chez nous

Date : 15 avril 2019

Vendredi 7h30, je suis contente de retrouver Nathalie malgré l’heure matinale,  direction le lycée agricole de Naves, pour 3 ateliers avec 3 classes.
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Avec les secondes générales et technologiques (avec qui nous avons déjà fait un atelier, + les élèves qui étaient au concours d’éloquence)
puis les secondes professionnelles productions,
en 2 demi groupes (activités hippiques et conduites d’élevage et de cultures).

 

Munie de mes provisions de livres (Richard Brautigan, Géraldine Kosiak, Jean Thibaudeau) et le soleil par la fenêtre qui nous encourage.

1— Après lecture de quelques textes de Jean Thibaudeau et Brautigan, je reprends les consignes d’un atelier du lundi :

cherchez dans votre mémoire des mini scènes de votre vie (à différents âges), la mémoire comme un petit bout de cinéma, le récit comme un montage
les développer en 5 “tableaux”

 

• Un voyage scolaire
Inès et mes amies
une douche
dans un hôtel
et de la crème solaire !

 

• Mon isolement
puis l’obligation de reprendre contact avec le monde
cette angoisse, ma peur panique de me sociabiliser
l’escalier où je t’ai rencontré
une sensation que je ne saurais t’expliquer !
un coup de foudre, mon double.

 

• Mon corps tétanisé, dans l’incapacité de fuir
mon esprit qui assiste à la scène
une scène si injuste, sombre et cruelle
cette violence
qu’ils ont laissé en moi… à tout jamais.

 

• A ce moment là, nous étions trois
tous avec des larmes de joie
on s’amusait
on jouait
et maintenant, nous ne sommes plus alliés.

 

• A ce moment là, je pensais de plus en plus à toi,
je rêvais d’être dans tes bras
tu es parti une fois
ne me refait jamais ça
je t’aime.

 

• On se disputait,
on se frappait
maintenant je suis là pour toi
tu ne me parles pas
mon frère, je t’aime moi.

 

• Ce Noël là,
que violence et colère,
puis tu as éclaté
en un éclair
une tristesse volait dans les airs.

 

• Tu te souviens tonton
quand je te coiffais
ou que je te voyais fumer la pipe
et tous nos rires
à s’en faire mal aux joues.

Ou tes voyages extraordinaires que tu nous faisais partager
quand tu allais voir des ponts très connus
ou ces derniers qui nous donnaient des frissons
rien qu’en regardant le vide qu’il y avait en dessous.

Ou toi grand ingénieur que tu étais
qui aimait tant faire partager ton savoir
et créer de si jolis ronds points.

Ou toi qui nous faisait refaire en vain
nos devoirs ou dictées
pour que l’on ait de bonne notes
pour notre avenir.

Ou toi derrière ta barbe ton petit ventre et cet air sérieux
se cachait aussi une personne drôle et très affectueuse
je te rappelle ce souvenir pour que tu n’oublies jamais
de là ou tu es
ces beaux souvenirs et la belle personne que tu étais.

 

2 — Secondes professionnelles (activités hippiques)
(Tous les textes reportés ici sont ceux des élèves qui ont bien voulu me laisser leurs feuilles.)

Je ne me rappelle plus si c’est ce groupe ou celui d’après, alors que vers la fin de l’heure flottait un peu de désordre, Nathalie a demandé à l’un des élèves qui avait été puni précédemment de nous présenter sa punition : il a récité la tirade du nez de Cyrano, dans un grand silence, suivi d’applaudissements.

 

• J’étais dans un prés d’herbe bien verte
j’en faisais le tour en longeant les clôtures
avec un quad rouge fraise
je faisais des dérapages, les deux roues de derrière caressaient le terrain
et j’ai retourné le quad, les quatre roues vers le ciel.

