atelier d’écriture du lundi n° 10

Date : 6 mai 2019

Atelier 10, LE GAI LOGIS
20190505_114217Dans la nuit de samedi à dimanche, pour arriver à dormir dans la tempête,je pensais entre autre à l’abbaye de Conques.

20190505_144706Hier aprem, pour échapper à la tempête, je suis allée à Aix-en-Provence avec un ami voir une expo d’art contemporain. Qui était fermée à cause du vent (je suppose) car le bâtiment est dans un parc.
Du coup, pour contrer cette déception, Thomas m’a emmené sur les hauteurs d’Aix voir la maison de sa grand-mère, qui est pour lui un lieu fondateur.
Nous avons vu Le Gai logis (c’est le nom de cette maison!) de l’extérieur et à travers la végétation, mais il était content de retrouver cet endroit qui a peu changé, avec tous les arbres qu’avaient plantés son grand-père.

Puis nous avons été au musée Granet, sans grand enthousiasme au départ, mais on y a découvert quelques belles œuvres, et retrouvé d’autres.
Pour Thomas, le tableau de Cézanne Les Baigneuses , que sa grand-mère aimait particulièrement, poursuivait ce pèlerinage.

Nous avons tou.te.s ces lieux fondateurs à fort enracinement, qu’on nous a “donné” enfant ou que l’on s’est constitué adulte, qui nous posent, nous constituent des racines, peuvent nous servir de “doudou” ou de “grigri” dans la tempête…

Dans la préface du livre d’Annie Dillard, Pèlerinage à Tinker Creek, Brice Matthieussent écrit :
“Annie Dillard retourne sans relâche sur les lieux ou un infime miracle langagier s’est produit pour elle seule, à l’insu du reste du monde, vers ces carrefours secrets où l’éternité s’est incarnée dans le temps. Le langage, l’écriture, serait alors le seul moyen de communiquer à tous le plus intime, le plus secret, ce qu’Annie Dillard appelle la grâce ou la beauté, ce que Georges Bataille nommait quant à lui le sacré. On voit donc que le divinité d’Annie Dillard s’apparente davantage à celle de sainte Thérèse ou des mystiques qu’à l’image d’une religion instituée : le texte fondateur et son expérience vécue, non pas sa fossilisation en rituels, que l’humour ravageur de notre auteur ridiculise volontiers…”
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Dans Histoires de peintures, Daniel Arase écrit :
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Balzac, qui s’est beaucoup intéressé aux vêtements à travers ses personnages,  écrit :
20190506_101102 rejoignant là le Manteau Demeure, d’Etienne Martin.

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Au boulot ! :
Racontez, décrivez, analysez,…, (en adaptant si possible le style d’écriture à chaque sujet), ces GAIS LOGIS qui participent à/de votre vie, à travers :

1 — une maison,

• Agnès :
Il est un château en Corrèze. Non, pas le rose d’Aragon, pas celui de Peyramaure. Un château qui fait parti de l’histoire de famille. Comme un château en Espagne. Comme une vantardise, une légende, un conte lu aux veillées. Ou bien comme une protubérance…. « Mon château », c’est bien le nom que lui donne ma mère.
C’est au château que travailla mon arrière grand-mère. Cuisinière. Au service des DB. Une belle demeure, sobre malgré ses deux tours, son élégant perron de pierres. Un jardin entretenu, sage et millimétré, sans fioritures extravagantes. Les propriétaires ? « Des gens respectables ! Des gens bienveillants ». Leurs enfants, ils venaient, comme une récompense, s’attabler pour quatre heures à même la table de la cuisine. La table des petites gens. Les tartines joufflues et débordantes de confitures maison, englouties avec sourires et délices. Une seule fois, alors qu’elle était venue chercher sa grand-mère, ma mère, enfant, eu la permission de visite. Et c’est là je crois le cœur de l’histoire. Dans le grand hall, un immense escalier de pierres à double voies – Elle ne l’a, dans sa mémoire, gardé que démesuré. Vision d’enfant. En rapport avec sa maison à elle, avec toutes les autres maisons qu’elle connaissait. Ces petites maisons de pierres, où tout ou presque se résumait à cette humble pièce de vie, mais aussi quelquefois de sommeil. Sombres souvent. Sobres, toujours – Aux murs accompagnant les marches, les portraits peints des aïeux. Démesurés, endimanchés et solennels. Bien trop figés, bien trop sérieux aux yeux de cette enfant. Si sérieux qu’encore aujourd’hui, à presque 92 ans, quand parfois ma mère puise une fois encore au creux de sa mémoire ces souvenirs inoubliables d’enfant et nous en conte l’histoire, on peut lire dans ces yeux un peu de cette peur qu’elle ressentie alors. De cette peur, mais aussi de cet enchantement. De ce quelque chose de presque féérique, impalpable, encore si présent.
Comment un château peut-il atterrir dans l’histoire d’une descendance de sans biens, d’une lignée d’ouvriers de la terre ? Grâce à des confitures délicieuses englouties avec bonheur par d’honorables enfants. Grâce un grand escalier de pierres ornés de portraits sérieux, fiers et imposants.

2 — un jardin, un espace naturel (Agnès, tu l’as déjà fait lors de l’atelier de la semaine dernière)

• Manée :
A la fois maison et un espace naturel
Une maison à peine mais plus qu’une maison…une cabane de vigne construite par Antoine mon grand-père, maçon et paysan, en pierre, couverture d’ardoise comme une vraie maison et à l’intérieur comme dans une vraie maison, une cheminée. Une pièce en bas et une au dessus avec un plancher de bois, accessible de l’extérieur par un fenestrou. Une odeur de terre et de bois.
Sur un coteau ensoleillé toute la journée avec une vue sur la vallée d’une petite rivière nommée La Franche Valeine, avec la vigne d’Antoine, des pêchers qui donnaient de petites pêches dorées, succulentes, des fraises des bois à la saison. Des herbes folles et des fleurs sauvages. Les raisins avaient une peau épaisse que j’aimais garder longuement dans la bouche.
L’hiver il m’allumait la cheminée, je lisais, par la porte toujours ouverte je le voyais tailler la vigne, j’aimais le bruit du sécateur sur les ceps. Avec lui, là, je me sentais à la fois protégée et libre. 

3 — une œuvre d’art,

• Agnès :
J’ai découvert cette œuvre de Murillo sur les bancs de l’école. « Le jeune mendiant », au milieu d’autres images, dans les pages d’un livre scolaire. Entre celui de géographie et celui de français, je ne saurais dire. Encore moins quel était le sujet de la leçon. Je ne peux dire non plus ce que je ressentis alors. Tout cela semble effacé. Seul me revient si clairement en mémoire, le tableau au jeune garçon. Net. Précis. Gravé. Comme indélébile. Et je pense que toute ma vie je pourrais parcourir les musées, les livres, les salles d’expo, être ébahie devant des œuvres belles, touchée, emportée, attentive, en observer les moindres détails, cherchant les messages donnés, admirative aux talents de l’artiste, aucune ne restera si bien gardée dans ma mémoire. Aucune autre que celle d’un jeune garçon pouilleux aux pieds sales et vêtu de guenilles, assis dans la lumière d’un soir au sol d’une pièce lugubre et vide. Auprès d’un panier, d’une cruche et de quelques fruits. Seul. Dans cette mémoire, comme un lien immatériel, un dialogue virtuel tissé entre deux enfants.
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• Manée :
Un film documentaire peut il être considéré comme une œuvre d’art ?
Oui.
Alors je choisis « Monique – LIP » un film de Carole Roussopoulos, une féministe, pionnière de la vidéo. A la suite d’un licenciement, Jean Genet lui conseille d’acquérir ( avec ses indemnités) une des premières caméra vidéo pouvant être portée et manipulée par une seule personne; elle choisit par ce moyen de donner la parole à ceux et celles qui sont tenus au silence dans les journaux ou à la télévision.
En 1973, les salarié-e-s de l’usine de montres LIP à Besançon occupent leur entreprise menacée et décident de la reprendre en autogestion. Monique Piton raconte devant la caméra les quatre mois de lutte et la difficulté pour les femmes pourtant très actives de trouver une place dans un syndicalisme dominé par un monde d’hommes. Jusqu’ici rien de très nouveau et original.
Ce qui fait art c’est dans le récit de Monique l’idée de remplacer le mot femme par le mot arabe et le mot homme par le mot blanc ( voir l’extrait vidéo) et cette idée géniale permet à la fois de prendre toute la mesure des postures de domination ( aussi bien à l’égard des femmes que des arabes ) et en même temps de rire grâce à un humour fin et féroce.

ICI à 2mn

(je te remercie pour cette découverte extra !!)

