elle exposait.
Un nouveau mot que je ne connaissais pas : être espanté..!
A Paris, le soleil brillait entre 2 averses, et ça caillait..!
Le dimanche en arrivant de Tulle, petit tour à St Sulpice pour voir Violaine et découvrir des boulots ! Il y avait plein de choses colorées et gaies, enlevées, libres, plus que d’habitude m’a-t-il semblé.
Vous pouvez faire vos découvertes vous-même ici

Pour ma part cette sculpture accrochée au mur (comme un fer à repasser spirituel…) m’a fait de l’œil (la photo est super moche) et j’ai regretté d’être pauvre. Je me suis rabattue sur une tasse…
C’est le travail de ce jeune homme :

Chez Violaine encore, j’ai parfois mangé dans des assiettes d’Héloïse Bariol. Sa liberté de geste me plait bien !

Je serais bien repartie aussi avec un animal de Marina Le Gall

Les “petits esprits” d’Hélène Loussier sont fort beaux aussi, et n’ont rien à envier aux Kachinas :

Découverte aussi du travail de Marianne Abergel :
J’ai pas pris de photos, et sur son site, j’ai pas vu ces derniers boulots… Mais des plus anciens :

Dans un autre genre, les couronnes de cimetière revisitées (c’est moi qui les appelle comme ça) de Rose Coogan m’ont enchantée :

& puis, le soir, une autre grande découverte, de lecture : Le Démon de la colline aux loups, en avant-première, édité au Tripode, et qui sortira début 2021.
Le 1er roman d’un monsieur qui est chroniqueur judiciaire.
Une histoire forte et glauque et lumineuse aussi, simple et puissante, poussée à bout, un style qui va avec, qui vous emporte, qui m’a fait pensé à Marc Graciano dans un autre genre, avec une langue pas du tout précieuse : sorte de litanie, longues phrases dont les circonvolutions détaillées vous entrainent, puissance de la nature, de la “sauvagerie” (plutôt sauvagesse..!) descriptions et impressions mélangées.

Et puis, récit qu’on termine quasi à la dernière page du livre (237), et qui nous laisse bras ballants, un trésor dans les mains.
& l’illustratrice a le même prénom que la sœur aimée du narrateur, cela nous fait regarder autrement la couverture, comme une enveloppe au récit.

Patientez, on en reparlera!! & pendant que j’écris ça, j’ai ça sous les yeux…
Dans le livre aussi, une description incarnée de la mer vue pour la 1ère fois.

& puis, parmi les bonheurs de ces quelques jours, on trouve des dattes fraiches (j’adore ça!!) pour la fête juive de Soukot, youpi!

C’est la période idéale pour visiter les musées (et les rues de Paris sont plutôt vides, comme les bus et metro hors heures de pointe), alors, on y va !
Un petit tour à Beaubourg (seul musée ouvert en nocturne le lundi!) avec Jean-Pierre, (re)voir Globale resistance :

Jonathas de Andrade, artiste brésilien :



& puis, petit tour du musée d’art moderne, toujours des choses à revoir ou à découvrir :
 
(je ne sais pas si Dubuffet appréciait Léger ?)

Une “Femme lançant une pierre” de Picasso (1931)
& puis, Torres-Garcia, dont Jean-Pierre m’avait déjà parlé :


& pour finir, une peinture de Nolde qui me met toujours de bonne humeur :

Mardi, direction le musée des arts déco avec Violaine pour voir une expo de bijoux contemporains

elles sont belles ces broches limaces! (je ne sais pas pourquoi c’est éclairé comme ça, est-ce que la lumière abime les bijoux ou c’est pour faire plus précieux ?)

et un petit tour au musée à travers les siècles…


Découverte de François Décorchemont (recherche sur le net à partir du vase vert vu aux arts déco). Outre ses pâtes de verre, il a réalisé plein de vitraux qui donnent envie de faire une virée en Normandie!

Grâce à ce monsieur, on peut les voir

revenons au musée avec Gauguin

et deux théière japonaises bite-caillou, la classe dans un salon de thé!

