Voici un extrait de Elle regarde passer les gens de Anne-James Chaton (ed. Verticales)
1 — Avec le pronom Il (et pas d’autres pronoms ou noms) faites-moi un récit (phrases courtes et factuelles) fictif ou non, en mêlant personnages (Il est grand) et situations (Il pleut).
Pensez à la progression saccadée ou non, elliptique parfois, du récit.
2 — Même chose avec le pronom Elle.
Lecture : chacun.e de vous à la suite d’une phrase de votre texte jusqu’à épuisement des textes.
3 — à l’oral, faites des tours de tables (pas juste 2 ou 3….) en alternant en improvisation Il et Elle.
4 — Voici des extraits de Les paysages avalent presque tout de Maxime Actis (Poésie, Flammarion) :
Développez des extraits de vos textes comme dans Les paysages avalent presque tout Faites 4 courts textes poétiques (pensez au style de l’écriture, ne développez pas de longues phrases)
Après être allé à l’est d’Eden, voici des extraits d’Eldorado, de Jacques Monory, qui est un peintre qui manie l’écriture.
— Pour présenter son travail et ses préoccupations, des extraits d’articles : • Interview (extrait) dans Libération en 96 à l’occasion d’une exposition :
Propos repris d’une émission radio, “Jacques Monory, un roman-photo – Surpris par la nuit 30/09/2008”
« Et tous ces meurtres m’ont reposé : ils ont été les images amusées de mes peurs. »
J’ai toujours eu peur du monde, alors j’ai trouvé la peinture. Avec la peinture, je peux faire ce que je veux, je peux tuer qui je veux, ça ne fait pas de mal.
Le bleu que j’employais est comme une glace pare-balles colorée. C’est un filtre coloré superposé à une image qui ne devrait pas être monochrome. […] Cela, je veux ainsi dire que ce n’est pas vrai, c’est une illusion. Le bleu est un filtre pour indiquer que ce n’est pas vrai.
Le tableau n’est que notre pensée qui passe à travers, derrière le tableau, qui nous revient. Ce que je montre n’est pas ce que je veux dire. C’est d’éveiller une autre pensée, une autre sensation que ce qui est représenté.
Le bleu, naturellement, il devient léger et infini.
S’il n’y avait pas le cinéma, qu’est-ce que j’aurais fait ? Avec le cinéma, le monde est devenu un rêve.
Dans sa peinture, ses films, ses photographies, ses écrits, l’artiste Jacques Monory pratique inlassablement l’assassinat mental, sentimental et autobiographique de l’image, entre rêve et réalité.
[…] En effet, Monory a commencé par faire d’un bleu d’étrangeté sa signature, comme pour nimber ses toiles d’un gilet pare-balles contre la réalité avant d’opter pour trois couleurs récurrentes, le bleu, le jaune et le rouge violacé, abandonner “la monochromie bleue pour une trichromie grinçante, mais joyeuse».
“L’histoire est un cauchemar dont j’essaie de m’éveiller” dit Stephen dans l’Ulysse de Joyce. Monory en dit autant de notre société : ce rêve collectif errant, où règne le faux-semblant et où “l’amour, l’amitié, sont des secrets que l’on risque de perdre, mais dont sa peinture entretient le feu sous la cendre”, selon le philosophe Alain Jouffroy, ami de Monory.
Si la peinture de Monory n’est pas à proprement parler politique – il précise, en 2004, que sa véritable critique porte sur la condition humaine et « non sur la société qui en découle » –, huit tableaux de l’ensemble du Catalogue mondial des images incurables, Velvet Jungle ou Hommage à Caspar David Friedrich n°1 témoignent de la manière dont il réagit aux guerres, aux événements politiques ou sociaux.
