pas de confinement pour l’écriture – 1

Date : 24 mars 2020

en attendant, comme le suggérait Leslie à la fin de l’atelier n°24, je vous envoie des « devoirs facultatifs » avant l’atelier du mardi !

C’est pas une punition, alors faites-le si vous en avez envie et le temps, et avec le sourire, car ça peut être top et ça peut faire du soleil dans les nuages du confinement…

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Atelier en rab jeudi 19 mars

Voici une page du journal de bord de La Pérouse :

& voici différentes lettres de Gaston Chaissac (prises dans différents livres de différents éditeurs, très petits ou plus gros) :

En vous inspirant de ces documents (style, ton, etc), écrivez votre journal d’un jour, et une lettre à envoyer à quelqu’un.e de l’atelier. (et à moi!)

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• Leslie m’a écrit hier lundi :
Essky ya un Natelier ce soir ?
(J’ai pas fait mes devoirs madame j’étais malade)
(je suis la seule qui a la grippe dans le covid intersidéral)

Alors oui, ça y est je confonds les jours.
Pourtant c’est pas très différent pour moi (hors tournée…)
Je me suis mis mardi en tête et après c’était foutu.
A demain
Leslie

• Manée me dit que c’est en train …
“mais en attendant je t’envoie une lettre dans la lettre ( sache d’ailleurs que j’en ai aussi commencé plusieurs que vous allez recevoir; je prends mon temps-puisque le temps de cet étrange confinement, qui à la fois s’étire et se précipite, va durer- et je me disperse avec plaisir et vertige entre jardin, rangements et lectures ); bref voici une lettre de Erri de Luca adressée à Nicoletta Dosio, enseignante de latin et de grec condamnée à un an de prison pour s’être opposée à la construction du tunnel du Val di Suza et emprisonnée depuis trois mois à Turin.
C’est aussi curieusement, avec le chant de la mésange, un écho aux sons que tu nous a envoyés pour l’atelier 25.

PS: Et à propos des mésanges, je retrouve un extrait d’une lettre de Rosa à Sonia Liebknecht du 2 mai 1917 :
« Je me sens plus chez moi dans un petit bout de jardin entourée de bourdons et de brins d’herbe que dans un congrès du Parti. A vous je
peux bien dire cela tranquillement : vous n’irez pas me soupçonner de trahir le socialisme. Vous savez bien qu’au bout du compte du compte, j’espère mourir à mon poste: dans un combat de rue ou au pénitencier.
Mais mon moi le plus profond appartient plus à mes mésanges charbonnières qu’aux camarades. »

• En recevant un mail de pub des éditions Parenthèses, je fais un lien d’épistolerie  :

 

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• Sylviane est la seule a avoir répondu aux consignes  :

 

 

Elle a écrit une lettre à Agnès et me l’a envoyée (ainsi qu’à Agnès, à qui ça a fait chaud au cœur) en fichier son.
(J’ai exploré différentes appli de retranscription pour obtenir un fichier texte… Ça aide, mais faut revenir dessus, et quid de la ponctuation !
Celle-ci (et les fautes d’orthographe et d’accords) est de mon fait, en écoutant l’enregistrement…)

Chère Agnès
Ce sont nos rencontres à l’atelier d’écriture les mardis dont j’ai la nostalgie. Ne crois pas que c’est pour les écrits que je produis. Certes j’aime m’acquitter de nos consignes et partager les mots que j’ai soigneusement  alignés.  Je m’efforce d’agiter ma plus belle plume, avec un peu de vanité; j’ai eu mes belles heures, mes beaux jours… Je ne sais pas expliquer ce que produit sur moi le glissement du stylo ou du crayon sur la feuille.
Aujourd’hui, j’ai décidé de commencer un grand ménage dans ma maison. Le printemps est là, c’est donc le ménage de printemps. Et il ne font rien oublier : le réfrigérateur, faire le tri dans les placards, laver les rideaux, …et faire les vitres, sinon les rideaux n’auront l’air de rien.
Ce soir, j’ai fait cuire des poireaux dans une grande marmite d’eau salée. Quel régal..! Les poireaux chauds en vinaigrette et le bouillon agrémenté de quelques vermicelles italiens.  Les poireaux sont le ménage de printemps des intestins et on peut le faire en toute saison.
Le temps est doux, il fait soleil, nous n’avons presque plus de chauffage. J’espère que tu te plais à Tulle ces jours-ci. Avec le confinement, il n’y a plus de circulation, ni des véhicule, ni des personnes.
La dernière fois où nous nous sommes vues, tu m’as dit envier l’endroit où j’habite. Aujourd’hui, c’est toi qui a l’avantage d’être dans une ville aux allures de campagne ; certes provisoire..!
Est-ce que tu écris pour toi ces temps-ci ? Comment passes-tu le temps dehors de ton travail ? Si tu ne travailles pas, cela ne doit pas être facile non plus de passer le temps.
Je te quitte; je veux garder du temps pour lire ce soir et il est un peu tard. C’est la première fois de ma vie que je vais me coucher sans avoir vu personne depuis 4 jours !
Bien affectueusement à toi.
Et bonne santé.
Sylviane

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& puis, pour poursuivre le ménage de printemps, Jeanne range des livres chez sa mère et retrouve des merveilles, dont ce livre sur les affiches polonaises de mise en garde au travail :


En haut à gauche, affiche Wladislaw Przystanski-Zdzislaw Osakowski

 

Milieu : Papa, fais attention
(Andrzej Kowalewski)

En dessous, page de gauche :
Ce n’est pas comme ça qu’on fait le plein.

Droite :
– Tu as choisi le mauvais cheval
– Tu bois tout ton gain
– L’alcool au travail/ mauvais travail


En haut à gauche : Vérifie (Wladislaw Przystanski-Zdzislaw Osakowski)
À droite : Arrête — les doigts ne repoussent pas — presse la viande avec le poussoir
En bas à gauche : Les étourdis — épouvantails des chauffeurs
À droite : – la mort sera plus rapide (Roman Ciéslewicz)
– N’aveugle pas    – Piétons, attention

En haut à gauche : Ne pense pas à autre chose
À droite : Aie l’esprit au travail (Stanislaw Zagórski)
En bas à gauche :
– un petit verre augmente les risques d’accident au travail (Wladislaw Przystanski-Zdzislaw Osakowski)
– entrée interdite aux personnes étrangères au travail
À droite : après l’eau-de-vie — avant l’accident (Waldemar Swierzy)

En haut à gauche :
– Ne risque pas
– ne descends que comme ça
À droite milieu :
par ici le passage est plus sûr

Milieu : pas besoin de légende…
(Waldemar Swierzy)

 

En bas à gauche :
protège tes mains (Maciej Urbaniec)


En haut à gauche :
– Ne tend pas de pièges aux autres  – Protège ta santé
À droite : Ne fais pas de bruit inutilement (Maciej Urbaniec)
En bas à gauche : Ne fais pas de bruit (Wladislaw Przystanski-Zdzislaw Osakowski)
À droite : Le bruit est l’ennemi de la santé

En haut à gauche : une mauvaise chaussure blesse (Wladislaw Przystanski-Zdzislaw Osakowski)
À droite : Ne blesse ni tes mains ni les boulons – abandonne les vains espoirs (!!)
En bas à gauche :
– le coût de l’inattention
– la négligence peut vous coûter cher
– un fusible supplémentaire protègera l’installation électrique
À droite : Ne touche pas à l’installation électrique si elle est endommagée (Wladislaw Przystanski-Zdzislaw Osakowski)


En haut à gauche : On en fume une ?
À droite :
– il voulait nettoyer ses vêtements à l’essence (Roman Ciéslewicz)
– ça a commencé par un mégot

Milieu : attention bête dangereuse (Maciej Urbaniec)

En bas à gauche :
Ne néglige pas tes égratignures
À droite :
Avec une mains comme ça, tu ne gagneras rien (Wladislaw Przystanski-Zdzislaw Osakowski)


En haut à gauche : Fini le jeu sur la chaussée
À droite : une bouteille d’oxygène, c’est comme un bébé (Stanislaw Zagórski)
En bas à gauche : Respecte les normes de charge à porter (Wladislaw Przystanski-Zdzislaw Osakowski)
À droite : Ne transporte pas plus que ne le prévoient les normes
– Danger de mort pour celui qui transporte des charges au-dessus de ses forces. Fais-toi examiner. Va voir le médecin (Roman Ciéslewicz)


En haut à gauche :
L’essence empoisonne ton sang
À droite :
Évite les décharges. Observe les dates de révision de ton matériel

Milieu : Ton ennemi

En bas à gauche, à gauche :
– Maintenant tu peux nettoyer
En bas à droite :
Une burette appropriée pour chaque recoin (Waldemar Swierzy)


À gauche : Veille à la culture au lieu de travail (Wladislaw Przystanski-Zdzislaw Osakowski)
À droite : Moi je n’attends pas pour faire de l’ordre dans mon atelier. Fais de même (Waldemar Swierzy)

Beau, non ?! (& comme quoi le travail est dangereux..!)
Des échos dans ma bibliothèque :

et un message hier de Christine, qui confine par moment sur instagram :

bon ben, va falloir aussi ranger mon atelier pour aller y bosser (sans danger et sans oublier d’être libre malgré le confinement..!) et ranger la bibli pour retrouver des trésors..!!

