2nd stage de formation professionnelle (merci d’Afdas!) en Kintsugi et laque avec Martine Rey, maître et poète-artiste laqueuse (c’est pas un titre très homologué, mais il me semble juste!). Allez voir le travail de Martine sur son site.
Il nous fallait préparer quelques pièces et arriver avec toutes nos questions, allez, hop!
L’occasion de reprendre ce pot au rencart, en casser le haut pour y rajouter du verre (et de la porcelaine pour combler les vides pour ne pas rajouter trop de sabi), puis quand c’est sec (plusieurs jours après) et poncé, 2 couches de laque noire pour préparer le terrain…
Comment poursuivre la “réparation-agglomération” sous l’œil avisé de Martine…
Faut attendre, le “résultat” est en cours de séchage…
& puis, pour cette session, nous nous familiarisons un peu plus avec la laque.
Laquer une petite surface de bois ( Martine nous donne une petite plaque qui a déjà 3 couches de laque, car en 2 jours, c’est court pour que ça sèche!)
1ère opération, ponçage au charbon de bois de cèdre japonais (frotté sur papier de verre grain 800 dans l’eau), nouvelle couche de laque bien essuyée, attendre que ça sèche, poncer avec de la poudre de Tonoko (terre japonaise) et de l’huile de coude, recommencer, etc…
Faut que ça brille!!! Un miroir! & puis, y coller à la laque un bout de feuille d’or pour voir la chose… Mes collègues sont ravies, moi j’avoue que mettre de l’or partout ne me réjouis pas, ou plutôt j’en vois pas l’intérêt (ça me semble un peu trop convenu, dans l’air du temps et bling bling ou pica pica, et résultat plein les yeux facile…), donc non.
Sauf quand il y a un accident (traces de doigts de laque ou frottements pas prévus), ça donne des choses qui m’intéresse plus!
Autre opération, laquer à l’essuyer des baguettes et une paille en bambou (après les avoir poncées). L’occasion d’essayer cette superbe laque bleue, qui change de couleur quand on la fait sécher à l’humidité du Furo (boîte avec humidité et chaleur) pour un bleu canard dans le pétrole (belle couleur!!!)
& aussi, jouer avec quelques traits de laque bleue sur ce réseau noir qui étanchéifie la tasse de C. S. achetée à Bandol il y a longtemps, alors qu’elle n’était visiblement pas encore balaise en émaillage…
& sa sœur avec quelques traits rouges, hélas l’air est humide même si on a échappé à un gros orage, et le rouge fonce..! Temps de séchage… en 3 jours et 3 semaines ou plus, à surveiller..!!! (Faut pas être pressé avec la laque, c’est le principe de base.)
& puis aussi, reprendre ce petit bol qui fuit, comme un réseau orbital dans une coupole bleue nuit….
J’aime la laque colorée, pas besoin de métal qui brille!
Autre expérience, laquer de la ficelle (1ère couche sabi amidon de riz et laque joki 50/50, on commence par de la grosse patouille!) Le but, essayer de faire des anneaux (de collier ? laque et verre ?? y’a du boulot avant d’y arriver…)
Apprendre la liberté de laquer n’importe (presque) quoi…
& puis, s’inspirer d’un essai d’une collègue, qui a laissé du grès sécher au fond d’un seau pour une coupelle extra
& des recherches sur Instagram,
Regardez ces 3 volumes de dessins de vagues de Mori Yuzan, du recueil Hamonshu (1903), libre de droits et aujourd’hui accessibles partout, une merveille!!
Une de mes questions (et vu que je ne vois plus rien pour les choses extra fines, même avec des lunettes, et que je ne suis pas une super maniaque) : est-ce qu’il existe du kintsugi “brut” ? Ça fait rire Martine, mais je suis sûre que ça doit exister!!
En tout cas, vu ça sur Instagram, c’est occidental, du kintsugi punk..!
Avec un gros trait bien crad,
ou un détournement de réparations qui prend son aise dans l’espace d’une artiste canadienne :
Ça me plait bien, moi qui suis toujours fascinée par les reconstitutions muséales avec “trous”..!