Durant ces derniers 15 jours, ces choses remarquables :
• Un message de Jean-Pierre, qui a vu un drôle d’arbre sur la route
(style goupillon !! on se demande quand même s’il bouge les soirs de tempête !)
• dans la bibliothèque de la Villa La Brugère, ce petit livre hors catégories, en pensant à Jean-Pierre, justement, quant à une façon de traiter ce qu’on entend :
extrait d’un article de Pascal Mouneyres :
& dans la même collection, toujours dans la bibli de La Brugère :
• Un message dans une bouteille
trouvé sur la plage en bas des escaliers pour accéder à la Villa La Brugère
Qui ne pouvait mieux s’échouer (par mains ou par mer?) qu’ici :
Notre (fin de) séjour à Arromanches en quelques photos :
— Apprécier les lumières changeantes (des fois trop vite, quand on prend les photos ou que la pluie nous tombe sur la tête)
et la marée basse… avant de retrouver la Méditerranée
(photos de Xavier, avec une dédicace à Corinne style Harry Gruyaert..!)
— & toujours cet étonnement du jour 1h + long qu’à Marseille, avec la nuit à 23h !
— Apprécier le haut et le bas de la falaise, et toujours les caissons du port Winston en vue
— Jouer avec les différents matériaux et tailles, de nos lettres découpées aux cartons petits et grands, du blanc de Meudon au charbon de bois, des algues au fil électrique, du néon flexible à la lampe de poche…
des fois peu concluant
— Après les repérages, préparer matériaux et textes du jour avant de partir en expédition…
—Ne pas oublier de s’amuser en travaillant…
même si on doit sur beaucoup de photos courir après des lettres qui s’envolent avec le vent, qui soufflait dur certains jours
et apprécier nos bottines Richelieu en plastique à 9,90 € trop élégantes pour patauger, après plusieurs jours de baskets mouillées
— Des fois, saisir une envolée au bon moment
— Apprécier de travailler et de passer 15 jours ensemble
et pas de poste défini à chacun, même si on a chacun nos “spécialités”
comme tout photographe, Xavier est spécialiste en temps de pose
— Découvrir le goût du homard à une pince, bradé par le poissonnier qui nous a persuadé de l’acheter malgré nos réticences à le tuer (en nous disant de l’endormir au congélateur…), et les meilleurs œufs du monde, ceux d’Homardine (c’est son nom de baptème)
— Réunir une petite assemblée à la fin du séjour pour du light painting sur la plage
et avoir de plaisir de revoir Thierry Weyd et Astrid (& Jean-Claude Mattrat et Isabelle précédemment)
— Avoir encore quelques repérages en stock
— A suivre pour de nouvelles aventures ou la suite de celle-ci ?
Après le 6 juin à Arromanches, où dans la rue certaines personnes ont le déguisement kaki complet avec accessoires,
et voir tous les jours “les restes” du port artificiel devant nos fenêtres
et en circulant sur plages et falaises,
& après des comptabilités vues en ligne :
(cimetière américain de Colleville/mer)
allez, le cimetière allemand dont on ne parle jamais, avec plus de 20 000 morts
A Tulle, les commémorations sont plus tragiques à cause des exactions, et les chiffres plus humains ne laisse pas la place à l’abstraction
Le conducteur du train nous fait un speech, vitesse de pointe de 320km/h que nous venons d’atteindre, temps de Très Grande Vitesse durant le voyage, la voie est libre, pas de travaux, météo sur le trajet, température parisienne à l’arrivée, détendez-vous & agréable voyage sur TGVInoui…
Réveil à Montereau : j’espère que vous êtes satisfait de ma conduite, nous avons quelques minutes d’avance que nous devrions pouvoir conserver jusqu’à l’arrivée prochaine,…
Je me demande si c’est une initiative personnelle ou la nouvelle politique de la sncf, jalouse des millions d’euros pour aider Air France..!
On se retrouve à la gare de Lyon avec Xavier Pinon, Direction Arromanches sans attendre !!
Le ciel est bleu, un avant goût d’été, on est content de revoir Marie-Thérèse à la Villa La Brugère, et une petite promenade pour se remettre des voyages, des essais pour voir avant de peindre nos lettres, et puis, du repérage…
Arromanches by night, avec les drapeaux de sortie !
En novembre, ils étaient décrochés, ce qui nous évitait d’avoir le drapeau français juste en face de la grande table où on travaille et mange..! Dans la cuisine, ambiance anglaise!