Pour finir, une photo envoyée par Manée, qui conjugue affiche (une repro de Delaunay?), fleurs, céramique ,et impression textile… (au boulot….!)

 

 

 


courriers confinés

Date : 20 mars 2020

Lundi, tout s’accélère, (pour se ralentir…)
Des formulations laissent pantois.e.

Lundi matin, aussi, ce texte dans lundi matin


et chacun se fait un peu de soleil qui circule dans les messages…
 
Mettre à profit ce temps de confinement obligatoire pour travailler..!
avec Jean-Pierre, par ex., qui s’est occupé des oreilles ce we, “avec des légendes parce qu’il y a des mots pour tout”

“tu sais comme c’est compliqué de dessiner ou de peindre une oreille ?
un bourrelet devient un creux, l’extérieur passe à l’intérieur, ce qui distingue deux régions s’estompe, on ne sait jamais où les formes commencent et où elles s’arrêtent
c’est un vrai problème pour quelqu’un comme moi qui ne sait pas faire le modelé, mes oreilles font souvent n’importe quoi…”
je lui réponds, et lui envoie le livre extra de Joël Baqué (qui vient de ressortir chez POL) La mer c’est rien du tout (on avait travaillé à partir d’extraits dans un atelier d’écriture)
accompagné de la carte de vœux 2019 de la Cave-Poésie, avec un texte d’Emanuel Campo


et par rapport à l’auriculothérapie, on peut parler à un organe directement, d’autant qu’on a les doigts dans les oreilles…!!!

mardi,

cette annonce d’un fonctionnement dé-confiné pour les oreilles (et la tête) à la cave poésie, chouette, c’est là, et ça donne envie d’y participer ! (à suivre…)

& on reçoit un max de mails de différents sites, sociétés, etc. pour nous informer de leur nouveau fonctionnement, tous un peu pareil…
En voilà un qui m’a fait rire (c’est eux qui vendent les “néons” flexibles!)

& puis mercredi, dans la boîte :

ça faisait juste plusieurs mois que je l’attendais…
… depuis avoir travaillé pour ce projet au mois de juillet, en écrivant dans des magasins parisiens de tous les arrondissements et banlieues…

… depuis avoir repris la maquette pour mon texte, pour que ce soit plus lisible…
… depuis avoir attendu d’être payée à la saint glinglin…
… depuis être sans nouvelle depuis des mois…

en voici des extraits de mon texte, avant version pour l’édition, en ces temps de rues vides :

& puis, c’est le printemps, qui s’en fout du confinement :
Des extraits de


atelier d’écriture du mardi – N° 24

Date : 19 mars 2020


Aujourd’hui, ça commence par un mail :
Bonjour!!
bon alors, l’atelier d’écriture aura lieu chez vous!
je vous propose de garder les mêmes horaires
je vous envoie donc les consignes à 18h30…!
A ce soir
et des bises de plusieurs centaines de kilomètres de distance
fabienne

et des réponses :

atelier 24, mardi 17 mars, chacun.e chez soi
Encore une nouvelle expérimentation pour ce nouvel atelier


(photo Xavier Pinon)  (sans trucage ni machine..!)


(photo Raphaëlle, donc..!)

1 — l’équilibre de la chute.

Vous vous promenez dans les bois, le loup n’y est pas. Mais certains arbres jouent à ne pas tomber.

Faites 2 textes, un pour chaque photo. (vous avez 20 mn X 2)
Pour chacun, une description « de la réalité » et une description onirique. Pensez à la chute (du texte).
pensez au style, essayer qu’il suive vos descriptions, que les idées et le style marchent ensemble si possible

 

 

 

 

Sylvie :
Une forêt, dans une forêt une clairière, un peu de soleil filtre au travers des branches.
Le feuillage est plus dense et plus vert sur la partie basse de la végétation. L’arrière plan est flou, ou carrément la photo est floue.
En avant et au centre de la photo, comme sur-ajouté au premier plan, un petit tronc flotte, il est coupé de sa base. Il est net. Le cadrage coupe le tronc sur la partie supérieure. Le tronc est un jeune tronc, avec sur le côté droit comme le départ d’une toute petite branche, frêle et pointue, qui la fait ressembler à une épine.

J’ai comme l’impression qu’il se passe quelque chose d’inhabituel, le soleil et la chaleur ont ramolli la forêt et maintenant mes lunettes double foyer me font percevoir une drôle de chose : de mon œil gauche je vois un paysage flou, et de mon œil droit je vois un demi tronc bien net.
Son épine est comme un clou où je pourrai accrocher mon manteau.

 

 

 

 

Leslie :
La coupure est nette. C’est la trace d’un outil motorisé piloté d’une main décidée. L’arbre est suspendu, probablement provisoirement, je ne pense pas qu’on puisse laisser un arbre comme ça, légalement. Il n’a plus d’attache au sol, il flotte en l’air, il lui manque le bas. En haut, tout va bien, ses voisins de futaie le tiennent dans les nœuds de branchages qu’ils avaient poussé ensemble depuis plusieurs années. L’arbre sans attache au sol a l’air jeune. Il avait déjà été taillé. Quand même son écorce est ridée, mais je ne connais pas suffisamment bien les arbres pour savoir si ça veut dire quelque chose.

Ça se voit que ce n’est pas un castor qui a fait ça. On a envie de s’y mettre, en-dessous, là où est le vide, on n’y croit même pas que ça tienne. Imagine un arbre, et ensuite, imagine qu’à la hauteur de tes yeux ton regard en passant l’a découpé, pour que tu remplaces ce qui avant le reliait à la souche. Imagine la taille des racines en dessous, moi je les sens qui tendent tout entières vers la reconnexion, il y a quoi, un mètre cinquante, c’est fort les racines, tu sens que la sève pousse vers le contact. C’est pile ta taille ce qui manque. Si tu t’y mets tu dois porter mais tu sauras ce que ça fait d’être un arbre, jusqu’à ce que la sève t’enveloppe, à la façon qu’ont les arbres de cicatriser, en traversant tout.

Leslie

Difficile d’interpréter la scène. On dirait quand même que quelqu’un est passé, a fait n’importe quoi et est parti. Mais c’est sûrement pas ça. Avant ça devait être un petit bouquet de troncs, et maintenant c’est un petit bouquet de troncs, mais deux d’entre eux ont été encouragés à se désolidariser de leur souche en tombant vers le côté, sciés nets mais ça tient encore, parce que c’est posé contre, vers l’extérieur. Un autre juste devant, il a plus de souche mais il repose sur les autres, on dirait qu’il est même pas là. Ceux qui ont l’air d’avoir été choisis pour rester là sont épluchés, ça nous fait un mélange de mousse, d’écorce et de bois à vif, avec des trous à travers lesquels on voit la forêt et le ciel. Ca ressemble plus au pied d’un vieux champignon qu’à un arbre, avec deux bras de la victoire.

