une semaine trop occupée

Date : 30 mai 2020

• Une limace tulliste dans la SdB, et une imitation dans l’évier marseillais. Puis, une autre tulliste en tenue de soirée…

• En partant, toujours pas de train Brive-Toulouse, alors, comme à l’aller, un Montauban-Marseille direct, et 2 h de bagnole pour s’y rendre, c’est la distanciation mise en application…
Même les nuages !

& à l’arrivée, une enveloppe bonne surprise avec :




• Un message breton de Corinne & Bruno, qui étrennent leurs combis, une nouvelle vie commence!

• Au Monop, découverte de la créatrice, comme ils disent, Bela Silva : de la vaisselle (s’il en reste), des vases, des tissus (vêtements, maison), un tapis…


C’est très gai, coloré (sauf les vases blancs qu’on a envie de réémailler!), bien enlevé, bien mieux que certains boulots d’artistes je-ne-citerai-pas-de-nom, ça fait plaisir de voir ces belles choses en “grande distribution” (enfin, c’est relatif, le tapis, par exemple est édité à 360 ex.)
& comme je m’intéresse aux tapis… En polyamide, et teint-sérigraphié (? ce qui m’intéresse aussi, en pensant à ma future expo à l’église Saint-Pierre..!!)), donc pas cher, et comme y’a pas la place dans les monop pour les étaler par terre (c’est pas évident d’acheter un tapis qu’on ne voit que roulé!), il en reste…

• A l’Encre Rouge, l’ours de Zaven qui est passé pendant mon absence

et le dessin que ça m’a inspiré, même si on voit d’autant mieux que je dessine comme un pied

& une nouvelle carte Paul-Coxienne d’Elisabeth

& puis, Christine qui me découpe des lettres au laser, pour planter bientôt dans le sable d’Arromanches, avec Xavier…

Les planches découpées sont superbes!! (faire une claustra avec du texte..?!)

C’est pas une question de lunettes… Trop de boulot pour prendre le temps de s’habituer aux nouvelles lunettes que j’ai été récupérée, pour voir à la fois de près, de milieu, et de loin!!

Pour l’instant, les lettres découpées sentent encore le cochon grillé, un petit coup de peinture noire ou blanche (à nous de décider après essais…), et voilà un nouvel outil à écrire!!

• A Tulle, installation des bancs par Dominique, David et Serge, dans la forêt du souvenir.



Un peu plus brut que ce que j’imaginais, mais la réalité du terrain….


 

• J’ai complété aussi mon nuancier pour dessins dégradés…

Y’a plus ka..!
Pas plus tard que ce matin, où mon jeune voisin pêcheur trop alcoolisé joue à la chasse à 8h du mat… (& il vise bien — je ne sais pas si c’est rassurant ou pas…)

• Une tribune pour la survie des auteur.e.s parue dans Libé, à l’initiative d’Emmanuel Ruben, de la Maison Julien Gracq

& sur NAIMA, le dernier ouvrage d’Agnès Rosse  (et d’autres publications à découvrir!)


atelier d’écriture du mardi – N° 34

Date : 26 mai 2020

atelier 34, mardi 26 mai

Voilà des extraits de Le Petit chaperon rouge,
de Joël Pommerat
(théâtre – Babel – Actes sud)

 



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Je vous demande, vous aussi, de réécrire la représentation d’un conte célèbre parmi ceux-là :
— Cendrillon
— La Belle au bois dormant
— Pinocchio
— Le Petit Poucet
— La Barbe bleue
— les Trois petits cochons
— Peau d’âne
— La Petite Fille aux allumettes
— La princesse au petit pois
— Le Vilain Petit Canard
— La Petite Sirène
— Le Maître chat ou le Chat botté
— Les Souhaits ridicules

Il n’est pas besoin de se souvenir exactement de l’histoire, mais non plus de l’ignorer…
regardez la définition (cnrtl) de “représentation”
Vous pouvez mélanger les époques
Pensez au style, aux temps de conjugaison, etc…

Si vous pouvez, avant de commencer, dire aux autres quel conte vous choisissez, et si possible en choisir chacun.e un différent….
(mais si plusieurs d’entre vous choisissent le même et y tiennent, alors pas de problème)

en 3 parties développées + personnages
—  les personnages
—  prologue
—  dialogue
—  épilogue

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Raphaëlle :  Je rentre de Paris et repars faucher (mais riche ;-)) immédiatement
je crois bien que je me rattraperai pas mon retard
Peut-être à la semaine prochaine je t’embrasse

David : levé à 5h du matin, une grande tasse de café et enfin un peu de temps pour taper mes textes.
Voila la petite histoire. On était deux avec Agnès à l’atelier.
Je retourne à mon chantier

Personnages :
Pinocchio, Geppetto, Méline la fée bleue, Fred le chat, Jimmy le renard, Prince Vladimir.

Geppetto sortait de trois ans de prison pour diverses arnaques sur internet. Expert en informatique, robotique et intelligence artificielle, un peu fatigué par la vie, un peu seul, il reprit son grand projet secret. Créer un humanoïde très proche du réel et qui l’aiderait à supporter le quotidien.
Troublé par l’idée que se soit une femme, Geppetto étant un peu coincé, ou un homme qui lui renverrait sa propre image, il se décida pour un enfant, un garçon.
Grand admirateur de Stanley Kubrick et donc très méfiant envers les machines et leur propension à la duplicité diabolique, il décida de l’affubler d’un nez qui s’allonge en cas de mensonge.
Le mardi 26 mai 2020 à 19h15, tout fut prêt et il activa toutes les fonctions du petit droïde qui commença à s’animer là, devant lui sur la table de travail.
Le regard, les premiers gestes, son allure, c’était bluffant. Geppetto était submergé par une profonde émotion.