Jacques : J’ai fait des Meurtres pour des raisons très personnelles… d’envie, de pulsion. Si vous avez un sentiment meurtrier envers quelqu’un, comment l’exprimer visuellement ? Un revolver qui tire s’avère alors l’acte le plus symbolique de votre état d’âme ! (rires) Maga :La peinture, une thérapie ? Jacques : En tout cas, moi j’en ai fait l’expérience. Quelque chose m’avait fait vraiment très mal à l’époque. J’ai commencé à la peindre transfigurée par des gens qui se tuent. Au départ, j’étais vraiment malade, et quand j’ai fini cette série de vingt-cinq tableaux, j’ai commencé à aller bien. Maga : Il est d’ailleurs frappant de voir qu’après le Meurtre n° 10, vous ne mourez plus. Jacques : Ce sont les autres qui meurent ! Ah ça, c’est un signe de bonne santé ! Maga :Niki de Saint Phalle tirait aussi sur ses tableaux à la même époque. Jacques : Oui, mais pas de la même façon ! Elle tirait au fusil. Moi, au revolver. C’est mon côté Bogart ! En plus, je tirais sur le tableau pour avoir des impacts de balles.
Les architectures lisses des villes américaines n’ont d’intrigant que les inscriptions qui les distinguent les unes des autres, comme cela semble être suggéré dans Métacrime n°1 (1989), où on voit une grande enseigne « ELDORADO » sur un immeuble sans âme. Le décalage entre ce qui est écrit et le lieu où est placée l’inscription interpelle l’artiste car il produit du sens : « Eldorado. C’est toujours un mot extraordinaire. Le paradis dans des atmosphères pas du tout paradisiaques, c’est intéressant… » L’écriture trompe. Ceci n’est pas une pipe, écrivit Magritte dans La Trahison des images.
— Pour se rendre compte de son univers visuel, vous avez devant les yeux une œuvre de Monory dans la collection de l’artothèque, et dans les oreilles sa présentation par David Molteau.
————————————————————————— Extraits de son livre Eldorado(Christian Bourgois editeur, 1991)
1 — Entre rêve et réalité, faites-moi un récit cinématographique d’une situation/scène qui vous a donné envie de prendre la fuite
(en reprenant le style des écrits de Monory)
Clara
David
Yvette
2 — En mélangeant des éléments qui vous ont intéressé dans votre texte et celui des autres, écrivez des “débuts de roman” — en reprenant le style du texte (extrait) de Monory
Yvette
David
Clara
3 — A partir de l’œuvre intitulée Deltaplane que vous avez sous les yeux et des textes de Monory, écrivez un texte en vous inspirant de l’extrait intitulé “Toxique”
Cette affiche est apparue en ville ce matin, elle n’y était pas hier!
David a aussi fait le tour, pour les photographier toutes, dont la 5ème qui n’est pas dans le centre (d’après ce que j’ai compris…)
Ils ont préféré mettre la poésie à l’extérieur du centre ville, c’est dommage… ; mais ça doit être le hasard, car je doute qu’ils prennent le temps de réfléchir à la place de chacune d’elle (sur le “mauvais côté” du panneau, donc quand on passe en bagnole, on ne les voit généralement pas)
& enfin une bonne photo de celle-ci, youpi!
Cette semaine, suite des cartes-alphabet en mots et images, fin, le Z
Je vous laisse deviner…
& puis, chacun choisit une œuvre de l’artothèque (retour de l’expo du centre Jacques Cartier de Brive sur les fleurs). La décrire en quelques mots, impressions, images suggérées, sujets à discussion…
Nouvelle vitrine ce dimanche au Lieu/lien, avec Iris qui a fait briller les vitres pour Sana :
Affaire à suivre, dans le bon sens nous l’espérons…
& puis, au dernier atelier Français/arts plastique, toujours en poursuivant nos cartes de l’alphabet, on est arrivé à la lettre X ; pas facile de trouver une dizaine de mots commençant par X (même quand on parle parfaitement français!!)
C’était l’occasion d’apprendre un nouveau mot que personne n’avait jusqu’alors entendu :
En explication du dessin (d’un jeune garçon), le xénophobe (on dirait un nom d’animal préhistorique) pointe son pouce vers le bas, pour dire “ils sont nuls” !
(Vous me direz, dans le dictionnaire, il y a aussi “Xénophile”, mais l’avez-vous déjà entendu et employé ?)