Lui, avec ses deux bras articulés, et son air de victoire, il sait pas ce qui l’attend, c’est beau, et c’est triste évidemment. Ce petit moignon qui dépasse, et lui fait un nez, comment il est arrivé là ? Ce trou de ciel entre les troncs, c’est un œil, évidemment, et tout entier le multi-arbre condamné regarde à droite, vers le futur, un futur où ses bras vont inévitablement se détacher avec toutes les tempêtes et les gens qui ont besoin de bois pour leurs cheminées. Il dit « halte-là » avec son œil et ses bras, et ça ne le protègera de rien, il a sûrement déjà disparu maintenant. Ca ne fait rien car je ne me crois pas capable de l’oublier, même si dans la cheminée peu de chances que je reconnaisse les bras d’un monsieur multiarbre défiant et innocent qui m’avait ému.

 

 

 

 

Sylvie :
Dans un bois, en lisière d’un champ, quelques conifères en mauvais état. Au centre les troncs enchevêtrés forment une composition en V. Les troncs de droite et de gauche forment le V, pour cela ils ont été coupés à leur base et orientés dans des directions opposées. Ceux du milieu semblent écorcés, leur matière et leur couleur ocre les différencient : ils sont installés à la verticale, les uns contre les autres, au milieu du V.

V. En bûcheron maladroit, il a dévasté un petit bosquet
Arbre écorcé
Arbre à mousse
V est près de la lisière
Une pâle lumière horizontal

 

 

 

 

2 —

Collez (par l’imagination) votre oreille contre un de ces arbres en photo et écoutez-le :
Transcrivez le message
Pensez au style de votre transcription (15 mn)

 

 

 

Sylvie :
Le petit tronc : Trutt psitt psitt grrr pff trutt psitt, hep, hep… mais qui me tient en l’air comme ça ?
Je suis suspendu à un fil !
Mais qui m’a attaché ?
J’arrête pas de tourner sur moi-même !
Grrr, psitt, trutt, psitt…
De quoi j’ai l’air ? Une toupie dans le vide !
Ce fil n’est pas bien gros, on devrait bien arrivé à le couper… Un petit fil de laine rouge…
Grrr, psitt, trutt, grrr, psitt…
Épépé, je suis dans le vide ! Hep…

 

 

 

Leslie :

Je n’étais pas trop jeune pour le job,
Mauvaises langues.
Tenir
Tiens

Voyez mes peintures de combat
Et les sept bois dont je suis fait
La forêt m’a donné une parure de cheveux
Pour les yeux des intrus

Je triomphe
surplombe les décombres laissés par la bataille
Que j’ai tout seul menée
Que rien de bouge et ça ira

Et si mes articulations sont à deux doigts de céder
Pour l’instant ça tient
Mauvaises langues

 

3 — Extrait de La Rage de l’expressionLe carnet du bois de pinFrancis Ponge (gall.) :

Reprenez la chute de vos 2 premiers textes
Repartez de ces phrases pour faire un nouveau texte

 

 

 

Sylvie :
Le tronc est un jeune tronc, avec sur le côté droit comme le départ d’une jeune branche, frêle et pointue qui la fait ressembler à une épine. Son épine est comme un clou où je pourrais accrocher mon manteau.
Quelle drôle d’idée d’accrocher son manteau, dans une forêt, à l’épine d’un arbre ?
Cette idée d’épine me poursuit tout comme l’idée du clou. L’épine est, ma foi, pas si grande que ça, elle n’est peut-être pas si dangereuse ? Les arbres ont des épines pour se défendre, ils sont fragiles, et il faut bien qu’ils se protègent un peu. Certains ont imaginé cette solution contre les prédateurs. Le févier d’Amérique a même de petites touffes d’épines sur son tronc qui ressemblent à des oursins. On l’appelle parfois épine du christ. Çà ne donne pas du tout envie de grimper aux arbres tout ça !
De fil en aiguille, de l’épine au clou, de l’épine de la couronne du Christ au clou de la crucifixion, je me perds.
Du fil à l’aiguille, de l’épine au clou, du clou au manteau, le manteau rouge de la résurrection, il me revient en mémoire ce retable de Colmar où l’on voit le Christ flotté dans les airs, au-dessus du tombeau vide enveloppé du manteau rouge qui le touche à peine.

 

 

 

 

Leslie :

J’ai écrit ceci : « Quand même son écorce est ridée, mais je ne connais pas suffisamment bien les arbres pour savoir si ça veut dire quelque chose. » Je m’appliquais à décrire la réalité. J’ai écrit aussi que je ne pouvais pas.

Ici un arbre, là autre chose : être objective.

J’enfile mon déguisement de garde-forestière, mise en situation, confiance : chapeau large bords, bottes, ridicule ! Je ne sais même pas comment s’habille l’ONF. Qui suis-je pour parler d’un arbre ? Et quand je parle de lui, je parle de la peau des vieux et des vieilles, de nous les humains, comme si ça l’honorait, l’arbre, qu’on le compare à un vieux. Vieille déformation, oui, humanocentrisme, bêtise.

Mais bon, je ne parle pas arbre. RIDICULE ! Les arbres ne parlent pas.

Ils font sûrement des trucs qu’on ne comprend pas, et nous – quand on parle – ils pensent (RIDICULE ! Ils ne pensent pas, ils exhalent divinement le message transcient et permanent qui les relie) qu’on fait KRRR KRRR KRRR en criant trop de mots qui ne veulent rien dire et qu’on parle sans savoir, en parlant de leurs belles peaux ridées et en SE SERVANT D’EUX pour justifier qu’on est « encore belle » à deux cents ans comme grand-mère feuillage dans Pocahontas.

Tous ces gens qui me regardent parler d’un arbre.

C’est insultant pour eux et pour l’arbre.

Personne pour décrire la forêt vraiment, tu dois expliquer à quelqu’un qui n’a jamais vu un arbre, tu fais comment ? T’as jamais vu d’arbre, tu connais pas les feuilles non plus, ni le bois, ni la sève, ton monde c’est pas le même à la base. Il y a pas de forêt, tu respires pas, comment t’expliques ?

Quand je parle onirique je dis : « si tu t’y mets tu dois porter mais tu sauras ce que ça fait d’être un arbre, jusqu’à ce que la sève t’enveloppe, à la façon qu’ont les arbres de cicatriser, en traversant tout »

C’est beaucoup plus réaliste.

 

4 — Extraits de La fabrique du pré de Francis Ponge (Skyra)

Reprenez tous les éléments écrits ce soir pour refaire 1 texte (nouveau) pour chaque photo, comme si vous « creusiez » le sujet et l’écriture.

 

Raphaëlle m’envoie un message avant que je reçoive sont texte :

 

 

Leslie :

Il lui manque le bas
Il lui manquerait le bas, si c’était un homme. Là c’est seulement la photo d’un arbre. Avec un tronçon manquant (tronçonné), remplacé par le petit sapin de second plan.
J’ai la sensation qu’il bouge, ce premier plan d’écorce, nimbé de flou, et je la sens dans mon ventre, l’absence. Je n’ai pas l’impression que l’arbre va tomber. Son membre fantôme, membre d’arbre, membre d’un seul membre, résonne trop fort, et c’est l’image qui fait ça, avec son net et son flou. Même quand j’imagine que c’est une mise en scène, que tu tiens une bûche dans la forêt, ça marche pas, je sens toujours la vibration dans la photo.

 

Il y a quelques années j’ai acheté une tomate dans un supermarché pas du tout éco-responsable, parce qu’elle avait des yeux et une bouche, dessinés sur sa peau de tomate sans goût par les chocs successifs ou simultanés. Avec mon amoureux de l’époque on disait que c’était notre enfant et on a commencé à ne plus pouvoir la manger. Elle était dans le frigo pour ne pas pourrir. En y repensant c’est vraiment bizarre et triste comme comportement, mais ça reste, un sentiment très fort envers les choses qui ont des visages, qui ont l’air de passer un message, de dire « ne me détruis pas, s’il te plaît ». C’est seulement une résonance inconnue avec ce quelque chose de triste chez moi qui refuse de ne pas s’attacher à l’inanimé. L’histoire de cet arbre, de cet enfant-arbre de la forêt, sacrifié et ridicule dans sa volonté de faire barrage, alors que le temps étire son visage vers le haut et que nous lui enlèverons les bras, je sais que c’est inutile.