On appréciera l’audace poétique…

Après ça, un détour par un pont avec ce remorqueur aussi beau qu’un jouet

& puis mercredi, tant qu’à voir des expos, direction la fondation Vuitton pour l’expo rétrospective (1975-2020) de Cindy Sherman qui vient de commencer : et elle est vraiment formidable, et c’est passionnant de voir l’évolution de son travail !!! (et si la mode peut encourager ce genre de travail, bingo!)
ci-joint les cartels, il ne vous reste plus qu’à aller voir l’expo ou vous remémorer les boulots dont il est question (parmi d’autres)…

(J’espère que mes images pourries vont vous donner envie d’y aller..!)
les “landscapes” (2010-12)

et la nouvelle série “men” (19-20)

je ne connaissais pas ses tapisseries..!

et puis d’autres pièces de la collec, avec Louise Bourgeois

Annette Messager d’il y a longtemps

et Abdel Abdessemed qui dessine sa signature comme un fil électrique

Pour redescendre sur terre, on termine par les coulisses du bâtiment :


atelier d’écriture du jeudi – N°1

Date : 5 octobre 2020

Atelier 1 – jeudi 1er octobre

Aujourd’hui, nous nous retrouvons à l’église saint-Pierre, où a lieu mon exposition !
Nous allons partir à la fois d’œuvres visuelles (peu importe que j’en sois l’auteure) et de textes.

Voilà de nouvelles têtes pour cette nouvelle session d’ateliers d’écriture, chic!

 

Choisissez une œuvre qui vous plait et vous touche + que d’autres

1 • Pensez à quelqu’un.e à qui vous aimeriez faire partager vos impressions-sensations-idées…
Écrivez-lui une page pour l’inviter/l’inciter à venir, avec :
– une description et analyse succincte de l’œuvre
– et vos impressions et divagations à partir de ces observations

(Comme nous sommes dans l’église avec une acoustique spéciale, les lectures ont un petit air de prêche, un prêche pour venir voir une expo, c’est pas banal..!)

Michèle :

 

Parmi les œuvres que j’ai détaillées, ma préférence porte sur un socle beige ajouré, le rachis, qui supporte un cerveau gris, fortement oxygéné, comme le tien (!); le tout maintenu par de délicats filets de verre, les vaisseaux.

Sylvain :

 

 

Isabelle :

 

 

Agnès :

 

 

Marie-Jo :

 

 

David :

 

 

Chantal :

 

 

Sylviane :

 

 

Martine :

 

 

Raphaëlle :

 

 

Sylvie :
Samedi dernier, tu sais que je suis allée visiter l’exposition de Fabienne Yvert à l’église st Pierre. Tu te souviens que je t’avais parlé de ce travail de mots-objets, de ses mots-sens, de ses mots-jeux, mots-couleurs, mots-formes, mots-images, mots-lumières, mots-livres, mots-lampes, mots-poissons…
Pendant ma première visite -c’était le jour de l’inauguration- mon regard s’est répandu dans tous les recoins, sur tous les murs, j’allais, curieuse, d’un mot à l’autre, d’un livre à l’autre, d’une couleur à l’autre, d’un meuble à l’autre, ivre, sans pouvoir vraiment attacher mon regard sinon à un grand livre Grand Prix Mignono 2008. Ce grand livre est précieux, il faut le toucher avec des gants blancs, il est épais, ses feuilles sont de tissus, il est entièrement cousu et brodé avec une machine spéciale. Chaque page recèle des trésors comme ces grands livres enluminés.

Manée :
texte à venir aussi..!!

2 • à partir du modèle de ces traductions d’un poème de Wang Wei (Chine, VIIe siècle), adaptez votre texte pour en faire un poème.
Faites plusieurs versions, chercher des formes, travaillez le style

MARTINE :
Un phare rond au milieu de la mer
il est fait en terre car il est imaginaire
il ne brille pas
je vois vois des pages des pages tout en rondeur
je suis emmerveillé

Un phare vide
un livre sans écriture
mais des mots imaginaires
qui viennent et vont
la mer est là mais pas là
me laissant rêveur
pur fantasme

MICHÈLE :
C’est un lieu qui vibre de résonance hostile
A la moindre parole prononcée
Où la lumière des spots se joue de la pierre
Pour libérer mots et phrases. Envol.