 

• Ma 1ère fois aux commandes d’un engin de 22 tonnes
de couleur jaune, comme un soleil pour moi
mon père m’a dit de poser mes deux petites mains sur les joysticks
j’en ai fait une petite trentaine de minutes avec lui
depuis je le conduis tout seul.

 

• Un jour je suis allée à la pêche avec mon frère
on y est resté toute la journée
j’étais impatiente d’attraper des poissons
mais mon frère a tout pêché
j’étais énervée.

 

• Un 24 février mon petit frère est né
je suis allée le voir à l’hôpital
j’avais 4 ans
il faisait que crier et pleurer
alors j’ai fait comme lui.

 

• Chaque année au mois de juin
c’est les foins
ce mois-ci est mon préféré
travailler dans les prés du matin au soir sous le soleil
sans jamais s’arrêter.

 

• Tous les lundis je dois partir au lycée
chaque fois je n’ai pas envie
mais malheureusement je suis obligée
alors je râle et j’y vais
pour pas me faire fâcher.

 

• Un autre jour avec mon frère j’étais encore en train de pêcher
j’étais très concentrée
encore une fois je n’ai rien attrapé
mais à la place je suis tombée dans l’étang
j’étais encore plus énervée le soir
j’ai tout mangé ce que mon frère avait attrapé.

 

3 — demi groupe secondes pro (Conduites d’Élevage et de Cultures). 20190412_104218
Il y a une grande majorité de garçons.
Les élèves qui sont devant regardent l’épaisseur du livre de Brautigan avec effarement.
Je leur lis des extraits de Chez nous, puis je leur demande : & chez vous ? en au moins 2 pages (si si, vous pouvez le faire!!)

(Les textes sont ceux confiés par les élèves qui voulaient.
Beaucoup sont internes et viennent d’ailleurs.)

 

• Chez nous, il ne neige pas beaucoup l’hiver, mais il fait chaud l’été.
Chez nous, l’hiver ne tourne pas à l’eau.
Chez nous, la maison se situe dans le corps de ferme, entourée par des granges.
Chez nous, mon père travaille à la ferme et ma mère à la mairie, ma grand-mère soutient mon père.
Chez nous, on dit l’espoir fait vivre.
Chez nous, on dit que le désespoir fait mourir.
Chez nous, on espère que l’agriculture rapportera un jour.
Chez nous, il y a un voisin qui appelle ses vaches en klaxonnant.
Chez nous, il y a beaucoup de forêts.
Chez nous, nous ne sommes pas bio.
Chez nous, au lycée, on dit que la classe de seconde CEC est la pire.
Chez nous, il y a beaucoup de vaches.
Chez nous, l’apéro est sacré.
Chez nous, la fête toute la nuit est obligatoire.
Chez nous, on a beaucoup de projets.
Chez nous, on ne fait pas beaucoup de culture.
Chez nous, on vit à la campagne depuis très longtemps.
Chez nous, on n’est pas végétarien et on n’aime pas les végans.
Chez nous, on dit que pour sauver un paysan, il faut bouffer un végan.

 

• Chez nous, on est agriculteur de père en fils ou fille.
Chez nous, nous avons des vaches.
Chez nous, nous avons des brebis.
Chez nous, on a 2 tracteurs.
Chez nous, nous avons un relief montagneux.
Chez nous, nous faisons les foins à deux.
Chez nous, nous n’aimons pas l’école.
Chez nous, nous sommes très fêtards.
Chez nous, nous aimons la chasse.
Chez nous, nous avons tous notre permis.
Chez nous, nous aimons le sport, la piscine, le rugby.
Chez nous, nous faisons l’apéritif avec les copains.
Chez nous, nous rentrons les brebis.
Chez nous, nous rentrons les vaches.
Chez nous, nous donnons à manger aux vaches et aux brebis.
Chez nous, nous avons 80 brebis et 60 vaches.
Chez nous, nous faisons du maïs et du seigle.
Chez nous, nous faisons le tour des vaches, en passant au milieu.
Chez nous, nous donnons au veau.
Chez nous, nous écornons et nous boudons.
Chez nous, nous écartons le fumier.
Chez nous, nous passons la herse.
Chez nous, on discute tous ensemble.
Chez nous, on se dispute soudain.
Chez nous, nous avons un bon pays.
Chez nous, Nicolas paie l’apéro à ses copains.
Chez nous, il y a des agricultrices.
Chez nous, il y a une CUMA.