4 — de littérature,

• Agnès :
Cela fait maintenant presque trois jours qu’il m’accompagne. Autour de nous l’enchevêtrement du monde, frénétique et inexorable, sous la lumière qui tangue. Qu’importe ! Assise au bord du lit, j’attends. Je n’ai qu’à tendre la main pour le toucher. Surtout, ne pas précipiter les choses. Laisser s’égrener lentement les dernières minutes. Comme la plupart du temps quand le plaisir est intense, je m’efforcerai de prolonger l’histoire. C’est la règle du jeu que je me suis fixée. Immuable. Avec tant d’autres les jours se succèdent, semblables, sans que la magie n’opère. Mais avec lui comme avec un petit nombre d’élus, elle est arrivée dès les premiers mots. Ne m’a plus lâchée. Notre aventure n’aurait pu durer que quelques heures, cinq ou six tout au plus. Il valait mieux alors laisser le bonheur en suspend. La fin sera comme toujours douloureuse. Elle promet d’être si belle. Bientôt je soulèverai la couverture, et d’un geste hésitant, je reviendrai à l’endroit même où j’ai laissé ma marque. Ses derniers mots passeront par ma bouche, dans une ultime jouissance.
Et qui sera l’auteur prochain d’un aussi beau voyage ?

5 — un vêtement

• Agnès :
S’habiller pour paraître. S’habiller pour apparaître. Vêtir le bon costume pour faire face au monde. Les costumes devrais-je dire, chacun approprié à la tâche qui lui incombe. A l’occasion. A ce qu’on veut dire, mettre en scène. A ce qu’on juge que les autres en attendent. Aux circonstances.
Mais pour faire face au monde, il faut être à son aise également. Faire concorder aux besoins des circonstances le bien être du corps. Carapace oui, mais carapace dans laquelle on respire. Qui nous laisse libre de nos mouvements. Pas carcan.
Voilà les deux contraintes qui s’imposent à nous lors du choix d’un vêtement. Quelquefois, trop souvent, nous en oublierons une. Nos armoires en sont la preuve. Dans chaque pile on attrape presque toujours le dessus, de tous les vêtements suspendus aux cintres ce sont souvent les mêmes qui vont prendre l’air. Nos fiers élus sont donc ceux qui cochent les critères : du bien être, et de la bonne apparence. Le tout bien sur sans se renier soi-même.
Diabolique le choix du vêtement.

• Manée :
C’était rue de Rennes il y a des années, dans la devanture d’un magasin ( aujourd’hui on dirait plutôt une boutique ), un gilet de laine couleur jaune ( autrefois j’aurais pu écrire sans hésiter un gilet jaune ). Je l’ai tout de suite beaucoup aimé, sa couleur, sa forme plutôt courte ( je suis petite, les vêtements trop longs ne me vont pas ou en tout cas je me persuade qu’ils ne me vont pas ).
J’ai tourné longtemps autour, je suis partie, revenue et je ne sais
vraiment pas pourquoi, je ne me suis pas décidée à entrer dans le magasin. ( Je ne crois pas que c’était à cause d’un prix dissuasif), j’ai renoncé malgré mon envie.
Ce que je sais, c’est que depuis, j’en garde l’image exacte avec la même envie et toujours le même plaisir même si jamais je n’en ai retrouvé un qui me plaise autant,  pas même les années, comme en ce moment où le jaune est à la mode.

6 — un objet

• Agnès :
Qu’emporteriez-vous si tout ce que vous pouviez prendre devait tenir dans une boîte à chaussures ? C’est le jeu. La question qui avait été proposée par l’agence spatiale française lors du départ pour plusieurs mois dans l’espace d’un de ces brillants spationautes. Pour exemple était détaillé le contenu éclectique et surprenant de ce qui l’accompagnerait durant son long voyage. Lui cependant espérait bien revenir, et retrouver ainsi les biens dont il se privait seulement pour un temps. Je me prêtais alors au jeu en y ajoutant une difficulté. Et de taille ! Qu’emporterais-je qui tienne dans une boîte à chaussures si je devais abandonner, pour toujours, tout le reste ? Pensant tout d’abord ne jamais arriver à me détacher de tant de ces choses accumulées au fil des ans, je fus cependant surprise de pouvoir assez rapidement faire ce tri imaginé irréalisable.
Pourtant bien sur, le jeu terminé, rien ne s’imposa à moi.
Les murs d’une maison ne sont pas élastiques. Il est bon quelquefois de faire le vide si l’on veut que l’endroit reste vivable. De ce fait je continue donc à me battre (au sens figuré, ne vous inquiétez pas) pour me défaire – quand c’est indispensable !… – de la moindre chose. Et chaque fois le dilemme est exaspérant, chaque fois presque un crève cœur est le détachement.
Peut-être faudrait-il que je songe à faire un tour dans l’espace ?


fin avril – début mai

Date : 4 mai 2019

Lundi mistral, damned, c’est raté pour le rencard nage prévu de longue date avec Christine ; pendant que je me creuse la tête pour l’atelier d’écriture, les marins pompiers font un exercice de sauvetage…
Allez, je vous fait un petit reportage, pour bien démarrer la semaine :
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Mardi : un message de Manée avec des fleurs, qui n’a pas pu venir hier à l’atelier d’écriture, mais qui y participe. & peut-être d’autres ?
Car les pivoines sont fanées et les prochaines pas encore fleuries, les tulipes ont poussé toutes seules dans le pré des ânes et ils ne les ont pas mangées.
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Merci les ânes!!
On vient de finir avec Céline, des éditions Un Thé chez les fous, la maquette, elle la couv, moi l’intérieur, de réédition de Quand on naît dans les choux, qui sera imprimé chez Maugein la semaine prochaine.
C’est une grande 1ère : un livre tamponné qui ne l’est plus mais qui est “pareil”…
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et puisqu’il y a 80 pages, c’était l’occasion de rajouter invisiblement (!.. chou pour chou..!) 2 pages dans le texte, alors reprendre les vœux..!
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Mercredi 1er mai
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Comme je mets en ligne le matin le post sur l’atelier du lundi, je trie quelques photos pour trouver du muguet :
l’occasion de partager ces quelques fleurs de câpriers, écloses comme un cadeau (plus en été) et qui ne durent qu’une journée, et qui sentent délicieusement bon ;
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on peut manger les boutons avant, câpres au sel ou au vinaigre, auquel cas il n’y aura pas de fleurs, ou après, au vinaigre, câprons au bout de leurs pédoncules… 20140622_085508P15-06-11_21.37[02] Hélas ici en bac, avec vent et sel, en hiver le câprier morfle et perd toutes ses feuilles, et repart chaque année de presque zéro… Ce n’est certes pas une plante correzienne..

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Le soir, dans la série comment dire-montrer les choses en une phrase, je découvre Sorry Children, avec textes et photos :
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Jeudi
je reprends une affiche disparue, qui reste une des “indispensables”…
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A Tulle, il y a ce festival qui démarre, sur un sujet qui me tient à cœur, et qui me fait regretter de ne pas y être. (voilà le programme)
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J’espère que vous y avez vu ce soir ou aurez l’occasion de voir Après l’ombre, de Stéphane Mercurio. Je l’ai vu l’année dernière (le petit dossier du film sur le blog ici)
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Le dimanche 12 mai, il y a aussi ce film là que j’aimerais voir, mais à cette heure là,  je ne serais pas encore arrivée, damned..!

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Si vous ne connaissez pas le site carceropolis, c’est l’occasion d’aller voir

Vendredi
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20190503_153736En allant porter des affaires-après-tri à Emmaüs, je vais y faire un petit tour au rayon livres… Beaucoup de livres d’art classique, moderne et contemporain, visiblement issus d’une “vraie” bibliothèque d’un(e) marseillais(e) (beaucoup de catalogues d’expos entre autre marseillaises) et autres livres qu’on y voit rarement ou pas en telle quantité comme l’œuvre complète d’Alain Fleischer (ce qui me fait ricaner, j’avoue!)!!. Le “beau” livre de Raphaël, à la ville brûle, aussi, Variations sur un même ciel...
Qui me font me poser des questions moi qui me dit qu’il faut encore que je vide maison et atelier petits-trop pleins. J’imagine ma bibliothèque pour tout ou partie à Emmaüs… : qu’est-ce que j’aurais envie de (r)acheter, vivre avec ? Peut-être faudrait-il s’imaginer dans cette situation pour faire le grand tri….
Je suis revenue avec 3 livres…
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Le soir, ça bouge ou ça va…
Pendant que je suis au téléphone avec Violaine qui risque(!) d’avoir trouvé une maison de 300m2 avec jardin et mini budget pas loin de Lautrec, des messages fleurissent.
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Pendant que je cause avec Violaine et Andreas, affalée dans le canapé, je remarque sur le mur dehors des traces argentées d’escargot au soleil du soir.
Un escargot qui s’est envolé ou qui a été voir de l’autre côté…

Justement, voilà un petit arc-en-ciel à l’horizon, merci le ciel!
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& Corinne va faire sa formation, youpi. Son message est accompagné de photos bretonnes avec textes affichés qui m’interpellent.
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C’est quoi et qui ? Une jolie idée !
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Facile et peu chère à mettre en œuvre et adapter dans une ville, faudrait que je l’envoie à Yann à la Cave Poésie à Toulouse et à Maya à la Maison des Écritures de Lombez, ce serait la belle occasion d’un petit bonjour. Quant à Tulle, on a notre vitrine du Lien/lieu..!

