le début de la fin juin
• Le lundi au soleil
C’est le début de la fin de mon séjour (!), mais c’était pas du luxe de réclamer aujourd’hui la table pliante pour mettre dehors!
A l’intérieur ce matin et ce midi, pour les ateliers d’écriture, ça caillait et fallait une veste et un foulard, alors que dehors il faisait doux.
Du coup, je m’installe dans la rue au soleil, pour saisir les textes des ateliers, même si ça cogne !
En même temps que la table et les chaises, David a apporté une affiche et le tract pour le rassemblement pour le Soudan samedi :
Avant et après,
je regrette de ne pas être là pour aller à Vicq/Breuilh
pour le festival de poésie!
J’en ai parlé à Agnès, qui s’intéresse à la poésie.
Faudra que je prévois ça l’année prochaine!
Ça me fait penser à cette affiche-carton (?) envoyée par Manée en mai :
Après ça, j’ai le plaisir de revoir Charles Soubeyran, dont j’ai fait la connaissance à Nice, au festival Hors-Champ de films d’art brut, de passage à Tulle !
Il me parle de son festival de BD cet été à Martel où il habite (comme je suis nulle en géographie je regarde où c’est), avec un dessin d’Hermann pour l’affiche, (à part pour le festival lui-même, il y a des expos tout juillet dans la ville),
un livre à sortir bientôt chez Actes-Sud, avec des photos de Mario Del Curto (qui aura une expo à Arles cet été), et qui viendra en septembre à Martel pour une rencontre (et expo des photos).
Ce serait bien d’y aller, ou que « ça » vienne à nous !
Il me donne aussi des nouvelles de Guy Brunet, qui est resté un bout de temps à l‘hôpital pour une jambe surinfectée. Il va avoir une expo au Lam, et sera accueilli en résidence pour cela, il a toujours des projets de cinéma. Il sera aussi invité à Limoges avec le théâtre, si j’ai bien compris.
Si vous ne connaissez pas le travail de Guy Brunet, voilà un petit aperçu qui, j’espère, vous donnera envie de découvrir son œuvre :
& 2 textes de Charles Soubeyran : (cliquez dessus pour les lire)
Photographes et Art brut Achitectes de l’autre côté du miroir
& puis ensuite, profiter du soleil du soir pour une menthe à l’eau au Globe ; maintenant, le patron me serre la main quand j’arrive! Ce soir, les jeunes migrants s’y retrouvaient aussi. Manée, quand tu reviendras du vernissage de l’expo de Marc Pataut au Jeu de Paume à Paris, je t’assure, traverse le pont pour changer de café!!
Justement, elle m’envoie un mail :
“Le terrain du Cornillon
C’est avec cette série que j’ai connu le travail de Marc à la Dokumenta, de toutes petites photos car disait Marc j’ai développé ces photos dans un format restituable aux personnes que j’ai photographiées (et qu’ils puissent les avoir dans leurs cabanes)
A très bientôt in Tulle “
• Mardi chaud
Rdv au cinéma avec les enfants qui sortent de voir “Un sac de billes”, nous partons à pieds vers les jardins de Bourbacoup et la forêt du souvenir. On se demande si on va se prendre une averse sur la tête? mais le ciel se dégage à la fin du pique-nique!
Après une petite explication sur l’installation, on leur demande de se balader dans la forêt, de regarder, observer, .. pour ensuite se retrouver et partager nos impressions et questions.
— J’imagine la déception d’être mort dans leurs yeux
— De la tristesse dans leur regard
— De la tristesse d’aller à la guerre
Nous expliquons que les photos proviennent de papiers d’identité ou de photos de famille, et ils sont parfois sérieux, mais aussi “joyeusement vivant”
— Dans les regards on cherche des personnages
— C’est des regards jeunes !
— Des fois tristes, des fois en colère
— La même personne dans différentes position ! (il y a des prises de vue de face, de 3/4 profil gauche ou droit..)
— Celui-là il ressemble à Harry Potter!
— Y’a quelqu’un qui ressemble à ma famille
— Je regardais si je reconnaissais quelqu’un
— Ils nous regardent. On peut presque parler avec eux.
— Ils existent toujours
— On leur parle en secret
Je dis que justement, c’était ce que je voulais, qu’ils soient présents dans cette forêt. Mais que ce n’est pas forcément triste.
Leur instit leur demande si dans leur famille, il y a eu des pendus ou des déportés, des prisonniers qui sont revenus? 6 enfants lèvent la main et racontent des bribes d’histoires familiales, un petit bout d’Histoire
— Mon arrière grand-oncle, il a été pendu mais on n’en a jamais trop parlé, j’ai jamais vu sa photo
(est-ce que ses yeux sont dans les arbres?)
— Mon arrière arrière grand-père, il a failli se faire pendre, mais c’est le curé qui l’a sauvé
— Mon arrière grand-père, il était juif mais il est revenu
— T’avais des origines juives, toi, on savait pas
Il semblerait que le film de ce matin marque les esprits
Juste avant de partir, une petite fille veut planter un bâton/croix :
— Je fais une croix, comme ça ils sauront que je suis passée
Les autres adultes sont attendris ou touchés, moi je trouve toujours ce genre de manifestation “suspect” de trop de relent cinématographique, syndrome jeux interdits…
& puis c’est l’heure, ils remontent, en galopant vers de nouvelles aventures !