— Bonjour petit, comment t’appelles-tu ?
— je suis grand et je m’appelle Pinocchio.
— Bon, moi c’est Geppetto, je suis un peu ton papa, un peu ton maître, un peu ton ami.
Le petit montra la fenêtre et demanda :
— Qu’est ce qu’il y a de l’autre coté ?
— Là-bas, et bien c’est le monde, les autres, c’est dehors.
— Ho, j’aimerai bien y aller.
— Bien, on va faire une expérience. Je te donne cinquante euros, avec ta fonction GPS tu devrais très bien t’en sortir, je te donne une liste de courses à faire dans le quartier.
Le petit sortit sur le palier. Son processeur tournait à fond devant un tel spectacle. Tout se mettait en place. Sa mission : Boulangerie, épicerie, kiosque à journaux.
Une petite fille en robe bleue l’aborda.
— Je ne t’ai jamais vu dans le quartier, tu viens jouer avec moi ? Je suis une fée, je fais des tours de magie. Je m’appelle Méline.
— Je m’appelle Pinocchio, je dois faire des courses pour mon papa maître ami, après je reviens te voir.
— Ok, je suis là-bas au bac à sable.
Il continua son chemin mais deux individus lui barraient le passage.
— Vas-y tu fais quoi dans le quartier ? J’te connais pas, t’es qui ? Tu vas où ? Moi c’est Fred le chat et lui ce gros bâtard c’est Jimmy le renard.
— Je m’appelle Pinocchio, je fais des courses pour mon papa maître ami.
— Vas-y t’as d’la tune fais voir.
— non je n’ai rien du tout !
— Ha oui mais c’est quoi ce pif trop chelou de un mètre de long, c’est une canne à pêche ? Jimmy choppe le par le nez que je le fouille. Sa mère, cinquante euros ! Vas-y le p’tit menteur.
— Vous êtes des malfaisants !
— Ha ha ! comment tu parles trop comme un vieux ! Allez, viens avec nous, on va faire tes courses ensemble et on partagera le reste de la tune, ton père il y verra que dalle. Tu vois on n’est pas des bâtards, on est plus humain que tu ne crois.
De retour à la maison, il rendit les quelques centimes d’euro à Geppetto qui s’étonna du peu de monnaie.
— Alors et le reste ?
— Pas de reste, tout est là.
Son nez fracassa la télé en face de lui, il se retourna brusquement et s’enfuit à toutes jambes.

Geppetto chercha son petit pendant des jours et des semaines. Au bout du rouleau, il pris sa voiture, l’abandonna sur le pont de Saint Nazaire et se jeta par-dessus la rambarde dans la mer. Il s’assomma sur le Prince Vladimir qui émergeait des profondeurs.
Pinocchio fut recueilli par une prostituée très sympa mais qui le faisait tout le temps mentir pour s’amuser avec son nez. Très gêné de la situation, il s’enfuit à nouveau avec une bande de jeunes surfeurs qui lui firent découvrir la mer.
Il essaya toutes sortes de drogues avec eux, mais sur lui rien ne marchait.
Seul les mensonges lui procurait une sorte d’ivresse mais le résultat en était toujours catastrophique.
Une nuit il pris un planche de surf et s’éloigna du rivage vers l’horizon éclairé d’une demi-lune, d’après sa mémoire vive il y avait plein de choses à découvrir de l’autre coté.
Au large le Prince Vladimir le souleva hors de l’eau et un marin russe sortit de l’écoutille suivi par un homme à la tête bandée.
— Geppetto !
— Pinocchio !
Longtemps après ces retrouvailles pleines d’une émotion indescriptible, de retour dans le quartier, le petit droïde devint un véritable enfant grâce à la magie de la fée Méline mais ça c’est une autre histoire.

Sylviane :    Les 3 cochons et le loup

La mère de 3 petits cochons raconte :
« J’avais donné naissance à 3 petits cochons lorsque j’habitais la grande ferme à l’entrée de Moussalon. Moussalon était alors une petite ville réputée pour ses foires grasses, ses charcuteries fines et sa mousse de foie.
Plusieurs de mes petits cochons étaient déjà partis à la foire alors qu’ils atteignaient les 6 mois. C’est le fermier et sa femme qui venaient les chercher un dimanche matin de bonne heure en me disant : « Si tes cochonnets ne partent pas à la foire, c’est le loup qui viendra les chercher ».
Le loup, après avoir disparu pendant quelques décennies était de retour à cette époque. C’est ce qui se disait et aussi qu’il mangeait de tout plus qu’auparavant !
Mais mes trois petits cochons étaient bien retors !
« Le loup pffft… »
« ça n’existe plus… »
« c’est pour nous faire peur …»
« nous envoyer à la foire… »
« être vendus… »
« transformés en mousse de foie !!! »
Je me doutais bien qu’aller à la foire était amusant mais après, pourquoi mes cochonnets ne revenaient-ils jamais ?

Aussi quand trois jours avant la foire, le plus jeune me dit :
« Maman, je n’irai pas, je pars, je vais vivre loin d’ici »
Puis le lendemain , le deuxième :
« Maman, c’est décidé, je ne reste pas , je me sauve… »
Et la veille de la foire, l’aîné :
« Fi, aller à la foire, moi jamais, j’aime mieux affronter le loup ! »

Je compris alors que quelque chose avait changé ; ces trois là, je ne les tiendrai pas.
J’ai su ensuite qu’ils étaient partis de l’autre côté de la colline, en douce une nuit.
Le plus jeune avait construit une cabane de paille avec ce qu’il avait trouvé dans les champs ; une jolie cabane dorée, confortable, qui sentait bon.
Le deuxième, plus costaud, était aller jusqu’à la lisière des bois, ramasser des planches. Il avait construit une cabane en bois, plus résistante qui sentait bon la forêt.
Mon plus grand a toujours été très réfléchi et prudent. Je ne sais pas où il a pu se procurer des briques et du ciment mais sa cabane est une vraie maison faite à l’équerre.

De temps à autre, j’avais quelques nouvelles. Mes petits vivaient bien, ils aimaient la fête, s’entouraient d’amis musiciens.
Mais un jour, le loup qui avait bien fini par arriver à Moussalon entendit parler de ces cochons qui se répandaient à travers le pays comme des chapelets de saucisses.

