pour un dimanche d’automne
Une merveille
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Une merveille
Je loge dans le studio de Pec,
et j’ai la surprise d’y voir le calendrier de l’Encre Rouge, même si on est en juillet un an après!
En route pour une petite visite cet été au musée de l’air et de l’espace, en bonne compagnie!
Rapport complet :
Bus 152, terminus porte de la Villette, direction le musée de l’air et de l’espace du Bourget.
Des dizaines de tentes de jeunes réfugiés alignées à l’abri le long du bâtiment du parking face à la gare des bus. Elles sont collées au mur, derrière les bancs, pour plus de protection de de discrétion. Un jeune homme est assis sur un haut tabouret pour enfiler chaussettes et baskets, avant de rajuster la capuche de son sweat noir, pour partir d’un air décidé.
Dans le bus, dans les bras de sa mère, un tout nouveau-né à la peau noire avec plein de cheveux tout frisés et des yeux encore glauques, sous le regard attentif de sa sœur à lunettes. Naître dans une famille ou dans une autre, ici ou là sur la planète Terre, avec pour chacun de nous sa trajectoire.
gouvernail d’avion Fokker, Allemagne, 1918
Itinéraire : D932, tout droit, on enfile l’avenue qui traverse Aubervilliers – Pantin – Le Bourget, et change de nom régulièrement avec l’histoire sociale et politique (av. Jean Jaurès, Paul Vaillant Couturier, rue de Verdun, av. de la division Leclerc, av. du 8 mai 45…). Arrivée dans environ ½ h de traversée de banlieue.
Aubervilliers. Peu de blancs becs dans le bus, ségrégation sociale et raciale évidente, les pauvres de l’autre côté du périphérique.
On entend parler plein de langues, indiennes, arabes, africaines, 2 jeunes brésiliens aussi, qui vont au Bourget.
Les vêtements sont colorés, imprimés tous motifs et couleurs, leur superposition me réjouit l’œil.
On passe devant le chantier d’un nouvel immeuble, avec un grand nombre d’étais métalliques rouges à vérin, d’une grande hauteur pour soutenir des balcons, c’est superbe ainsi. L’Etna, pizzeria, “1ère rue à droite + 3ème à gauche“.
Pantin. Le chauffeur annonce que le bus prend le souterrain.
Tollé général ; on est mercredi, il n’y a pas marché, alors quoi ? “T’es en retard ou quoi ?“.
Réactions en chaîne au quart de tour, le chauffeur reste impassible et fonce dans le souterrain après avoir déposé la moitié des passagers.
Une hélice taillée dans un bout d’arbre (je ne me rappelle plus quel est le bois), qui fait penser aux samares des érables
La Courneuve. Quelques rares pavillons restent au bord de l’avenue Paul Vaillant Couturier entre les immeubles.
Travaux “île de France mobilité“ à côté du RER du Bourget.
Un araucaria devant un immeuble.
Le 1er “Terminal Burger“ avec un avion sur l’enseigne bleu blanc rouge.
Aux arrêts, le chauffeur ferme souvent la porte avant que tout le monde soit descendu, alors que les gens prennent leur temps.
Ça râle : “Zidane, t’es pressé ou quoi ?“
C’est bien vrai qu’à le voir dans le rétro, le chauffeur a un air zidanien !
Je reconnais le chemin fait à pied avec Jean-Pierre, la fois précédente où on était venu par le RER.
2ème “Terminal Burger“. On aperçoit un avion au loin et le haut d’une fusée.
On se rapproche, je regarde plus attentivement, vu que les arrêts ne sont indiqués ni visuellement, ni sonorement.
Le Blanc-Mesnil à droite de l’avenue. Le prochain arrêt est celui du musée de l’air et de l’espace, il y a moins de travaux que la dernière fois, et on peut traverser l’avenue devant le “Terminal Burger“ sans enjamber des tranchées.
J’arrive 2h30 en avance, pour faire vite fait un tour du musée de l’air, — et des salles consacrées à l’espace en particulier, — pour préparer la visite de mes 5 zozos accompagnés de Sami.
C’est pour la plupart d’entre eux la 1ère fois qu’ils vont dans un musée. C’est gratuit, sauf 6 € en plus pour avoir le droit de visiter les avions (autant dire que c’est pas gratuit…!!)
On commence par les débuts de l’aviation ;
ils foncent et jouent à se bousculer, en prenant des vidéos sans trop regarder, pour partager sur les réseaux.