 

• Chez nous, on fait les leçons.
Chez nous, c’est des vacances.
Chez nous, on va à la pêche et à la chasse.
Chez nous, on a de bonnes vaches.
Chez nous, on dit que c’est un beau pays.
Chez nous, les moutons ont les chiens qui surveillent.
Chez nous, le chien va chercher les vaches.
Chez nous, on donne du foin.
Chez nous, on donne de la farine.
Chez nous, on fait téter les veaux.
Chez nous, on a du monde.
Chez nous, on aime l’argent.
Chez nous, on va à la foire.
Chez nous, on se lève tôt.
Chez nous, on boit du café.
Chez nous, on mange bien.
Chez nous, on a 2 chiens et plein de chats.
Chez nous, on n’aime pas l’école.
Chez nous, le matériel est gros, le tracteur est gros.
Chez nous, on aime les New Holland.
Chez nous, il y a de belles filles.
Chez nous, on aime bien aller draguer.
Chez nous, les femmes sont belles.
Chez nous, Ariane paie l’apéro.
Chez nous, on épand du fumier.
Chez nous, on met du Roundup.
Chez nous, il pleut et il fait froid.
Chez nous, on mange à 8h.
Chez nous, on fait du tracteur.
Chez nous, on pare les pieds des vaches.
Chez nous, on vêle des vaches et on agnèle des brebis.
Chez nous, on fait le tour des vaches.

 

• Chez nous, la production et broutard veau de lait.
Chez nous, les cultures sont vallonnées.
Chez nous, les prairies sont dures à entretenir.
Chez nous, on doit aller à l’école.
Chez nous, on fait bruler les ficelles.
Chez nous, on met de l’engrais.
Chez nous, on peut faire du lait.
Chez nous, on peut avoir le label.
Chez nous, on a des vaches et aussi des moutons.
Chez nous, la race de vache est limousine.
Chez nous, la marque de tracteur est New Holland.
Chez nous, il y a pas mal de paysans qui achètent des Fendt.
Chez nous, on fait notre propre marchandise.
Chez nous, les tracteurs vieux polluent.
Chez nous, on rentre les vaches l’hiver.
Chez nous, on mange dehors.
Chez nous, on fait le jardin.
Chez nous, on rentre tard.
Chez nous, on boit l’apéritif.
Chez nous, on fait des conneries.
Chez nous, on va voir les vaches.
Chez nous, on donne aux vaches.
Chez nous, on entre et sort les moutons.
Chez nous, on sort les vaches.
Chez nous, on a un chat et des lapins.
Chez nous, on tue les poules.
Chez nous, on a des poulets.
Chez nous, les femmes coûtent.

 

• Chez nous, c’est la joie.
Chez nous, il y a toujours un ami ou de la famille qui vient.
Chez nous, on mange copieusement.
Chez nous, nous sommes isolés de la ville.
Chez nous, nous sommes perchés dans les montagnes.
Chez nous, l’air est bon.
Chez nous, l’herbe est bonne pour les vaches.
Chez nous, la neige recouvre tout l’hiver.
Chez nous, les terrains sont pentus.
Chez nous, le matin, on se réveille avec le bruit des cloches des vaches qui broutent l’herbe.
Chez nous, on fait chanter la faux, pour faucher l’herbe dans de grandes pentes.
Chez nous, le matin, on va ramasser les œufs frais du poulailler.
Chez nous, les chiens gardent les troupeaux.
Chez nous, on laisse les vaches en liberté sur les fossés.
Chez nous, on garde les vaches en liberté.
Chez nous, on aime manger une raclette au coin du cantou.
Chez nous, mon grand-père me raconte ses histoires de jeunesse.
Chez nous, on pêche la truite dans des petits ruisseaux.
Chez nous, il y a une immense table en bois à la salle à manger pour accueillir plein d’invités
Chez nous, la devise est « les mains sales sont signe d’argent propre ».
Chez nous, on croit que les fast-food sont de la mauvaise qualité.
Chez nous, on croit aux astres.
Chez nous, on espère faire de bonnes cultures.
Chez nous, on espère que un jour on pourra moins polluer tout en faisant le même travail.