SYLVIANE :
Un ours
plus mort que vif
pourtant, entends
l’univers qui le traverse
Rêves
la grande ourse dans le cosmos
comme des âmes qui brillent.

J’étais une chasseresse
il y a longtemps
aujourd’hui je me repose
sur ce grand tapis blanc
peau de l’ours
assagie par les années
mais toujours en prière
devant l’univers.

Sa découpe saute aux yeux
ses contours comme des vagues
sa blancheur immaculée
Aujourd’hui il ne reste que la peau
de ce géant du cosmos.

RAPHËLLE :
Exposition Fabienne Yvert
En position
Écoute les mots
Qui s’accrochent
Et qui décrochent
Les pensées
Pour toujours
Entremêlées

Ce sont les mots de Fabienne Yvert
Qui font écho à mes pensées
Elle les tort et les suspend
Reste à les lire ou les écouter

Fabienne Yvert aime le vert
Elle ne boit pas de verre
Mais fais des vers
Avec les mots,
Et des mots en verre

MARIE-JO :

SYLVAIN :
Sur les murs de la chapelle
Des mots, écris, dessinés, imprimés.
Il fait froid et tu es là,
Invisible…Immobile…

Il fait froid dans la chapelle
L’Artiste y a accroché des mots.
Il y a des livres aussi.
Tu aimais les livres.
Tu les feuillettes en silence.
Personne ne te vois.

Les mots ont pris de formes,
Se sont solidifiés… Sable et Feu.
Tu étais un homme de lettres
Soudain tu as chaud.

SYLVIE :
promenade à l’église st Pierre
j’observe à la ronde les murs de l’exposition
lettres suspendus, mots-lumières, meubles-objets
mon regard divague avec ivresse
et s’attarde sur un grand livre Grand Prix Mignono 2008
il est comme un trésor

samedi à st Pierre
Fabienne Yvert expose
Des mots, mots-toujours
ils envahissent l’espace
ils se répandent partout
protéiformes
je tourne les pages d’un grand livre
Grand Prix Mignono 2008
grand livre enluminé et cousu

ISABELLE :
Heureusement qu’il y a encore des forêts
pour se réfugier
du vacarme assourdissant
des voitures, des tondeuses, des tronçonneuses.
Alors que le chant des oiseaux est si apaisant.

3 • à partir de ce modèle d’épopée, extraits de KHOUNAN-KARA, Une épopée touva (ed. Héros-Limite)
…(j’espère que cela vous donnera envie de le lire pour en savoir plus!)
Utilisez des éléments de vos textes pour écrire une épopée

AGNÈS :

 

 

MICHÈLE :
Des hautes collines
Progressant allègrement
Il s’élança
Pour déplacer le point de vue

L’ennui le poursuivait
Toujours menaçant

Il franchit la rivière
Continuant sa course

Des jours durant
Il chevaucha sans fatigue

Pendant un bivouac
Un serpent lumineux
Lui livra le secret

Il passa sept rivières
Chevauchant nuit et jour

La porte de la ville
S’ouvrit devant lui
Apeurés les hommes
S’inclinaient à son passage

D’un élan fougueux
Il pénétra dans le sanctuaire obscur
Il s’empara du coffret d’or
Devant les gardes sidérés

(le coffret contient des mots et phrases de l’exposition à tisser en sens ou à rapporter à l’exposition)

MARTINE :

 

 

RAPHAËLLE :
Sur la mer agitée
Elle naviguait
Sur la mer agitée
Elle se rapprochait
Domptant les vagues
Évitant la baume
Avec ferveur, elle avançait.
La lumière était sombre
Mais elle voyait.
La lumière rasait l’horizon
Mais elle savait.
Quand la pluie se mit à tomber
Elle trouva tous les mots pour l’insulter
Le temps n’était pas clément
Mais elle s’en moquait
Aspirée par son élan
Ivre de mots
Elle naviguait.
Elle était prête
À affronter tous les maux de la terre
Elle n’en ferait qu’une bouchée
Ou trouverait le bon mot
Pour terrasser les démons
Les mauvaises choses et les vilains mots
Elle naviguait
Elle franchit la tempête
Ne dormit que très peu
Jusqu’à ce que les mots
Tombent d’eux-mêmes
S’agencent et s’exposent
A sa pensée
Se tordent
Avec le verre, sous le verre
Dans le vers
Fabienne Yvert avait accosté,
Dans son bateau rien n’avait bougé
Elle sortit ses mots
Et les fit naviguer
Alors sous nos pieds
Devant nos yeux
Par delà le ciel
Il ne pleuvait plus que des mots
Que l’on se passait les uns aux autres.

