• En passant par Paris entre 2 trains, le temps de voir l’exposition Freud, du regard à l’écoute au MAHJ.
En pensant à notre travail de recherches en cours avec Jean-Pierre Larroche, sur les sons, je regarde de près l‘analyseur de timbres des sons à flammes manométriques inventé en 1872 par Rudolph Koenig, un des 1er appareils permettant d’analyser la parole et de visualiser le spectre d’un son, utilisé plus spécialement en phonétique expérimentale pour caractériser les voyelles.
La résonance acoustique dans les cylindres fait varier la hauteur des flammes des becs de gaz, observables dans le système de miroir tournant…
& un petit dessin de Charcot de l’inconscient. Après avoir vu l’expo à son tour, Jean-Pierre m’envoie un mail :
“les idées autour de Moi me font penser aux obstacles anti char sur les plages du débarquement (on les appelle des hérissons tchèques)”
Et tous les objets “parlants” bien rangés sur le bureau de Freud
• Et puis, ce séjour à Tulle par beau temps d’automne était l’occasion ou jamais d’aller à Vicq-sur-Breuil, au musée Sabourdy
voir l’exposition des dessins de Roger Bichard, après en avoir vu des tas de reproductions dans des gros classeurs et le film documentaire réalisé avec obstination contre vents et marées par Christine Thepenier.
Magnifique exposition, où après avoir vu des “images” du travail de Roger Bichard pendant plusieurs années, je vois enfin de vraies dessins et peintures.
pétard, c’est bien de voir ces dessins en vrai!! rien à voir avec les images (!!) vues jusque là..!!
Je n’avais jamais vu cette étude de cailloux, qui doit rendre jaloux Viallat.
Ça m’a fait bien plaisir qu’il y ait juste une présentation et pas de « fiche indicatrice » des problèmes bichardiens comme les fiches psychiatriques du musée de l’art brut à Lausanne qui m’énervent toujours.
On voit un vrai travail de dessin et de peinture, et on s’en fout alors de savoir s’il parlait mal ou non.
Ça le sort de sa « case”. Ouf.
et puis ces dessins fragiles sont bien exposés,
la reproduction de la Joconde avec son sourire a toute sa place malicieuse et énigmatique dans cette expo d’un musée, et son autoportrait est un autoportrait comme des tas d’autres peintres ont pu en faire.
J’espère que ça ne va pas s’arrêter là, qu’il y aura d’autres expos ailleurs pour que plein de monde puisse le voir, réfléchir, admirer, s’émouvoir…
Le catalogue sortira bientôt.
et je crois que c’est cette double page de cahier qui résume bien les choses (et qui m’a fait rire)
Les cartons qui spécifient…
Et il y a 3000 dessins, dont nous ne voyons qu’un minuscule extrait. On se rend compte de cette profusion, de l’ampleur de l’œuvre, de cette double vie passée à ce travail d'”enregistrement”.
Et puis, un dessin de calendrier (super mal photographié au téléphone…) qui me fait penser à Roger, qui passe tous les jours à l’Encre Rouge demander où sont les calendriers (de diverses années) qu’il nous a donné, ce qu’on en fait, ce qu’on en fera, et réclamer un gâteau ou un café… Il faudra que je lui demande s’il sait dessiner..?
• J’avais déjà regardé sur internet, et vu un local à louer qui semblait bien et pas cher (même pour Tulle!). Nous arpentons la ville en complément, téléphonons à la recherche d’un local idéal : de grandes vitrines, un loyer tout petit, pas de frais d’agence, une rue passante, travaux d’installation minimum, bail jusqu’à juin. Car pour cette résidence, un QG est ce qu’il faut, qui serve de lieu de travail, de rencontres, d’exposition, d’affichage.
& pour rencontrer les gens et se faire connaître, être là où les gens ne pourront nous ignorer..! Comme “la” rue piétonne, côté soleil tant qu’à faire…
Voilà les idées, marquées même sur la vieille enseigne!
• Le mercredi 17 octobre, le soir, petit moment de rassemblement devant la plaque commémorative du massacre des algériens.
Le 5 octobre 1961, le préfet de police Papon décrète un couvre-feu de 20h30 à 5h30 pour les Algériens. La fédération française du FLN appelle à une manifestation pacifique dans les rues de Paris le 17 octobre, pour protester contre cette décision, qui rassemble 30 000 algériens. La répression sera terrible, plus de 11 000 personnes arrêtées dans la nuit, transférées dans 3 centres de tri, tout le monde fiché, 1 500 expulsions depuis Orly dans les 48h, bilan officiel 3 morts et 64 blessés…
Des livres pour soulever le silence, le roman policier de Didier Daeninckx [Meurtres pour mémoire, Gallimard, 1984], qui associe la recherche sur le passé de Maurice Papon sous l’Occupation à son rôle en 1961, ou des travaux d’historiens comme La Bataille de Paris, de Jean-luc Einaudi [1990, Seuil]. Le nombre de morts a fait dire à deux historiens britanniques [Jim House et Neil MacMaster, Les Algériens, la République et la terreur d’Etat, Tallandier, 2008] qu’il s’agit de la répression d’Etat la plus violente qu’ait jamais provoquée une manifestation de rue en Europe occidentale dans l’histoire contemporaine.
En voyant le film documentaire “Ici on noie les Algériens” de Yasmina Adi en 2011, une phrase, digne d’une tragédie classique, m’a marquée définitivement, prononcée par une mère qui traverse le pont dans une voiture : Fais de moi une plongeuse que je retrouve ses os
Des nouvelles lunettes pour mieux voir
Un tag bien vu près de la gare…
• A Peuple et Culture, Marc Pataut était là cette semaine, pour du montage video d’entretiens qu’il avait faits il y a longtemps avec sa résidence et “Sortir la tête“. Dans la bibliothèque de PEC, plusieurs éditions avec Ne pas plier, sur des projets avec photos de Marc. Ici, Aulnay-sous-quoi?
• et quelques vues “courantes”
dont une maison-type en porcelaine attrape limaces (peu probante sur le terrain il semblerait…), réalisée par une étudiante de l’ENSA Limoges
Uzerche. Atelier avec des migrants et des bénévoles de l’association d’accueil. Des familles. Plusieurs nationalités, un niveau de français disparate, mais toujours quelqu’un pour entr’aider à la traduction.
Un repas ensemble avec des spécialités délicieuses d’autour du monde.
2 après-midi pour emmener les mots dehors, écrire ce qu’on a du mal à dire.
Des rires, de l’émotion, des discussions pour expliquer ou pour peaufiner une formule (ce ne sont pas les français les moins embarrassés et empêtrés), des belles heures passées ensemble.
3 exercices, tous ensemble autour des tables rassemblées.
– des mots qui nous tiennent chaud qu’on a envie de transporter, de garder avec soi. Les mots dans nos valises intimes.
– des moments qui nous émeuvent, des impressions fugages mais fortes, qui nous ont marqués (positives, si possible)
– un sac pour porter ses mots dans l’espace public, faire passer un message à ceux qui le voient.
Merci pour tous ces messages, avant de se retrouver en novembre !!