vuvuvuvuvuvu
En continuant de travailler sur le texte de FAITES-MOI SIGNE…, de ci de là, mes recherches et l’esprit d’escalier m’emmènent dans différents endroits quelques fois improbables…
• Mais certains documents font un bien fou, même hors sujet…
(à partir des 3 signes méthodiques de l’abbé de l’épée pour l’imparfait, le parfait et le plus-que parfait, je suis arrivée au BIEN FAIT, PAS FAIT, MAL FAIT, de Fillliou, puis repartie…)
• La technologie pour le sous-titrage pour les sourds évolue à toute blinde.
Et dans tous les cas de sous-titrage, se pose le problème de la traduction.
Des choses intéressantes lues sur le net :
“Mais en remontant dans un passé plus lointain, à l’époque du « cinéma muet », « silencieux » (« silent film ») ou « sourd », selon l’heureuse expression de Michel Chion, on trouvait déjà des exemples de ce phénomène. […] « de nombreux spectateurs de films muets étaient devenus adeptes de la lecture sur les lèvres. Ils pouvaient savoir si l’intertitre avait quelque chose à voir avec ce que le personnage venait de dire. […] Le langage des acteurs, spécialement celui de Victor McLaglen et Wallace Beery, était trop cru pour les intertitres. » McLaglen joua notamment dans Au service de la gloire (What Price Glory?, Raoul Walsh, 1926). Le réalisateur du film en a parlé ainsi dans ses Mémoires :
« [Au service de la gloire] reçut aussi un autre genre de publicité qui hérissa les bonnes âmes de la censure : un spectateur qui savait lire sur les lèvres déclencha un scandale en déclarant que Flagg et Quirt s’exprimaient avec une grossièreté inimaginable, comme cela ne s’était jamais vu à l’écran. D’autres qui savaient également lire sur les lèvres, constatèrent la même chose et nombreux furent ceux qui retournèrent une deuxième fois voir le film pour vérifier si cela était exact. Il était fréquent à Broadway d’entendre quelqu’un dire : “Allons au Roxy voir le capitaine Flagg traiter le sergent Quirt de sale con [son of a bitch] !”
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Godard, qui travaille spécialement le son, pose des problèmes aux traducteurs pour chaque film…
« Week-end sortit aux États-Unis en VO sous-titrée, et la première scène du film montre l’une des vertus potentielles de cette forme barbare de traduction qu’on appelle le doublage. L’actrice principale est assise sur une table, très peu vêtue, et évoque ses aventures sexuelles passées. Au grand désarroi du public, des bruits de fond, des effets sonores et une musique étrange vont crescendo puis diminuendo, obligeant les spectateurs à se concentrer sur le récit érotique du personnage. Alors que Godard souligne dans ce passage le phénomène du “voyeurisme auditif”, les sous-titres, ironiquement, retranscrivent parfaitement les paroles prononcées. À chaque fois que je visionne ce film, bien que cela m’en coûte de l’admettre, je souhaite en mon for intérieur le voir en version doublée, et je me demande si Godard me pardonnerait, comprendrait ce que je ressens. »
Ici, l’adaptateur a considéré que le message, bien qu’inaudible, était suffisamment clair pour le spectateur comprenant la langue employée pendant le tournage, notamment de par la durée des plans en question (presque trente secondes), le cadrage et le contexte. C’est ce qui a également été présumé dans le scénario édité (« [Pierre] prononce le mot [sic] “je t’aime”, inaudible », ASC, p. 19 ; « Charlotte murmure un “je t’aime” inaudible », ASC, p. 30).
« En obligeant le spectateur à lire sur les lèvres du personnage (et la phrase est suffisamment simple pour qu’on y parvienne), Godard l’amène à ne faire qu’un avec le locuteur : le spectateur lui-même répète mentalement en boucle cette phrase. »
Dans l’avant-dernière scène de Vivre sa vie (1962), l’héroïne, Nana (Anna Karina), est avec « le jeune homme » (Peter Kassovitz), qu’elle a rencontré dans un café et dont elle est amoureuse. Nous entendons la musique du film, mais pas le dialogue entre les deux personnages, qui est rendu par quatre sous-titres (ce passage dure un peu moins de trente secondes). De plus, nous ne voyons pas les lèvres des personnages, ce qui renforce l’étrangeté de la scène. Godard s’en est expliqué dans un entretien assez peu cité :
« C’est une idée que j’ai eue au montage. Je trouvais que cette scène n’était pas bonne. Je voulais qu’on sente qu’elle était jouée, et ce n’était pas du tout le cas. J’ai alors eu l’idée de la “distancier” un peu, de lui donner un côté “carte postale” en utilisant les sous-titres. » Pour désigner le procédé cinématographique décrit ici, celui qui consiste à entendre intérieurement ce que l’on lit, mais qu’on n’entend pas, Michel Chion parle d’« endophonie », mot qui signifie étymologiquement « son intérieur ».
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DÉFINITION : Le sous-titrage en version sourds et malentendants supplée aux informations importantes pour la compréhension et l’appréciation de l’œuvre par une personne privée de l’audition, qui n’accède qu’aux informations visuelles du film.
Il est placé et coloré de manière à désigner :
Les dialogues et la source de ceux-ci :
En blanc : les dialogues dont les locuteurs sont visibles dans le cadre,
En jaune : les dialogues dont les locuteurs sont situés hors-champ (non visibles dans le cadre,
En vert : les dialogues entendus et donc transcrits en langue étrangère dans le film, ou traduits d’une langue étrangère ;
En turquoise : la voix-off d’un narrateur, les pensées d’un personnage ;
Les bruits et autres éléments non dialogués de la bande son :
En rouge : les bruits et la source de ceux-ci ;
En fuchsia : la musique.
Les normes de durée et de nombre de caractères par sous-titre diffèrent de celles recommandées pour la VOST (version originale sous-titrée), qui restitue la traduction des dialogues d’un film en langue étrangère.
ça prend de la place sur l’image…
Comme ce procédé en salle “normale” avec “rétroviseur”…
faut pas s’installer n’importe où pour que ça marche…
D’autres systèmes élaborés en ce moment
jusqu’à la reconnaissance vocale version science-fiction :
2001: l’Odyssée de l’espace, avec HAL qui lit sur les lèvres. Les deux membres de l’équipage, se sont isolés, croyant que l’ordinateur ne peut les entendre, mais il suit leur dialogue à distance.
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• jusqu’à cette actualité en Chine qui nous rapproche terriblement de 1984…