SYLVIANE :
Contemplant l’univers
Luttant contre les vents
qui entravaient sa marche
la grande ourse
progressait.
Derrière elle
une nuit obscure
devant elle
une à une
les étoiles s’allumaient.
Alina s’avançait
quittait la profondeur de l’univers
pour rejoindre son royaume.
Au sommet de la terre loin du reste du monde
une vieille femme l’attendait.
Elle avait revêtu sa casaque de laine
les rubans rouges
et son plus beau collier.
L’ambre brillait
rappelant la Terre
les trésors enfouis.
Alina s’approchait
reniflant les appâts
que la femme exposait.
Sa lourde patte griffue
s’abattît sur un lièvre des neiges
le sang perlait sur la fourrure immaculée
la femme récitait des prières
éloignant l’esprit voleur.
Alina se délectait
de ce festin improvisé.
La femme versa le thé
dans les tasses si fines
que la lueur des flammes
les traversait.
La femme donnait le signal
« Bois quand tu as mangé ».
Alina, d’une griffe
souleva la tasse
la porta à son museau
des volutes blanches s’échappaient
l’ourse buvait
le délicat breuvage.

Le lièvre des neiges
avait eu quatre vies
à travers les quatre éléments
l’air le faisait s’envoler quand il était traqué
l’eau l’arrêtait, il ne savait pas nager
le feu changeait la couleur des son pelage
la terre était son royaume.

Alina devint femme
à la peau blanche comme lièvre.
La vieille femme n’était plus seule.

SYLVAIN :
Petit père un jour
Descendit du nuage
D’où il observait une ville.
Depuis des semaines, des mois, des années
Il ne se passait rien.
Et puis ce jour là son attention fut attirée
Par une lumière…
Bleue la lumière.
Rien à voir avec le fameux tunnel blanc
Celui là il connaissait déjà.
Donc, d’un pas léger, aérien,
Il franchit les quelques centaines de kilomètres
Qui le séparaient de la source de cette lumière.
Des vitraux !
Bon, lui les images pieuses le laissaient plutôt perplexe
Mais là, la cause de cette lumière était un projecteur.
Projecteur allumé, qui au fait de son inclinaison
Renvoyait son rayon vers la coupole de la chapelle
Et sur un vitrail bleu.
Petit père se posa comme une plume sur le toit,
Il pleuviotait, c’était glissant.
Un des vitrails était descellé, il risqua un œil :
Ce qu’il vit émerveilla.
Des Mots, partout des Mots !
Des Mots écrits, des Mots imprimés, des Mots projetés,
Et même des Mots en verre !
Partout Lettres, Dessins illustrant des Phrases…
Il faut absolument que j’aille voir cela de plus prés se dit il.
Il descendit devant la porte de la chapelle.
De l’intérieur lui parvenaient des bruits, des chuchotements,
Des humains écrivaient avec des stylos, sur du papier…
Il y avait même une dame avec un ordinateur !!!
Sans bruit il se mêla à cette foule studieuse.
Il s’apprêtait à lire par dessus l’épaule de l’un d’eux
Lorsque dans son oreillette retentit un signal.
C’était l’heure de la relève !
Il devait remonter sur son nuage
Et donner les consignes à son remplaçant. Dommage.
Il repartit donc en se jurant que la fois prochaine
Il descendrait plus tôt.