Samedi
Resized_20190504_115239Carine a reçu mon paquet en verre, avec comme cadeau surprise la grosse bague sculpturale en argent, une des 1ères faites par Violaine, que je ne portais plus depuis des lustres et gardais néanmoins, quel bonheur que ça circule et que ça fasse des heureuses!!

Photo sur le tapis, pour nous rappeler nos projets de tapis avec Christine Patry-Morel?
Merci Carine!!
(& tant qu’à faire, si vous avez envie de lorgner le travail de Violaine…)

Dimanche
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La boucle est bouclée. Levée tôt, alors commencer à préparer l’atelier d’écriture de demain!
Méga mistral toute la nuit, ça fait un sacré boucan, tout bouge et vibre dans la maison des 3 petits cochons, et c’est pas fini !
L’occasion de regarder la météo marine (mauvais quand c’est noir ou rouge foncé!) de la semaine prochaine aussi.
A Tulle, il semblerait qu’il pleuve beaucoup, bien que Manée me le cache dans son message : “Les narcisses sauvages sont fleuris ds le pré et les ânes les épargnent semble t-il mais vu qu’il sans cesse je ne suis pas encore aller en cueillir bien que ton pot s’impatiente… “
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Cette nuit, dans la tempête, pour dormir et me désangoisser, j’ai pensé à des choses agréables-douces-réconfortantes ou calmes et stables, à fort enracinement pour pas m’envoler dans les rafales hostiles.
Capture d’écran 2017-10-24 à 09.56.19Comme retrouver cette forte impression physique ressentie à l’abbaye de Conques quand j’ai ouvert la porte du transept (). En regardant une carte, je m’aperçois que Conques n’est qu’à 2h de Tulle, j’espère que vous avez été y faire un tour (plutôt en dehors des périodes touristique et de pélerinage).

Dans un autre genre (!), Corinne m’a envoyé un mail breton avec une nouvelle méthode possible (mais qui semble ne pas marcher…) pour obtenir une augmentation..!
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Voilà qui donne envie de rouvrir les Nouvelles en 3 lignes, de Félix Fénéon, et sa grande leçon de style :
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atelier d’écriture du lundi n°9

Date : 1 mai 2019

Lundi 29 avril.
Au courrier ce matin,20190429_120510 20190429_120452 (1)
J’avais mis le réveil tôt pour mieux me creuser la tête pour les consignes du jour, de midi à 14h au Lien/lieu… & si vous avez un petit creux :
Sans titre-1RENOIR
Merci encore une fois de jouer si bien le jeu des règles que je vous donne, même si ces derniers ateliers, Agnès est un peu seulette au Lien/lieu…!
Donc des textes, sans enregistrements :
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Atelier 9 : DITES-LE AVEC DES FLEURS
Lire ces extraits d’Un dernier jardin de Derek Jarman
Puis, au boulot…!

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1 — Décrivez 2 endroits dans la nature ou « avec nature» en ville ou chez vous que vous aimez bien, « contre toute attente », c’est-à-dire auquel on prête généralement peu d’attention.

Agnès :
C’est ici l’endroit où je me réfugie quand tout va de travers. Quand tout se bouscule. Quand le navire prend l’eau. Un squelette d’os de granit. En équilibre précaire. Au sein d’un linceul de verdure sauvage. Assise au centre de ce carré de pierres, comme au centre d’un cercle magique destiné à quelques cérémonies païennes, je laisse lentement le temps se déposer. Disparaître. Revenir à l’essentiel. Bercée par la musique du vent, des chants d’oiseaux, des bourdonnements d’insectes, le murmure de la source proche. L’architecture est sommaire. Misérable. Disloquée. Il est pourtant encore comme un cœur qui bat au creux de ce jardin d’abondance, riche et disparate, où poussent sans contrainte herbes folles, arbustes emmêlés, fleurs sauvages, baies, mousses et champignons, adventices en tout genre. Là est mon île. Posée sur cet océan vert.

Comme chaque année, les premiers réveillés furent les forsythias et les primevères. Les uns lançant leurs branches dorées vers le ciel, comme des gerbes de feu, tandis que les autres éclaboussaient la mousse des allées de leur élégance multicolore. En roses tendres, palettes de jaunes, mauves élégants, violets profonds. Sous le figuier encore nu, la table attend les soirs d’été, les jours de fêtes. A ses branches des photophores bricolés dans des boîtes en fer blanc. Aujourd’hui le lilas embaume la terrasse. Les cœurs de marie balancent dans le vent leurs clochettes parme. Et il pleut dans ce vent les pétales blancs des cerisiers en fleurs. Comme des confettis jetés aux amoureux le jour des noces. Le long de la maison, les arabesques vert tendre des fougères grimpent droites et altières vers le ciel. L’azalée flamboyante et prétentieuse veut être reine de la fête. Elle nargue le monde avec sa chevelure éclatante couleur de sang. Les tulipes déjà se déshabillent. Les rosiers sont tout en boutons. Pissenlits et orties sont aussi de la partie. Ils n’ont pourtant pas reçus d’invitation. Les pivoines au cœur lourd se préparent. Dans le jardin tout bruisse. Tout vibre, tout s’éveille. Tout renaît. Tout change. Cette année encore est revenue l’heure des recommencements. Et cette année encore je veux bien croire en quelque chose qui commence.

2 — 3 fleurs (quelles qu’elles soient) que vous préférez ou qui ont une histoire dans votre vie :
décrivez-les (observation + affectivement) sans les nommer (les autres les reconnaitront-elles ?) + une histoire qui s’y rattache

Manée :
• Jaunes, très jaunes et parfois si denses qu’elles peuvent colorer tout un pré et de loin cela peut ressembler à un grand aplat jaune, très jaune. De près, un cœur jaune et des dizaines de pétales fins serrés les uns contre les autres. Et qui, plus tard se transforment en une sphère blanche, aux parois presque transparentes, si fragiles qu’il suffit de souffler légèrement dessus pour qu’elle se disperse aussitôt.
Des fleurs négligées, négligeables. Enfant, je les trouvais tellement belles. Un jour je me promenais avec Berthe, la personne qui me gardait ( pendant que ma mère faisait la classe tout près de là et que je ne comprenais pas pourquoi je ne pouvais pas la rejoindre alors que d’autres enfants étaient avec elle) et j’ai vu un pré couvert de ces fleurs jaunes sous le soleil. J’ai dit que je voulais cueillir des fleurs pour ma mère, Berthe m’a répondu que ce n’était pas de belles fleurs pour faire un bouquet et n’a pas voulu me lâcher la main.
Plus tard, c’était presque la tombée de la nuit, j’ai échappé à la vigilance des adultes et le pré étant tout proche de l’école où nous vivions, j’y suis revenue mais toutes les fleurs s’étaient refermées si bien que la vision d’avant est devenue presque comme un rêve.
Depuis ce jour j’ai une prédilection particulière pour les prés recouverts de ces fleurs au tout début du printemps.

Agnès :
Dans sa jupe aux pans immaculés, son cœur d’or. Le tout juché sur son échasse solitaire. Elle peut voir loin. Voir qui va venir la cueillir. Elle attend. Bercée par le vent léger du printemps. Lumineuse et élégante. Dressée dans son nid de verdure. A l’impudent qui viendra la dévêtir elle psalmodiera son amour. Ou pas. Comme on lit les cartes. Comme un sortilège. La roue tourne. Quel présage attend le déshabilleur ? Un peu, beaucoup, passionnément, à la folie, pas du tout… . Enfant, j’ai tant de fois récité cette naïve mélodie. Tant de fois déshabillé les ventres ronds, doux et jaunes de leurs frêles dentelles. Espérant quelques si beaux messages. Et l’amour de princes charmants. Il a passé le temps. Ô les cœurs !

Enfant, j’ai connu l’ivresse très tôt, non pas celle des vapeurs d’alcool ( encore que chez les grands- parents nous avions droit à de bonnes rasades de vin dans les fraises du jardin ou encore de temps en temps les jours de fête a un petit canard, un sucre imbibé d’eau de vie …) mais celle des  senteurs d’une fleur qui me faisait tourner délicieusement la tête : une fleur sauvage qui poussait avec les orchidées dans les prés légèrement humides et vallonnés, six pétales d’un blanc très pur, un cœur jaune bordé de rouge orange et une odeur forte et magnifique. De leur tige coulait un suc un peu collant. Je les cueillais à pleine mains dans l’herbe de juin déjà un peu haute.

