octobre à Tulle
• J’avais déjà regardé sur internet, et vu un local à louer qui semblait bien et pas cher (même pour Tulle!). Nous arpentons la ville en complément, téléphonons à la recherche d’un local idéal : de grandes vitrines, un loyer tout petit, pas de frais d’agence, une rue passante, travaux d’installation minimum, bail jusqu’à juin. Car pour cette résidence, un QG est ce qu’il faut, qui serve de lieu de travail, de rencontres, d’exposition, d’affichage.
& pour rencontrer les gens et se faire connaître, être là où les gens ne pourront nous ignorer..! Comme “la” rue piétonne, côté soleil tant qu’à faire…
Voilà les idées, marquées même sur la vieille enseigne!
• Le mercredi 17 octobre, le soir, petit moment de rassemblement devant la plaque commémorative du massacre des algériens.
Le 5 octobre 1961, le préfet de police Papon décrète un couvre-feu de 20h30 à 5h30 pour les Algériens. La fédération française du FLN appelle à une manifestation pacifique dans les rues de Paris le 17 octobre, pour protester contre cette décision, qui rassemble 30 000 algériens. La répression sera terrible, plus de 11 000 personnes arrêtées dans la nuit, transférées dans 3 centres de tri, tout le monde fiché, 1 500 expulsions depuis Orly dans les 48h, bilan officiel 3 morts et 64 blessés…
Des livres pour soulever le silence, le roman policier de Didier Daeninckx [Meurtres pour mémoire, Gallimard, 1984], qui associe la recherche sur le passé de Maurice Papon sous l’Occupation à son rôle en 1961, ou des travaux d’historiens comme La Bataille de Paris, de Jean-luc Einaudi [1990, Seuil]. Le nombre de morts a fait dire à deux historiens britanniques [Jim House et Neil MacMaster, Les Algériens, la République et la terreur d’Etat, Tallandier, 2008] qu’il s’agit de la répression d’Etat la plus violente qu’ait jamais provoquée une manifestation de rue en Europe occidentale dans l’histoire contemporaine.
En voyant le film documentaire “Ici on noie les Algériens” de Yasmina Adi en 2011, une phrase, digne d’une tragédie classique, m’a marquée définitivement, prononcée par une mère qui traverse le pont dans une voiture : Fais de moi une plongeuse que je retrouve ses os
Des nouvelles lunettes pour mieux voir
Un tag bien vu près de la gare…
• A Peuple et Culture, Marc Pataut était là cette semaine, pour du montage video d’entretiens qu’il avait faits il y a longtemps avec sa résidence et “Sortir la tête“. Dans la bibliothèque de PEC, plusieurs éditions avec Ne pas plier, sur des projets avec photos de Marc. Ici, Aulnay-sous-quoi?
• et quelques vues “courantes”
dont une maison-type en porcelaine attrape limaces (peu probante sur le terrain il semblerait…), réalisée par une étudiante de l’ENSA Limoges