MARIE-JO :

SYLVIE :
La petite porte grise est ouverte
Kyoyo la visiteuse s’y faufile
la porte franchie,
la visiteuse découvre des murs en alcôve
plusieurs chapelles en enfilade
des murs d’alcôves
damier serré de couleurs arc-en-ciel
cascades de mots
photographies de plages
tapis tigre
secrétaire à pattes de poule
lampes mécano
ivre, Kyoyo va, d’alcôve en alcôve

la visiteuse Kyoyo s’arrête et hésite
regarde les verres étincelants
les porcelaines baroques
les aquariums à mots-poissons

encore une alcôve
plus grande
un tapis bleu nuit mène à un ciel
lanterne blanche, le ciel s’ouvre

la visiteuse Kyoyo se retourne,
grisée de mots
rideau d’eau et de lettres
tenture de lumière

un pilastre s’élève
à son pied
Le grand livre Mignono de l’histoire du monde est ouvert
il est épais et précieux
coloré des images de nos vies
les mots se cognent aux mots
les couleurs se frottent aux couleurs
la visiteuse Kyoyo tourne les pages souples du grand livre Mignono
la machine du temps a écrit sous la dictée de Fabienne Yvert

ISABELLE :
Des forêts ravagées par les flammes .
Les oiseaux ont cessé de chanter.
Des animaux galopent pour échapper à l’incendie.
Le vent s’est levé, une épaisse fumée a envahi le ciel.
Les hommes alertés par les odeurs de bois brûlés, ont pris eux aussi la fuite.
Ils courent vers le lac.
Ce sont tous des pêcheurs, ils font monter femmes et enfants sur des barques.
Et rejoignent l’autre versant pour l’instant épargné.
Ils entendent et voient de grands oiseaux d’acier, planant au-dessus d’eux, et qui plongent leur ventre dans le lac, et remontent pour déverser sur le brasier des trombes d’eau.
Puis arrivent différents engins rouges, aux lumières clignotantes, et aux effets sonores chantants
PIN, PON, PIN, PON
Tous les villageois se demandent comment vont-ils parvenir à maîtriser ce géant de flammes.


made in bangladesh

Date : 29 septembre 2020

Ce we, à l’occasion du festival Les filles sages vont au paradis, les autres vont où elles veulent, à Tulle (avec PEC, Autour du 1er mai, et le Centre audiovisuel Simone de Beauvoir), des belles découvertes
• réjouissantes, dont voilà des extraits des films de-sur-avec Delphine Seyrig et Carole Roussopoulos

et là l’image est brouillée, mais l’extrait est plus long, et sa parole est formidable!!

et pour en savoir plus sur le film de Callisto Mc Nulty, Delphine et Carole insoumuses, ici

• & puis, ce film du Bangladesh :

60% des vêtements vendus en Europe proviennent du Bangladesh, avec 4 millions d’ouvrières textiles, le prix de 2ou 3 T.shirt vendus presque rien ici équivaut à leur mois de salaire, elles ont font 1275 par jour…

 

 


des critiques sur le net :




 

L’occasion de repenser aussi au travail Violaine Schwartz, qui a écrit COMMENT ON FREINE à partir de ces “faits divers” d’incendie et d’éboulement d’usines à Dacca
Écoutez ici, aussi, une émission sur France-Q

& aussi si vous ne connaissez pas son dernier livre
(à acheter avec celui de Nathalie Quintane, Les enfants vont bien..!)

 


choses vues (extraits)

Date : 26 septembre 2020

& qui m’ont tapé dans l’œil (je suis en retard, je me suis fait des vacances de blog..!) :

A Beaubourg, dans l’exposition Global(e) Resistance (jusqu’au 4 janv. 2021)

 

à la Monnaie de Paris, l’expo Akan, valeurs d’échanges


Des cuillers, pour la poudre d’or, et des poids-sculptures
 
Ça me fait bien sûr penser à l’expression “valoir son pesant de cacahuètes”… ou “peanuts”…
J’ai trouvé ça sur un blog (qui nous ramène aussi aux artistes latino-américains) :