Pour le Printemps des poètes cette année à Pec à Tulle (car j’ai été à Montpellier samedi dernier, à suivre, bientôt..!!)
& justement cette semaine à la Cave Poésie à Toulouse, il y avait une lecture en LSF de petits textes de Serge Pey, dont “La boîte aux lettres du cimetière” (ed. Zulma)
C’est sur fb (pas besoin d’y avoir un compte pour regarder), là
(regardez tout, c’est très beau, mais si vous êtes pressé, le texte La bàL du cimetière est autour de la minute 29)
La BàL sur la tombe de Machado, au cimetière de Collioure
& puis aussi, si d’autres lectures LSF et interview d’écrivains vous intéressent, il y a Byblos, toute une bibliothèque visuelle et sonore (en construction) accessible là
Il y a peu, j’ai entendu le rabbin Delphine Horvilleur citer un passage de la bible : “Caïn dit à Abel il se leva et tua son frère”
On ne sait pas ce qu’il lui dit. Ou ne sut, ne put lui dire.
Il y a un fantôme dans la phrase, un manque.
Est-ce que le 1er assassinat provient d’un déficit de parole ?
Il manque le fin mot de l’histoire.
En hébreu, on utilise le même mot pour dire violence ou mutisme.
Le terme intelligence de la langue française est emprunté au latin intellĕgentĭa, lui-même dérivé du latin intellĕgō (« discerner, démêler, comprendre, remarquer ») dont le préfixe intĕr (« entre, parmi ») et le radical lĕgō (« ramasser, recueillir, choisir ») donnent le sens étymologique « choisir entre, ramasser parmi (un ensemble) ».
En hébreu, le mot intelligence c’est aussi “entre 2” ; c’est la capacité d’habiter plusieurs mondes en même temps.
La traduction, la relation entre les langues est l’intelligence en mouvement. Aller entre, vers l’in-fini. C’est la condition de toute rencontre.
Même quand on parle la même langue qu’un autre, il y a interprétation; toujours la possibilité d’un malentendu (en tant qu’il se fonde sur l’illusion de la compréhension mutuelle).
C’est même la nécessité du dialogue.
Lacan nous dit que “Le langage, avant de signifier quelque chose, signifie pour quelqu’un.”
“Le dialogue paraît en lui-même constituer une renonciation à l’agressivité.”
«Tous autant que vous êtes, qu’êtes-vous d’autre que des malentendus? Le nommé Otto Rank en a approché en parlant du traumatisme de la naissance. De traumatisme, il n’y en a pas d’autre: L’homme naît malentendu. […] Le corps ne fait apparition dans le réel que comme malentendu. Soyons ici radicaux : votre corps est le fruit d’une lignée dont une bonne part de vos malheurs tient à ce que déjà elle nageait dans le malentendu tant qu’elle pouvait. C’est ce qu’elle vous a transmis en vous “donnant la vie”, comme on dit. C’est de ça que vous héritez. Le malentendu est déjà d’avant. Pour autant que dès avant ce beau legs [la vie], vous faites partie, ou plutôt vous faites part du bafouillage de vos ascendants. Pas besoin que vous bafouilliez vous-même. Dès avant, ce qui vous soutient au titre de l’inconscient, soit du malentendu, s’enracine là».
Ce que Caïn dit à Abel permettrait de dire que “les paroles s’envolent, les écrits restent”.
Mais les paroles ne s’envolent pas toutes et certaines restent gravées en nous bien plus profondément qu’un écrit sur un support.
Le livre de traduction par excellence est la bible.
En rappelant qu’il n’y a aucune lecture hors contexte. D’où tu parles ? D’où tu lis ? Le texte + le contexte n’a jamais fini de dire. Relire, reprendre.
Débusquer les voix cachées comme autant de (sous)sub -versions du texte.