& nous, après papotage-remarques, on va manger une glace dans le jardin d’Iris, qui a pris cette photo (j’aime bien le regard d’Iris et comment elle rend l’espace en mouvement(s) !)
Le soir, des nouvelles de Bobo par resf..: (ste Rita, y’a urgence!)
& un message de Jean-Pierre à Saint Pardoux, qui profite du soleil chaud après la pluie
• Mercredi beau
Quand j’ouvre l’ordinateur, Charles m’a envoyé le programme de Martel :
En fin de matinée, je file au marché acheter des framboises (le marché est juste en sortant de ma caverne, faut en profiter, après à Marseille, ce sera plus compliqué de manger des framboises!), et chez le pâtissier, un gâteau pour ce midi : cette charlotte aux framboises qui me fait de l’œil, par exemple ! (& qui était délicieuse, on en a repris…)
Un petit tour aussi à la librairie, tant qu’on y est, un livre pour les trains à venir…:
Lev Rubinstein, au Tripode (!), pour compléter les cartes du beau Le Temps passe / Tant qu’y a de la vie des éditions de Royaumont, & le Bleigießen, la vision par le plomb, du Cadran Ligné.
On a rdv avec Manée pour aller déjeuner chez Raphaëlle, la belle fermière comme je l’appelle (je la connais pas bien, mais elle me plait bien!) & bien sûr, comme on cause, Manée prend automatiquement une autre route, celle de Saint Pardoux, car son coffre est rempli de la collection de coquetier de sa mère, destinée à Jean-Pierre !
Du coup, on repartira de chez Raphaëlle avec un magnifique bloc de sel léché par les vaches en sculpture pour la collec de St Pardoux aussi! (et à quand l’interprétation des blocs de sel?)
Après un délicieux déjeuner au soleil dans la cour, où on se pose plein de questions pour en savoir plus des parcours et activités et choix des unes et des autres, & après avoir questionné Raphaëlle sur le nom de ses vaches, on va les voir!
capturé sur le site du domaine du Mons (où vous pourrez voir les choix de travail et de vie de Raphaëlle)
Météou, maintenant (couché dans l’herbe),
et Ocazou (entre 2 cornes, ci- dessous), avec la rayure blanche sur le dos.
Raphaëlle doit m’envoyer la liste des noms de ses vaches, j’ai hâte de lire ça ! (troupeau bilingue, car elle a, entre autre, fait des études d’anglais)
& voilà donc Uncle Meat avec sa frange, qui lui est très vieux, et a échappé au destin de viande…
Me voilà ravie! (faudra aussi que je vois les moutons — et la galerie des ancêtres!)
& puis l’année prochaine (je compte en année scolaire!) Raphaëlle devrait venir à l’atelier d’écriture du lundi qui sera le mardi soir, chic!!
• Jeudi mi-beau
Rangements avant le départ, je vais à la poste m’envoyer un colis de plus de 5kgs (avec du tissu et des livres, dont un cadeau d’anniversaire à venir qu’un ami m’a offert — je le déballerai le 25!, calés par du linge sale…) pour alléger ma valise…
Corinne, à qui je raconte ça, me dit qu’elle fait ça quand elle est à l’autre bout du monde…
Tulle, une gare du bout du monde ?
Dans le train du soir, la sncf a sorti ses vieux wagon (les nouveaux sont mobilisés pour l’installation wifi, nous dit la contrôleuse…), le wagon de 1ère (où on est sûr d’avoir une prise électrique et moins mal au cul durant 4h1/2 pour juste quelques euros de plus quand c’est possible…) ressemble à l’intérieur d’un corbillard et sent la clope !
Je finis le livre “Freud collectionneur”, voilà quelques belles idées archéologie/inconscient :
et une belle formule de Balzac que j’envoie à Jean-Pierre :
qui me répond le lendemain :
En arrivant chez Corinne et Bruno, Bruno m’offre un super cadeau sorti de sa collec :
• vendredi Paris
Le matin un beau cadeau par mail :
“Bonjour Madame,
Je me permets de vous envoyer 4 photographies de travaux de mes élèves (une classe de 5°) venus voir votre exposition à Saint Gratien. Ils ont travaillé autour de la fragilité et je me suis dit que vous pourriez apprécier cette installation de lettres tellement délicates et instables (exposée dans le hall de l’espace Jacques Villeglé avec les productions des primaires en ce mois de Juin). Les photographies ne sont pas terribles mais peut-être arriverez-vous à deviner la phrase…
Mes élèves ont adoré votre travail.
Cordialement,
Marie Cordelier. Professeur d’Arts Plastiques au collège Camille Claudel de Montigny-lès-Cormeilles.”
la solution, si vous n’avez pas deviné :
& puis, après enquête pour répondre à une proposition de contribution pour une édition (à suivre, ou pas…), je tombe sur cette belle chose :
Ça fait déjà pas mal d’infos pour un seul post, alors en ligne!!