Quand nous partons en repérage de l’autre côté de la plage , les enfants aussi écrivent dans le paysage, juste devant la maison :
Avec le problème qui va se poser : comment retrouver nos “cailloux élus” dans un immense tas de pierres… (surtout quand suivant les marées, les algues s’en mèlent..!!)
Le temps change vite, et d’un jour à l’autre, je suis contente d’avoir emporté plusieurs imper-veste pour pouvoir les empiler!!
Tout préparer-prévoir avant de partir, lieux et textes, matériaux, attendre que la pluie cesse et penser à de nouvelles photos possibles…
On dispose nos lettres découpées dans la maison pour composer les textes-du-jour à utiliser :
En route avec nos 2 appareils photos, tout le matos nécessaire (avec plus ou moins de prise au vent…!), plus le téléphone qui permet certaines photos impossibles !
& puis, on est à Arromanches !!
Où les jours sont plus longs qu’à Marseille, de 50 minutes!
Le D.day est anéanti par le covid (moi qui craignais le débarquement commémoratif et touristique du 6 juin, pauvres papys anglais), on a raté la patrouille de France en provenance d’Omaha beach parce qu’on déjeunait et bavardait, on en a saisi que les restes :
• Être au bon endroit au bon moment….
D’autant qu’à la villa La Brugère à Arromanches, il y a un dessin-typo-poème de Pierre di Sciullo, qui y a été en résidence :
L’occasion de visiter le musée de Caen, avec le Mariage de la Vierge, du Pérugin (image provenant du net, qui me semble un poil raplatie..)
& une vanité flamande du 17ème
avant l’exposition (et sa présentation) de Jean-Claude Mattrat
La pièce colorée, avec ses 12 livres-travaux de 2018
et la pièce blanche, avec les cartonnages comme une colonne vertébrale
et ses titres puisés dans sa réserve à titres… (il lui en reste 250, nous dit-il…)
La vieille, aux beaux-arts, il y a eu une rencontre-discussion entre Mattrat et di Sciullo, j’espère que cela va être édité en video, car parait-il que ce fut un grand moment..!
& une série de “posters géants” affichés, anagramme sur les livres, que l’on peut prendre, pour ma part ces 2 qui me parlent boulot :
qui vont accompagner la carte postale rouge que j’ai depuis longtemps, plantée dans la bibliothèque devant les livres d’Hélène Bessette…
des sortes de guides
• Puis à l’artothèque d’une lecture-performance participative de Pierre di Sciullo, grand graphiste poète, pour L’or de la fougue, ce livre que j’ai découvert aux rencontres de Lure l’année dernière :
C’est aussi l’occasion de vous faire de la pub pour un livre qui vient de sortir sur son travail, précieux document, en bichromie, L’Après-midi d’un phonème :
• & puis, toujours à l’artothèque (waouh, splendide!), un salon du livre avec de très belles découvertes, dont le boulot de ces 3 jeunes artistes, seuls ou en collectif :
• Toutes ces belles choses permettent de rire (jaune) avec Xavier sans trop déprimer en lisant Ouest-france :
Une application pour s’entrainer à licencier un salarié…
et puis
on n’arrête pas le progrès..!! ••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••
• & puis, juste un caillou plat dans ma valise, 2 gros galets vraiment splendides (pas photographiés) de 1kg chaque restent dans la caisse à trésor et matériel…
• & puis, hein, une petite chanson pour finir, y’a pas de raison qu’on soit seul.e à l’avoir dans la tête avec Xavier, moment d’anthologie qui nous a accompagné avec mon père ma sœur ma mère, dans notre périple arromanchot… :
Retour de 2 semaines de résidence (1ère partie, on y retourne en juin, youpi) avec Xavier Pinon, photographe, à la Villa La Brugère, à Arromanches, pour notre projet de PAYSAGES TEXTUELS.
avec des vestiges du débarquement à tous les coins de rues, de plages et d’horizon
et le fameux énorme 449 (un des caissons du port anglais) autant photographié qu’une vedette sur la plage
et des monuments subtils, les 1% des ronds points étant ici facilement remplacés par des chars…
En rentrant, on est fatigué (on a bossé comme des mules) mais super contents.
& puis, Marie-Thérèse met une partie de sa villa à disposition pour ces résidences,
cela m’a touché
et j’ai pu “expérimenter” l’accueil chez quelqu’un pour venir y travailler, même si l’endroit à disposition est plus “neutre” que l’endroit où je vis
(je fais des efforts pour ranger un max et faire de la place au résident, mais…);
car cela fait écho avec mon cabanon utilisé pendant mon absence par La Marelle pour certaines résidences d’auteur ou d’illustrateur.