(extrait de Mon père et ma mère de Aharon Appelfeld)
Sur le site de l’Alliance biblique, on peut lire en parallèle différentes traductions
ou encore
il y a aussi la traduction d’André Chouraqui, au plus près de la langue “originale”, qui a aussi traduit le Coran :
En 2001, est paru une édition “remarquable” de la bible chez Bayard, résultat de plusieurs années de travail de traduction entre des exégètes et des écrivains contemporains (romanciers, poètes, philosophes, dramaturge).
ci-dessous, extraits de la préface :
[…] […] […]
• • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • 1 — Voici différentes traduction du début du ch. 4 de la Genèse : (trad. F. Boyer / Jean L’Hour- 2010)
(Trad. A. Chouraqui- 1985)
Qu’est-ce que Caïn a dit à Abel ? (inspirez-vous de la forme biblique, même si vous utilisez la langue de 2021)
Dominique :
Clara :
Manée :
Martine :
2 — Caïn part à l’est d’Eden (voici différentes traductions)
Décrivez sa vie, comme dans un western
Clara :
Dominique :
Martine :
Manée :
3 — Voici des extraits de A l’est d’Eden, de John Steinbeck
Vous aussi, un jour dans une situation familiale ou amicale, vous êtes retrouvé devant un fort sentiment d’injustice, mal compris.e, mal aimé.e au profit de quelqu’un d’autre.
Décrivez la scène, ce que vous avez vu, pensé, compris, ressenti….
Yvette :
Dominique :
Clara :
Martine :
Manée :
4 — Toujours avec Steinbeck :
Timshel : TU PEUX ou TU PEUX NE PAS (Steinbeck publie A l’est d’Eden en 1952)
Résonne avec le JE PRÉFÈRERAIS NE PAS (I would prefer not to) de Bartlebyde Melville (publié en volume en 1856)
Faites-moi une liste en mélangeant/mise en rapport des
JE PEUX / JE PEUX NE PAS / JE PRÉFÈRERAIS NE PAS
Coup de téléphone de Yann, pour une page du programme de la Cave Po, à Toulouse ;
allez, on adapte l’affiche en typo, que j’ai collé vendredi sur la vitrine du Lieu/lien qu’on vient de vider-quitter
(sauf la vitrine, au moins, on n’a pas tout perdu!!)
Avec leur charte Pantone (et heureusement que j’avais traité les vagues à Marseille sur l’ordi à partir de l’impression typo!), et en cherchant désespérément une typo qui ressemble à une typo bois qu’on a à l’atelier et que j’avais failli utiliser…
Version numérique, c’est bien aussi !!
(mon affichage des couleurs laisse à désirer..)
Du coup, dans l’élan :
Avant de refaire la vitrine du L/L avec Jean-Pierre Larroche, de passage:
& du coup le soir, de reprendre le fichier numérique, pour une nouvelle affiche (avec les couleurs de la Cave Po pour l’essai, on verra après à Marseille avec Christine…)
Aujourd’hui, découverte de Ghérasim Luca (Bucarest 1913- Paris 1994), poète d’origine roumaine dont la majeure partie de l’œuvre a été publiée en français, « un nom et un égarement », identité singulière, « hors la loi », poète apatride en perpétuelle transgression du langage poétique.
Il entame une profonde transformation de l’écriture poétique par des mots travaillés dans leur métamorphose incessante, « bégaiements poétiques » qui dissèquent le langage pour mieux démultiplier les sens.
Gilles Deleuze et Félix Guattari ont souligné à quel point son « bégaiement » renouvelle la poésie, en portant le langage aux limites et en taillant « dans sa langue une langue étrangère ». Une manière explosive d’affoler le langage, une « orgie de mots », qui cherche à « prendre corps » (Paralipomènes), une incessante « morphologie de la métamorphose » (titre d’un poème dans Héros-Limite).
L’utilisation des homophonies d’une façon délibérée (non plus seulement celle de la proximité sonore) apparaît à une place particulière car elle se situe comme une sorte de point ultime du travail sur la matérialité signifiante. Avec la mise en scène de ses écrits et le travail de tout le corps que représentait pour lui la lecture publique de ses écrits, la lecture orale fait savoir l’équivoque des mots, elle creuse aussi la rupture entre écrit et oral, puisque le repérage par l’auditeur de l’homophonie intentionnelle peut disparaître. Selon sa formule : « comment s’en sortir sans sortir » et « je m’oralise ».