Sylvie :

Le tronc est un jeune tronc, avec sur le côté droit comme le départ d’une jeune branche, frêle et pointue qui la fait ressembler à une épine. Son épine est comme un clou où je pourrais accrocher mon manteau.
Quelle drôle d’idée d’accrocher son manteau, dans une forêt, à l’épine d’un arbre ?
Cette idée d’épine me poursuit tout comme l’idée du clou. L’épine est, ma foi, pas si grande que ça, elle n’est peut-être pas si dangereuse ? Les arbres ont des épines pour se défendre, ils sont fragiles, et il faut bien qu’ils se protègent un peu. Certains ont imaginé cette solution contre les prédateurs. Le févier d’Amérique a même de petites touffes d’épines sur son tronc qui ressemblent à des oursins. On l’appelle parfois épine du christ. Çà ne donne pas du tout envie de grimper aux arbres tout ça !
De fil en aiguille, de l’épine au clou, de l’épine de la couronne du Christ au clou de la crucifixion, je me perds.
Du fil à l’aiguille, de l’épine au clou, du clou au manteau, le manteau rouge de la résurrection ; il me revient en mémoire ce retable de Colmar où l’on voit le Christ flotté dans les airs, au-dessus du tombeau vide enveloppé du manteau rouge qui le touche à peine.
J’ai l’impression qu’il se passe quelque chose d’inhabituel. Dans la forêt les branches enchevêtrées laissent filtrer un peu de lumière. Un petit tronc flotte, il est coupé à sa base. Le tronc a une jeune pousse au côté droit, un jeune rameau, ou une épine, je ne sais pas bien. Il flotte mais nul manteau ne l’enveloppe.

 

& puis, pour Clore, un message de Manée :

 


atelier d’écriture du mardi – N° 23

Date : 18 mars 2020

atelier 23, mardi 10 mars
aujourd’hui, pour l’atelier d’écriture (et pour nous !), nous assistons au

En assistant à cette présentation-conférence-discussion, je vous demande :
de prendre des notes sous différentes formes :
• relever le vocabulaire et la précision du propos, les formulations qui vous frappent

• faire une carte mentale, un « arbre à paroles », avec ce que vous entendez, et ce à quoi cela vous fait penser ou fait dériver votre imagination, comment vous reliez ces idées
à vous de trouver la forme (+ ou – visuelle) qui vous convient le mieux

• écrire/construire un texte sous forme de vers libres avec vos prises de notes (et notes personnelles) sans chercher à faire quelque chose d’harmonieux et de juste syntaxiquement
pensez au retours à la ligne, au blanc entre 2 prépositions qui n’est pas neutre
etc.

Chacun.e assistant au même événement, quels différents textes obtiendrons-nous ?

Comment écoute-t-on en prenant des notes ? quelle est la part d’automatisme, de passivité, de re- création, de meilleure écoute ou différente, comment circule la pensée « en direct » des oreilles au bout du stylo ? appréciez cette expérience

Puis une fois rentré.e chez vous, sans regarder vos notes, faites un petit texte qui traduise cette expérimentation

(et faites-moi suivre les textes, (photo des) dessins, enregistrements de cet atelier 23… merci !!!)
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A ce jour, voilà juste les feuilles (je ne les ai pas toutes photographiées recto/verso) de Sylvie, qu’elle nous a lues samedi au Lieu/Lien :


et les voilà tapées :

merci beaucoup Sylvie pour ce beau travail !


entre 2 mars

Date : 18 mars 2020

Revenons sur mon dernier séjour à Tulle, j’étais tellement occupée que c’était silence radio !

Aller vendredi 6 mars, raté ma correspondance à Toulouse (10 min entre 2 trains dont l’intercités qui vient de Marseille et qui est souvent en retard….), mais outre travailler dans le train, c’était aussi l’occasion de lire les 3 livres que j’avais commandés aux éditions Sombres torrents, dont le livre découvert à Tournai dans la bibliothèque de Camille :



J’ai la flemme de photographier quelques pages du livre, juste les titres des chapîtres pour vous donner l’eau à la bouche :
Dormir dans l’eau / Tenir dans l’espace / Envol textile / Light and colorful / Dansables / Le velouté des fleurs / Le paradigme du tapis / Comme sur des roulettes / Circulations chromatiques, entre le soleil et la nuit qui glisse / Move it, move it

& aussi ce petit livre, bien que je ne connaisse pas le travail de Thomas Salvador, mais le titre et le résumé m’avaient fait envie.

& après l’avoir lu, je l’ai donné à Federico, que ça pourrait interesser..!

Car Federico Rossin présentait l’œuvre documentaire d’Eric Rohmer (né à Tulle il y a 100 ans)

& puis, c’est extra, on peut voir la plupart de ces documentaires sur le site de Gallica
et spécialement ces 2 là qui m’ont enchantée (chacun ses goûts)
celui sur Victor Hugo à Jersey

et celui sur Mallarmé et le style

portrait par Manet ou Nadar…

& le lundi 9, on attaquait notre semaine du Printemps des poètes

Avec Dominique, on prend la navette de 11h35 à la gare, avec une provision de textes et de bonne humeur

Il n’y a pas foule, le chauffeur n’est pas au courant mais partant pour l’aventure, et il éteint sa radio, les passagers écoutent, ou pas, une dame préfère téléphoner, mais on ne s’arrête pas pour autant de lire (un peu plus fort). Dominique, qui a oublié son téléphone avec sa chanson enregistrée, chante gaiement à la place d’Henri Salvador entre 2 poèmes de Vian. On descend du bus, après le tour complet de la ville, enchantées, et le chauffeur aussi est content!

Mardi, même chose avec Serge, qui remplace, un peu inquiet de n’avoir jamais lu en public, les absent.e.s de l’atelier d’écriture. Il a choisi des textes qu’il aimait bien, dont un de Armand Gatti qui n’a pas l’air de plaire à une dame (trop politique ?)
C’est la navette plus vieille et plus bruyante qui nous emmène. Un couple de gros handicapés monte en cours de route et parlent extrêmement fort, écoutant quand même d’une oreille et disant c’est beau, plus calmes en fin de trajet. On n’est pas mécontents d’arriver de nouveau à la gare après notre périple qui nous a demandé de l’énergie…

 

Mercredi, avec Sylviane,

qui me fait découvrir (puisque je suis aussi voyageuse!) de superbes textes de Claude Ponti, que je m’empresse ensuite de commander à la librairie.
Un monsieur un peu simplet qui traine souvent en centre ville prend la navette, et au début refuse d’écouter et de s’assoir, en disant que la télé, ça suffit..! Puis il se calme et s’assoit à côté de moi, écoute, apprécie certains textes plutôt que d’autres, fait signe aux gens de se taire et d’écouter.
Le chauffeur est jovial, qui apprécie la pêche et nous demande des textes qui parlent d’animaux, il prévient en chuchotant tous les gens qui montent dans le bus : aujourd’hui, chut, il y a une lecture de poésie!
Il suggère aussi que ça ait lieu à d’autres moments dans l’année… pourquoi pas ?

Pour le chauffeur  (Cali) :

Jeudi, personne de l’atelier pour m’accompagner, alors je fais grève (mais je bosse comme une damnée!)

Vendredi, c’est Sylvie, après une réunion spécial Coronavirus à la mairie où elle est adjointe aux Affaires Sociales et Solidarités.
On rate la navette de 11h35, alors on prend celle de 12h05 après une pause au soleil sur un banc… Au milieu jusqu’à la fin du parcours, nous ne sommes plus que 3 avec le chauffeur, c’est l’occasion d’écouter l’extrait de roman qu’elle nous lit, et comme elle n’a pas finit le chapitre, elle me lit la dernière page en descendant du bus (car je veux savoir la fin!!)

& ça m’a donné faim, et comme il y a du soleil (alleluia!), j’attends David à La Régalade, où, quand le monde retournera (en) rond, vous pouvez aller car c’est bon, sympa, pas cher !