 

• Chez nous, on est critiqué.
Chez nous, c’est vallonné.
Chez nous, on fait cracher les tracteurs.
Chez nous, il n’y a que des français.
Chez nous, il y a des forêts et des prairies.
Chez nous, il n’y a que des Fendt.
Chez nous, il y a de la neige.
Chez nous, il y a plus de vaches que d’hommes.
Chez nous, il n’y a pas de personnes étrangères.
Chez nous, on espère que ça restera comme c’est aujourd’hui.
Chez nous, on a des traditions.
Chez nous, on boit l’apéro.
Chez nous, il n’y a que mon frère et moi comme jeunes.
Chez nous, on parle le patois.
Chez nous, les villes sont loin.
Chez nous, on n’aime pas les végans.
Chez nous, il y a des Fauque.
Chez nous, on n’aime pas les écolos.
Chez nous, on espère avoir de bonnes récoltes.

 

• Chez nous, il y a beaucoup d’amour envers sa copine.
Chez nous, les tracteurs fument noir.
Chez nous, les Valtra sont les seuls tracteurs.
Chez nous, on fait brûler les filets.
Chez nous, on n’aime pas l’école.
Chez nous, on va faire un bâtiment.
Chez nous, on épand de l’engrais.
Chez nous, on chasse et on pêche.
Chez nous, on est agriculteur.
Chez nous, on aime la 3ème mi-temps.
Chez nous, on aime la moto.
Chez nous, on dort.
Chez nous, on change les pièces.
Chez nous, on élève des vaches.
Chez nous, il y a de la bière.
Chez nous, on est à la campagne.
Chez nous, on ne se fait pas punir pour rien.
Chez nous, Aline est mon cœur.
Chez nous, on croit que l’école ne sert à rien.
Chez nous, on pense à faire les imbéciles.
Chez nous, on espère que la relève de la ferme sera prise.
Chez nous, on dit que travailler c’est le meilleur.
Chez nous, on mange de la viande !
Chez nous, on n’aime pas les végans.
Chez nous, on aime les vaches.
Chez nous, on mange notre viande.
Chez nous, on n’aime pas l’informatique.
Chez nous, on n’aime pas les cons.
Chez nous, on n’aime pas les voleurs.
Chez nous, on n’aime pas les écolos.
Chez nous, Aline sera, j’espère, ma future femme.

 