“L’étude étonnante que nous vous livrons modestement ici montre combien l’arachide a jouxté toute sa vie celle de l’élément chimique numéro atomique 79. Il est des destins parallèles et étranges.
Originaire d’Amérique du sud, l’arachide est découverte (pour l’occident) par les conquistadors ravageurs partis à la recherche de l’Eldorado. Pour les civilisations précolombiennes elle est aussi précieuse que l’or puisqu’elle est déposée dans les tombes, aux côtés des masques, des bijoux, des statues façonnées du métal soleil.
Eh oui, valoir son pesant de cacahuètes est aussi important que valoir son pesant d’or pour les Olmèques, les Toltèques, les Zapotèques, les Mixtèques, les Aztèques et les Mayas, pour les Incas, les Moches, les Chibchas, les Cañaris. Mais pas pour Hernán Cortés, Francisco Pizarro, Francisco de Montejo et tous leurs homologues pour qui compte seulement ce qui brille.”

& des bijoux sculpturaux, autres beaux objets Akan qui brillent :

Au musée du quai Branly
— La collection de la photographe Françoise Huguier, avec des manteaux ramenés de Sibérie
 
Une combinaison de pilote de chasse et un tapis (alors que j’étais en train de lire La fin de l’homme rouge de Svetlana Alexievich…)

& puis, chaque fois que je vais dans ce musée, je reste longtemps en arrêt devant cet “imperméable” en intestin de phoque, de la haute couture indispensable de la banquise, une merveille…

& puis, un collier en griffe d’ours

& puis, au musée de la céramique de Sèvres, un écho avec ces vases en pattes d’ours

& les collections “d’ailleurs”

Les épis de faitage normands

& puis, bien sûr, la céramique contemporaine
Les 4 saisons de Jean Girel

& les avant-bras-vase de Pascal Convert

& puis aussi du verre, ancien

et contemporain (impossible à photographier dans les vitrines..!)

• & mon périple passait aussi par le Palais de Tokyo, où c’était les derniers jours de Notre monde brûle :

& ici en photo, le travail de Francis Alÿs

• & puis, vu aussi à la monnaie de Paris, un “catalogue”  de numismate, qui m’a fait pensé à certains dessins d’art brut, ou aux planches de Roger Bichard, par exemple…

et puis, sur le pont de Sèvres en travaux, Eluard est toujours vivant


& puis…

Date : 26 septembre 2020

Cette affiche-là, je ne l’avais pas encore repérée en ville, pourtant en centre ville..!


visite de l’exposition comme si vous étiez à l’église saint-Pierre de Tulle

Date : 6 septembre 2020


des dessins, de la céramique, du verre, de la lumière, des livres en porcelaine, des livres d’artiste et d’éditeurs… et un accrochage et installation d’exposition qui vous permet de vous installer et de prendre le temps dans ce bel espace !


Vu derrière le rideau de porcelaine



et derrière le rideau de verre




 

et revenons à l’autel

pour aller dans la pièce derrière


Une semaine intense à l’église

Date : 6 septembre 2020

Un accrochage d’expo dans une église, c’est pas de la tarte !

Outre les insomnies auparavant en se demandant comment faire pour “habiter” ce lieu, grande dépense d’énergie pour tout accrocher et installer..!

Tout est long à accrocher..!! à commencer par les dessins… En plus, la concurrence des projections lumineuses divines (heureusement fugaces, matin et soir) fait flipper, concurrence déloyale!



Pour finir le mur bleu, il me manque 2 dessins… Choisir les couleurs dans le dégradé, et dessiner “sur le motif” (sur une suggestion de David!)…

& heureusement que David était là, pour penser à un super système me permettant d’accrocher les 2 “rideaux” de verre et de porcelaine, et le panneau “à trous”

Avec l’aide des petites mains de PEC

& heureusement que mon chalumeau faisait partie du voyage, pour désangoisser l’accrochage et réparer la casse!!