Le reste, on me l’a raconté. »

Un jour, le loup repère la cabane de paille.
« Oh la , petite canaille, sors de là que je te mange »
« Non, je ne sortirai pas, je suis bien chez moi. Vous ne devez pas me déranger. »
Le loup se met à souffler, souffler, toute le paille s’envole, mille fétus de tous les côtés et le petit cochon profite de la pagaille pour s’enfuir en courant de toutes ses jambes jusqu’à la cabane en bois de son frère.
Celui-ci, le voyant arriver ouvre la porte, la referme vite, pousse le buffet devant mais déjà le loup, furieux, est là.
« Ouvrez, tripailles, charcutailles. J’ai grand faim. Vous avez assez dansé, vos jarrets sont à point ! »
Les deux frères : « Non, vous ne nous aurez pas ; nous sommes bien à l’abri chez nous, retournez dans la forêt »

Le loup réfléchit, il est fatigué d’avoir couru si vite, il n’a plus assez de souffle pour démolir cette cabane de bois alors il dit d’une voix mielleuse :
«  Ah mes braves, c’est une erreur, demain je donne une grande fête et je vous demande de venir jouer de la musique, vous êtes de grands musiciens paraît-il ? »
Les deux frères : « Où se passe cette fête ? Il y aura du monde ? »
Le loup : « Oui tous les amis de la forêt, sortez demain à midi au milieu de la prairie. »

Le lendemain, à midi, les deux frères vont dans la prairie l’un avec son violon, l’autre avec sa flûte. Ils attendent un moment, personne ne vient.
Tout à coup, une odeur de roussi, ils se retournent et voient la cabane en bois qui flambe !
« Haro ! C’est le loup, il vient vers nous, la cabane brûle, nous sommes faits ! »
D’un même élan, jetant leurs instruments, les deux frères courent frapper à la maison de leur frère aîné qui a vu la scène de loin et les attend.
« Entrez, entrez vite ! »
Mais le loup arrive écumant de colère, rageant de voir son plan échoué.
Il souffle, il souffle, il souffle sur la maison…A l’intérieur, les trois cochons sentent à peine un peu d’air passer entre les briques. Ils rient mais l’aîné se doute bien que le loup ne va pas se décourager et il dit « Faisons vite la soupe ; ce matin j’ai acheté du chou et des navets ». Il place le chaudron empli d’eau dans la cheminée, allume un grand feu dessous.
Dehors, le loup trépigne, hurle, frappe à la porte, sur les volets. Il avise une échelle qu’il dresse contre le mur. Il monte, repère la cheminée, elle fume. Il redescend, trempe son arrière train dans la grande bassine près du puits. Il remonte, il enjambe la cheminée.
AHHHH c’est très chaud ; trop tard, il ne peut pas revenir en arrière, il plonge dans la cheminée et atterrit dans la soupe au chou et aux navets qui cuit à gros bouillons .
Oh ces hurlements ! Les trois petits rabattent leurs oreilles !
Puis silence, plus rien. L’aîné des cochons ose regarder dans le chaudron. Le loup est ratatiné, cuit.

Ce soir-là, les trois cochons ont invité tout un tas d’amis : lapins, oies, poules, canards, renards, blaireaux, moutons, mulots. Ils ont fait ripaille de ce loup et ils ont bu, chanté, dansé, joué de la musique. Le loup ne reviendrait plus pour les manger, c’était fini.

Seul, près de la cheminée, l’aîné des cochons réfléchissait. Ce loup n’était sûrement pas venu seul, les loups vivent en meute. Dimanche, il irait pour se renseigner à la foire de Moussalon…

Le reste c’est à vous de le deviner !

 

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& puis :


Tagada turlutu tue

Date : 22 mai 2020

• Petite visite du jeudi chez Raphaëlle :
agréable circuit entre les plantations du jardin, bien étiquettées sur ardoise

(ce qui me rappelle de chercher où retrouver le crayon blanc gras dont je me sers pour dessiner :

 
avec la mine enroulée dans du papier ou un copeau de bois, pratique tout terrain)

& puis, voir le nouveau toit en bois de la grande grange, qui a occupé Raphaëlle ces derniers temps :

avec sa crête qui suit la ligne horizontale et pas le faitage
Le bois fondu dans le paysage, qui passe de l’ocre au gris en une année
Madame avec laquelle nous causons planches, pour nos bancs..!

& Jeanne qui suggère un montage qui dure plus que sauvagement visser :

et après la réflexion, la joie partagée d’un bon déjeuner ensemble au soleil, avec feu d’artifice des desserts, dont un Tagada digne d’un 1% de rond-point..!


Après Job et des discussions de transat qui dilatent le cœur, retour sous la garde des nuages

• & des nuages repassons au toit, avec les épis de faitage normand,
comme celui-ci datant du XVIIe siècle

et une fabrique près de Caen, la poterie de Bavent, dont Jeanne nous a parlé :
(je ne sais pas si on pourra y faire un tour avec Xavier!)



Pour tous les goûts..! avec les tuiles vernissées…

• au Lieu/lien, suite des dessins dégradés en jaune, avec les événements des derniers jours, sous le soleil :



• & pendant ce temps-là, entre Marseille et Tulle :

• & pour un projet de couture, la chemise japonaise de Manée :

• reçu de Pierre Tilman et Agnès Rosse, un masque en duo :

et cette chose réjouissante envoyée par Christine :


pour tous les goûts

Date : 20 mai 2020

• Un beau message encourageant de Jean-Pierre, avec une découverte :

ohé
merci pour l’oreille dédiée
j’aimerais faire comme toi des dessins dégradés, ils me donnent envie de dessiner
continue à tout dégrader comme ça, ne t’arrête pas !

l’image que je t’ai envoyée l’autre jour est un tableau-objet de Joaquin Torres Garçia
ça vaut la peine d’aller voir de près du côté de Joaquin Torres Garçia. Je l’ai fait récemment par hasard.
Ce J.T.G est un connu très inconnu ou inversement un inconnu peu connu – j’espère que tu ne le connais pas vraiment pour apprécier les images que j’ai ramassées pour toi (il a fait des jouets pour enfants et des livres qui on l’air formidables et puis le bonhomme a quelque chose de vraiment sympathique)
bonne journée Fabienne



• Autre architecture, dans la Montagne, le Liégat..!

• Ça compense l’énervement sncf, avec des billets de train pour des trains qui ne circulent pas, des réservations de place obligatoire alors qu’il n’y a pas de billet qui y correspond, des correspondances impossibles entre régions…
Tulle-Brive-Toulouse-Marseille devient finalement Mautauban-Marseille, au retour comme à l’aller… Grrr


& aujourd’hui, ce n’est pas une mare, mais un étang avec l’eau à 20-21°, 1ère “vraie” baignade de l’année sans combi!! (& sans surveillance..)

• & depuis le temps que je voulais voir le maréchal ferrant chez Manée,
cet après-midi Cadichon et Rosa se faisaient rectifier les sabots !
Manée, après s’être inquiétée, avait réussi à “emprisonner” les ânes dans leur cabane (avec foin à volonté et eau, y’a pire comme prison!)
Reportage, (et 1000 questions au jeune maréchal ferrant !) et pendant que je faisais des photos,
j’ai fait des manip involontaires, avec l’écriture d’un message ponctué..!
Donne la patte, Cadichon !!


