Marion Baruch

Le vendredi midi avec Violaine, nous étions au château de Degrés, dans la campagne à 1/2 heure de Toulouse, très gentiment accueillies par sa propriétaire avec qui nous avions rendez-vous; car c’était le dernier jour pour voir De jour en jour, une magnifique exposition d’œuvres quasi jamais montrées de Marion Baruch.

Marion Baruch est née à Timisoara en 1929. Aujourd’hui, elle vit à Gallarate, dans le nord de l’Italie, où elle crée avec une urgence renouvelée (étant presque aveugle), à partir des poubelles de l’industrie textile (de luxe).
Son travail – d’autres pièces, en noir – était exposé également à Toulouse lors du « printemps de septembre ».

Nathalie Viot (historienne de l’art, commissaire d’exposition et critique d’art), la sœur de la propriétaire et la fille du céramiste bien connu, assurait le commissariat de l’expo (vous suivez?!)
Superbe exposition, plein les mirettes, extra de sortir du cube blanc impersonnel du musée pour une expo magistrale « chez quelqu’un » (le lieu s’y prête!), et pour ma part découverte d’une artiste ; quand les vieilles dames (Marion Baruch a 87 ans) font des choses extra, quel encouragement pour l’avenir!

Au retour, nous n’avons pas manqué de parler de l’expo avec grand enthousiasme, et aussi de notre condition d’artiste prolo (!), à ramer pour pouvoir subvenir à nos besoins, avoir un toit sur la tête et créer…!
Il paraît que Marion Baruch vit avec 500 euros par mois, nous a dit la dame qui l’exposait.
Toujours ce mot qui a presque disparu : la lutte des classes, non, ce n’est pas désuet!!








– La coutume consistant à casser une assiette aux cérémonies de fiançailles juives trouve son origine, outre le rappel de la destruction du Temple, dans un autre symbole : de même que la porcelaine cassée (geste accompli généralement par les 2 mères) ne peut jamais être réparée, des fiançailles rompues sont irréparables.




3ème et dernier coup de Bol.



















































2nd coup de Bol !





– Et après la ronde des bols, l’entrée en musique et un peu de lecture, voilà la soupe du soir.


– Suivie d’extraits de La Seiche de Marilyne Desbiolles, entrecoupés d’Hispano fébrile, et du Mambo riche et célèbre qui accompagne Jean Meckert, pendant le dressage du plat n°1.


– Place au plat plat!








































– Et un peu de lectures, Alice et le pudding à qui elle a été présentée, La figue de parole de Ponge, à 4 voix, …

– Suivi du dessert concocté ce soir par Laurent, différentes choses, dont un cube de gelée (agar-agar) à la rose, avec des pétales de rose, qui n’a pas été du goût de tout le monde, mais dont je me suis délectée quand ça a été notre tour de manger!!



1er coup de Bol ; nous installons les tables, – avec les sets de table imprimés, – les étiquettes avec les noms d’auteurs ou d’œuvres agrémentés à la sauce de légume des jours…,
– et les bols avec les prénoms qui, lus dans le bon ordre, les uns derrière les autres, forment une phrase ; nous n’avons pas reçu à temps les bols bretons, alors, le feutre fera l’affaire pour le 1er soir!
les musiciens répètent la musique, et nous ajustons ensemble la conduite avant que les 1ers « invités » arrivent pour le grand banquet!












Comme le décor des assiettes est fragile, nous avons instauré une règle du jeu : pas de couverts!


– Phase n°4, l’assiette vide..! en faïence, à remplir soit-même avec un feutre : il s’agit d’y écrire ce dont on veut se débarrasser pour l’année prochaine…























– suivi des conseils de Swift, de manger les enfants afin d’éviter tant de pauvreté.


– Et voilà, j’oubliais un joli moment de la soirée, dont nous n’avons hélas ni photos ni enregistrement : les cuisiniers ont dit en échos une huitaine de phrases tirées de Télescopages, et je jubilais dans mes petits souliers (ceux du père Noël, car c’était un super cadeau!) 

Correspondance des pois
avec la distribution complète :
et des encouragements





voilà l’affiche qui m’avait tapé dans l’œil ce we; après petite enquête, pas trop étonnant, le graphisme vient de la « famille Fotokino »!







C’est la température maxi pour laver les assiettes que nous avons peintes pour les dîners du Bol, avec la peinture et encres spéciales. Ce soir, nous « signons » le mode d’utilisation
et discutons du menu-mode d’emploi-programme qui sera imprimé sur des sets de table en papier.
d’abord, le choix des textes pour le banquet ; on en a beaucoup trop ; couper un peu, argumenter pour garder un texte qu’on aime menacé de disparition, les regrouper pour une même session…

Que le morceau « Béret beurre cornichons » accompagne Georges Hyvernaud me ravit particulièrement…! Le « Mambo riche et célèbre » avec Jean Meckert aussi ! Quant au passo doble « Fuego de toros », avec le sandwich au thon de Richard Brautigan, c’est juste exquis !

Un petit aperçu de quelques instruments divers et variés…



Et puis il fallait que le saxophone basse de Marc accompagne le personnage du géant de Liberté dans la montagne de Marc Graciano.

Au fond, j’ai le cœur trempé comme une soupe. (Henri Calet, Monsieur Paul)

Si on vous ordonne de casser la patte d’un crabe ou d’un homard, pincez-la dans la porte de la salle à manger : de cette façon, vous pouvez aller graduellement sans écraser la chair. (Jonathan Swift, Instructions aux domestiques)