Fin de l’épisode lectures toute la semaine dans la navette du centre ville…!

lundi aussi, petit tour à Bram fm pour enregistrer un entretien sur ce qu’on fait pour le printemps de poètes ; le nouvel animateur prépare tout pour ne rien oublier, imprime les papiers en 2 exemplaires pour moi et lui..
Par contre, tout ce que j’ai préparé pour une émission “spéciale” (les entretiens aux secours catho et pop, les lectures de l’atelier d’écriture passeront à l’as…
(trop de boulot inconnu en perspective pour ce nouvel animateur angoissé ?)
Je suis déçue (d’autant que ça représente beaucoup de temps passé), mais déterminée à ce que ça existe quand même, autrement, ailleurs !!

Le mardi, avait lieu l’atelier d’écriture n°23 au théâtre, en écoutant Marielle Macé

Pour Marielle Macé, la cabane est une formidable invention qui puise dans l’imaginaire et les savoirs collectifs et partagés. On la retrouve partout, théâtre des jeux d’enfants ou encore espace-refuge des populations déplacées. La cabane permet la poésie et élargit notre vision de l’hospitalité. À la croisée de la littérature et des sciences sociales, Marielle Macé nous entraîne sur des chemins sensibles, en quête d’espaces intacts et réinventés dans un « monde abimé ».
Marielle Macé est directrice de recherche au CNRS. Spécialiste de littérature française, elle a publié Nos Cabanes (2019) et Sidérer, considérer (2017) aux éditions Verdier, ainsi que Styles, Critique de nos formes de vie (2016) aux éditions Gallimard. Normalienne, agrégée, docteur (Paris-IV, 2002), habilitée à diriger des recherches (EHESS, 2011), elle enseigne la littérature à l’EHESS. Elle fait partie des animateurs des revues Critique (Éditions de Minuit} et Poésie (Éditions Belin). Au sein de la revue Critique, elle a récemment coordonné un numéro spécial « Vivre dans un monde abîmé » en 2019.

Pour différentes raisons, ça aurait pu être mieux, mais ici, c’est bien
& puis aussi, en partant et parlant plus du théâtre :

Faire une cabane de pensées, une cabane à penser, comme un outil pour mieux voir et comprendre le monde, ce qui lie les éléments pour que cette endroit soit tenable ; Sylvie a bellement (sans mouton) retranscrit la rencontre :
 

Mercredi et jeudi, revoir une maquette et commencer par faire du nettoyage d’un fichier repris d’années en années par commodité(s) et qui à force contient des fantômes informatiques, et plus beaucoup de forme !

& on va pas laisser ces filles avec une forme qui n’est pas la leur (non décidée) et ignorer l’appel de la couverture !

Alors la page d’ouverture donne déjà envie d’y être ! (ou ça sera reporté….)

jeudi soir, de la poésie iranienne à la médiathèque

sauf que les poètes contemporains dont il est question ont tous plus de 80 ans et que le décor de la médiathèque ne fait pas rêver…
Mais apprendre qu’en 1896 en Iran, naît une nouvelle poésie où il n’y a plus forcément de rimes, que Lamartine a beaucoup influencé la poésie iranienne, que des petites filles qui jouent s’interpellent dans la rue par le 1er vers d’un poème très connu (je ne sais plus l’auteur)  “Mais où vas-tu si diligemment ?” et que c’est pour elle une langue naturelle…
& puis, il y avait un musicien formidable, Mohsen Fazeli, qui jouait du târ (en habits de tous les jours) :

vendredi soir à la librairie Préférences, concert-lecture en hommage au poète Pierre Peuchmaurd, avec Pierre Mainard, éditeur, (et Laurent Albarracin, qui a écrit sur son œuvre et présenté une anthologie)

Pierre  Peuchmaurd a aussi publié
le journal de Maurice Blanchard chez Patrice Thierry, réédité depuis par ?(cherchez!),
quel livre (et esprit) formidable !

 

 

Puis, aller au Lieu/lien préparer le local, mettre le chauffage pour pas qu’on se caille trop et faire vite (et bien) fait une vitrine pour le lendemain :
 
Samedi (on sera moins de cinquante, et pas tassés, pour les nouvelles normes de rassemblement en période virale)

On attend “le monde”, c’est pas le quart d’heure marseillais, c’est la demi-heure (ou plus) tulliste… Manée a mis son pantalon jaune qui fait du soleil et va bien avec l’affiche !!

A midi, débutent les lectures de Sylviane, David, qui lit un texte de Pascale, Manée, qui lit un texte de l’atelier et des poèmes de Mahmoud Darwich, et Sylvie, qui lit (en primeur pour nous tou.te.s) ce qu’elle a écrit lors de l’atelier de mardi au théâtre
(contrairement à ce que les photos laissent penser — je les prends de côté, où je suis — la salle n’est pas vide, il y a un peu de monde!!)

Vous pouvez retrouver ce que Sylvie nous a lu ici


Puis monsieur Madiane, traducteur et interprète syrien (que je suis bien contente de rencontrer), nous lit des poèmes dont celui-ci (je fais la voix française et lui lit en arabe, mais je ne sais pas toujours où nous en sommes de la lecture alternée…!) ( je l’ai enregistré, mais il vous faudra attendre un peu pour le ré-entendre…!)

Jeanne a filmé :

Puis pause et apéro dehors, mais ça caille dur.
On rentre pour la 2ème partie, où je lis mon texte énervé de l’été avec les poubelles à la mer…

Je retrouve dans l’ordi cette capture d’écran, dans le dossier :

Raphaëlle a enregistré la lecture de loin, mais ça dure 20 min, et puis, je ne sais pas trop quoi en penser, c’est à reprendre…
voilà le début :

[…]  (et ce qui a déclenché ça : )

[…]

 

& après, on a mangé des bonnes choses apportées par tou.te.s, et puis, une fois (presque )tout le monde parti, tout rangé, nettoyé.
Avant de fermer le local, j’ai passé la serpillière, une serpillière de rêve :

& puis, après cette semaine tendue de boulot, aller se promener, il fait beau et y’a pas foule, un petit tour aux jardins partagés près de la Forêt du souvenir.
En passant devant, admirer la typo sur l’ancien gymnase :

& dimanche, le train, avec peu de monde, de rares masqués. Pas de contrôleurs (ce qui me donne toujours le regret d’avoir un billet, ou de ne pas avoir pris celui d’avant, au changement à Toulouse, qui était en retard et donc à mon heure, bien que l’attente au soleil en lisant ne fut pas désagréable !)

Booming de Mika Biermann
Contente de l’avoir fini pour ouvrir cette vraiment belle découverte :

Rentrer juste à l’heure pour pouvoir voter avant 20h, voter avec des gants… (la lumière verte sur la photo tulliste fait hôpital à souhait!)

& après avoir lavé les vitres des embruns, aller cueillir dans la nuit juste 2 freesias, pour le parfum et pour le regard de la chouette…


atelier d’écriture du mardi – N° 22

Date : 5 mars 2020

atelier 22, mardi 3 mars

Aujourd’hui, vacances à Tulle, et temps pourri. Ici, ça souffle…

Commençons en poésie :
Pierre Reverdy dans La Lucarne ovale    et      Les Ardoises du toit (Théatre typographique)

Le poète israélien Yehuda Amichaï dans Début fin début

Pierre Terzian , extraits de  Il paraît que nous sommes en guerre

 

et un peu de littérature (et de typographie) avec Orwell et 1984

et un peu du monde comme il va ( ?)




et un peu d’art (et son marché)

Pavlenski et “l’affaire” Griveaux

cette dernière citation étant d’Oscar Wilde

La banane de Maurizio Cattelan à la galerie Perrotin à la foire de Miami


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Après toutes ces lectures qui vous ont fait tourner la tête (à 100 000 tours),

1 — écrivez un « poème » sur votre rapport (personnel) au monde
attention, le style compte autant que les idées, je vous demande aussi un travail stylistique, qui accentue votre propos

  • prenez exemple sur ce les textes littéraires que vous venez de lire, comment les idées s’enchainent sans développement nécessaires en de grandes phrases, comment la mise à la ligne peut donner de l’espace de développement « libre » aux idées….
  • Choix du vocabulaire, de la syntaxe
  • cesures et espaces

 

 

 

 

 

 

 

2 — écrivez un « poème » sur votre rapport (personnel) à l’actualité

 

 

 

 

 

 

 

3 — écrivez un « poème » sur votre rapport (personnel) à l’art

 

 

 

 

 

 

 

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& puis aujourd’hui, à l’atelier, Christine m’a parlé de cette chose que j’ignorais (sans m’en porter plus mal) :

(la dame de la vidéo est très énervante !)