Puis derrière un panneau, F. appelle ses potes : “Regardez !“
Il touche le portrait (pas terrible) de je ne sais qui, dans un énorme cadre doré travaillé, sa main posé à plat sur le visage peint ; l’huile est heureusement recouverte d’une vitre. “Ça vaut cher, si on le vole ? “
Sami les engueule, dans un musée, on ne touche pas (— en tout cas, dans celui-ci, il n’y a pas d’alarme !!)
Le portrait est sans intérêt, mais ça doit être l’idée qu’ils se font de la peinture et d’un musée, des choses chères présentées avec ostentation.
A côté, les maquettes des 1ers avions sont moins reluisantes pour eux, leur construction et le fait que ces choses aient pu voler ne les émeut guère.
Voler, voler, ça me rappelle un policier dans un aéroport qui m’a souhaité “Bon vol!”
Après ce 1er aperçu, on va directement dans l’espace, fini la lumière du jour, il fait noir !
À peine arrivés dans la salle à plusieurs étages de mezzanines et bourrée d’engins du sol au plafond, ils repèrent immédiatement au loin un “jeu“ à faire : suspendu à un élastique, expérimenter une plus faible gravité comme sur la lune, avec des lunettes de réalité virtuelle pour avoir l’impression d’y marcher… On y va illico !
Ils se bousculent au portillon.
A. commence et après avoir été harnaché, saute le plus haut possible,
et l’instructrice un peu inquiète pour son matériel lui explique que ce n’est pas le but du jeu.
Sur l’écran derrière eux, on suit ce qu’ils voient dans les lunettes suivant l’orientation de leur tête.
B. prend la relève, et manifestement, le dispositif n’a pas été prévu pour les jeunes plus costaud. Le harnais lui broie les couilles, il a du mal (!) à sauter, rigole et proteste à la fois, et du coup on a la chance de voir le sol…
C’est au tour d’I. de marcher sur la lune.
Ensuite, poser le module lunaire d’Apollo 11, en évitant qu’il se scratche.
C’est de jouer avec des machines qui les intéresse, pas les machines!
Ou c’est bien trop abstrait, quand bien même on peut s’imaginer sanglé dans un étroit fauteuil dans le module de rentrée de la capsule Soyouz T-6 en juillet 1982.
La course à l’espace entre américains et soviétiques les laisse froids, et je ne sais pas si toutes ces machines au-dessus de leurs têtes leur semble juste un décor (ce qui est quand même le cas) où la réalité prend un petit air de fiction.
Si les satellites font tellement parti de leurs vies pour relayer les communications et les images de la terre et de l’espace que tout cela semble normal, technologiquement normal.
Personnellement, j’apprécie ces maquettes colorées qui, comme les images, me pose le problème de la représentation : que se figure-t-on de plus, de moins, de mieux ou de différent, entre une maquette réduite ou à plus grande échelle, désignée plus “jouet” ou plus réaliste, ou un véritable engin… Quand est-ce que la représentation devient “légendaire”..? Dans la mesure où on n’a jamais été dans l’espace, jamais participé à la construction ou au vol d’un engin, reçu et analysé des données extra-terrestres.
& que peut-on comprendre ici de la capsule Venera 7 qui se pose sur Vénus et fonctionne 27 minutes après plus de 60 000 km parcourus et de cette maquette à l’échelle 1, alors qu’aucune des données n’est représentée, et qu’elle semble justement bien résistante et hermétique …
L’espace pour nous n’est qu’une idée, représenté par une forme “iconique”.
Par des formes variées, dont chacune a une explication pratique et technique, mais qui semble aussi pouvoir relever de la même fantaisie que les engins de science-fiction. Était-ce pareil pour les automobiles et les avions avant qu’ils fassent si véritablement parti de notre univers quotidien qu’on ne les questionne plus, juste en apprécie ou critique le design et la fonctionnalité ? Déjà, un départ pour l’ISS est bien plus routinier que James Cook explorant l’Océanie… Bientôt prendre une navette spatiale comme je prend le bus 152 pour partir en terrain peu connu…
Regarder où sont les principaux sites de lancement, comme auparavant dans le métro allumer les stations de l’itinéraire à prendre en appuyant sur des boutons.
Quelques soient les retombées sur terre ou dans l’océan, exhiber les trophées.