Parallèlement, les Cubomanies, commencées dès 1945, sont une sorte de collage obtenu en découpant de manière régulière une image donnée en fragments carrés et en recollant aléatoirement les morceaux, selon une conception toute personnelle du hasard objectif. Cette pratique trouve une suite dans la confection de livres-objets, qui combinent texte, typographie, illustrations. Le texte qui accompagne cette activité plastique est construit autour des associations fantasmatiques crées ou suscitées par l’objet. Dans Un loup à travers une loupe, on assiste au passage d’associations fantasmatiques, telles que l’on pouvait les apercevoir chez Breton, à des associations sur le signifiant.
Un moment clé de cette insistance sur la matérialité sonore des mots semble bien être, chez Gherasim Luca, la lecture de Raymond Roussel, auteur prolixe en calembours et jeux de mots.
On pourra ainsi appréhender les différents modes de la poétique de Ghérasim Luca – écriture vocale et partitions graphiques, décompositions sémantiques et recompositions iconologiques, mots incarnés et formes aléatoires, défi au sens et refus de l’absurde –, et saisir en un seul lieu cette œuvre qui forme un bloc contre la rhétorique de la poésie officielle, la sclérose de la langue littéraire et la banalisation de l’image à l’ère de la « reproductivité technique » effrénée de l’œuvre d’art. Un corpus habité par un balbutiement souverain, une très haute tension amoureuse, une langue à la fois concise, drôle, légère, précise, sertie de silence.
(petite compil d’éléments glanés sur différents sites)
Nous allons aujourd’hui travailler à partir de 2 poèmes tirés de ce recueil.
Exemple le plus célèbre de ce « tangage de la langue », le poème PASSIONNEMENT(1947), avec politique, éthique et poétique d’un même souffle loin de toutes les dichotomies habituelles (lyrisme/objectivisme ou intime/public, etc.)
PASSIONNÉMENT
1 — Après la lecture à voix haute de Passionnément, écrivez un texte ayant pour thème un conflit en vous inspirant de Gherasim Luca
Clara :
David C :
Sylvain :
Isabelle :
David M :
Marie-Jo :
Yvette :
Martine :
Dominique :
2 — Écrivez un poème ayant pour thème un moment tendre en vous inspirant de Gherasim Luca
Martine :
David C :
Yvette :
Marie-Jo :
David M :
Isabelle :
Clara :
Dominique :
Sylvain :
3 — Après la lecture à voix haute de La paupière philosophale, écrivez un texte où les mots rebondissent et se métamorphosent « dans les collisions, interférences, papillottements que l’homonymie et l’homophonie produisent entre les mots » (Jankélevitch)
LA PAUPIÈRE PHILOSOPHALE
Marie-Jo :
David C :
Sylvain :
Clara : Aux confins des décombres une ombre feint qu’elle succombe. Il n’en est rien.
Seul demeure le jour abat-lourd poids de ficelle ailée elle cède.
Latence d’un destin à plat. Encaqué dans cet apparat arpente l’émoi Hé toi ! Hâte-toi de t’émouvoir.
Molle larve palabre pâle et vital le vide est létal.
Écrasé s’affale au fond des fêlures fondent les encablures persiste l’usure.
En ce moment, le ciel varie…
Corinne m’a envoyé hier une photo prise de sa fenêtre, à côté de St Brieuc
tandis que je me faisais une escapade de l’atelier pour 3 h de vacances,
en allant pique-niquer avec Christine sur l’île du Frioul à Marseille… Ce qui m’a donné l’idée de l’atelier d’aujourd’hui !
