secours pop – 5
Les questions-consignes du jour :
1 —
Quand vous étiez enfants, comment vous représentiez-vous l’avenir, en général, du monde, de votre pays, de votre famille, le vôtre..?
• Quand j’étais petit, je pensais que la vie était facile mais en grandissant j’ai su que c’était autre chose.
Parce que dans la vie humaine, il y a des moments où on se trouve dans des difficultés qu’il faut surmonter ou soit surpasser pour mieux appréhender l’avenir.
Il arrive un moment où on se pose des questions pour savoir si on est dans la bonne voie de notre destin, ou soit on est déjà égaré.
La vie en soi nous réserve beaucoup de surprises, il faut tenir compte de certaines réalités.
Parfois, il arrive des moments où on pense qu’on a gagné mais on se trompe parce que la vie humaine sur cette terre est un combat perpétuel.
Dans la vie humaine, il y a des moments positifs et négatifs.
Les positifs sont les moments où on trouve quand même le sourire dans notre vie, c’est un bénéfice qu’il faut beaucoup capitaliser pour aller plus loin avec nos projets.
Les négatifs sont les moments où on se trouve en face des réalités auxquelles on ne s’atendaient pas. Malgré ça, il ne faut pas abandonner, nous devons tenir compte de points négatifs comme enseignement pour rebondir.
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• Moi j’ai traversé une enfance très douloureuse, due à cette tradition et ces coutumes de mon pays et surtout celle de ma famille paternelle.
Je parle toujours de cette excision qui m’a bouleversé toute mon enfance jusqu’à l’âge de l’adolescence.
En outre, j’avais des rêves que je ne pouvais atteindre seule, mais au fur et à mesure avec l’aide des gens (des personnes de bonne volonté) et surtout mon courage m’a permis d’étudier jusqu’à un certain niveau, et j’ai eu aussi à faire des activités de lutte pour sauver d’autres filles.
Mon rêve était de finir mes études, me spécialiser en médecine, être une femme modèle, malgré que je rêvais d’être hôtesse de l’air, mais compte tenu de ma situation j’ai changé de rêve.
J’ai traversé une enfance dans un désordre total.
J’ai voulu être un exemple pour mes frères et sœurs.
J’ai rêvé d’avoir une vie de couple idéale, une famille unie, moi, mon mari, mes enfants. Mon souhait est que mon mari soit à moi seule.
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• L’enfance, pour moi, c’est deux périodes distinctes mais pas vraiment non plus ; car le fil conducteur est resté ma famille.
La vie en Algérie jusqu’à mes 8 ans, et certainement le désir de reproduire les modèles féminins qui m’entouraient. Mais déjà j’étais attentive aux autres et soucieuse de les aider.
Ensuite en France après le départ d’Algérie, le monde a basculé surtout pour mes parents qui ont beaucoup souffert de ce déracinement ; aussi je voulais, me semble-t-il, m’intégrer et réussir ma vie pour m’éloigner de cette détresse et sûrement leur faire plaisir.
Je voulais être « inférmière »…
Je cherchais à la fois la chaleur du groupe et l’indépendance, l’autonomie qui, me semble-t-il aussi, évite la souffrance.
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• Lorsque j’étais petit, je rêvais d’étudier. Après avoir fait mes études je voulais devenir un grand patron pour créer dans ma propre entreprise en tant que directeur du marketing commercial.
Dans ma vie je voulais développer trois secteurs dans mon pays tels que l’agriculture, l’élevage et la pêche. Après avoir développé les trois secteurs, je voulais me marier pour avoir une meilleure vie pour avoir des enfants.
Je voulais devenir un bon responsable dans mon foyer pour que mes frères prennent exemple sur moi.
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• Lorsque j’étais petit, je partais à l’école dans mon quartier. J’ai trouvé mes amis en classe, une amitié.
Le monde était beau, on jouait au ballon, j’étais beau, je voulais devenir un enseignant parce que notre monsieur nous faisait des chansons.
Quand j’ai grandi un peu, j’ai trouvé le monde beau, mais mon rêve c’est de continuer à savoir. Pour la vie, j’’ai trouvé que l‘éducation est très bien.
Je veux étudier, car d’être sans avoir étudié : je veux fonder une famille, mais fonder une famille sans étudier, c’est nul.
Quand tu n’as pas étudié, tu n’as pas de place dans le monde actuel. C’est regrettable mais tu n’as pas le choix.
Si tu n’as pas étudié, c’est difficile de s’exprimer.
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• Comme je n’ai pas fait l’école, j’ai commencé le commerce, j’avais 13 ans. Je voulais me débrouiller.
Ici, c’est difficile pour vendre. Chez nous, même si tu es pauvre, tu peux vendre beaucoup de choses.
Mon avenir, trouver un bon époux, avoir des enfants, la vie tranquille.
Venir en Europe ‘était pas dans mon programme, je n’y pensais pas du tout.
Comme tout ce que fait Dieu est bon, c’est mon mari qui m’a fait venir ici, c’était pas mon idée.
Depuis que j’étais petite, je ne voulais pas demander l’aide de quelqu’un. J’avais honte. Je voulais me battre, gagner moi-même.
J’étais la seule fille. Tout ce que je voulais, mon père le faisait pour moi. Je ne voulais pas lui demander à chaque fois, pour lui montrer que je pouvais le faire.
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2 — Plaidez pour votre avenir.
Alors que je pensais cette consigne plutôt “littéraire”, voilà ce que note Adama :
Faire un plaidoyer auprès des autorités compétentes afin qu’ils puissent nous aider à avoir nos droits.
Sur les 6 participants, 5 sont sans papiers, et ont déjà écrits 4 pages ou plus pour leur dossier de demande d’asile à l’Ofpra.
Alors nous discutons, d’autant qu’un coup de téléphone — toujours au sujet de papiers — vient bouleverser l’un d’eux lors de l’atelier.
Cela fait 6 ans que je suis parti et que je n’ai pas vu mes enfants
Je n’arrive pas à dormir à cause de ma famille
J’ai tout ça dans ma tête, ça me rend fou
Tu parles seul, tu réponds seul
Ça change tous les jours, c’est de plus en plus compliqué.
Tu quittes ton pays pour une cause
On espère
Le médecin il t’écoute, il te soigne ; l’administration, rien
Ça va aller. Un jour viendra…
Ça va venir
Le jour viendra
On fait notre part, Dieu aussi
Par coup de chance de tomber sur la bonne personne
Rencontrer la personne ressource
Tu as besoin d’être dans des normes, surtout si tu as des objectifs
On est bloqué
C’est difficile de dormir avec tant de choses dans la tête
Y’a des choses qu’on doit dire, d’autres qu’on peut pas dire
Je suis étranger mais je ne suis pas étrange
Mes enfants me manquent tellement
6 ans en Europe sans papiers, ma famille me manque, 2013-2019
Des papiers pour vivre
Se nourrir avec sa propre sueur
C’est trop compliqué
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& en badges pour le lendemain aux restos du cœur… :