• Chez nous, les animaux se sentent menacés par nos actes.
Chez nous, les forêts disparaissent peu à peu.
Chez nous, on écoute le chant des oiseaux.
Chez nous, il fait chaud et certains n’ont pas d’eau.
Chez nous, on travaille toute la journée dehors.
Chez nous, on pollue les plages avec notre imagination.
Chez nous, on espère avoir de plus en plus d’aliments.
Chez nous, certaines cuisinent avec du feu de bois.
Chez nous, en été les plantes fleurissent en un jour.
Chez nous, on reçoit plusieurs invités dans la maison.
Chez nous, on aide les pauvres pour se nourrir.
Chez nous, on va jouer à la plage un jour sur deux.
Chez nous, on fait des élevages d’ovins.
Chez nous, on offre des animaux dans les villages.
Chez nous, on espère avoir des parcs pour les animaux.
Chez nous, les makis passent par les toits des maisons.
Chez nous, les hommes sont plus fort que les femmes.
Chez nous, certains villageois ont peur des hommes blancs.
Chez nous, on a du mal à se soigner tous parce qu’on est nombreux.
Chez nous, y’a trop de violence.
Chez nous, certaines femmes vont laver les habits dans les rivières pour économiser l’eau.
Chez nous, il y a beaucoup de touristes à la plage.
Chez nous, les touristes profitent beaucoup du soleil.
Chez nous, la violence, plus que le respect.
Chez nous, on fait des prières.
Chez nous, on prie avant de manger.
Chez nous, on tue des animaux pour les distribuer aux pauvres dans les villages.
Chez nous, on rase beaucoup de forêts.
Chez nous, on utilise beaucoup les machines.

 

• Chez nous, nous étions très attachés à notre entourage.
Chez nous, nous aimions nos bâtiments.
Chez nous, la famille et les amis passaient avant tout.
Chez nous, nous pouvions faire confiance à tout le monde vivant dans ces murailles encerclant le peu de verdure.
Chez nous, les armes faisaient régner la paix.
Chez nous, les histoires étaient récurrentes mais
Chez nous, les solutions étaient radicales.
Chez nous, nous étions solidaires.
Chez nous, il n’y avait pas de tracteurs ni de champs ou même de chasse.
Chez nous, les tracteurs étaient métamorphosés par des voitures, des motos ou même des quads.
Chez nous, les champs étaient détruits par de nombreux HLM.
Chez nous, la chasse aux animaux n’existait pas.
Chez nous, il y avait seulement des camps ou des gangs.
Chez nous, tout semblait différent mais au fond
Chez nous, nous voyions le monde de la même manière partout.
Chez nous, nous croyons tous à une religion.
Chez nous, le racisme n’existait pas.
Chez nous, on espérait que tous fussions égaux.
Chez nous, la violence était présente mais
Chez nous, le respect l‘était aussi.
Chez nous, on ne disait que « dent pour dent, œil pour œil ».
Chez nous, nous aimions nous amuser.
Chez nous, nous faisions beaucoup de barbecues entre amis mais invitions toujours la famille.
Chez nous, nous pouvions passer des journées à être enfermé dans des bâtiments clôturés.
Chez nous, la loi du plus fort régnait.
Chez nous, la musique nous faisait bouger.
Chez nous, les grands transmettaient leur savoir aux petits.
Chez nous, nous tombions toujours mais
Chez nous, nous relevions toujours, changés et plus forts.
Chez nous, la différence ne changeait jamais la vie.
Chez nous, on dit que la différence nous faisait découvrir.

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Après-midi, exceptionnellement atelier d’écriture au Lieu/lien (normalement, c’est— ce sera— le matin), avec le Secours populaire.
Lundi, plusieurs personnes avaient prévenu de leur absence.
Une femme passe avant de devoir partir pour l’épicerie solidaire, emmenant une autre jeune femme qui doit s’y inscrire et ne sait pas où c’est. Juste le temps de participer à la 1ère “consigne”.

— 1 : vos impressions de Tulle et ce que vous avez pensé, la 1ère fois quand vous êtes arrivé(e)? & maintenant?

• j’étais déçue :
Pas dormi, je me demandais : où je vais ?
Je ne connaissais personne.
La ville était petite par rapport à là où j’étais (Limoges)
Mes activités étaient bloquées (associations, bénévolat, les personnes que je cotoyais).

maintenant :
J’ai repris un peu mes occupations anciennes
Je commence à avoir des connaissances
La sympathie des gens
Je commence à aimer être ici.