“Lors d’une mission du lanceur Ariane, la coiffe qui protège la charge utile est larguée quelques minutes après le lancement, hors de l’atmosphère. Un morceau de la coiffe du vol 75 (7 juillet 1995) a été retrouvé flottant au large du Sénégal. Par chance, il s’agit de la partie sur laquelle l’autocollant de la mission est apposé. Ce dernier est particulièrement bien conservé. — Construit par Contraves Space (Suisse) – 1985 – INV : 997/109/1”
Après quelques autres animations, dont mettre la main dans un gant d’astronaute et tenter de saisir une petite balle, nous quittons l’espace plus lointain contre celui de l’air, avec ,entre autre, la visite sommaire du mythique Concorde (qui ne dit rien à ces jeunes gens).
Une dernière photo souvenir à l’extérieur au pied d’une maquette d’Ariane, et comme dans tout musée qui se respecte (!) on sort par la boutique. Sami veut rapporter un avion à son jeune fils, qui les guette avidement dans le ciel.
En l’attendant, les 5 jeunes font tous les étalages remplis d’un tas de gadgets inutiles et chers, et touchent aux objets. Vite, un grand vendeur en T.shirt jaune les surveille de près et remet tout en ordre derrière eux. Ça devient un jeu. Ils l’appellent “le contrôleur“. Les caissières les suivent des yeux, le contrôleur remet droite une casquette sur une tête en mousse qu’ils avaient positionnée façon rappeur. Je les suis de loin mais j’interviens peu, la situation m’amuse assez, et Sami est concentré sur le modèle à rapporter à son fils de 2 ans. La responsable arrive et engueule I. qui donnait des gentils coups de poings dans un des ballons suspendus à un porte manteau sur pied, rempli de ballons. “Tu vois bien que ça n’est pas un ballon ! “ “Non, c’est quoi ?“ Soupir, sous le ballon, une petite nacelle discrète est accrochée, en en voyant dans le musée, ils ignoraient totalement à quoi ça pouvait servir. Puis ils essaient des lunettes d’aviateur et des casquettes à écusson, prennent des poses, demandent à la dame ce qu’elle en pense, se prennent en photo. Ça n’est pas le public habituel de la maison et tout le monde a hâte qu’on parte. Sami paie son jouet, on sort.
“Madame, vous travaillez ici ? “ “Non, c’est la 2ème fois que je viens !“ Un des jeunes en profite pour descendre la fermeture de mon sac à dos, faut bien s’amuser. Ils rentrent en voiture avec Sami, on se serre la main pour se dire au revoir, à demain.
J’attends longtemps le bus 152, il est 17h. Il est bondé, j’ai les jambes qui me remontent aux aisselles. Presque tous les autres passagers ont l’air aussi harassés, à cette heure c’est essentiellement un bus de travailleurs. Un peu plus tard, je peux m’assoir, en attendant l’arrêt de La Courneuve, terminus du métro 7. Une jeune femme me bouscule en passant, elle titube et à une drôle de démarche, je me demande si elle est handicapée, son jean taille basse est tellement descendu qu’on voit son string bleu turquoise brillant sur sa peau noire, 2 jeunes indiennes le montre du doigt en pouffant. Elle est ivre ou complètement raide, se ravise, ne descend plus, elle vient vers moi et me demande pourquoi je n’ai pas de lèvre là, en montrant l’espace sous ma lèvre, je lui réponds que je n’ai pas d’explication, je suis née comme ça. Elle me dit que les gens sont méchants, je lui réponds qu’ils sont fatigués ou anxieux, elle me demande si elle peut me faire un bisou et elle m’embrasse avec application au milieu de la joue, puis enchaine avec un “Vive la France, vive la république !“, veut descendre, se ravise, me demande de lui faire un bisou et s’en trouve toute contente, me dit qu’elle est malienne et qu’elle est née en France, les gens sont méchants et la vie est dure, “Vive la France, vive la république !“, et vu comment c’est parti, ça ne risque pas de s’arranger.
Est-ce que quelqu’un.e qui travaille à l’assemblée nationale, mandaté.e autrement qu’aux cuisine, garage, ménage, entretient du bâtiment,.., prend de temps en temps le bus 152 ou connaît bien les jeunes de la Goutte d’Or et est susceptible de leur donner de l’espoir et une place dans la société qui n’est pas de rebut ? Envisager un monde où les I.A. ne prendront pas leur place pour se simplifier le travail et le problème ? Repenser l’école publique, pour ne pas rester passif des heures à écouter un prof sans comprendre l’intérêt et les applications de ces savoirs, en faisant des exercices ludiques… ? (et une auteure venue leur parler de l’espace….)
