secours pop – 6
Pour cet atelier, 2 participantes, Adama et Nafisatou.
3 choses, situations… que vous avez trouvé particulièrement belles
• Adama :
1 – Passé
Mon association à Limoges appelé JRS Welcom jeunes : me donne l’envie d’être avec des personnes comme les membres de cette association, elle est composée de jeunes de toutes nationalités : guinéenne, afghan, mauritanienne, française etc…
Tous les mercredis, on se trouve un lieu de rencontre pour faire des activités de jeu, de poésie, de danse, d’écriture, de visite des lieux publics, et un dimanche de la seconde quinzaine de chaque mois on va à la terre en partage pour s’autres activités, on fait différents repas à chaque rencontre d’un pays. C’était des moments très généreux pour moi, je rencontrais tout le temps des nouvelles personnes.
2 — Présent
A Tulle, je suis dans une association d’aide où je fais le bénévolat, appelée « Secours populaire ». J’ai une responsable, ma patronne : impeccable, joviale et toujours souriante ; je l’aime vraiment pour sa simplicité et la manière qu’elle fait pour nous donner ce sourire. Le moment du travail, tout le monde se met à la tâche pour achever son boulot. S’il s’agit de distraction, elle joue aussi un rôle très important.
J’ai une famille à Tulle, une maman et un papa, des frères et sœurs.
3 — Futur
1- la plus belle chose qui m’arriverait c’est le jour où j’apprendrai(s) que j’ai mon statut de réfugiée, ou ma protection.
2- Trouver une formation et avoir un travail.
3- Trouver l’homme de ma vie et avoir une famille en couple, en compagnie de nos enfants.
Voilà ce qui compte pour le moment.
• Nafisatou :
1 — La relation avec mon mari.
Quand tu as épousé quelqu‘un, tu l’aimes, tu es heureuse. L’amour c’est pas toujours facile, ça balance, mais…
J’étais heureuse, dès qu’il a voyagé, c’était compliqué.
2 — & mes enfants.
Ma vie, c’est mes enfants.
3 — quand j’étais jeune fille, avec mes amies.
J’étais « mannequin » à 18 ans, tous les samedis, je sortais avec mes amies, en vacances on va la mer…
A 19 ans, tu es jeune, tu fais comme tu veux, tu sors, on fait beaucoup de choses ensemble.
J’étais en train de dormir, ma copine est venue me réveiller :
— Viens m’accompagner !
J’étais en train de marcher dans la rue avec ma copine, elle était en train de saluer quelqu’un, j’étais plus loin, je m’arrêtais.
Lui il connaissait ma copine.
— La fille avec qui tu étais, c’est qui ?
— Ma copine.
— J’aime cette fille, là.
…
— Tu lui plais, il veut t’épouser si tu veux.
A 20h tu viens, je vais vous présenter.
— Mais moi je ne le connais pas !
…
— Moi je veux bien sortir avec toi, je veux t’épouser si tu m’aimes.
…
— Il est bien, lui, faut pas le laisser partir.. !
C’est comme ça, au fur et à mesure, l’amour il est venu. Même pas 4 mois, après on s’épousait. Il voulait aller vite, il disait que sinon, quelqu’un d’autre allait me prendre !
3 choses, situations,… qui vous ont le plus étonné
• Adama :
3 choses incroyables
1 — Quand ma demande d’asile a été rejetée par l’Ofpra, malgré tout ce que j’ai fait comme effort pendant l’interview. J’étais étonnée d’avoir un résultat négatif.
2 — Quand mes parents ont refusé que j’épouse l’homme que j’aimais, parce que je suis sortie avec lui pendant un moment.
Chez nous, il est interdit d’épouser un homme que tu as fréquenté.
3 — Quand j’ai été orientée à Tulle, chose que je n’ai pas cru, je ne m’attendais pas à quitter Limoges avec tout le temps que j’ai fait ; j’imaginais ne plus bouger.
• Nafisatou :
1 — le décès de mon mari.
J’étais contente de le voir après 8 ans. J’avais tous mes dossiers. Dieu n’a pas voulu.
Ça m’a trop choqué.
2 — Avant j’ai travaillé en Italie. A cause de mes enfants, j’ai laissé mon travail pour venir ici. Ça fait 2 ans que je ne travaille pas. Des fois, c’est un mélange dans ma tête.
A Perugia. Tu comprends facilement l’italien. Eux ils comprennent et parlent français. Quand tu ne comprends rien dans un bureau, ils te disent de parler français.
Quand tu parles avec les gens, tu comprends vite. Tu regardes les dessins animés aussi, c’est ça qui m’a aidé.
Avant de prendre ta valise, il faut que tu prennes ton courage. Chez toi, tu connais, mais là où tu vas, tu ne connais pas.
Comme quand je suis arrivée en France, j’ai pris beaucoup de courage, laissé mon travail, pris mes enfants. Beaucoup de doute ; quelqu’un pourra t’il me soutenir ? Beaucoup de souffrance.
Dieu merci, un jour, je suis partie chez mon assistante sociale à Brive, en même pas 2h, ils ont régulé tout, et un endroit avec mes enfants.
En Italie, avec le regroupement familial, je n’ai pas souffert, comme ici pour les papiers.
Les italiens ne veulent pas faire l’aide à domicile, il n’y a que les étrangers. Si tu travailles 2 semaines, tu as un contrat, tu peux avoir des papiers.
Quand j’ai quitté l’Italie, je travaillais mais je dormais sur place, je laissais mes enfants seuls, si tu travailles et que tu laisses tes enfants sans éducation…
Travailler toute la journée, mais pas la nuit. Dormir là où sont mes enfants.
3 — Je ne savais pas, jusqu’à présent je n’ai pas vu le dossier. Le jour que je vais avoir mon dossier, carte & titre de séjour, ça va bien m’étonner, avec mes enfants. Ça me rendrait bien.
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et une petite discussion avec Naffissatou :
— Tu es toujours bien élégante, avec des couleurs assorties !
— je n’ai pas de couleur préférée ; quand je vois une couleur qui me plait, ça me va, voilà.
Rose, c’est mon préféré, un peu… noir, beige, bleu, orange. Rouge c’est trop, trop rouge. Moi c’est rouge bordeaux que j’aime.
Offerta… en Italie, les soldes, c’est le moment où je pouvais m’acheter des vêtements. Ici, il n’y a pas ma taille, et puis…
Au resto du cœur, des fois, tu peux trouver à ta taille ce que tu veux, mais pas à tous les moments. Je suis habillée à l’européenne, j’ai laissé mes habits africains.