… à gauche, sabot pédicuré avec bon appui de la patte, à droite, sabot trop long

… finition à la lime
Puis, c’est au tour de Rosa, moins nerveuse mais plus craintive
(admirez l’élégance, les licols sont assortis à leur robe!!)

… gros plan sur quelques bouts “d’ongles” coupés, avec la tenaille et un couteau à parer

& le maréchal ferrant nous propose des porte-bonheurs qu’il va bazarder ; c’est lourd, un fer à cheval ! Ils sont tous différents suivant les pattes et les sabots des animaux, et devant-derrière…


… en voilà un avec un joli sourire de patte arrière ! (il faut toujours les accrocher ouverture en haut, pour recevoir le bonheur — qui vient du ciel ?!)


atelier d’écriture du mardi – N° 33

Date : 19 mai 2020

atelier 33, mardi 19 mai

 

Voilà des poèmes de Karel Appel (qui est plus connu pour ses peintures et dessins, il appartenait au groupe CoBra)
extraits de Océan blessé


New-York, 1979

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“Je serai là, à Hellemmes, derrière mon ordinateur… Mais j’ai pas fait mes devoirs…
Je vous envie de vous retrouver !   Bise    Leslie”

éloignement anti-virus, on ne peut pas lorgner sur ce qu’écrit sa voisine ou son voisin…
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1 — En 9 épisodes-minutes, racontez ce qui se passe quand on est amené à prononcer une chose personnelle à laquelle on tient, difficile à dire pour soi et, et qu’on peut supposer difficile à entendre pour l’interlocuteur(s).

Avant-pendant-après, préparation psychologique et discursive, action, comment ça sort, développement…
Je ne vous donne pas cet exercice pour connaître vos secrets et que vous les révéliez à tou.te.s, ce qui m’intéresse c’est l’analyse précise des sentiments, sensations, impressions lors de cette situation, et ce qui se passe pour vous avec la langue (le discours), comme un petit théâtre intime de la parole.

Raphaëlle :
Raymonde ne sent pas bon et ça coupe mon élan
1. Bon, elle pue et ça me dégoûte. C’est mon constat.
2. Je ne peux lui dire comme ça. Dès le matin.
3. Et puis après elle fume, ce qui n’arrange rien. Bon est-ce vraiment ça qui me gène ?
Oui, oui. Et puis même ses habits sentent. Et puis toute la maison. Bref, il faut faire quelque chose. Proposer des solutions mais comment quand l’autre ne voit pas le problème.
4. Lui dire : Raymonde, il faut que je te parle d’un truc qui me pose un peu problème. Bon, là, je vois bien, j’ai minimisé. Et puis j’ai un peu honte de le lui dire. Si ça se trouve, il n’y a pas de solution et elle n’y peut rien. Quant à fumer, c’est son problème, pas le mien. Je n’ai qu’à m’écarter. Je ne suis pas chez moi après tout. Mais quand même, ça brouille mon élan. Alors c’est important.
5. Rajouter : bon en fait, c’est un truc un peu perso qui te concerne mais que tu peux totalement ignorer. Car il n’est pas impossible que cela ne te pose aucun problème. Et que je sois la seule à le remarquer.
6. Et dire : mon sentiment est que tu sens fort. Autrement dit, que tu dégages une odeur forte et qui est un peu gênante. En tout cas pour moi.
7. Oulala. c’est un peu n’importe quoi de dire un truc pareil. Ne pas oublier d’ajouter : est-ce que ça te pose problème que je te le dise ? Qu’est-ce que ça te fait ?
8. Et là, bien écouter sa réponse voire son silence. Et puis développer un peu. Voir si elle en a conscience.
9. Dans le meilleur des cas, trouver ensemble des solutions. Bien lui expliquer ce que ça me fait à moi.

Agnès : C’était bien de se retrouver à l’atelier “pour de vrai” !

 

 

Sylvie : C’était heureux de se retrouver
Épisode 1/
Papa m’emmène à l’école
J’adore
Il prend le Solex
Sur le porte-bagage
Je suis fière

Épisode 2/
Sur le chemin
Dans les fossés
Courir
Une bousculade
Tomber dans la vase du fossé
Caché par les hautes herbes

Épisode 3/
Attendre le bus
Aimer s’asseoir sur les genoux
Des garçons
Jouer à se mettre la main

Épisode 4/
S’embrasser avec une paille de blé
Entre les dents
Croquer une cerise aigre
Dévorer le petit asticot
Blanc qui se cache
À côté du noyau
Cerise meulée
Tombée
La terre est bonne

Épisode 5/
Je porte toujours une culotte
Propre
Blanche
Ma grand-mère me dit
« On ne sait jamais »
J’écoute

Épisode 6/
La vase est noire
Puante
En sautant par dessus

Épisode 7/
La veille
C’était presque Noël
Se faufiler dans les bois
Avant la nuit
Et couper le genévrier
L’enguirlander
Seule
Les autres sont partis

Épisode 8/
Grandir
Se mesurer
Avec ma robe rose en synthétique
Achetée au supermarché
La veille de ma communion
Sentir le regard
Et puis cette odeur âcre
De mes 11 ans

Épisode 9/
Ne pas vouloir obéir
Attendre son soutien
Et y croire
Une ronce sur le bas-côté,
Elle la ramasse
Et me met
Me la colle
Sur les mollets

David :

1 – Il faudrait que je parte
pour recommencer autre chose
mais je ne vais pas vraiment partir
je vais juste me déplacer
en dehors de moi-même

2 – Comment dire, je vais partir sans partir
je serai là et pas là à la fois
en même temps tu vois, non tu ne vois pas
bon mais pour l’instant je suis là

3 – Bon imagine je pars, mais pas loin,
ou alors très loin mais je t’appelle une fois par jour
deux fois par semaine bon d’accord
je pensais que plus ça serait mieux
mais tu sais je ne suis pas encore parti

4 – C’est quand même plus dur
d’imaginer rester là, ne rien changer
mais tout arrêter pour autre chose
ça semble presque impossible
ou alors juste pour un moment
mais ça risque quand même de tout changer

5 – Imagine une chrysalide
avec un papillon à l’intérieur
cette forme brune et sèche presque inerte c’est moi
je sors de là-dedans avec toutes mes couleurs
et je me barre d’une fleur à l’autre

6 – Bon je ne serai jamais un papillon
je suis lourd et enraciné
plombé par le quotidien des hommes
englué dans le recommencement des choses
et cette vie d’en ce moment n’est pas si mal.