ça donne ça aussi, & dans le genre c’est top :

& pour finir en poésie, le début (du Chant 1er) de la Petite cosmogonie portative de Raymond Queneau : (un futur atelier possible? Vous allez courir à la bibliothèque pour lire la suite?)

 

 


Entre 2

Date : 3 mars 2020

Entre 2 mardis, des notes, des images,des pensées…. du boulot, des échanges avec jean-Pierre

• Un message de Jean-Pierre :
je l’ai vu l’autre jour à Bordeaux, il est beau ce tapis (ce n’est pas un tapis mais une grande tapisserie de Suzanne Hursky)

• différents jeux de tarots divinatoires, trouvés sur le net :


ou envoyés par Jean-Pierre, aussi :

• des (échanges de)rêves, qui font avancer le travail :
— cette nuit, j’ai posé un mollet sur la table ; un mot laid, une injure qui ne fait pas de bruit ?
Oui, il s’en passe des trucs quand on dort !
la nuit dernière ma mère qui a des courts circuits dans la tête depuis trois jours a commencé sa nuit en parlant Allemand, tchèque et russe pendant près de 2 heures d’affilée […]

• des dessins du dimanche, de Jean-Pierre Larroche, donc :

J’aime bien ce loup devant le son dans une cloche à fromage!
On entend quoi par les trous du gruyère, des meuglements ou le cor des alpes?

• & puis, bien sûr, rouvrir Rabelais pour retrouver les mots gelés qui dégèlent  :

• justement, avec le dégel, s’annoncent les freesias sauvages, qui embaument et résistent à la tempête!
Petites trompes ou pavillons pour entendre le printemps qui vient…

Avec Anne Herbauts (aux éditions de l’An1)

qui fait aussi des albums jeunesse, et le livre d’entretien La tête dans la haie (esperluette ed.), dont j’ai pris un extrait pour un atelier d’écriture précédent.

• j’ai reçu le journal de Pec avec l’affiche pour le printemps de poètes, retravailler le fichier justement, pour la faire imprimer en grand sur du papier mat…
& envoyer “mes” livres de poésie contemporaine franco-arabe (la collection import-export du CIPM) à M. Madiane, que j’ai hâte de rencontrer, et qui nous lira de la poésie syrienne samedi 14 mars

(je pourrais peut-être lui demander de nous lire une page de Papa part… traduit en arabe?!)
& puis lui envoyer aussi un recueil que Seif El Moulouk Sakta m’avait offert à Annaba, je ne peux pas le lire et je garde un vif souvenir de Seif même sans son livre, autant que sa poésie circule avec des gens qui puissent la lire

• justement, en parlant de Syrie, dans le journal de PEC de mars :

& hier ce message d’Aysé,
une enfin super bonne nouvelle,
depuis le temps qu’Adama attend et espère, ouf, youpi

 

 

• auparavant, un message de Raphaëlle, à qui j’avais prêté le livre de Emmanuèle Bernheim

Je ne sais plus à quel propos on avait parlé de ce livre, nos mères ? du film d’Alain Cavalier Être vivant et le savoir ? De mon été résidence-Franprix ?


 

• & un coup de téléphone de Xavier, qui me parle (à propos de Longwy…) d’un film que je ne connaissais pas, Selfie. Avoir 16 ans à Naples d’Agostino Ferrente, et qui me donne envie de le découvrir ; je ne sais pas si Manée l’a vu au Cinéma du réel…

C’est aussi l’occasion de revenir au programme de PEC, car si ça vous intéresse, il est encore temps de s’inscrire :

  • et en conclusion, photo d’un livre, avec mise en page et maquette de Camille Nicole, qui donne du temps, quand on court sans cesse après…!


atelier d’écriture du mardi – n°21

Date : 26 février 2020

atelier 21, mardi 25 février

Pour faire suite à l’autoportrait de la semaine dernière après le texte de Fabienne Swiatly,
je vous ai demandé : Une photo de là où on vient, une photo de sa vie

Et puis, en références, des extraits des Exercices de style de Raymond Queneau

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Aujourd’hui, Raphaëlle est venue avec 2 amies, Sophie et Pauline, (qui remplacent les absentes et qui jouent magnifiquement notre jeu…), et qui ont apporté chacune la photo demandée.

Halte là ! Qui va là ? Qui vit là ?
Pour chaque image,
1 — faites un portrait de la personne, à partir des éléments vus dans la photo
2 — portraits robots de votre choix

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

2 – petit texte de présentation pour votre candidature sur une liste électorale

 

candidate 1

 

candidat 2

 

candidate 3

 

candidate 4

 

candidate 5

 

candidate 6

 

candidate 7

& pour vous remercier,
et finir en feu d’artifice,
un bout d’une lettre de Gaston Chaissac,

tirée de ce recueil

 

 

(et si ça vous donne envie d’en lire plus, tant mieux!!)

et un panneau vu dans la rue cette aprem


le retour avant-après

Date : 25 février 2020

• En fin de semaine dernière, il a fait beau !

C’était plaisant de prendre la longue route derrière la gare jusqu’au Secours Populaire ! (qui doit être nettement moins plaisante quand on en revient avec des lourds sacs de bouffe…)
C’était pour des interviews, toujours sur le thème du courage.
Une des plus belles paroles, et des mieux articulées, personnelle et pudique, c’est un petit garçon de 11 ans :

 

 

• Le matin, j’avais aussi été aux cours de français du Secours Catholique ; il restait le tableau de lundi :

avec de la poésie (sur le site du printemps des poètes)
 
et voici un exercice de courage, apprendre le français, traduire, et remettre son ouvrage… jusqu’à le recopier sans faute (s’il manque 1 e à n’aie pas peur, c’est de ma faute!!)

 

• & puis, au Lieu/Lien, alors, faire la nouvelle vitrine, avec des textes de l’atelier d’écriture :

• & puis repasser dans l’église pour prendre (toujours) des mesures pour les projets pour l’expo…
faire face au gigantisme, et penser simplicité-efficacité, dans le travail, la mise en œuvre, et le budget…

• et puis avant lundi (hier), faire une affiche pour le printemps des poètes, qui sera dans le journal de mars PEC, vite vite !
J’ai ramé, avant d’utiliser les lettres tamponnées faites avec le Modulographe, acheté en 2017 à Angers lors d’une escapade, quand j’étais en résidence chez Julien Gracq

En (re)voyant cette image, je me dis que j’ai encore du boulot à faire, j’avais scanné et préparé une police à ma façon pour l’ordi en bas de casse, mais il me reste aussi à le faire avec les majuscules..!)

J’ai emmerdé mes ami.e.s avec les différents essais (c’est parfois dur de voir quand on a la tête dans le guidon!), avant le choix final…
avec encore un autre essai plus comme d’hab (mais/et ça me fait super plaisir du nouveau joyeux plus frais!!)
• et hop, c’est affiché au Lieu/lien :
Le dimanche, apéro chez Sylvie, l’occase de partager des “détails” extérieurs, BàL et sonnette :

• C’est après que ça se corse :
Lundi sonnerie du réveil à 5h45, train à 6h50… Arrivée à Paris à 15h30…
Pourtant en partant, ça avait bien commencé :

Je passais par Paris pour travailler/réfléchir avec Jean-Pierre Larroche !

j’entendais les conversations de la dame (hystérique) derrière même avec mon casque
(de montage audio) sur les oreilles…

Fallait bien en faire quelque chose..!
On avait rdv à 12h30…
Après avoir passé du temps à la bibliothèque des arts-déco où il a des cours — et où il en a plein le dos, c’est vraiment con les écoles qui dégoutent les profs atypiques qui se font une joie d’enseigner —, Jean-Pierre a profité des bancs ensoleillés du jardin des plantes pour lire, jusqu’à ce que les nuages arrivent avec du vent froid juste avec mon train à 15h30..!
& on va se requinquer au café de la grande mosquée de Paris, après toutes ces histoires!