• Le 1er jour, j’ai aimé. On a fait une promenade avec les enfants, je leur ai dit : j’aime cette ville calme.
On  m’avait dit :
— On a vu une maison pour toi à Meymac, il y a beaucoup d’arbres, c’est à la campagne.
puis  — Vous allez aller à Tulle, c’est mieux pour les enfants.
Il n’y a pas de problème. Il n’y a pas le choix.
Je suis tranquille avec mes enfants, c’est petit à petit.
Ça n’est pas facile, dans un endroit où tu n’as pas grandi.
Un jour ça va aller.
Si tu ne travailles pas, c’est un peu difficile.
(J’aidais des personnes, j’aime ce travail).

• J’ai connu Tulle surtout à partir du moment où j’y ai travaillé.
Donc au départ, appréhension face à l’inconnu, puis à présent, j’y suis très bien.
C’est un lieu de vie fort agréable et humain/humaniste par rapport à son passé historique et ouvrier.
La situation géographique aussi a son importance, la Corrèze et ses 7 collines.

• Avant d’arriver à Tulle, j’étais à Limoges depuis presque 6 mois.
Au jour de mon arrivée à Tulle, j’étais complètement perdu, parce que d’où je venais, j’avais déjà tissé plusieurs relations, donc il me fallait encore fournir beaucoup d’effort pour repartir avec de nouvelles bases.
C’était un peu compliqué, mais vu que j’avais en moi d’autres talents, alors j’ai essayé de l’exploiter pour mon intégration.
J’avais fait un constat rapide que dans cette ville, les gens s’intéressaient beaucoup au sport, surtout au rugby. Moi-même, j’ai pris l’initiative d’aller au siège de Club de Rugby de Tulle et j’ai rencontré les dirigeants, et ils m’ont montré et expliqué toutes les démarches administratives pour obtenir ma licence en tant que joueur.
Après avoir obtenu ma licence, c’est à partir de là que tout est allé en bonne voie, et j’ai commencé à fréquenter d’autres personnes en plus. Il y a eu aussi des nouvelles portes qui se sont ouvertes pour mon intégration à Tulle.

• Avant d’arriver à Tulle, j’étais à Limoges où je faisais bénévole au resto du cœur. Vraiment, mes amis bénévoles étaient gentils avec moi.
Un jour, on m’a orienté vers Tulle. Quand je suis arrivé, je me disais que j’étais à la campagne, le contraire pour moi. Je me disais que j’étais arrivé dans une ville sombre.
J’ai demandé à mon assistant social de ROC de m’orienter vers une association caritative. Donc on m’a envoyé au Secours populaire, où j’ai trouvé des personnes très gentilles envers moi, telle que la directrice, et d’autre personnel.
Je suis un traitement ; quand je suis au Secours populaire, ça me fait oublier même mes problèmes qui sont ma tête, tellement ils me soignent bien, en me donnant même à manger, des habits. Je me vois comme je suis dans ma famille.
Cette association m’a fait aimer Tulle. J’aimerais bien faire ma vie ici, une ville très calme, et très respectueuse, moins de problème. J’aime bien cette ville parce que j’y trouve un peu de considération, pas de racisme. Les habitants considèrent ta personne sur le même pied d’égalité.

— 2 : des phrases que vous avez entendues, qui vous ont marqué :

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• On ne parle pas de choses que l’on ne connaît pas
Ta voix est douce. On ne t’entend pas.
Les filles ne peuvent pas ….. ne doivent pas
Des cheveux tout bouclés
Tu es miro (je ne sais pas comment ce mot s’écrit !)
Vous êtes nulle
On ne se connaît pas bien
Vous avez une sacrée mémoire !
Tu me fais peur
Je t’aime même si je ne te le dis pas
Tu es discrète

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— 3: Des phrases que vous aimeriez dire à tout le monde, que tout le monde puisse lire inscrites sur un sac en kraft par exemple…
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• Ne te moque pas des amis qui sont noirs

Si chacun savait ce que chacun disait de chacun
personne ne parlerait de chacun

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