7 – Finalement je vais rester là
je construirai un bateau dans le jardin
je mettrai des couleurs de papillon tout les matins
pour les fleurs il y a tout ce qu’il faut

8 – Oui je reste
je ne pars plus
je te jure j’ai bien réfléchi

9 – Peut être un petit voyage
histoire de changer d’air
ça me ferait vraiment du bien
tu ne crois pas ?

 

2 — A partir du texte de votre voisin.e, inventez les paroles à dire et paroles dites, comment s’exprime cette différence et comment elles sont dites.
(Pour celles et ceux qui travailleront seul.e.s à distance, je vous propose soit d’attendre de lire un texte d’un.e participant.e à l’atelier publié sur le blog, soit de passer l’exercice 3)

Raphaëlle :
– Coucou, heu, ça va pas trop
– Bon, ça va pas trop mais je ne sais pas non plus comment te le dire.
– En fait, ça me terrorise.
– Bref, j’ai peur de tout : de mal savoir dire et de tout gâcher. J’ai peur de moi et donc j’ai peur de toi aussi. Parce que j’ai peur de ce que tu vas penser de moi. De dire des choses pareilles je veux dire.
Bon mais c’est angoissant tout ça. Deux secondes, il me faut un moment perce que je ne sais même pas comment je vais te le dire.
– En, fait, j’avais pensé t’écrire. Tu crois pas ? ça aide à poser les choses tu comprends. A prendre de la distance. Je sais que toi tu n’as pas de mal à dire les choses. Pfff, après tout, il faut bien que je jette alors voilà, désolée d’avance :….
– Et puis non, je ne dis rien, je suis trop lâche, j’encaisse et j’essaie de ne pas bouder. Au moins, pour une fois, j’aurai fait des progrès. Pour la lettre, on verra après.

Agnès :

 

 

Sylvie :
Simone (elle prend une large inspiration) : Tu sais Raymonde, ça fait maintenant quelques temps que j’habite chez toi. Tu sais, quand je suis arrivée, on ne se connaissait pas vraiment. Bon, tu m’as invitée à venir ici. J’ai hésité mais j’ai pensé qu’on allait bien s’entendre, on aimait bien se parler, on avait des idées communes qu’on arrivait bien à partager, l’une commençait une phrase et l’autre la finissait.
Ça allait bien nous deux.
J’y ai vraiment cru au début. Bon évidement, pas de douche et pas l’eau courante, la vie rustique quoi, j’étais surprise mais j’avais envie de tenter l’expérience, de tenter cette vie. Évidement tu m’avais bien dit certaines choses, l’eau au fond de la cour, la maison un peu isolée. Bien sur, au début, j’ai pensé que je m’y ferai…
Mais petit à petit c’est devenu difficile pour moi, pas le manque de confort, non c’est pas ça, c’est plutôt, comment te dire, que j’ai du mal (ouhlala, je respire à fond), enfin j’ai l’impression que tu as une odeur un peu forte, ou en tout cas que cette odeur devient un peu gênante pour moi. Voilà, c’est ce que je ressens.

David :
—  Emmène-moi sur le solex
—  Vas-y montes mais ne fais pas ta fière, gamine
—  Je reviendrais de l’école par le chemin
—  Tu vas encore tomber dans le fossé comme l’autre jour, prends plutôt le bus.
—  Ho oui avec tous les garçons
—  Comment ça les garçons ? tu t’assois devant toute seule
et je ne veux pas entendre d’histoires de bisous avec des pailles
et de petits asticots blancs et fait une bise à mamie en passant
—  Ho non elle va encore me parler de cette histoire de culotte
—  Mais non, et ne vas pas trainer vers le fossé plein de vase
—  Je fais ce que je veux c’est Noël
—  Tu vas abîmer ta belle robe avec les ronces partout
et j’aimerais bien que tu n’en fasse pas qu’à ta tête

 

3 — A partir de votre texte 1, inventez des choses dites dérisoires, faites-en un petit texte qui reprenne la forme des préparation – hésitation – prononciation – soulagement, regrets ou remords

Leslie nous a rejoint par Skype, même si la connexion n’était pas terrible, on a pu faire une lecture commune!

Raphaëlle :
Quand j’arrive chez ma belle-mère, c’est toujours la même histoire : il faut que je mette les chaussons mous en tissu qu’elle me tend.
Elle aime que sa maison soit propre. Mais pas propre grosso modo. Archi propre.
Si propre que je ne sais même pas où m’asseoir.
Alors non seulement je ne sais pas où m’asseoir mais je ne sais pas non plus marcher avec ces trucs qu’elle me tend.
D’abord, je les trouve moches mais en plus, je trouve que tout est ridicule.
Enfin bon, je pourrais bien prendre un peu de hauteur. Des chaussons, même moches, c’est pas très grave.
Mais non, ça m’énerve. J’aime pas qu’on m’impose le truc.
Bon, c’est moi qui suis ridicule. Qu’est-ce qu’on s’en fout si c’est ce qui lui fait plaisir ?
Oui mais quand même, elle aussi pourrait me faire plaisir non ?
Je sais : la prochaine fois, j’y vais en échasses. 1. j’ai pris de la hauteur. 2. je ne peux chausser les chaussons…

Agnès :

 

 

Sylvie :
Se souvenir d’un rêve ?
Comment arriver à se souvenir d’un rêve qu’on n’a pas fait ?
Ou mieux encore inventer un rêve !
Oui, c’est ça, je vais inventer un rêve !

Je suis sur le porte-bagage d’une moto et on file à toute allure – enfin, c’est plutôt un vélo-solex…
On suit un gros camion, d’un peu trop près, et hop tout de suite après je me retrouve sur la remorque d’un 35 tonnes, assise, et je balance mes jambes.
C’est bête !
Je veux courir mais je ne peux pas, mes pieds sont lourds et collent à la terre, les forces me manquent.
C’est absurde !

Je suis volontaire pourtant pour me souvenir.

