derniers bricolages
J-1 avant la 1ère représentation mercredi 19 avril (c’est aujourd’hui!)
On va faire imprimer et relier les nouvelles conduites:
Pendant ce temps-là, Arthur répare le grillon dessoudé :
Un petit aperçu de son bazar multi-technologique :
Virginie cherche quel beau collier mettre à madame Toulmonde :
2 répétitions, dont une sans le gel à cheveux ; c’est l’occasion pour Virginie d’improviser genre récré
Nous constatons que nous parlons beaucoup de la mort (pensée pour Christine, à Marseille)
Et puis, nous devons tout remballer et nous “replier”, pour une soirée de la Cave poésie.
On rale un peu, et on dégage nos affaires, même si Yann a perdu à la question subsidiaire que Xavier lui pose, qui décidait qu’on remballe ou non :
— Est-ce que tu sais pourquoi Johnny a été kidnappé en 1979?
Yann est incollable sur Johnny, mais il ne savait pas qu’il avait été “enlevé” par les sidérurgistes de Longwy, après un concert à Metz !
Résumé de l’improbable scénario pour Yann (sur le site de la CFDT) :
La préparation : – « Le coup s’est monté en trois semaines : savoir ou il allait dormir, quand il arrivait etc. On a passé des appels un peu partout. Puis on a fait du repérage sur place, au Sofitel de Metz. »
Les fausses pistes. – « On était que 5 ou 6 à savoir où on allait. On disait juste aux autres : ‘on va à Metz’. On ne voulait aucune fuite. On avait les RG (renseignements généraux) aux fesses, sans arrêt. On a donc constitué un cortège de 40 voitures, pour mettre en place des fausses pistes dès la sortie de Longwy. Certains sont donc allés par exemple à la gare de Metz. Il faut croire que ça a fonctionné. »
Le directeur en larmes. – « On est arrivés en fin de soirée. On a demandé à voir le directeur de l’hôtel, en sortant nos badges ‘SOS emploi’ ou ‘CFDT‘. Il nous a répondu qu’il ne voulait pas nous donner le numéro de la suite de Johnny. Il y avait deux gros pots de fleurs dans la pièce. On les a explosés, en lui disant que s’il ne nous répondait pas, tout le reste y passait. On ne lui laissait pas la possibilité de bouger, pour aller chercher des secours, on l’entourait. Il nous a enfin donné ce qu’on cherchait, avec des larmes dans les yeux. Les mecs des Grands bureaux nous ont rejoints ensuite, et certains étaient des durs. On était peut-être 80 dans l’hôtel, aucune échappatoire possible. »
« Si mon nom peut vous servir, tant mieux »
La suite du chanteur au Sofitel : – « J’ai toqué à la porte, un grand ‘black’ a ouvert. On est rentrés à quatre, sans problème, car on a fait comprendre aux gardes du corps qu’il ne fallait pas qu’ils bougent. Johnny était dans son canapé, en train de boire du champagne. On a pris des chaises, on s’est assis, et on lui a expliqué le topo : on souhaitait simplement le faire venir dans les usines, pour médiatiser notre lutte. On lui a demandé : ‘as-tu entendu parler de Longwy ?’. Il nous a répondu ‘non’, alors que nos actions étaient médiatisées largement. Puis il a sorti une phrase qui nous a mis en colère : ‘Je viens de terminer un concert, je suis fatigué, je viendrai demain’. On savait bien qu’il ne serait jamais venu le lendemain, donc on a changé de ton. Ça a pris 15 minutes tout au plus. Ça l’a emmerdé, mais il est venu, sans trop rechigner, car on lui a précisé que ça n’allait pas durer trois heures. »
Les usines : – « On avait prévu ça en deux étapes : l’aciérie de la Chiers et le Train à fil. On entre. L’un des ouvriers me demande qui j’ai ramené aujourd’hui, car j’avais l’habitude de faire venir des journalistes. Je lui réponds : ‘Johnny’.’Qui ça ?’. ‘Johnny, Johnny Hallyday.’ Il n’en revenait pas. Notre invité était dans une 4L, son manager ayant pris la grosse voiture pour le trajet de retour. On lui a remis un casque, des lunettes. Ça a duré 30 minutes à l’aciérie. Il a sorti cette phrase : « ‘J’ai jamais vu l’enfer, mais ici ça l’est. Comment vous faites à bosser ? ‘ La deuxième étape a duré peut-être une heure, soit deux heures au total. Ils ont même bu un coup je crois. »
La visite : – « Nous traversons les rails, et entrons dans l’aciérie. La vedette tressaute à chaque ‘boum’. Nous montons, descendons de passerelle en passerelle guidés par un aciériste, qui explique avec de grands gestes. Je suis à deux mètres, mais je n’entends rien de ce qu’il dit tellement il y a du bruit. Ça a l’air d’intéresser Johnny. Ca chauffe mais parfois il y a un courant d’air glacé. J’arrive à me rapprocher pour écouter ce que l’idole dit : ‘Et dire qu’il y a des hommes qui vivent dans cet enfer’. La vedette a sali son imper, c’est sûr, il est tout rouge par endroits. »
Bilan : – « Ça aurait été le pape, ça aurait été pareil. On cherchait une personne à grande notoriété, pour médiatiser le truc. Et ça a fonctionné. Johnny a eu cette phrase : ‘Si mon nom peut vous servir, tant mieux’. Il faut dire qu’on ne l’a pas enlevé six mois dans la jungle, comme Betancourt en Colombie. »
Bon, finalement, Arthur garde son plat de spaghettis sous sa table…
Le portrait du jour – 1 : Arthur