Des gâteaux au miel et du thé à la menthe,
– parler du projet de cartes divinatoires sur un grand “plateau d’or” — j’avais pris le magnifique jeu de cartes d’Amélie Jackowski :
Allez, Jean-Pierre, je voudrais faire avec toi un “Tarot de Tulle” avant septembre..!!
– & justement, il m’a rappelé le jeu de cartes avec principes d’actions et de non-actions, perdu cet été chez Dominique
– et du projet sonore de Jean-Pierre pour lequel il m’a alpagué, objet officiel de ce rdv…

Jean-Pierre pense aussi en dessin :

On a reparlé aussi de cette chose enchanteresse : la boule de Noël dessinée d’après le bruit des pas dans la neige

& puis, j’avais aussi dans ma besace un cadeau “exemplaire et modèle” pour Jean-Pierre : La règle du temps de l’atelier d’exercice

parfaite traduction matérielle (et poétique et design) d’une idée et de son mouvement
& alors, il était temps de partir, justement, direction la gare de Lyon : et avant de prendre le train again, après le goûter, c’était l’heure de l’apéro !

(pour clore une virée de 15 jours commencée par la Belgique..!)
& on est d’accord!

Encore 3h22 de TGV (mais comparé à Tulle-Paris, c’est une fusée!!) avec le casque sur les oreilles pour les montages audio sur le courage, préparer l’atelier d’écriture du lendemain, arrivée à la maison à minuit, ça aura été une grande journée de travail et de trains!!

 

 

• et aujourd’hui lundi, la suite (logique?) avec un mail de jean-Pierre..!

 


atelier d’écriture du mardi – n°20

Date : 20 février 2020

Atellier du mardi 18 février n° 20

Le courage, la poésie et le monde….  (En vue du printemps des poètes…)

Voilà un sujet qui nous intéresse tou.te.s, nous fait réfléchir à nos vies, aux autres, à l’histoire, au monde…

Penser au rôle de la poésie et de la littérature dans un enchantement possible de la condition de vivant, ou d’autres voix qui nous guident et nous aident à tenir possiblement.

 

 

Voici une (des) autobiographie de Fabienne Swiatly :

Je viens d’un champ de patates, celui que mes grands-parents polonais ont quitté après la première guerre mondiale, pour tenter leur chance en Lorraine dans la sidérurgie. Mon grand-père a laissé derrière lui une terre coriace pour pousser des wagons dans le ventre de noire de l’usine. Migration des pauvres.
Je viens d’Amnéville où il n’y avait pas de terrains de jeux, pas de cinéma, peu d’espérance alors j’ai exploré la maigre bibliothèque familiale, quelques étagères qui servaient à dissimuler une porte condamnée. Je cherchais une issue.
Je viens d’une bibliothèque lue dans le désordre jusqu’au 21 volumes de l’encyclopédie Tout l’Univers qu’une jolie commerciale avait réussi à fourguer à mon père.
Je viens de l’attente. De longues heures passées dans le terrain vague derrière la maison familiale, je m’inventais des histoires, je m’inventais un avenir. J’attendais quelqu’un.
Je viens de la marche. Dès 12 ans, je longeais la Moselle pour y poursuivre les méditations débutées dans le terrain vague. J’écrivais dans ma tête.

Je viens d’un chiffon rouge dédié aux gars de Florange qui ont vu s’éteindre le dernier haut-fourneau de la région. Un monument au mort qui rouille dans le paysage lorrain.

(si vous ne la connaissez pas, je vous engage à la lire et découvrir ensuite son site-blog)

+ une petite liste de :
— Proverbes français :
Moins vaut rage que courage. – 1892)
J’ai bon courage, mais les jambes me faillent. ((1611))
Cœur et courage font l’ouvrage. (1892)
— Proverbes allemands :
De cœur vient courage. (1886)
La force n’est pas dans les jambes, mais dans le courage. (1872)
Bon courage est la moitié du travail. (1872)
Bien perdu, peu de perdu ; courage perdu, tout est perdu. (1896)
Proverbe latin :
Le courage repousse, et ne fait pas le mal.
— Proverbe sénégalais (wolof) :
Qui veut du miel doit avoir le courage d’affronter les abeilles.
— Proverbe chinois :
La valeur d’un général réside dans sa stratégie et non dans son courage.
— Proverbe roumain :


(lors d’un petit atelier au Secours Catholique avec des apprenants français)

et de citations glanées :

Etre différent n’est ni une bonne ni une mauvaise chose. Cela signifie simplement que vous êtes suffisamment courageux pour être vous-même. — Albert Camus

N’écoutant que son courage, qui ne lui disait rien, il se garda bien d’intervenir. — Jules Renard

Si Dieu nous voulait courageux, pourquoi nous a-t-il donné des jambes ? — Marvin Kitman

Le courage du faible est d’une autre qualité, souvent meilleure, que celui du fort. — Yi King

Il y a des moments où le courage des uns naît de la faiblesse des autres. — Louise Darios

Il est curieux que le courage physique soit si répandu en ce monde et le courage moral si rare. — Mark Twain

Etre courageux dans l’isolement, sans témoins, sans l’assentiment des autres, face à face avec soi-même, cela requiert une grande fierté et beaucoup de force. — Milan Kundera

Il faut avoir le courage dans la vie de quitter sa péniche, sinon on vogue au fil de l’eau en se faisant du cinoche et on crève sans être allé ailleurs qu’au cinoche. — René Fallet , L’amour baroque

Celui-là a eu du courage, qui a été le premier à manger une huître. — Jonathan Swift

Tirons notre courage de notre désespoir même. — Sénèque

Il faut avoir le courage de préférer l’homme intelligent à l’homme très gentil. — Jules Renard

Il faut plus de courage pour vivre en lâche que pour mourir en héros. — Hugo Pratt

La différence entre un homme courageux et un lâche est essentiellement un problème de chronométrage. — Robert Anson Heinlein

Tout le monde veut être libre, mais personne n’en a le courage. — Szczepan Yamenski

C’est comme les cochonneries, les histoires de bravoure, elles plaisent toujours à tous les militaires de tous les pays. — Louis-Ferdinand Céline

L’homme est capable de souffrance et d’humiliation, c’est le propre de l’homme, ce courage de moule accrochée au rocher, sa vocation profonde, morfler encore et toujours, sans que jamais il se révolte. — Hervé Prudon   Nadine Mouque

Tenter, braver, persister, persévérer, s’être fidèle à soi-même, prendre corps à corps le destin, étonner la catastrophe par le peu de peur qu’elle nous fait, tantôt affronter la puissance injuste, tantôt insulter la victoire ivre, tenir bon, tenir tête ; voilà l’exemple dont les peuples ont besoin, et la lumière qui les électrise. — Victor Hugo Les Misérables

Comme beaucoup de personnes froides et faibles, une fois en présence d’un irrémédiable désastre, elle trouvait, on ne sait où, une sorte de courage, de force. — William Faulkner Le bruit et la fureur

– Suppose, suppose seulement que rien ne soit jamais arrivé. Suppose que c’était la première fois. Suppose seulement. Ça ne fait de mal à personne de supposer. Disons que rien ne s’était jamais passé entre nous, avant. – Je n’ai plus le courage de faire des suppositions comme ça. On est nés ce qu’on est. — Raymond Carver   La maison de Chef, in Les vitamines du bonheur

Il n’est pas très facile d’admettre que la force morale possède autant de pouvoir et de vertu que le coup de poing; et que la maîtrise de soi qui refuse la riposte requiert plus de volonté et de courage que le réflexe automatique de rendre coup pour coup. — Martin Luther King

Nous n’appartenons à personne sinon au point d’or de cette lampe inconnue de nous, inaccessible à nous, qui tient éveillés le courage et le silence. — René Char

Le succès n’est pas final, l’échec n’est pas fatal : c’est le courage de continuer qui compte. — Winston Churchill

L’amour est une fleur délicieuse, mais il faut avoir le courage d’aller la cueillir sur les bords d’un précipice affreux. ­— Stendhal De l’amour

Les pauvres gens ont bien besoin de courage, sans quoi ils sont perdus. Il leur en faut, rien que pour se lever le matin. Labourer un champ en pleine guerre, mettre au monde des enfants quand l’avenir est sans espoir, cela suppose un rude courage. — Bertolt Brecht

