l’atelier d’écriture du lundi – 2

Date : 5 mars 2019

La poésie ne s’exprime pas uniquement par une forme classique déterminée, sa métrique, …, ou expérimentale, qui la distingue du roman, etc, mais aussi par le regard de l’auteur.
Au quotidien, le poète italien Andrea D’Urso, dans Quotidien express, évoque le « miracle domestique comme lot de consolation ».

Consignes envoyées ce matin :
Lire le document sur l’écriture d’Andrea D’Urso et un de ses textes (ed. Le grand os)
Puis, au boulot !

 

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Où il s’agit de capturer le réel avec observation, sensation et imagination mêlées, saisir ce qui passe à votre portée comme trampoline à idées et divagations.. !

1 — Ce que vous avez observé, ressenti… depuis que vous êtes réveillé(e) ce matin, que le réveil a sonné, que vous avez ouvert les yeux… réminiscence d’un bout de rêve…
essayer de suivre le fil du temps jusqu’à maintenant
avec si c’est possible :

  • des phrases courtes
  • des césures
  • des références (littéraires si possibles, cinématographiques, musicales…)
  • des comparaisons (personnelles)
  • des considérations sur l’existence
  • des observations précises de l’extérieur

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Reportage et mail de Manée :
(merci pour ce moment que je viens de passer avec vous, l’oreille tendue!)
Nous étions 5, Louise s’était décidée et j’avais enfin pu prévenir Hélène. David devait revenir ce matin à Brive au centre Jacques Cartier avec les jeunes gens que tu as connus.
Nous avons eu le temps seulement pour les consignes 1 et 2 et avons emporté la consigne 3 comme devoir à la maison !
C’est toujours aussi jouissif de découvrir lors de la lecture des textes  ( et du cadavre exquis ) une telle différence d’univers !
Et puis aussi de penser surtout au début de chaque consigne qu’on ne va pas arriver à écrire quoi que ce soit et ensuite de sentir que ça vient. […]
Bon je me couche car la nuit dernière je n’ai pas fermé l’œil, ce qui a donné pour la consigne 1 le texte suivant :

Réveillée, un bien grand mot
car de la nuit pas fermé l’œil
drôle d’expression d’ailleurs
parce que yeux fermés
la plupart du temps
pour faire comme si
comme si faire comme si
y pouvait quelque chose
à l’insomnie
comme si se raconter des histoires
y pouvait quelque chose
à l’existence
à la solitude/
du coureur de fond
à l’angoisse/
du gardien de but
au moment du penalty
à la froide brume grise
qui succède à la nuit
au dehors
pareille à une froide
brume grise intérieure,
floue, ensommeillée,
anesthésiée
à la pluie qui tache
les pierres et dessine
sur l’eau de l’étang
des cercles
pareils aux pensées
circulaires
d’un matin sans sommeil.
Plus tard fuir la campagne
quand le ciel bas et lourd pèse comme un couvercle
sur l’esprit gémissant en proie aux longs ennuis
et que l’horizon embrassant tout le cercle
il nous verse un jour plus triste que les nuits

et

 

et

 

et

 

et

 

 

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Une situation et personnage(s) que l’on connaît comme point de départ, pour l’emmener plus loin, ailleurs, par l’écriture
(penser à l’exercice précédent)

2— Une situation qui fait fiction

  • en quelques lignes, camper personnage(s) et situation.
    passer le « résumé » à son voisin(e)
  • en quelques lignes, un développement possible de la situation
  • passer à son voisin, qui fait la même chose
  • passer à son voisin, qui fait la même chose

lecture des textes avec tous les développements à la suite

Début du texte et lecture, Hélène

 

 

Début du texte et lecture Emmanuelle

 

 

Début du texte Agnès + 3 :
-C’est un homme qui a vécu tant de vies qui vient de nous quitter. Tant d’années. Cent quatre. Presque cent cinq. Un homme souriant et sage. Souvent plein de malice. Un homme fier et humble. Droit et bienveillant. Qui ne le connaissait aurait pu dire qu’il avait traversé l’enfer. Qui, le connaissant si plein de vie, ne pouvait se demander comment il vécut après cela.
-Troublions de la vie, il s’en est sorti élégamment par malice et intelligence. Enfant blafard des campagnes en guerre de 39-45 en Corrèze. Il s’emploie avec des armes de maquisards découvertes par hasard dans un chemin creux. Le père comme un signe vient d’être arrêté, dénoncé dans sa résistance d’une année, passée sous silence. La mère sera comme un signe déportée. Il ne restera qu’un pion sur l’échiquier familial : c’est lui, perdu dans les steppes de l’enfer solitaire. Errance de fermes en fermes pour un bout de pain. Petits boulots de journaliers, ligoté dans l’asservissement. Il rejoint la ville, c’est Tulle. Les allemands progressent dans leur désir de vengeance face aux actions néfastes pour eux de certains corréziens. C’est l’Omerta en ce moment dans la rumeur tulliste. L’atmosphère est lourde et silencieuse. Bientôt, les martyrs. Orgue gueulant sur la vie.
-Il choisit au lieu de se taire et de se cacher, d’ouvrir la porte à un nouveau défi. Des hommes, des femmes, des enfants, inconnus de tous, sont là, et il faut les protéger. Sa terre n’a pas souffert, il cherche des appuis pour sa mission héroïque.
-Les appuis, il ne les trouve pas facilement, les temps ont changé mais lui a gardé une sorte de grâce lumineuse.

Début du texte et lecture Louise

 

 

Début du texte et lecture Manée

 

 

heureusement que vous m’avez ressuscité Gilles !!!

A suivre…

& en cadeau, un autre texte d’Andrea D’Urso, capturé sur le site du grand os
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