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Dents de lion, Dents de lion.
Le matin, au cœur d’une couronne de longues flammes ciselée, le bouton dodu et tendre. Dans son élégant habit de velours.
Dents de lion, Dents de lion.
Le midi, au bout de sa hampe, le pompon jaune d’or. Crinière belle et indocile. Couleur de miel. Parfums amers.
Dents de lion, Dents de lion.
Le soir, comme au ciel un feu d’artifice argenté. Le cœur rond hérissé de cent parachutes fragiles. Evanescents. Rêvant déjà d’ailleurs lointains. Espérant le vent.
Dents de lion, Dents de lion.
Dents de lion je t’ai cherché,
Dents de lion je t’ai cueilli,
Dents de lion je t’ai mangé,
Dents de lions par mon souffle tu t’en es allé dans ce vent.
Et dans ton voyage, mille fois je t’aurai bien suivi. Jusqu’à ces ailleurs. Même jusqu’au cœur des savanes. Même jusqu’à la bouche des fauves.

C’est une fleur qui donne de l’espoir car elle est la preuve que sur rien peut naitre de la beauté et que la pauvreté peut se transformer en richesse.
Elle peut pousser sauvage toute seule sur des gravats, des délaissés et fleurit jaune sur de grandes tiges, pétales un peu larges qui semblent fragiles mais ne le sont pas. On la surnomme «  belle de nuit » ou primevère du soir » car elle s’ouvre à la tombée de la nuit. Les amérindiens l’utilisaient déjà comme plante médicinale sous forme d’huile.  
J’en ai arraché sur des gravats et implanté dans mon jardin, elle fleurit jusqu’aux premiers froids, c’est souvent elle la dernière couleur avant l’hiver.

Il est le gentil de cette comptine. L’ami du romarin.
Il est le fragile, le flamboyant. Eparpillé aux talus qui bordent des routes.
Il est celui qui ramena la vie aux champs des morts. Celui que l’on porte pour eux à la boutonnière ces jours de souvenir.
Il est de Claude, de Gustave.
Il est symbole de ces endroits où l’homme a laissé la nature belle. Où il ne l’a pas encore salie.
Chaque année je le guette au jardin. Et j’espère sa révérence.

3 — Ré-vision du langage des fleurs.
Il y a des tableaux de concordance qui existent, affichés chez les fleuristes ou dans les calendriers désuets, par exemple :
Anémone   Persévérance  /  Anis  Promesse  /  Arum   Ame  /  Aster   Amour confiant  /  Azalée   Joie d’aimer  /  Bégonias  Cordialité  / Etc..
Et développé : par exemple, l’œillet possède des significations multiples en fonction de sa couleur.
• L’œillet rouge est introduit dans les traditions européennes vers le début du XXe siècle comme étant le symbole de la journée du travail. En Italie, en France comme en Autriche, elle se porte à la boutonnière pendant la journée du 1er mai.
• Dans le langage des fleurs, l’œillet rouge pâle suscite le respect et l’admiration, tandis que l’œillet rouge vif symbolise l’affection et l’amour profond.
• Toujours sur le plan sentimental, l’œillet blanc représente l’amour pur. Selon certaines personnes, elle représente même la fidélité, la pureté du fait de sa blancheur. Ainsi, la fondatrice de la fête des Mères aux États-Unis, Anna Jarvis, a choisi l’œillet blanc comme emblème de cette fête. Dans la vie quotidienne, offrir un œillet blanc signifie qu’on souhaite de la chance au destinataire.
• L’œillet rose a quant à lui, une histoire qui relève de la religion chrétienne. Selon la légende, lorsque Jésus a été crucifié sur la croix, sa mère, Marie, versa des larmes qui devinrent des œillets roses une fois qu’elles touchèrent le sol. Dans « la Madone à l’œillet », une œuvre de Léonard de Vinci, on aperçoit aussi que Marie tend un œillet à son enfant Jésus. L’œillet rose représente ainsi l’éternel amour d’une mère.
• L’œillet mauve incarne la fantaisie, tandis que le violet symbolise une humeur capricieuse et maussade.
• Lorsqu’on offre une fleur d’œillet panaché à une personne, cela signifie une réflexion par rapport à la demande de l’autre personne.
• Offrir de l’œillet jaune à quelqu’un signifie qu’on le méprise ou qu’on veut le quitter.
• Quant à l’œillet vert, il est traditionnellement offert lors de la fête de la Saint-Patrick en Irlande. Il était aussi le signe de reconnaissance des homosexuels dans l’Angleterre victorienne (Oscar Wilde était réputé pour en porter à son veston).
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Et une autre fleur “courante” :
• On rapporte qu’en 1778, Parmentier ayant fait un petit bouquet de fleurs de pommes de terre, “il le présenta au roi Louis XVI, qui le plaça de suite à sa boutonnière”.

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Faites un tableau (fourni) fleurs/concordances inventées et fantaisistes,
avec un bref « historique » de votre cru.

Essayez d’adapter un style d’écriture à chaque fleur.

 

Agnès :
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La rose est introduite en France par un explorateur parti de longs mois parcourir le vaste monde.
Durant son périple, il fit une halte de plusieurs semaines au royaume de Pasdechance où la culture des rosiers existait depuis des siècles (On en faisait présent aux jeunes mariés le jour de leurs noces). Là, il pu enfin recevoir du courrier de sa bien-aimée. Il reçu le pli scellé acheminé par de nombreux et valeureux coursiers avec un immense bonheur, ignorant ce que contenait le message. Sa lecture fut pourtant bien douloureuse. Pendant son absence, bien longue, sa chère et tendre, après avoir passé des mois à se morfondre, avait décidé qu’elle ne voulait plus attendre pour être heureuse. Ainsi avait-elle pris un amant. L’explorateur tomba dans une profonde torpeur. Une mélancolie immense et ravageuse. Souvent, afin de crier aux quatre vents son chagrin, il partait à cheval parcourir la campagne. Un jour au détour d’un chemin, apeuré par un animal sauvage, son cheval se cabra et le cavalier atterrit dans un champ de rosiers qui bordait la sente. Il en revint perforé de toutes parts par les nombreuses et féroces épines. Ce jour là il ordonna à ses valets de faire les bagages, et regagna la France et sa demeure au pas de charge. Tout juste arrivé, il alla rendre visite à sa femme, et lui offrit un énorme bouquet de roses. La dame ne sachant rien de ses fleurs-là prit le bouquet à pleines mains. On raconte que son cri déchirant fut entendu jusqu’à des kilomètres à la ronde, et qu’elle ne pu plus jamais se défaire des épines enfoncées aux plus profond de la chair de ses mains, dont elle ne pu plus jamais se servir. Pas même pour les caresses.

L’ancolie, demosten propia en latin, fait parti de la famille des déprimélacées ; longtemps considérée comme une adventice et de ce fait, rangée au rang des orties, ronces, chiendent, liserons et invasives en tout genre. Pour cause, ses soi-disant effets néfastes sur l’humeur, capable d’entraîner jusqu’à une mélancolie profonde. D’où son nom commun, ancolie, dont il est le raccourci.

La primevère jaune, appelée communément « coucou » dans le sud ouest du massif central, annonce la venue de nouvelles. Son nom qui nous vient de la renaissance – primo vers à cette époque – symbolise l’échanges de billets doux rédigés en vers dont le début du printemps était le moment propice.

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entre temps, semaine 1 et 2 avec des fleurs

Date : 27 avril 2019

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Avec l’éphéméride des PPPQ (petits plaisirs partagés quotidiens) avec Corinne, tricoter nos jours…
Puisque j’ai une longue liste de choses à faire, mais que je ne me décide pas à faire ce qui m’embête trop…!!
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A Albi, chez Violaine, une partie du programme consiste à récupérer toutes les “vieilles” terres pour faire des grosses assiettes, qui seront recouvertes d’un émail Kudomato (genre sucre glace) très épais… Certaines se sont fendues, on a donc expérimenté un mode de réparation qui devrait résister (ou pas) à la cuisson… à suivre!
& puis, l’occasion de lorgner quelques livres, dont un livre japonais sur (ou tout est dans) les raccommodages, justement…
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Quand usure et trous de mite deviennent nobles…20190417_155116
Avant de retrouver le bercail, et des livres commandés après avoir vu Chroma à Brive (on aura certainement l’occasion de s’en servir un de ces lundis…), et mon jardin résistant en bacs, en floraison cadeau…
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En affiche + puis aussi un gros paquet d’autocollants
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+ une affiche pour Violaine !

