réflexions

Date : 10 avril 2018

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Se retrouver coincée du dos, qui suit une crise de foi(e), après/pendant des ateliers d’écriture en maison d’arrêt… chochotte ou trop réactive…
Où se posent des questions :
— qu’est-ce que je fais là et qu’est-ce que je peux apporter ? je ne me sens pas très adaptée à l'”exercice”…
— comment éviter de faire ce qu’on appelle “animation”, sur une présence de quelques heures ?
— avec le thème cette année du dispositif “Dis-moi dix mots”, sur l’oralité, et le projet à 2 intervenants, qui mêle écriture puis création sonore, possibilité de rejoindre le thème quels que soient les sujets qui nous occupent, et cela heureusement
— difficulté pour moi de travailler avec un groupe de personnes qui ont des niveaux et des rapports si disparates à la langue
— difficulté de lire quand je prête mes lunettes à un détenu pour que lui puisse voir clair
— leur besoin de parler va bien au-delà de l’écriture. Alors d’abord écouter, puis proposer d’écrire en lien avec ce qui vient d’être dit, puis écouter de nouveau.
— l’écriture est plus pauvre et figée que leurs pensées à 100 à l’heure. Pour ceux que je croise en atelier, ils ne voient pas l’intérêt de ces mots qui ressortent d’exercices plus thématiques que formels. Comment lâcher prise dans l’écriture, faire confiance à un bout de papier, créer une parole/écriture, quand la présence en prison exige une maîtrise de chaque instant ?
On me dit qu’une solution pourrait être des jeux formels prémâchés… Je m’y refuse, ils me paraissent infantilisants.
& je ne suis pas là pour une obligation de résultat, plutôt pour une petite séquence d'”ouverture”.
— Lire/montrer un peu de poésie, “classique” ou “contemporaine”, pour comprendre que l’écriture peut prendre différentes formes, parfois surprenantes et personnelles.
Une réaction : “On trouve un éditeur pour publier ça ??!!!??”. Le monde tourne sur la tête.
— & puis, bien sûr, ces gars aux parcours chaotiques, souvent dès l’enfance, que fait la société (et moi dans la société) pour les aider ? & quand ils sortiront?
Encore plus difficile de trouver un boulot avec un CV case prison.
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Ça me fait pas mal réfléchir dans le train direction Bordeaux le jeudi 5 pour l'”escale du livre” avec N’a qu’1 œil.
Emploi du temps serré : arrivée à 16h15, juste le temps pour aller à l’Utopia à 17h20 pour le nouveau film de Stéphane Mercurio (qui passe dans peu d’endroits et à peu d’heures, c’est la bonne coïncidence!) :

                    APRES L’OMBRE

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ci-joint le petit dossier du film, qui j’espère vraiment, vous donnera envie de le voir, car cette humanité fait du bien…
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& puis justement, puisque je suis chez N’a qu’1 œil, Carole me donne Le petit chtardier illustré, parloir d’images et de mots, récoltes de paroles réalisées au centre pénitentiaire de Bordeaux, dont elle me parle avec enthousiasme (de l’atelier de “récolte” et de son “dictionnaire”). Extraits :
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