Atelier 11 – jeudi 11 février Après avoir fait 2 ateliers avec traduction à partir de la langue allemande, cette fois, abordons une nouvelle langue paralloïdre, avec André Martel
Un peu de documentation tout d’abord, avec la définition de Wikipedia :
& un extrait d’un texte de Jean Dubuffet :
& une analyse tirée du numéro 10-11-12 de la revue Cheval d’attaque, sur André Martel :
& voici des poèmes d’André Martel, tiré de Le mirivis des naturgies (édité par le collège de pataphysique, calligraphié et illustré avec des lithographies de Jean Dubuffet)
1 — traduisez le poème Mar en tenant compte de l'”ampleur” de la langue paralloïdre
David :
Yvette :
Marie-Jo :
Martine :
Dominique :
Sylvie :
La mer danse devant moi
la mer me laisse l’apercevoir et me donne la chance de la regarder
je transpire, la mer me met en transe
Tragique, tragédie maritime
aux quatre coins de la mer
tout au fond de la mer !
La marée m’éloigne
la mer m’empoigne
pour que je la rejoigne !
Reflet de lune dans la mer
Soleil sur la mer
étoile de mer !
Oh maman ma mer
la mer me brise
j’en ai marre
Sylviane :
2 — Décrivez-moi la Corrèze (qui traverse Tulle) en ce moment en un poème en langue paralloïdre
Dominique :
Sylvie :
Yvette :
Marie-Jo :
Martine :
Sylviane :
David :
3 — Décrivez-moi un étang Corrèzien en un poème en langue paralloïdre
Dominique :
Sylvie :
la calmation
la planaison
s’étanger
En me promenadant…
pas d’inspirement…
Sylviane :
4 — A partir du poème Le troudoublis, et vous, que jetteriez vous dans le troudoublis ? (en langue paralloïdre)
David :
Martine :
Marie-Jo :
Dominique :
Yvette :
Sylvie :
Sylviane :
• • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • •
& puis, restons à Tulle, avec cette photo issue d’un livre du tampographe Sardon :
Pour cette lecture, nous nous partageons le travail avec Iris Bugl :
Elle lit Le monde d’hier de Stefan Zweig, et sélectionne des extraits,
alors que moi je lis l’abondante correspondance Romain Rolland/ Stefan Zweig,
Avant que nous nous retrouvions montre en main pour construire 30 mn de lecture pour des lycéen.ne.s de 2nde et 1ère entre autre de la section Abibac du lycée Perier de Tulle.
(Les sections Abibac permettent aux élèves français et allemands de préparer à la fois le baccalauréat et la Allgemeine Hochschulreife allemande (Abitur) à partir de la classe de seconde de la voie générale en France et de la Gymnasiale Oberstufe en Allemagne)
C’était un gros boulot, mais nous sommes contentes.
Moi, parce que j’y allais à reculons (travailler sur Romain Rolland, a priori ne m’excitait pas, j’aurais préféré une voix plus “moderne”, d’autant qu’il y a l’expo de Raoul Hausmann en ce moment au CDI), et faire ce travail, même si le temps nous pressait un peu trop eu égard des 2 énormes tomes de leur correspondance à lire, a été passionnant. C’était aussi l’occasion de travailler ensemble avec Iris, et c’était efficace autant qu’agréable. Iris, elle, a “redécouvert” Zweig.
Enfin, nous avons apprécié la langue française de Zweig, avec des tournures de phrases relevant de la langue allemande (parfois, pour certains de ces propos, ou sa façon de s’adresse à RR, il me semblait entendre en écho la voix d’Iris!)
Voilà le montage RR à SZ lycée que nous avons fait pour les lycéen.ne.s à partir de ces nombreuses lettres.
Les propos des 2 écrivains ont de nombreux échos avec aujourd’hui.
& puis, quelques “notes” relevées, en dehors de notre sujet circonscrit…
& puis, après la 2nde guerre mondiale, un peu de radis japonais, variété Read Meat, aussi bon que beau !
& puis, un général tiré d’un recueil de 12 poèmes de Günter Grass avec 7 dessins Enrico Baj (Zweig a été plusieurs fois en Italie au temps de Mussolini, il lui a même écrit – avec répulsion – pour qu’il gracie un prisonnier politique, ce qui a été fait)
& en cherchant une autre image de général de Baj, j’ai découvert ce livre “cubiste” que je ne connaissais pas..!