(mais qui pourrait avoir vocation universelle..!!)

à ne pas mettre à la suite de l’autre…

ou pas…Capture d’écran 2019-04-27 à 23.13.22
DSC03031Réparation des Pensées flottantes et essai des flotteurs dans la cocotte minute et dans un haut vase.. avant de rejoindre leur aquarium-vase boule à Nantes ou à Saint-Nazaire ( à 800m de la plage de Mr Hulot…) chez Carine..
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et ce Bout de souffle…

En rentrant le soir des Pyrénnées alors que sa maman est à l’hôpital, Manée m’envoie son paquet retrouvé-retourné que le facteur ne m’a pas livré la dernière fois, qu’importe, des douceurs virtuelles qui me font bien plaisir et que j’espère elle pourra manger encore délicieuses..!!
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Où je me dis que la couleur est la même que celle de la photo envoyée d’une vitrine du musée de Céret (je suppose) avec une céramique de monsieur Picasso…

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Justement, pour le goûter à l’atelier jeudi, une “main de Nice”, où je ne peux m’empêcher de faire la photo, en pensant aussi à celle qu’avait prise Christine Th. quand elle était venue me voir lors de ma résidence à Mouans-Sartoux fin 2013…

Le temps qui passe, comme cette image trouvée sur instagram
(en me disant qu’y faudrait que je m’y mette..)
d’une de mes plaques de porcelaine vue de très près. La peau et la vie résistantes et fragiles comme une porcelaine…Capture d’écran 2019-04-21 à 14.39.40
comme des chaines en verre…
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Vendredi le vent chasse la pluie et les valeureuses roses du bord de mer vont éclore,

ailleurs à la campagne aussi, on m’envoie des échappées de printemps pour mettre du vert dans le bleu

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& puis Jean-Pierre Larroche me téléphone et m’envoie des photos du dernier spectacle musical sur lequel il a travaillé en Suisse dont il est fort content,
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on convient de se retrouver (enfin) à Tulle en mai (quand il sera de nouveau à Saint Pardoux!) pour discuter de tous nos projets qui trainent (plutôt de mon côté, …), JP
et comme ses dessins sont extra, c’est la bonne occasion de lui passer commande d’une vitrine au blanc de Meudon pour le Lien/lieu..!
J’ai hâte de voir ça..!
En attendant, je vois “en vrai” les dessins de Delphine Brestesché, en résidence à La Marelle, lors d’une délicieuse soirée-lecture en ville !
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qui lit une partie du texte écrit quand elle logeait à la maison quand j’étais à Tulle..!
& la charlotte aux framboises très peu sucrée de Sophie, qui n’a pas fait long feu, recette adaptée de celle-ci sur son site de référence cuisine-musique..! (Corinne, tu vois, avec les recettes à suivre, c’est fastoch, effet garanti!!)

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En parlant d’effet, un petit mot de Thomas (pour une affiche éphémère ? — et pour un rencard nage) griffonné à l’atelier
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et la belle quiétude de la marée basse normande (argh… j’irais  revoir ma Normandie…) (merci Corinne tout spécialement pour cette photo!!)
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Quand ici, reprise des horaires boulot-bateau, alors oui, dans ces conditions, j’assure la perm ce we à L’Encre rouge..!!
(aller-retour, il y a déjà plein de touristes en short avec la chair de poule qui finissent la traversée trempés par les embruns, avec le petit mistral…)
Est-ce qu’en été — mais ici on en est encore loin!, à Tulle, c’est plein de touristes..?
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Le soir en rentrant, le plaisir du petit arc-en-ciel qui accompagne le bateau, dû aux embruns!
(il manque le cri des passagers, comme sur un manège, quand il y a de grands creux..!!)

DSC03037 (2)Bon, je m’étais dit qu’aujourd’hui à L’Encre Rouge, peut-être que je referais cette affiche, mais finalement, encore réadapter…, je me suis occupée du blog, pas envie de réchauffé..!
Faudrait plutôt penser à de nouvelles phrases ! Pour des affiches et pour la vitrine du Lien/lieu aussi !

Le soir, ces photos de Manée qui me font plaisir (quand un pot-vase trouve une maison où il est bien!) et m’émeuvent quand je le vois avec des pivoines…
Merci d’y avoir mis les 1ères pivoines de ton jardin..!

IMG_5220Chez ma grand-mère, à la campagne devenue banlieue, il y avait presque une haie de vieilles pivoines, attachées à des pieux tellement elles étaient florissantes, des blanches et des roses, qui fleurissaient juste après le Boule de neige, et le Boule de neige après le “champ” de muguet sous le pommier…
En atteste la (notre, avec Véronique) liste dans Rose & madeleine,
20190427_221138A sa mort, j’en ai demandé 2 pieds comme souvenir d’elle, et comme je n’ai pas de jardin, je les ai essaimées dans la cour d’une amie à Marseille, où elles sont mortes de dépit, et chez des amis en Bourgogne, que je ne vois quasi plus, mais qui m’en donnent tous les ans des nouvelles, comme l’année dernière :
Capture d’écran 2019-04-27 à 20.40.15Et cet inoubliable tableau de Manet, (de Manet à Manée…!!) les pivoines avec le noir sécateur, dont la carte postale est épinglée en bonne place…
manet
Quand ça sent voluptueusement bon la peinture..!!
Plus rien à ajouter, juste à regarder,
IMG_5219(et suite lundi..!)

 


affiche de Pâques

Date : 22 avril 2019

Lundi de Pâques. Pas d’atelier d’écriture aujourd’hui, même à distance, c’est congé!
A la place, je suis de perm marseillaise à notre atelier collectif en ville, L’Encre Rouge.
Lors du dernier (en date) atelier avec le secours populaire, cette phrase de Bobo m’a semblé mériter affiches et autocollants, que ça circule..!
Alors, c’était l’occase de l’imprimer!

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atelier d’écriture du lundi — N°8

Date : 15 avril 2019

CHERCHER À DÉFINIR À L’INFINI

Une définition a pour but de clarifier, d’expliquer.
Elle détermine les limites ou « un ensemble de traits qui circonscrivent un objet ».

•••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••
Regardez les cartes de Pierre Soletti, avec ses définitions du verbe Travailler.
20190413_183845 20190413_183741 20190413_183753 20190413_183726 20190413_183826 20190413_183815 20190413_183706 20190413_183806 20190413_183837 20190413_183851

Puis, au boulot !

•••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••
1 — & pour vous, Travailler ?
en 1 ou plusieurs lignes pour chaque définition, au moins 4 occurrences.

 

 

 

 

Manée :
– Une addiction parmi les autres
– S’esclaver
– Perdre sa vie à la gagner
– S’activer ensemble pour inventer la vie qu’on veut.
– Se déforme. Se dit d’une matière ( bois par exemple) qui se déforme sous l’effet de la chaleur ou de l’humidité ( par exemple ).
Cette occurrence pouvant constituer un sens figuré pour les travaux pénibles qui déforment le corps et la vie des travailleurs.

2 — & pour vous,

  • Avoir ?
  • Être ?
  • Penser ?
  • Savoir ?
  • Faire ?
  • Pouvoir ?
  • Vouloir ?
  • Dire ?
  • Écrire ?

Prenez 4 verbes dans cette liste,
1 ou plusieurs lignes pour chaque définition, au moins 3 occurrences par verbe.

 

 

Manée :
AVOIR
Ce qui empêche souvent d’être
Se faire avoir, se faire tromper, posséder, dominer.
Un avoir:  une avance; un rêve : disposer d’un avoir illimité dans une librairie indépendante.
Posséder

PENSER
Articuler plusieurs éléments complexes pour mieux se comprendre et comprendre le monde
Parfois ça peut empêcher de sentir
Une question: est ce que les animaux et les végétaux pensent ?
Une attitude à la Rodin

ÊTRE
Exister pleinement
S’accompagne du mot humain
Pour mieux être, s’éloigner de la possession.
Auxiliaire qui ne s’emploie jamais avec le verbe être; en «  français » oui mais en occitan non ( on peut dire et on dit : je suis été )

VOULOIR
Si c’est à tout prix c’est l’enfer
Ça empêche de se laisser aller
Quand on veut on peut dit-on mais c’est pas vrai
S’obliger à faire ce qu’il faut faire au détriment de ce qu’on aime faire

 

 

3 — Même chose avec plusieurs verbes de votre choix.

 

 

Manée :
PARTIR
Permet d’avoir envie de revenir
S’éloigner pour mieux voir ce qu’on quitte
Se dit à la place de mourir quand la mort est tabou, on dit  aussi : partir les pieds devant
Bouger, s’arracher, ça peut faire mal ou au contraire du bien.