Dans le métro justement, une jeune femme en face de moi tient un tote bag où est sérigraphié une définition de « maitresse : Personne dont on attend beaucoup mais qui devient rapidement une super-héroïne pour chacun. Bienveillante envers tous ses élèves, elle nous étonne par sa patience, sa passion, mais aussi par ce qu’elle sait parfois de nous ! » Je lui demande l’autorisation de prendre une photo puis descends à Pont-Marie pour aller rue Saint Louis en L’Isle récupérer des colliers en verre dans une galerie.
Dans la rue les touristes lèchent les glaces Bertillons, dans la galerie des objets et sculptures africaines se mélangent à des objets de créateurs contemporains, céramique, bijoux, sculpture, fourre-tout précieux disposés sur et dans des meubles comme dans une maison, je pense à mes lascars, quel est leur environnement ?
Moi aussi j’ai l’impression d’être sur une autre planète, beaucoup plus vieille et ronronnante, que celle des ces jeunes gens.
Le lendemain, jour où on devait parler de tout ce qu’on avait vu, pensé, et puis écrire, personne au rendez-vous, malgré le rappel de Samie. Seul passe B. pour dire qu’il a entrainement de foot.
Samie, passionné du sujet et en bon animateur-éducateur, me dit falloir repenser un différent et meilleur dispositif pour ces rencontres, bien que le 1er jour, avec Hubert Reeves, ils sont restés à écouter et discuter pendant 2 heures…
à suivre…
Extrait d’un livre sur les combinaisons spatiales, inspirations, essais, évolutions… :
Les combinaisons sont faites sur mesure pour chaque cosmonaute-astronaute-spationaute-taikonaute…
essais de ramassage de cailloux, sur le carrelage… avant la lune..
plus de 45 minutes pour enfiler-assembler tous les éléments de la tenue pressurisée avant une sortie extravéhiculaire
un gant au rayons X
& l’atelier couture pour la Nasa (on se pense jamais aux couturières pour les conditions de survie…)
une faiseuse de botte
(Singer est une entreprise américaine, don’t forget)
et le découpage du costume, comme pour les quartiers de viande ou les articulations des crustacés
Coût d’une combinaison complète : près de 12 millions de $ (l’essentiel du coût est due à la réserve en oxygène du sac à dos)
& pour aller sur mars, il faudra une combinaison plus souple pour marcher et se baisser…
Les ingénieurs cherchent aussi des matériaux pour une meilleure protection contre les radiations solaires.
& puis pour conclure, avec Prévert et l’Opéra de la Lune, en pensant aux prix astronomiques… :
Suite de ma série de dessins cosmo-tantriques, avec ajout de métal, depuis le temps que ça me taraudait !
Les photos sont pas terribles, mais on se rend quand même un peu compte de la chose, bien plus elle “en vrai”!!
Reprenons un peu le fil….
En fin juin-juillet, il y avait le Livrodrome, dans plusieurs villes de France. Dont Tulle et Marseille.
Gauthier m’a contacté, et un projet a vu le jour, celui de Caviardage express : partir d’une page de livre pour “refaire” un texte à soi, en caviardant créativement le texte de l’auteur, utiliser ses mots comme matériau.
Pour mieux comprendre un modèle, avec les poèmes de Lucien Suel :
& quelques autres exemples tirées de livres d’artistes
Au départ, j’y allais un peu à reculons, peut-être à cause de leur appellation “d’attractions” autour de la lecture. & puis en fait, c’est un dispositif formidable pour les jeunes !
Ça a donc commencé par acheter des livres d’auteurs jeunesse venant au Livrodrome, ou de titres dans la liste de “Partir en Livre” sur le thème de la liberté.
Puis de les massicoter (expérience bizarre!!) pour avoir les pages libres
(Une autre méthode parait-il est de mettre le livre au micro-ondes, ce qui permet de séparer pages et colle!!)
Retour sur l'”attraction” à Tulle :
Les jeunes accrochent leur page sur les grilles, avant de la reprendre s’ils le désirent, en quittant le Livrodrome. Quelques belles pages (à mon gout)
& à Marseille, où j’ai remplacé au pied levé une autre “attraction”annulée cause accident…
Quelques belles pages, dont certaines sophistiquées :
Opération réussie!!
& avec mes feuilles de métal en poche, je vais voir l’expo d’Anna-Eva Bergman au MAM de la ville de Paris en toute innocence (mais sur les conseil de Jean-Pierre).
Je ne la connaissais que de nom, sans plus, plutôt comme la femme de Hartung (dont l’œuvre ne me passionne pas)…
Waouh, la révélation!!
