un poste d’observation
Une école de formation audovisuelle avec 6 stagiaires qui réalisent un web-documentaire qui interroge la poésie au quotidien : on s’est donc retrouvé mardi matin à la médiathèque Cabanis, devant VOUS M’EN DIREZ DES NOUVELLES, avant de se retrouver mardi prochain à la Cave po.
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Et puis, la gare. Les chemins de fer du midi, où, par conséquent, il est toujours midi à la pendule. une dame qui mange un gâteau au chocolat le petit doigt en l’air. elle n’a pas de mémoire heureusement ça vaut mieux. plusieurs éternuements à la suite. plusieurs romans policiers. une belle couverture en laine pour se protéger du froid. des collants fleuris. dégaines nonchalantes. un sac en cuir avec de la fourrure à l’intérieur. des échanges mystérieux. un groupe. tu veux un sandwich, quelque chose? un survêtement bleu électrique. des sacs à dos qui semblent lourds. des baskets ultra design pour la conquête de l’espace. il n’y en a pas ici ? de quoi ? il n’y en a pas ? tu sais pas j’ai des tremblements! tout est contrariété. attendre ses Rdv. un bébé qui dort. il faut aller jusqu’au bout. à quelle heure ? 10h1/2 là-bas. pourquoi tu reviens ? une dame avec son fils et 3 valises. on mange un morceau ensemble si je peux. je l’ai dans la main le billet. un monsieur photographie la vitrine de peluches. un poste d’observation. la sécurité ferme la porte coulissante qui donne directement sur le quai. appuyé sur la poignée de valise dans un geste de statue grecque. secouer les miettes après le sandwich. un pigeon qui traverse en prenant de la hauteur. des hommes en costume cravate qui viennent inspecter le travail des autres. avec un dossier sous le bras. ici on ferme à 21h. L’AIR écrit sur un sac qui traverse le hall au bout du bras de son propriétaire. quelqu’un qui nettoie et ramasse les papiers. pour ceux qui ont faim de liberté. sengager.fr. un monsieur qui fouille dans une poubelle. déplie les papiers à la recherche d’un reste à manger. sécurité sécurité sur une bande fluo. pas 2 places où s’asseoir à côté. si je me laissais aller je lui filerais. on en est réduit à peu d’altruisme. dialogue silencieux. y’a des gens sympas quand même. des sacs de soldes. qu’est-ce que tu veux? un café noir ? rappelle-moi ce que tu fais. & tu habites toujours au même endroit ? une couverture à carreaux pour les chiens. des sacs empilés les uns sur les autres. la police ferroviaire qui se gratte la tête. se colle à la vitre pour parler à un collègue dans l’aquarium. peu de gens élégants. stop thinking en gros et blanc sur un T.shirt noir. les têtes levées vers le panneau d’affichage. un petit garçon avec une mitraillette jouet qui crépite encore attachée à son carton. retrouvailles petits cris de joie et grandes étreintes. 15h maximum. mouvement social national. du mercredi 01 FEV à 19h00 au vendredi 03 FEV à 08h00. vous voilà prévenus. Gare Matabiau (dépose minute départ)
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Puis à 17h, traverser le hall de la bourse du travail avec sa mosaïque pour aller à Radio Mon Païs.(en direct..!)
En sortant, Yann me montre la grande salle avec des poutres en béton, et le buste en plâtre de Jaurès en hauteur ; avec cette histoire de Serge Pey : enfant, son père lui disait Regarde, c’est la poutre de la paix. Adulte, il réalise : il fallait regarder la statue de Jaurès, l’apôtre de la paix !
(Le trésor de la guerre d’Espagne: récits d’enfance et de guerre – Serge Pey – ed. Zulma)