Lors de ma résidence à l’Ensfea, il y avait, qui tombait à pic, cette exposition vraiment formidable aux Abattoirs à Toulouse. En voilà une petite récap, en reprenant des éléments sur le net, + des photos que j’y ai prises, ou puisées le catalogue vert de l’expo.
(Ça m’énerve :
je viens de voir que le catalogue est épuisé ;
l’intérêt d’un catalogue, c’est entre autre de pouvoir prendre belle connaissance d’une exposition qu’on n’a pas pu voir.
Je sais que sa coûte du fric d’éditer un catalogue, mais de prévoir très-trop juste, c’est juste nul je trouve, considérer un catalogue surtout comme un objet de consommation immédiate, et favoriser la spéculation lors de la vente d’occase…)
On entrait par une salle de peintures contemporaines. Dont celle-ci de Julien Beyneton. Si je vous la mets, c’est parce que sur celle-ci ou une autre du même artiste (je ne me rappelle plus laquelle), et lors de la visite de l’expo avec les étudiants de l’Ensfea, Didier nous a dit reconnaître le paysan représenté, qu’il avait eu comme élève quand il était au Lycée agricole de Naves !! C’était un chouette raccourci enseignement-agriculture et art !)
Parmi les œuvres que j’ai vraiment trouvé extra, celles de Thierry Boutonnier :
expliquer les objectifs de la production laitière aux vaches
présentation de la brochure du nouveau tracteur à l’ancien
Et cette chose extraordinaire, d’Asunción Gordo, série “CV Campesino“, 2015 :
un (des) CV sur le mur, plus grand que taille humaine
Je vous l’agrandis, car ça vaut le coup, chapeau bas pour cette réalisation
& puis ce beau travail de Karoll Petit, série “Un système à bout de souffle ?“, 2019- en cours.
Le suicide des agriculteurs-trices (2 suicides par jour, selon la Mutualité sociale agricole) matérialisé par la chaise vide qui reste comme témoin de l’absence. Avec un texte sur le mur qui accompagne chaque photo et explique les situations. Sobre, efficace, fort et touchant
Autre artiste au boulot immédiatement reconnaissable, Damien Rouxel
& Suzanne Husky, dont on a déjà vu la tapisserie revisitée de la dame à la licorne au musée des Abattoirs. Beau travail sur le classicisme revisité par l’actualité et la politique.
Cette fois, c’est l’histoire de l’éleveur Jerôme Boivin, abattu par les gendarmes en 2017 après une cavale de 9 jours, suite à un long bras de fer avec l’administration pour sauver ses animaux…
Je ne sais pas si un jour cette grande tapisserie va être achetée par l’état, pour trôner dans le bureau d’un quelconque ministre de l’agriculture ou de l’intérieur, ça pourrait aider à réfléchir…
& puis, plein d’autres choses, le travail de Sylvain Gouraud, de Gianfranco Baruchello, d’Agnès Dénes, de Mathieu Asselin sur Monsanto,que j’avais vu précédemment à Arles, etc.,
que vous pouvez voir entre autre là sur le site d’une des commissaires de l’expo.
& la découverte du travail de Nina Ferrer-Gleize, ses sphotos et textes, avec son livre “L’Agriculture comme écriture“, objet d’un post à part…