RECEVOIR
Ça peut être plus difficile que de donner mais ça peut s’apprendre…
Recevoir du facteur ou de la factrice de la main à la main, une lettre écrite à la main, quel plaisir rare!
Accueillir, pratiquer l’hospitalité
Ne pas aimer recevoir ni donner des ordres

 


chez nous

Date : 15 avril 2019

Vendredi 7h30, je suis contente de retrouver Nathalie malgré l’heure matinale,  direction le lycée agricole de Naves, pour 3 ateliers avec 3 classes.
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Avec les secondes générales et technologiques (avec qui nous avons déjà fait un atelier, + les élèves qui étaient au concours d’éloquence)
puis les secondes professionnelles productions,
en 2 demi groupes (activités hippiques et conduites d’élevage et de cultures).

 

Munie de mes provisions de livres (Richard Brautigan, Géraldine Kosiak, Jean Thibaudeau) et le soleil par la fenêtre qui nous encourage.

1— Après lecture de quelques textes de Jean Thibaudeau et Brautigan, je reprends les consignes d’un atelier du lundi :

cherchez dans votre mémoire des mini scènes de votre vie (à différents âges), la mémoire comme un petit bout de cinéma, le récit comme un montage
les développer en 5 “tableaux”

 

• Un voyage scolaire
Inès et mes amies
une douche
dans un hôtel
et de la crème solaire !

 

• Mon isolement
puis l’obligation de reprendre contact avec le monde
cette angoisse, ma peur panique de me sociabiliser
l’escalier où je t’ai rencontré
une sensation que je ne saurais t’expliquer !
un coup de foudre, mon double.

 

• Mon corps tétanisé, dans l’incapacité de fuir
mon esprit qui assiste à la scène
une scène si injuste, sombre et cruelle
cette violence
qu’ils ont laissé en moi… à tout jamais.

 

• A ce moment là, nous étions trois
tous avec des larmes de joie
on s’amusait
on jouait
et maintenant, nous ne sommes plus alliés.

 

• A ce moment là, je pensais de plus en plus à toi,
je rêvais d’être dans tes bras
tu es parti une fois
ne me refait jamais ça
je t’aime.

 

• On se disputait,
on se frappait
maintenant je suis là pour toi
tu ne me parles pas
mon frère, je t’aime moi.

 

• Ce Noël là,
que violence et colère,
puis tu as éclaté
en un éclair
une tristesse volait dans les airs.

 

• Tu te souviens tonton
quand je te coiffais
ou que je te voyais fumer la pipe
et tous nos rires
à s’en faire mal aux joues.

Ou tes voyages extraordinaires que tu nous faisais partager
quand tu allais voir des ponts très connus
ou ces derniers qui nous donnaient des frissons
rien qu’en regardant le vide qu’il y avait en dessous.

Ou toi grand ingénieur que tu étais
qui aimait tant faire partager ton savoir
et créer de si jolis ronds points.

Ou toi qui nous faisait refaire en vain
nos devoirs ou dictées
pour que l’on ait de bonne notes
pour notre avenir.

Ou toi derrière ta barbe ton petit ventre et cet air sérieux
se cachait aussi une personne drôle et très affectueuse
je te rappelle ce souvenir pour que tu n’oublies jamais
de là ou tu es
ces beaux souvenirs et la belle personne que tu étais.

 

2 — Secondes professionnelles (activités hippiques)
(Tous les textes reportés ici sont ceux des élèves qui ont bien voulu me laisser leurs feuilles.)

Je ne me rappelle plus si c’est ce groupe ou celui d’après, alors que vers la fin de l’heure flottait un peu de désordre, Nathalie a demandé à l’un des élèves qui avait été puni précédemment de nous présenter sa punition : il a récité la tirade du nez de Cyrano, dans un grand silence, suivi d’applaudissements.

 

• J’étais dans un prés d’herbe bien verte
j’en faisais le tour en longeant les clôtures
avec un quad rouge fraise
je faisais des dérapages, les deux roues de derrière caressaient le terrain
et j’ai retourné le quad, les quatre roues vers le ciel.

 

• Ma 1ère fois aux commandes d’un engin de 22 tonnes
de couleur jaune, comme un soleil pour moi
mon père m’a dit de poser mes deux petites mains sur les joysticks
j’en ai fait une petite trentaine de minutes avec lui
depuis je le conduis tout seul.

 

• Un jour je suis allée à la pêche avec mon frère
on y est resté toute la journée
j’étais impatiente d’attraper des poissons
mais mon frère a tout pêché
j’étais énervée.

 

• Un 24 février mon petit frère est né
je suis allée le voir à l’hôpital
j’avais 4 ans
il faisait que crier et pleurer
alors j’ai fait comme lui.

 

• Chaque année au mois de juin
c’est les foins
ce mois-ci est mon préféré
travailler dans les prés du matin au soir sous le soleil
sans jamais s’arrêter.

 

• Tous les lundis je dois partir au lycée
chaque fois je n’ai pas envie
mais malheureusement je suis obligée
alors je râle et j’y vais
pour pas me faire fâcher.

 

• Un autre jour avec mon frère j’étais encore en train de pêcher
j’étais très concentrée
encore une fois je n’ai rien attrapé
mais à la place je suis tombée dans l’étang
j’étais encore plus énervée le soir
j’ai tout mangé ce que mon frère avait attrapé.

 

3 — demi groupe secondes pro (Conduites d’Élevage et de Cultures). 20190412_104218
Il y a une grande majorité de garçons.
Les élèves qui sont devant regardent l’épaisseur du livre de Brautigan avec effarement.
Je leur lis des extraits de Chez nous, puis je leur demande : & chez vous ? en au moins 2 pages (si si, vous pouvez le faire!!)

(Les textes sont ceux confiés par les élèves qui voulaient.
Beaucoup sont internes et viennent d’ailleurs.)

 

• Chez nous, il ne neige pas beaucoup l’hiver, mais il fait chaud l’été.
Chez nous, l’hiver ne tourne pas à l’eau.
Chez nous, la maison se situe dans le corps de ferme, entourée par des granges.
Chez nous, mon père travaille à la ferme et ma mère à la mairie, ma grand-mère soutient mon père.
Chez nous, on dit l’espoir fait vivre.
Chez nous, on dit que le désespoir fait mourir.
Chez nous, on espère que l’agriculture rapportera un jour.
Chez nous, il y a un voisin qui appelle ses vaches en klaxonnant.
Chez nous, il y a beaucoup de forêts.
Chez nous, nous ne sommes pas bio.
Chez nous, au lycée, on dit que la classe de seconde CEC est la pire.
Chez nous, il y a beaucoup de vaches.
Chez nous, l’apéro est sacré.
Chez nous, la fête toute la nuit est obligatoire.
Chez nous, on a beaucoup de projets.
Chez nous, on ne fait pas beaucoup de culture.
Chez nous, on vit à la campagne depuis très longtemps.
Chez nous, on n’est pas végétarien et on n’aime pas les végans.
Chez nous, on dit que pour sauver un paysan, il faut bouffer un végan.

 

• Chez nous, on est agriculteur de père en fils ou fille.
Chez nous, nous avons des vaches.
Chez nous, nous avons des brebis.
Chez nous, on a 2 tracteurs.
Chez nous, nous avons un relief montagneux.
Chez nous, nous faisons les foins à deux.
Chez nous, nous n’aimons pas l’école.
Chez nous, nous sommes très fêtards.
Chez nous, nous aimons la chasse.
Chez nous, nous avons tous notre permis.
Chez nous, nous aimons le sport, la piscine, le rugby.
Chez nous, nous faisons l’apéritif avec les copains.
Chez nous, nous rentrons les brebis.
Chez nous, nous rentrons les vaches.
Chez nous, nous donnons à manger aux vaches et aux brebis.
Chez nous, nous avons 80 brebis et 60 vaches.
Chez nous, nous faisons du maïs et du seigle.
Chez nous, nous faisons le tour des vaches, en passant au milieu.
Chez nous, nous donnons au veau.
Chez nous, nous écornons et nous boudons.
Chez nous, nous écartons le fumier.
Chez nous, nous passons la herse.
Chez nous, on discute tous ensemble.
Chez nous, on se dispute soudain.
Chez nous, nous avons un bon pays.
Chez nous, Nicolas paie l’apéro à ses copains.
Chez nous, il y a des agricultrices.
Chez nous, il y a une CUMA.