David :

Ce matin j’ai envie de manger des biscottes, ça fait très longtemps que je n’ai pas fait ça.
Je ne le faisais plus car les dernières fois, elles se brisaient en plusieurs morceaux et ensuite j’avais de la confiture plein les doigts, et des bouts de biscotte molle qui flottaient sur mon café. Une biscotte, ça a une certaine texture en bouche, ça doit croustiller, et les morceaux tout mous dans le café, franchement c’est désastreux pour commencer une journée. Peut être y a-t-il une marque de biscotte plus solide, ou alors je m’y prend mal, si le beurre est trop dur par exemple, ça fragilise la structure de la biscotte et là, c’est le drame. Si on sortait le beurre la veille au soir du frigo pour qu’il soit plus souple, ça pourrai rendre les choses plus facile.
Je sais qu’avec les tartines il n’y a aucun risque mais le croquant n’est pas le même et je ne peux pas en manger dix comme avec les biscottes. Et puis il vaut mieux prendre les petites, les grandes se cassent plus facilement, enfin il me semble.


quelques jours bien remplis

Date : 19 mai 2020

• Avec Xavier, on a été rétamé à une candidature pour une résidence photo l’année prochaine, l’occasion pour moi de découvrir, parmi les sélectionnés, le travail (et ce diptyque) de Georges Pacheco :Nous comprenons bien le choix des sélectionnés par rapport à ce qui était demandé.
Néanmoins, on se pose cette question (en général) : quelle est la chance de voir son dossier retenu quand on n’a pas fait d’école de photo (Xavier est autodidacte), quand on n’a pas un discours archi bien ficelé maniant les concepts comme il “convient”, quand on n’a pas un CV béton de parcours d’art contemporain et qu’on commence à être un peu vioque… et quand on a les 4 éléments qui s’additionnent..!!

& puis plus généralement, toute cette exigence pour être payé en droits d’auteur lbien souvent ras les pâquerettes, avec les cotisations d’Urssaf à la charge des artistes, profiter de la demande pour maintenir des offres de rémunération avec lesquelles les gens qui les proposent ne pourraient pas vivre ou juste subsister (comme pas mal d’asso…)
Comment est-ce qu’on peut vivre “normalement” et à qui s’adressent certaines résidences, avec en plus des animations comprises dans l’enveloppe, aux rentiers ?  aux toujours pauvres et dévoués sans compter ? aux purs esprits créatifs ? Artistes smicards fermez vos gueules et soyez contents, vous n’êtes pas à l’usine, la plus-value culturelle c’est pas pour vous !
Bref, pas de réponses à toutes ces questions qui se reposent souvent..!

• Samedi matin, ouvrir la porte du Lieu/lien, fermées depuis 2 mois !
Effacer la vitrine avec virus de la poésie et courage, parlons d’autre chose !
L’occasion de faire passer d’autres messages :

Comme Manée m’a rejointe après le marché, multiplions les messages :

L’après midi, après une heure de lecture au soleil tout au bord de la rivière (il fait trop beau pour ne pas être dehors!!)

je poursuis les annonces :

Plusieurs personnes entrent dans l’après-midi, intriguées, ou pour discuter ; je leur propose de venir aussi écrire des messages ou dessins dans la vitrine, qui n’auront pas la vocation d’y rester longtemps. A suivre…!!

avant de continuer la série des dessins dégradés :

avec les fonds préparés à Marseille et les notes de dessins possibles…
Y surgissent aussi les préoccupations du moment, dont le projet pour la forêt du souvenir…

Le Lieu/lien transformé en atelier, en ces temps de rencontres compliquées, c’est agréable d’y travailler :



Je reste à l’atelier un peu tard, le soleil fait de belles ombres, le plus dur est de résister jusqu’à mardi pour envoyer les photos à Jean-Pierre!!

un dernier dessin pour JP (comme une cuillère pour…) avant de partir  :

• Dimanche extra beau, programme et promenade du dimanche :
l’eau de l’étang est fraîche- baignable
On voit loin sur le promontoire rocheux entouré de genêts
& le soir les ombres de la glycine jouent sur le mur

 

 

• Lundi, reprise, refaire une vitrine, la commencer, pour annoncer les bancs dans la forêt du souvenir :

• Envoyer un mail à MissTic, lui demandant l’autorisation de reproduire en ouverture une de ces photos de pochoir (2018) dans le journal de PEC de juin :
J’espère qu’elle sera d’accord..!!!

• Mardi matin, pas de réponse, mais un message de Jean-Pierre, en son jour d’anniversaire :
accompagné d’un tableau-objet de Joaquin Torres Garçia
“alors là oui, je vais passer une belle journée avec cette entrée en matière
la vitrine de poésie à mon honneur avec sa bulle et son pointillé, tout ça me réchauffe la tête et le coeur
des bises, des bises, jp”

• et puis aussi, en réponse à mon mail intitulé “remettre ça sur le tapis“, puisque nous avions déjà évoqué l’idée de fabriquer un chassis (géant, alors, après avoir été épaté par le travail d’Alexandra Kehayoglou) et de s’équiper. Ça pourrait être bien plus simple et modeste, c’est à dire plus léger !

“eh oui ! c’est vraiment l’outil magique
(avec une jolie transformation apparente de mouvement circulaire en mouvement de translation alternatif )
(et tu as vu, il est capable du pire, l’outil magique )
donc, oui oui qu’est-ce qu’on attend ? (j’ai un énorme problème avec les points d’interrogations en ce moment, ça ne se voit pas : mon clavier déconne, c’est un défaut sur la série de macbook, mauvaise pioche ! en bref je ne peux plus faire de point d’interrogation je suis obligé d’aller en chercher un pour le copier et le coller, c’est compliqué…c’est compliqué de se poser des questions…je vais peut-être arrêter de poser des questions, ou alors toutes les regrouper en paquet chaque jour)
affirmatif : faut plus attendre pour rebricoler ensemble, j’ai envie de rebricoler des tapis, étagères, tarots”

youpi!!

(A Tulle, après la manufacture de masques, ouvrir une petite manufacture de tapis pour relancer les affaires ?!!)

et puis, en ces temps où l’animation culturelle est sur le tapis….