J’ai entendu que, entre autre, elle avait “disparu” de la scène depuis des années, entre autre parce qu’il est très difficile de photographier et bien reproduire ses œuvres avec les brillances et vibrations dues au métal.
(Mais on sait bien par ex. que Rothko en photo, c’est un peu naze, ça n’a rien empêché…)
Donc, pour vous donner envie et me souvenir, mieux vaut des photos pas terribles que rien du tout..!
(en attendant qu’on trouve les catalogues d’occase…!!)
& à part quelques dessins et estampes, il est à noter que aucune de ses peintures n’est encadrée.
Ça fait un bien fou!!!
Je vous les présente plus ou moins dans l’ordre du parcours de l’expo (en laissant de côté les 1ères œuvres beaucoup plus datées et moins étonnantes – pour moi).
On pense immédiatement à cette belle pensée de Michel Gauthier : Le cosmos est l’espace idéal pour désamorcer le conflit entre abstraction et figuration
Un univers – 1954 / Grand soleil – 1956
(mais on n’a pas besoin des titres qui servent essentiellement de repères pour la classification des œuvres)
Comète – 59
(lui est encadré, et ce n’est pas le plus heureux de l’enfermer!)
à noter aussi la qualité du silence qui régnait dans l’expo, une œuvre qui ne donne pas envie de bavarder mais plutôt d’être absorbé et de se “concentrer” dans le regard
Hiver horizon du Nord, 1966
(En 64, Anna-Eva Bergman effectue avec Hans Hartung un voyage au cap Nord de la Norvège durant lequel elle réalise plus de 1000 photos. « C’était le mois de juin, nous traversions la zone de lumière où le soleil ne se couche pas, et par conséquent, ne se lève pas non plus. Il n’existait pas de nuit et les paysages avaient un aspect magique » )
On pense bien évidemment aux missions lunaires soviétiques et Apollo à venir
Autre terre, autre lune, 1969 / et une tapisserie avec entre autre des fils métallisés (on aurait envie de voir la série des 3!!!)
étonnante “pluie” (c’est le titre) de 74, presque décorative et gaie
& des dessins et estampes
Ringel Univers – 63 : une litho avec un fond d’encre irisée / gravure sur bois : Terre vue de la lune – 70
1970
Une émission sur elle sur France-Q
Me reste plus qu’à retourner à Antibes !! (et à trembler en utilisant mes feuilles de métal!!!)
ma série se poursuit…
(c’est vraiment plus beau en vrai que sur ces photos pas terribles, mais on se rend compte quand même, me semble-t’il, même si les couleurs sont pas top, et le crayon fluo n’en parlons pas…)
Je me sens un peu seulette à poursuivre ce travail différent de ce que j’ai fait, et sur un papier fragile où je colle des rustines au dos parfois, qui coûtera une blinde à encadrer, mais ça me plait (et ça tient bien le mur, pour ce que j’en ai vu quelques uns accrochés à Antibes…!)
& la suite, c’est d’adjoindre des formes métalliques sur certains dessins, avec des feuilles d’or, argent ou cuivre.
& comme je passe par Paris, direction Laverdure, près de la gare de Lyon…!
L’envie de faire ces dessins, je le redis, viennent entre autre de la découverte des dessins tantriques, présentés en France par le poète Franck André Jamme, et ses 2 livres Tantra et Tantra song
C’est cette vibration qui me meut..!!
justement, après avoir vu le post d’Eric Watier (voir article précédent) et après être un poil désespérée (les occasions ne manquent pas, de la situation d’artiste-auteure aux infos, du compte en banque aux nouvelles de personnes proches…), naissance d’un nouveau livre, sur papier buvard bleu et vert ; il va s’appeler BUVARDAGE, pour mieux absorber le bon et résorber le mauvais !
J’ai commencé à l’imprimer avant la maquette finale, y’avait urgence !!
Avec le plomb ramené d’à côté d’Arles il y a quelque temps, que la dame pingre-aigrie nous a vendu pas trop cher car elle était persuadé qu’il était abimé…
Un livre appelé à faire partie de la famille d’outils pour la vie : voir le 1er et le 2nd
& puis à Tulle, j’ai trouvé ce livre à la librairie Préférences, qui m’attendait : un récit entièrement en gravure !
Vous pouvez en avoir un petit aperçu là, et sur le site de Frémok, là
Voilà qui requinque !!
J’aime bien le travail d’Eric Watier, et entre autre, je le suis sur instagram.