 

• Chez nous, on fait les leçons.
Chez nous, c’est des vacances.
Chez nous, on va à la pêche et à la chasse.
Chez nous, on a de bonnes vaches.
Chez nous, on dit que c’est un beau pays.
Chez nous, les moutons ont les chiens qui surveillent.
Chez nous, le chien va chercher les vaches.
Chez nous, on donne du foin.
Chez nous, on donne de la farine.
Chez nous, on fait téter les veaux.
Chez nous, on a du monde.
Chez nous, on aime l’argent.
Chez nous, on va à la foire.
Chez nous, on se lève tôt.
Chez nous, on boit du café.
Chez nous, on mange bien.
Chez nous, on a 2 chiens et plein de chats.
Chez nous, on n’aime pas l’école.
Chez nous, le matériel est gros, le tracteur est gros.
Chez nous, on aime les New Holland.
Chez nous, il y a de belles filles.
Chez nous, on aime bien aller draguer.
Chez nous, les femmes sont belles.
Chez nous, Ariane paie l’apéro.
Chez nous, on épand du fumier.
Chez nous, on met du Roundup.
Chez nous, il pleut et il fait froid.
Chez nous, on mange à 8h.
Chez nous, on fait du tracteur.
Chez nous, on pare les pieds des vaches.
Chez nous, on vêle des vaches et on agnèle des brebis.
Chez nous, on fait le tour des vaches.

 

• Chez nous, la production et broutard veau de lait.
Chez nous, les cultures sont vallonnées.
Chez nous, les prairies sont dures à entretenir.
Chez nous, on doit aller à l’école.
Chez nous, on fait bruler les ficelles.
Chez nous, on met de l’engrais.
Chez nous, on peut faire du lait.
Chez nous, on peut avoir le label.
Chez nous, on a des vaches et aussi des moutons.
Chez nous, la race de vache est limousine.
Chez nous, la marque de tracteur est New Holland.
Chez nous, il y a pas mal de paysans qui achètent des Fendt.
Chez nous, on fait notre propre marchandise.
Chez nous, les tracteurs vieux polluent.
Chez nous, on rentre les vaches l’hiver.
Chez nous, on mange dehors.
Chez nous, on fait le jardin.
Chez nous, on rentre tard.
Chez nous, on boit l’apéritif.
Chez nous, on fait des conneries.
Chez nous, on va voir les vaches.
Chez nous, on donne aux vaches.
Chez nous, on entre et sort les moutons.
Chez nous, on sort les vaches.
Chez nous, on a un chat et des lapins.
Chez nous, on tue les poules.
Chez nous, on a des poulets.
Chez nous, les femmes coûtent.

 

• Chez nous, c’est la joie.
Chez nous, il y a toujours un ami ou de la famille qui vient.
Chez nous, on mange copieusement.
Chez nous, nous sommes isolés de la ville.
Chez nous, nous sommes perchés dans les montagnes.
Chez nous, l’air est bon.
Chez nous, l’herbe est bonne pour les vaches.
Chez nous, la neige recouvre tout l’hiver.
Chez nous, les terrains sont pentus.
Chez nous, le matin, on se réveille avec le bruit des cloches des vaches qui broutent l’herbe.
Chez nous, on fait chanter la faux, pour faucher l’herbe dans de grandes pentes.
Chez nous, le matin, on va ramasser les œufs frais du poulailler.
Chez nous, les chiens gardent les troupeaux.
Chez nous, on laisse les vaches en liberté sur les fossés.
Chez nous, on garde les vaches en liberté.
Chez nous, on aime manger une raclette au coin du cantou.
Chez nous, mon grand-père me raconte ses histoires de jeunesse.
Chez nous, on pêche la truite dans des petits ruisseaux.
Chez nous, il y a une immense table en bois à la salle à manger pour accueillir plein d’invités
Chez nous, la devise est « les mains sales sont signe d’argent propre ».
Chez nous, on croit que les fast-food sont de la mauvaise qualité.
Chez nous, on croit aux astres.
Chez nous, on espère faire de bonnes cultures.
Chez nous, on espère que un jour on pourra moins polluer tout en faisant le même travail.

 

• Chez nous, on est critiqué.
Chez nous, c’est vallonné.
Chez nous, on fait cracher les tracteurs.
Chez nous, il n’y a que des français.
Chez nous, il y a des forêts et des prairies.
Chez nous, il n’y a que des Fendt.
Chez nous, il y a de la neige.
Chez nous, il y a plus de vaches que d’hommes.
Chez nous, il n’y a pas de personnes étrangères.
Chez nous, on espère que ça restera comme c’est aujourd’hui.
Chez nous, on a des traditions.
Chez nous, on boit l’apéro.
Chez nous, il n’y a que mon frère et moi comme jeunes.
Chez nous, on parle le patois.
Chez nous, les villes sont loin.
Chez nous, on n’aime pas les végans.
Chez nous, il y a des Fauque.
Chez nous, on n’aime pas les écolos.
Chez nous, on espère avoir de bonnes récoltes.

 

• Chez nous, il y a beaucoup d’amour envers sa copine.
Chez nous, les tracteurs fument noir.
Chez nous, les Valtra sont les seuls tracteurs.
Chez nous, on fait brûler les filets.
Chez nous, on n’aime pas l’école.
Chez nous, on va faire un bâtiment.
Chez nous, on épand de l’engrais.
Chez nous, on chasse et on pêche.
Chez nous, on est agriculteur.
Chez nous, on aime la 3ème mi-temps.
Chez nous, on aime la moto.
Chez nous, on dort.
Chez nous, on change les pièces.
Chez nous, on élève des vaches.
Chez nous, il y a de la bière.
Chez nous, on est à la campagne.
Chez nous, on ne se fait pas punir pour rien.
Chez nous, Aline est mon cœur.
Chez nous, on croit que l’école ne sert à rien.
Chez nous, on pense à faire les imbéciles.
Chez nous, on espère que la relève de la ferme sera prise.
Chez nous, on dit que travailler c’est le meilleur.
Chez nous, on mange de la viande !
Chez nous, on n’aime pas les végans.
Chez nous, on aime les vaches.
Chez nous, on mange notre viande.
Chez nous, on n’aime pas l’informatique.
Chez nous, on n’aime pas les cons.
Chez nous, on n’aime pas les voleurs.
Chez nous, on n’aime pas les écolos.
Chez nous, Aline sera, j’espère, ma future femme.

 

• Chez nous, les animaux se sentent menacés par nos actes.
Chez nous, les forêts disparaissent peu à peu.
Chez nous, on écoute le chant des oiseaux.
Chez nous, il fait chaud et certains n’ont pas d’eau.
Chez nous, on travaille toute la journée dehors.
Chez nous, on pollue les plages avec notre imagination.
Chez nous, on espère avoir de plus en plus d’aliments.
Chez nous, certaines cuisinent avec du feu de bois.
Chez nous, en été les plantes fleurissent en un jour.
Chez nous, on reçoit plusieurs invités dans la maison.
Chez nous, on aide les pauvres pour se nourrir.
Chez nous, on va jouer à la plage un jour sur deux.
Chez nous, on fait des élevages d’ovins.
Chez nous, on offre des animaux dans les villages.
Chez nous, on espère avoir des parcs pour les animaux.
Chez nous, les makis passent par les toits des maisons.
Chez nous, les hommes sont plus fort que les femmes.
Chez nous, certains villageois ont peur des hommes blancs.
Chez nous, on a du mal à se soigner tous parce qu’on est nombreux.
Chez nous, y’a trop de violence.
Chez nous, certaines femmes vont laver les habits dans les rivières pour économiser l’eau.
Chez nous, il y a beaucoup de touristes à la plage.
Chez nous, les touristes profitent beaucoup du soleil.
Chez nous, la violence, plus que le respect.
Chez nous, on fait des prières.
Chez nous, on prie avant de manger.
Chez nous, on tue des animaux pour les distribuer aux pauvres dans les villages.
Chez nous, on rase beaucoup de forêts.
Chez nous, on utilise beaucoup les machines.

 

• Chez nous, nous étions très attachés à notre entourage.
Chez nous, nous aimions nos bâtiments.
Chez nous, la famille et les amis passaient avant tout.
Chez nous, nous pouvions faire confiance à tout le monde vivant dans ces murailles encerclant le peu de verdure.
Chez nous, les armes faisaient régner la paix.
Chez nous, les histoires étaient récurrentes mais
Chez nous, les solutions étaient radicales.
Chez nous, nous étions solidaires.
Chez nous, il n’y avait pas de tracteurs ni de champs ou même de chasse.
Chez nous, les tracteurs étaient métamorphosés par des voitures, des motos ou même des quads.
Chez nous, les champs étaient détruits par de nombreux HLM.
Chez nous, la chasse aux animaux n’existait pas.
Chez nous, il y avait seulement des camps ou des gangs.
Chez nous, tout semblait différent mais au fond
Chez nous, nous voyions le monde de la même manière partout.
Chez nous, nous croyons tous à une religion.
Chez nous, le racisme n’existait pas.
Chez nous, on espérait que tous fussions égaux.
Chez nous, la violence était présente mais
Chez nous, le respect l‘était aussi.
Chez nous, on ne disait que « dent pour dent, œil pour œil ».
Chez nous, nous aimions nous amuser.
Chez nous, nous faisions beaucoup de barbecues entre amis mais invitions toujours la famille.
Chez nous, nous pouvions passer des journées à être enfermé dans des bâtiments clôturés.
Chez nous, la loi du plus fort régnait.
Chez nous, la musique nous faisait bouger.
Chez nous, les grands transmettaient leur savoir aux petits.
Chez nous, nous tombions toujours mais
Chez nous, nous relevions toujours, changés et plus forts.
Chez nous, la différence ne changeait jamais la vie.
Chez nous, on dit que la différence nous faisait découvrir.