Je vous assure que de ne pas avoir son permis de conduire, c’est une preuve de courage : on vous donne toujours la place du mort. — François Caradec

C’est une grande sagesse que d’oser paraître imbécile mais il y faut un certain courage que je n’ai pas toujours eu. ­— André Gide

Il faut savoir ce que l’on veut. Quand on le sait, il faut avoir le courage de le dire ; quand on le dit, il faut avoir le courage de le faire. — Georges Clemenceau

La bravoure est encore la plus sûre des attitudes. Les choses perdent de leur épouvante à être regardées en face. — Alexandra David-Neel

Sans curiosité on meurt et sans courage on ne vit pas. — Hugo Pratt

Tous nous serions transformés si nous avions le courage d’être ce que nous sommes. — Marguerite Yourcenar

Beaucoup seraient lâches s’ils en avaient le courage. — Thomas Fuller

Hâtez-vous lentement ; et, sans perdre courage, vingt fois sur le métier remettez votre ouvrage : polissez-le sans cesse et le repolissez ; ajoutez quelquefois, et souvent effacez. — Nicolas Boileau   L’Art poétique (1674)

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1 — Inspirez-vous de tous ces textes et spécialement de la « biographie » de Fabienne Swiatly pour écrire une autobiographie-présentation — en pensant au courage que ça vous a demandé

 

 

 

 

 

 

 

& Dominique :

2 — prendre une idée ou une phrase de l’ex. n°1 (ou celui de quelqu’un d’autre après la lecture) pour donner une forme à un petit développement, en laissant de « l’espace » aux mots et aux idées pour « s’étendre » au delà de votre texte . Pensez avant tout au style

Pour vous guider, voilà un extrait d’un texte de Patrice Delbourg, pris dans une anthologie qui vient de paraître au Castor Astral : Nous, avec le poème comme seul courage

 

 

 

 

 

 

3 — 10 ( ?) dictons ou slogans à votre façon qui parlent du courage :
(qui pourraient ou non être placardés en ville ou ailleurs)

Sylviane :

Manée :
Mieux vaut avoir le courage d’être riche que la honte d’être pauvre

Le courage…quand y en a pour un, y en a pour 10(0)

Le courage c’est ensemble

Qu’est ce qui est demandé aux faibles par les puissants? Du courage

Qu’est ce qui est demandé aux pauvres par les riches ? Du courage

Raphaëlle :
Fais comme tu veux, mais fais le bien

Si tu fais sauter les serres à tomates, évite de dire que c’est toi l’auteur

Vinci, bétonnes tes idées, pas la nature

Mc Do, bouffe du bio et paie ton personnel

Toi l’Amazone qui n’en a que le nom, commence par faire fleurir tes lieux de dépôt et engazonne tes allées, avant d’investir dans des drones qui n’ont même pas la parole

Si l’on te sert un gigot d’agneau à Pâques, demande-toi quelle vie a pu vivre ce dernier s’il est né à Noël

David :
Si on reste la tête dans le sable, on n’a pas le cul sorti des ronces

Si tu chies une pendule, je pisse dans un violon

Il faut de tout pour faire un monde, il faut du monde pour faire du rien

Jeanne :
Le courage ça peut être de tourner la page

Certains le nomme : désobéissance civile

Même quand le temps nous est compté, Il ne faut pas abdiquer.

Dominique :

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Le matin, j’avais été faire un tout avec mon micro aux cours de français du Secours Catholique.
J’y ai découvert une revue intéressante, qu’on peut télécharger ou commander gratuitement (en payant les frais de port).
A chaque numéro, un petit dossier thématique.


Tournai, rencontres de rêves -3

Date : 19 février 2020

Le matin avant de partir à l’école, se réjouir avec quelque ouvrage : & direction l’académie des beaux-arts en longeant l’Escaut, et où, avec de la chance, le pont est levé pour laisser passer le trafic fluvial. J’aime ce tronçon de route relevé, comme une idée découpée dans le réel :

Aujourd’hui, les étudiants commencent à réaliser leurs livres. La contrainte, 9 exemplaires, plus de 6 pages, en bichromie, en utilisant les techniques d’impressions disponibles.
Autre “abstraction”, la couleur très transparente presque invisible (avec dedans du rouge, du bleu, du jaune pour qu’elle soit très subtile…) préparée par Elodie
 
Mais aussi, la photocopie sur du papier “hors norme”, après des essais concluants!

Entre temps le mercredi après-midi, j’ai eu la chance d’assister à la conférence de Lasló (qui venait de Budapest pour un des workshop) sur la typographie expérimentale
De Lautrec, avec ses affiches du Moulin Rouge et son monogramme ancêtre du logo, Herbert Bayer qui nous a laissé son nom avec une typo du bauhaus
et comment en Allemagne il fallait trouver une alternative à l’écriture gothique qui venait de la bible de Gutenberg, jusqu’aux Sex pistols

La conférence était en anglais, 2h de concentration emmenées par la voix douce de Lasló, ponctuée des coups de craie au tableau, traduction des idées principales pour en suivre le développement.
Je ne connaissais pas le travail de Warren Lehrer :


Qui nous fait faire des ponts entre les calligrammes d’Apollinaire et le coup de dé… de Mallarmé

et un clin d’œil au grand Massin et à la Cantatrice… (on voit rien, mais c’est pour mieux vous donner envie d’aller y voir de plus près!!)

Klaus Peter Dienst, dont je suis heureuse de découvrir le travail
et puis, bien sur, la grande joie des macules, ça je connais, voici justement celles de sérigraphie capturées à l’atelier

Revenons-y..!

& puis d’autres “archives” de l’atelier de Gravure avec Elodie

& donc, en rentrant le soir dormir chez Camille, toujours encore des livres à découvrir, ou chercher sur le net le travail d’artistes dont on m’a parlé et dont je ne connais pas le travail, comme Kiki Crèvecœur, qui grave sur des gommes :

Ou la revue Mecanica

Sophie Dutertre et José Parrondo, youpi

& the Paul Cox, dont les Lillois (et environ) bénéficie des programmes du théatre (ça fait du bien, enfin un vrai beau travail qui sort totalement des lignes pour les programmes généralement encombrés de graphistes graphisants)



Eva Taulois, c’est aussi une découverte

Pas que des “images”, aussi des textes…! & des livres peu communs

ce qui coïncide avec les Stratégies obliques, et le bientôt retour à Tulle :

avec plus de 8h de transports pour penser à tous ces transports, justement, une semaine qui file la niaque par toutes les rencontres de gens formidables, les découvertes de travail et de travaux, les idées qui en germent, c’est “le déplacement” qui agite les neurones…
& avant de partir, une photo d’une petite recherche cornue, affichée au-dessus du bureau de Camille, qui me rapproche de mon but


après les Sex pistols, un graphisme et un message tulliste


Tournai, rencontres de rêves -2

Date : 19 février 2020

Quelques (nombreux) trésors de la bibliothèque de Camille, chez qui je réside :

& toujours un abécédaire, waouh, une merveille celle-ci totalement inconnue pour moi

je l’ai photographié en entier pour qu’on puisse vraiment le voir, l’ouvrage est épuisé

et puis :

pour introduire un travail en cours de Camille Nicolle, l’attendant à l’atelier, un jeu de combinaisons de formes


& ce beau livre qu’on aperçoit sur une étagère de présentation, épuisé aussi, alors feuilletons-le ensemble :
(sorry, mes photos sont un peu dégueu, mais on se rend heureusement compte de toute la subtilité et la finesse du travail de Camille)

(J’ai eu la chance de repartir de Tournai avec quelques autres livres de Camille, il faudra patienter un peu pour que je vous les montre..!)
C’est une chance d’être pareillement accueillie (je pense en miroir aux auteurs qui atterrissent chez moi avec La Marelle, j’espère qu’ils y trouvent aussi de quoi y puiser énergie et inspiration..!)

& puis, un peu de typographie, avant de retourner à l’académie, d’une revue collective itinérante, qui change de forme à chaque numéro, de rencontres d’ateliers de typo en ateliers :


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