Il y a quelques semaines, il a publié ça, qui résonne fort, je ne sais pas vous….
Profiter d’être à Nice pour aller au musée Anatole Jakovsky (arts naïfs) où je n’étais jamais allée.
Mais pendant un an, On est tous fous, une expo de Ben (Ben naïf ??!!)
C’est le bordel, effectivement.
Mais Ben est plutôt là comme un coucou et c’est super dur de voir le travail des autres.
& pendant un an…
Je suis arrivée en aimant le travail irrévérencieux et plus subtil qu’il n’y parait de Ben et je suis repartie plutôt dépitée (maintenant l’expo d’un artiste un peu gaga qui tourne en boucle ?)
C’était France Culture qui causait, me semble t-il, et c’est le Ben que j’aime bien, impertinent
Celui-ci aussi, qui revisite l’histoire de l’art
Je n’avais jamais vu sa céramique (c’est la collec de sa femme)
& donc, à part son boulot, il y a des pièces de sa collection, dont ce beau Baj médaillé, et ce “bouquet de l’avorteuse”
Pour toutes ces œuvres, un cartel jaune pas toujours très lisible avec ses commentaires (pas pour son boulot…)
A part ça, 2 pièces y échappent au rdc, avec l’accrochage “normal” du musée (où c’est aussi foisonnant, tout est juxtaposé comme dans une maison)
Louis Vivin, La conciergerie, 1949 // Llija Bosilj Basicevic (avec des accents serbes que je ne trouve pas sur le clavier), L’ange (1967) // Robert Noël, la pensée (sur acacia)
Pas mal Kiki, comme vaisseau spatial, on ne sait pas trop dans quel sens il circule, mais dans l’Espace, il n”y a pas de sens….
“A mon ami Anatole Jakovski, pour sa passion des engins interplanétaires. Bernard Vercruyce, Noël 1979”
(Sinon, il a peint un max de chats, dignes des calendriers de la poste)
Où on aurait bien envie de feuilleter ce livre, illustré par Delaunay de fluoenluminures…
A ce propos, j’ai trouvé ça, sur les sites de Christies et Drouot
Au retour, dans le tram, je me dis que c’est surtout ça qui va rester de cette année d’expo, les produits dérivés…
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& puis c’était la nuit des musées.
L’occasion d’aller au Mamac, où il y avait plein de petits concerts dans différentes salles devant les œuvres ; et l’avantage de l’affaire, c’est qu’il y avait plein de jeunes dans ce musée que j’ai toujours vu plutôt désert.
Une expo temporaire (de moins d’un an, à ce stade, je ne sais pas si on peut encore utiliser ce mot…) avec des œuvres de Marcel Alocco, que je ne connaissais pas, qui entre autre, travaille sur la trame de la toile.
Une autre petite œuvre simple et belle, dont je ne sais plus quel est l’auteur, toujours M.A. ?
& puis, allez, un Gasiorowski pour se faire plaisir !
ce we à Nice,
Voici quelques docs pour vous transporter à ces 26èmes rencontres :
Ça n’était pas ce film là, mais extra de voir travailler Shinishi Sawada !
Une jolie animation
Ici, pour voir le travail de Pascal Vonlanthen
& puis
Je suis une fan de Victor Hugo. Chez Gibert, après ma journée à l’observatoire de l’Espace, 2 livres que je ne cherchais pas m’ont sauté aux yeux :
Victor Hugo était pote avec François Arago, qui l’a invité a lorgner la lune dans son télescope de l’Observatoire de Paris.
“Quelle brume de gouffre” conclut-il dans Le Promontoire des songes, 30 ans après.
La “lune métaphorique” des poètes et la “lune algébrique” des savants se complètent, maintenant les marques de pas de Neil Armstrong et la future Gateway du programme Artemis s’emboitent dans un onirique lunaire plus terre à terre.
Mais Victor Hugo s’emporte, dans un style qui me fait penser pour la 1ère fois qu’il pourrait être un des pères d’Alexandre Vialatte !!
Allez, je partage mon enthousiasme, appréciez le style de super Totor !!
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& je suis bien désolée d’avouer que je ne partage vraiment pas du tout le même enthousiasme pour le texte de Giono, hormis que le livre (et le titre) est très beau..!
Victor Hugo dit ça d’une autre façon :
L’astronomie a son côté clair et son côté lumineux ; par le côté clair elle trempe dans l’algèbre, par le côté lumineux dans la poésie.
S’efforcer d’être des 2 côtés..!