à suivre, suite

Date : 15 mai 2020

• Rdv vendredi soir à la forêt du souvenir, pour causer bancs et emplacements :

(bien contente de vous revoir détendu.e.s au vert..!)
David, Dominique et Marie ont ce banc simplissime en poche :
En rentrant, je cherche d’autres modèles de bancs rondins, par curiosité :
 

• et je reçois un mail de Jean-Pierre :
“ohé Fabienne
je t’envoie des bancs suspendus pour ta collec (ah ! je rêve que tu les trouves dignes de faire partie de ta collec)
on les avait construits avec Jérémie à l’ENSA Limoges ”

Bien sûr qu’ils sont dignes de la collec, même des très belles pièces !
Je crois que celui que je préfère est le plus rustre (et pas suspendu, du coup), la chaise-longue palette!!
Allez voir les constructions made in Jean-Pierre !

• & en attendant qu’il y ait des bancs (simples et sobres dans l’idée, la mise en œuvre et l’esthétisme) dans la forêt du souvenir, un portrait volé de Manée :
• & des fleurs de navet cueillies dans le jardin de Serge, juste au-dessus de la forêt, pour accompagner (un petit goût de moutarde et de raifort) la salade du dîner :
” Dites-moi, mon chou, poursuivit-elle, c’est Lotus pensif, votre pseudo, ou Fleur de Nave ?”
M’as-tu vu en cadavre ? de Léo Malet (1956), dans Les enquêtes de Nestor Burma et les Nouveaux mystères de Paris (10e).
• & on repart chacun avec un butin, offert par Marie,
frais du jour :

C’est con, on n’avait pas pensé amener de quoi se faire un apéro-forêt (sauf les moustiques tigres qui ont dévorés Louise!), avant le travail qui nous attend les semaines qui viennent..!!

 

• & pour finir, les livres, éditeurs, libraires… Une réflexion à suivre (plusieurs, au choix) ici


à suivre avant de s’assoir

Date : 14 mai 2020

• On pense bancs pour la Forêt du souvenir
pas trop compliqué ni cher à fabriquer, et sur un terrain pas plan,
qui résiste au temps et au temps…

Qu’on ait envie de s’y assoir et d’y rester un peu…

 

 

Déjà, un peu de doc-idées :
les stèles gravées de Ian Hamilton Finlay

avec des branches

P. Demazeau qui fait des bancs jaunes

les grands bancs (et petits) de Claude Ponti au jardin des plantes de Nantes

celui de Lilian Bourgeat à La Défense

ceux plus ou moins sophistiqués autour d’un arbre


en palettes

avec parpaings

plus design
(je ne me rappelle plus qui a conçu ce beau fauteuil, ça fait plusieurs années qu’il est capturé dans mon ordi…)

Jeanne nous suggère les constructions d’Enzo Mari
“enzo mari 2,50 € le banc en bois de coffrage mettre plutôt des vis que des clous et si possible faire 2 planches en une”

https://indexgrafik.fr/autoprogettazione-enzo-mari/

Ikea puissance 12
A suivre, jusqu’à s’assoir au mois de juin….

• Ça me fait penser au tas de bois de Jean-Pierre, avec sa future construction…

D’ailleurs son dernier mail contient une oreille (j’ai remarqué celles d’Enzo Mari!) qui écoute un son tapi(s) et un message :
j’aime beaucoup tes dessins dégradés !
(je me suis réveillé en les imaginant en très (très) grand format dans ton église)
Ça aussi, à suivre, “mon” église….
& les mammouths ont des petites oreilles…
Zaven, la semaine dernière au téléphone, prisonnier-covid du jardin de l’observatoire où il est en résidence, a aussi imaginé des dispositifs avec un rapport efficacité technique et visuelle/coût/temps qui dépotent, pour répondre à mes inquiétudes…

• & puis, aussi un article sur Pierre di Sciullo dans Index Grafik, youpi, avec cette image juste réjouissante!!

https://indexgrafik.fr/pierre-di-sciullo/


atelier d’écriture du mardi – N° 32

Date : 13 mai 2020

atelier 32, mardi 12 mai, chacun.e chez soi

Voilà des extraits de Naissance de l’Odyssée de Jean Giono :


et de textes critiques :

& puis, le poème de Du Bellay :

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Prenez vous aussi des libertés avec un récit mythique
(quelle qu’en soit l’origine, mythologique, historique, fictionnelle, et le médium par lequel il a été développé)

Pensez aux exercices précédents, thématiques et stylistiques quant au développement d’un personnage et d’un paysage

Je vous demande un récit développé en prose
et un récit plus succinct en vers (qui peut différer du premier)
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Sylviane : je ne sais pas si cela correspond bien aux consignes mais je me suis bien amusée en faisant resurgir Tartine qui a été ma première héroïne modèle de vie.

Je ne connaissais pas Tartine, alors j’ai mené l’enquête pour mieux apprécier le texte de Sylviane :


J’aimerai bien voir une pancarte de Bongo… En attendant, j’apprécie les jurons potagers…
Mais voici le 2ème exercice :

David :
DE L’ENFER
Je traînai ma carcasse géante au bord du Styx, je ressassais des idées sombres comme le fond de l’Averne. Des gamins loqueteux écarquillaient leurs yeux en me voyant apparaitre et détalaient comme des bouts de papiers emportés par le vent. Depuis qu’on m’avait sorti du labyrinthe, j’avais traversé les siècles en toute discrétion. Mes libérateurs m’avaient scié les cornes mais elles repoussèrent très vite. Mon aspect n’était pas très engageant pour trouver une femme, du boulot, une vie normale. Un directeur de cirque a voulu m’enrôler mais il m’a fait boire au moment de signer le contrat, je l’ai tué sur un coup de tête. Tout le monde me croyait mort depuis longtemps. Ariane la fileuse d’embrouilles avait fait croire à tout le monde que Thésée m’avait fait la peau. J’en avais ma claque de tout ces mythomanes, d’errer comme une âme non ensevelie, je voulais faire quelque chose de mon existence, autre chose qu’une œuvre de mort. Le problème était dans mon esprit, calqué sur le schéma du labyrinthe, et ce qui y rentrait de bon n’en ressortait pas vivant. Je scrutais au loin les sinistres lueurs au-dessus du triple mur des terres de Rhadamanthe, ce lieu rempli d’effroi fermé par l’immense porte du Tartare. Loin des ruines antiques je pensais trouver un monde meilleur en ce début de vingt et unième siècle mais la cruauté sans égale des hommes d’aujourd’hui me dégoutait profondément, ce qui est un comble pour un monstre sanguinaire de mon envergure.