 


Les transporteurs ont livré les meubles à temps, dont le meuble construit par Jean-Pierre Larroche, arrivé en 3 morceaux

On l’a un poil modifié (avec l’autorisation de son créateur), poncé, et peint (finition à la lampe de poche à 21h30 pour voir les manque de peinture, c’est super long à peindre cette bête-là..!) pour qu’il rentre dans le cadre…

 

Puis aussi, découper la peau de l’ours que j’ai pas tué…
 
& puis, dans la pièce noire derrière, les néons flexibles ramenés d’Arromanches…

Jeudi en fin d’aprem, ça commençait à prendre tournure, et Dominique regardait les dessins dans une pose d’odalisque…

Angoisse aussi de recevoir des photos expédiées par Xavier Pinon (réalisées ensemble à Arromanches cette année) à temps — vendredi matin pour le vernissage vendredi soir…, avec les retards cause covid…

& finir par mettre le titre sur la moquette d’autel…

Encore quelques ajustements, imprimer des étiquettes d'”attention fragile” et de “réalisé avec…”, Jeanne arrive avec plusieurs paires de gants blancs pour pouvoir tourner les pages des livres sans les abimer ni salir, et c’est prêt pour le vernissage dans une heure, on est tous KO…!!!

et pour finir, un accord de bleu avec une belle jeune fille masquée !


exposition des photos des ateliers

Date : 6 septembre 2020

Le plafond du Lieu/Lien a été repeint vite fait (après le dégât des eaux…) pour l’occasion, et l’accrochage par jour de pluie s’est terminé par un pot d’inauguration sans nuages…


Pas de jeunes migrants sur les photos de l’inauguration de l’expo, ils se tiennent entre eux un peu à l’écart de la vitrine, en se demandant quel est l’intérêt d’une telle exposition, jusqu’à ce que nous en discutions et expliquions l’intérêt à ce que tout le monde puisse voir les photos…
(nous en avions parlé dès le début du projet, mais c’était une chose abstraite pour qui n’est pas initié…)

Quelques phrases affichées en plus, dites pendant mes ateliers et celui de Marie-Pierre
 

& puis, bonne nouvelle, nous allons faire un livre-livret avec toutes ces photos !!! Youpi, qu’elles circulent plus et que chacun puisse les avoir !

A suivre…!


transat 3

Date : 6 septembre 2020

L’atelier s’est déroulé il y a presque 2 semaines, mais j’ai été bien trop accaparée….
Alors, voilà ce que nous avons fait, avec un peu de retard, mais le plaisir de voir ces photos est toujours au rendez-vous..!
Cette fois, juste 2 participants, mais nous n’en avons que plus travaillé..! & été dans des endroits de la ville non encore désigné par les participants des ateliers 1& 2.

On a commencé notre “tour” de la ville par cet immeuble, que “tout le monde” trouve abominable, et que je trouve “beau” dans son genre, juste en face des locaux de PEC..! Avec un message en doré !

Puis, direction la gare

Ensuite, en face du commissariat, à côté de la banque (ou il y a un petit couloir abrité où les jeunes se retrouvent, mais on a écarté les photos faisant pub pour la banque populaire)…!!

..!)

Puis, dans les jardins de la mairie

& puis, devant la cathédrale
Au début, Adama s’est trompé de pancarte, et nous ne nous en sommes pas rendu compte tout de suite… (c’est dire que ça convenait aussi..!!!)


la bonne pancarte…


      

& puis au final, direction piscine..! Nous n’étions pas sûrs de pouvoir entrer et avions commencé les photos à l’extérieur, mais l’accueil a été formidable, et avec les surchaussures, il a fallu finalement cadrer sans pieds…

   


en passant

Date : 24 août 2020


En passant en ville, voir une nouvelle affiche

& puis commencer à accrocher les dessins à l’église saint-Pierre pour l’expo, c’est impossible de rivaliser avec la lumière ! (heureusement ou malheureusement, c’est fugitif!)


transat la suite

Date : 24 août 2020

une 2nd atelier, qui ne ressemble pas au 1er, avec 4 participants.

Voilà le choix de nos photos : cette fois, nous avons été au monument des martyrs du 9 juin 44, devant le foyer des jeunes travailleurs où il y a une belle photo avec  un tag qui nous saute à la gueule chaque fois qu’on prend cette route, tout au bord de la Corrèze, devant la préfecture et devant la mairie, au cimetière encore, et “en ville”…
L’occasion aussi pour les jeunes gens originaires d’ailleurs de découvrir l’histoire de Tulle.

Pas besoin de commentaires, nos photos parlent toutes seules… 

& d’autres photos non sélectionnées :


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