D’ailleurs en rentrant cette nuit, j’ai trouvé une belle lettre de Manuel, qui explique un peu son travail ci :
pour l’ajout du tigre, c’est Sophie Dutertre qu’il faut remercier, avec sa grande sérigraphie (tirée d’un livre d’artiste géant) accrochée au mur..!
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Mais revenons à nos moutons de bord de mer, avec la marée…
Ici aujourd’hui ça me contrarie un peu que ça ne bouge apparemment pas!!
Nous avons expérimenté plein de techniques d’écriture différentes, de cadrages, d'”histoires” possibles que cela comporte…
—la série des mégalithes :
—la série des bois, algues et fils :
en profitant de l’arc en ciel…
— la série des écritures appliquées :
qui nous fait nous poser des questions de cadrage
ou dispositif :
ou le reflet dans la vitre (à présenter avec un miroir pour ceux qui ne savent pas lire à l’envers ou pour le vertige du reflet?)
— la série des vitres :
où on retrouve la fenêtre des possibilités…
— la série de la voiture (vive la vieille Mazda de Xavier avec ses phares pop up et sa couleur!! — une série qui nous a fait travailler plusieurs jours du lever du jour à la nuit tombée) :
—la série des “belles vues” :
—la série des papiers :
avec une panne de néon…
—la série des néons :
C’est aussi la dernière photo du séjour, depuis le temps qu’on passait et repassait devant ce petit arbre qui nous avait fait de l’œil…!
—la série surprise : ici réservée par la buée sur le pare-brise
& puis des photos au travail… :
quand il faut voir lors des repérages jusqu’où on a de l’eau pas plein les bottes…
notre vedette :
& super Xavier !
qui a eu l’occasion de poursuivre sa série personnelle La vie formidable :
& nous avons en magasin pour l’été du repérage côté mer et côté campagne..!
Xavier Pinon est un ami et complice.
Il est photographe. Il expose en ce moment à Issy-les-Moulineaux, tout à côté de Paris.
Chaque fois qu’il expose, tout le monde trouve ses photos bien, mais personne ne veut lui en acheter parce qu’on a pas envie de voir ça chez soi…
Les mairies, etc.. ne sont pas prêtes à l’aider ou à faire des acquisitions, vu que ça ne rend pas une image reluisante de ce qui se passe, qu’il n’a pas un discours intello comme il fau(drai)t et qu’il n’est pas branché-reconnaissance étatique (et c’est un cercle vicieux). Il n’est pas passé par une école d’art ou de photo.
Il anime régulièrement des ateliers photo dans des écoles de quartiers “défavorisés” comme on dit, a fait un atelier d’un an avec les patients d’un HP, mais qui n’a pas été reconduit par la Drac l’année suivante, ce qui a fortement désolé et les patients, et les soignants, et Xavier…
Il aime aussi trainer dans des endroits improbables, des bistrots où il rencontre des gens, boit de la bière et regarde du foot.
J’ai fait sa connaissance par Virginie Rochetti ; il nous a rejoint dans l’aventure de Pourquoi l’horizon ne suit pas la barre tordue du balcon.
Il est daltonien (ce qui n’est pas rare chez les photographes), ce qui donne parfois des scènes cocasses, comme lors de cette journée de travail avec Xavier et Virginie :
L’usage et usure du temps par l’homme vrillent les représentations traditionnelles du paysage. Prélever le dérisoire & le quotidien dans le réel, représentatifs de nos vies et du monde comme il (ne) va (pas). Juxtaposer les éléments, en plans, ensemble pour le meilleur et/ou pour le pire, antagonistes dans une perspective symbolique. Travailler frontalement une prise de vue qui exacerbe ces éléments pour en faire un “paysage puissance 2”, c’est-à-dire imparable.
Pour en (sa)voir +, allez voir le site de Xavier (en train d’être refait, car son ancien site ne s’affichait pas sur les smartphones et tablettes, alors que maintenant…
On a rempli plein de dossiers pour faire des projets ensemble, on n’a été pris qu’une seule fois (mais vu qu’il n’y a pas de pognon, il devait y avoir moins de monde au portillon…! et puis moins de “normalisation” dans les choix de résidents), et ce sera cette année à Arromanches à la Villa La Brugère pour chercher ensemble comment “écrire” dans le paysage.