J’ai bien tenté de m’en sortir avec l’aide d’un psychanalyste Freudien très éclairé en mythologie grecque mais le pauvre n’a pas tenu le coup. Encore une impasse, toute l’histoire de ma trop longue vie. Et puis la terre avait changée, elle ne ressemblait plus comme à l’époque à une belle femme aux formes généreuses, c’était comme si le labyrinthe la recouvrait jusqu’aux confins. Dedans, dehors, partout, visible et invisible à la fois. Mon dernier crime était ce crétin de producteur de cinéma que j’avais poussé par-dessus le balcon du trentième étage, lui aussi m’avait fait boire et m’avait humilié avec son projet de film ridicule où un petit freluquet en collant rouge façon toile d’araignée, spider machin chose, était sensé me terrasser devant le monde entier avec ses supers pouvoirs.

Non ce monde n’était plus le mien, je voulais disparaître, au fond d’un volcan en fusion, ça me semblait la meilleure façon de s’éteindre pour toujours.

 

LES REMORDS
Maudit qui comme Ulysse
A fait tant de désastres
Voguant dans les ténèbres
Guidé par les astres
Conquérant par la ruse
Violant les femmes pillant les récoltes
Semant la haine, le meurtre et la révolte
Piégeant sournoisement le tranquille cyclope
Se bouchant les oreilles pour vaincre les sirènes
Sacrifiant ses meilleurs compagnons
Engloutis de Charybde en Scylla
Pour toi l’homme bon est un perdant
Tu es duplicité, habileté malsaine
Sachant utiliser les hommes et les choses
Ta valeureuse épopée
Le plus beau des mensonges
Explorateur infatigable prédateur
Tu ne mérites pas tant de vers et de prose.


Manée :

Mythe familial, l’histoire (depuis combien de générations ?) de la chatte banarde, de cet animal sauvage qui apparaît à la tombée de la nuit dans la montée d’un pré, à l’orée d’un bois, au fond du jardin, pour apeurer les enfants alertés par les adultes : « attention la chatte banarde est là ! »
Et les enfants essayant de l’apercevoir, finissent par l’apercevoir bien sûr, floue, mouvante, insaisissable, sorte de fantôme blanc qui se faufile, légère, menue ou au contraire massive, sombre, effrayante avec des cornes retournées, parfois une seule corne…
Ils craignent qu’elle les emporte sans savoir où et en même temps sentent que le grand-père ou la grand- mère qui les a prévenus ne semblent pas si effrayés et qu’ils vont sûrement les protéger.
Plaisir et crainte mélangée, jouissance de la peur.
En fait une bonne vieille peur qui évite bien des angoisses non identifiées.
Plus tard, devenus parents ou grand parents ils perpétuent le mythe de la chatte banarde.

Connaissez-vous cette créature fuyarde
Qui apparaît parfois le soir, hagarde?
Non ce n’est pas une vieille renarde
C’est la chatte banarde

PS: en occitan limousin, corne se dit « bane », la chatte banarde est un animale mythique moitié chat moitié animal à cornes.

Et je ne résiste pas au plaisir de t’envoyer une version particulière du mythe d’Ulysse : introduction du livre Mensonges de femmes de Ludmila Oulitskaïa (qui vit à Moscou, généticienne de formation, elle a écrit de nombreuses pièces de théâtre et scénarios de films et se consacre exclusivement à la littérature depuis les années 80)


ben moi, ça ne me donne pas tellement envie de lire ce livre..!
Chez Giono (Naissance de l’Odyssée a été écrit en 25-26 et publié en 1930), Pénélope n’attend pas 20 ans, Antinoüs, un copain musclé de son fils Télémaque, et d’autres avant lui, lui ont fait oublier son mari, elle a vendu des terres de la ferme et des animaux, et quand Ulysse rentre, elle envoie chercher « le tissage de cette grande toile qui encombre le grenier » pour se faire une façade… et ils s’arrangent tous les 2 avec les aventures et mensonges de l’autre!

à suivre…. (pour vous donner envie de le lire!)

 

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Parce que c’est formidable que la poésie devienne populaire :

 


l’art plastic

Date : 11 mai 2020


• Parce que ça ne court pas les rues, voilà l’initiative privée d’Antoine de Galbert, le fondateur de la Maison Rouge :


& puis, vous pouvez le réécouter là, c’est intéressant à entendre

 

• & Pascal Neveux dans libé :

• & pour finir, un petit air, avec la bouche grande ouverte…


plus de légèreté

Date : 10 mai 2020


Un peu de légèreté
et de mousse avant demain

Je suppose que la bague est en savon, c’est bien pour un jour de déluge.

& puis, pour mieux qualifier un coup de blues, un super tableau :

L’horizon est devenu courbe

Des dessins dégradés

 

& puis des mots en équilibre

 


des bonnes idées

Date : 7 mai 2020

Aujourd’hui des bonnes idées : (et puis, il va falloir m’équiper pour prendre le train…)

• évitez les mauvaises…

• achetez un masque éléphant Bamikele (Cameroun), ils sont si impressionnants,  (en plus, les oreilles tiennent à distance…)

• Corinne m’a envoyé le lien pour découvrir les masques “repoussants” de l’islandaise Ýrúrarí Jóhannsdóttir

• Un autre choix motivé de motif :

• ou plus smart (quand il est propre), un pare-brise pare-soleil portatif design (mais faut un grand sac)

• un autre système expérimenté par une coiffeuse ingénieuse :

• & puis un peu d’histoire de masques, pendant la grippe espagnole : de l’élégance

des photos de classe

des slogans sympathiques

• & puis, quand on veut aller au Drive Mc Do et qu’on n’a pas de bagnole, une solution peu couteuse :

•  & aux heures creuses, un nouveau jeu possible dans les gares :

• Jean-Pierre, qui veille à mon moral, m’a envoyé un mail tôt ce matin, en attendant la livraison de son bois de chantier  :
(avec la typo plomb, on est habitué à lire à l’envers-à l’envers, j’espère que vous ne devrez pas faire les pieds au mur..)
Il a aussi expérimenté ce type de masque il y a quelques années, lors d’un spectacle qui s’intitulait à Distances… sans commentaires, dit-il

• & Christine m’a envoyé cette proposition : Vidéo

• & puis, Marion Renauld avec une L, a répondu à mes remerciements avec une photo d’un autre “Gros mot doux”, glissé en ville :

Merci les ami.e.s !!!


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