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Après-midi, exceptionnellement atelier d’écriture au Lieu/lien (normalement, c’est— ce sera— le matin), avec le Secours populaire.
Lundi, plusieurs personnes avaient prévenu de leur absence.
Une femme passe avant de devoir partir pour l’épicerie solidaire, emmenant une autre jeune femme qui doit s’y inscrire et ne sait pas où c’est. Juste le temps de participer à la 1ère “consigne”.

— 1 : vos impressions de Tulle et ce que vous avez pensé, la 1ère fois quand vous êtes arrivé(e)? & maintenant?

• j’étais déçue :
Pas dormi, je me demandais : où je vais ?
Je ne connaissais personne.
La ville était petite par rapport à là où j’étais (Limoges)
Mes activités étaient bloquées (associations, bénévolat, les personnes que je cotoyais).

maintenant :
J’ai repris un peu mes occupations anciennes
Je commence à avoir des connaissances
La sympathie des gens
Je commence à aimer être ici.

• Le 1er jour, j’ai aimé. On a fait une promenade avec les enfants, je leur ai dit : j’aime cette ville calme.
On  m’avait dit :
— On a vu une maison pour toi à Meymac, il y a beaucoup d’arbres, c’est à la campagne.
puis  — Vous allez aller à Tulle, c’est mieux pour les enfants.
Il n’y a pas de problème. Il n’y a pas le choix.
Je suis tranquille avec mes enfants, c’est petit à petit.
Ça n’est pas facile, dans un endroit où tu n’as pas grandi.
Un jour ça va aller.
Si tu ne travailles pas, c’est un peu difficile.
(J’aidais des personnes, j’aime ce travail).

• J’ai connu Tulle surtout à partir du moment où j’y ai travaillé.
Donc au départ, appréhension face à l’inconnu, puis à présent, j’y suis très bien.
C’est un lieu de vie fort agréable et humain/humaniste par rapport à son passé historique et ouvrier.
La situation géographique aussi a son importance, la Corrèze et ses 7 collines.

• Avant d’arriver à Tulle, j’étais à Limoges depuis presque 6 mois.
Au jour de mon arrivée à Tulle, j’étais complètement perdu, parce que d’où je venais, j’avais déjà tissé plusieurs relations, donc il me fallait encore fournir beaucoup d’effort pour repartir avec de nouvelles bases.
C’était un peu compliqué, mais vu que j’avais en moi d’autres talents, alors j’ai essayé de l’exploiter pour mon intégration.
J’avais fait un constat rapide que dans cette ville, les gens s’intéressaient beaucoup au sport, surtout au rugby. Moi-même, j’ai pris l’initiative d’aller au siège de Club de Rugby de Tulle et j’ai rencontré les dirigeants, et ils m’ont montré et expliqué toutes les démarches administratives pour obtenir ma licence en tant que joueur.
Après avoir obtenu ma licence, c’est à partir de là que tout est allé en bonne voie, et j’ai commencé à fréquenter d’autres personnes en plus. Il y a eu aussi des nouvelles portes qui se sont ouvertes pour mon intégration à Tulle.

• Avant d’arriver à Tulle, j’étais à Limoges où je faisais bénévole au resto du cœur. Vraiment, mes amis bénévoles étaient gentils avec moi.
Un jour, on m’a orienté vers Tulle. Quand je suis arrivé, je me disais que j’étais à la campagne, le contraire pour moi. Je me disais que j’étais arrivé dans une ville sombre.
J’ai demandé à mon assistant social de ROC de m’orienter vers une association caritative. Donc on m’a envoyé au Secours populaire, où j’ai trouvé des personnes très gentilles envers moi, telle que la directrice, et d’autre personnel.
Je suis un traitement ; quand je suis au Secours populaire, ça me fait oublier même mes problèmes qui sont ma tête, tellement ils me soignent bien, en me donnant même à manger, des habits. Je me vois comme je suis dans ma famille.
Cette association m’a fait aimer Tulle. J’aimerais bien faire ma vie ici, une ville très calme, et très respectueuse, moins de problème. J’aime bien cette ville parce que j’y trouve un peu de considération, pas de racisme. Les habitants considèrent ta personne sur le même pied d’égalité.

— 2 : des phrases que vous avez entendues, qui vous ont marqué :

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• On ne parle pas de choses que l’on ne connaît pas
Ta voix est douce. On ne t’entend pas.
Les filles ne peuvent pas ….. ne doivent pas
Des cheveux tout bouclés
Tu es miro (je ne sais pas comment ce mot s’écrit !)
Vous êtes nulle
On ne se connaît pas bien
Vous avez une sacrée mémoire !
Tu me fais peur
Je t’aime même si je ne te le dis pas
Tu es discrète

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— 3: Des phrases que vous aimeriez dire à tout le monde, que tout le monde puisse lire inscrites sur un sac en kraft par exemple…
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• Ne te moque pas des amis qui sont noirs

Si chacun savait ce que chacun disait de chacun
personne ne parlerait de chacun

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ne te découvre pas d’un fil

Date : 11 avril 2019

IMG_5032Manée avait prévu le coup en m’envoyant un mail le samedi, alors que je lorgnais la météo pour savoir (?) quoi mettre dans ma valise… :
à défaut de soleil, camélias roses et confiture de framboise maison t’attendent au lien lieu. 

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Lundi matin, après l’atelier avec le secours populaire, en quittant (peut-être un peu trop vivement…) le local et regardant ailleurs, je me suis pris l’arrête de la porte en verre en plein dans la figure, au point d’être demi-sonnée! Des couleurs intéressantes commencent à apparaître autour de la bosse… Ça m’a permis d’apprendre que la teinture mère d’arnica a pratiquement disparue des pharmacies…!
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Et justement en début d’aprem, avec Dominique, nous faisons des essais de regards pour la forêt du souvenir. Les photos archivées sont en faible définition, nous essayons un agrandissement pour voir ce que ça donne.
Flou quand on le regarde de près, mais je ne crois pas que ce soit très gênant, puisque de plus loin, c’est OK.
A essayer néanmoins sur d’autres portraits plus petits…
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Nous nous retrouvons lundi aprem à l’artothèque avec le cours de français des resto du cœur, pour une première session de l’Art c’est pas pour nous. Nous avons choisi et sorti des œuvres avec David, quand Sylviane débarque avec son groupe de toutes nationalités. S’exprimer en français, être ensemble, apprendre du vocabulaire, découvrir autre chose…
La 1ère œuvre sur laquelle le groupe choisit de parler est une photo en N&B de la ville de Tulle par Marc Pataut ; c’est plus facile de commencer avec un repère connu…
Pour situer la photo, les repères leur sont évidents : la tour administrative et l’hôtel de police…
Puis une photo de Gaza, d’Anne-Marie Filaire, où beaucoup retrouve un paysage qui pourrait être celui de leur pays d’origine.
Un grand dessin de cailloux de Cueco, l’occasion de parler de collection : beaucoup font collection de photos…
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Puis, une photo couleur d’un éclair (je ne me rappelle plus de quel artiste); Sylviane fait du bruit pour expliquer le mot tonnerre. David explique qu’il y a des “chasseurs d’orage”. Plusieurs ont des histoires de gardiens de moutons mort foudroyé avec ses bêtes, d’arbre cassé en deux… Après ces scènes dramatiques, nous parlons aussi de l’expression française : coup de foudre (attention les dégats!).
Capture d’écran 2019-04-10 à 16.04.11la porteuseAprès ça, nous passons à un portrait de Saura (de la famille de celui-ci), accompagné d’exclamations : qu’est-ce que c’est que ça ? Voilà qui fait parler.
Suivi d’une gravure de Di Rosa, La porteuse.

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& un dessin abstrait au fusain (je ne me rappelle plus du nom de l’artiste) ;
comment expliquer ce que c’est, le plus simple serait d’en avoir un morceau.
La tablette de Sylviane sert à montrer des images qui explique plus facilement que les mots!

 

Notre rendez-vous se termine avec des travaux d’Olivier Leroi, que David aime bien. L’occasion de parler d’humour, de jeu d’esprit et de poésie.
et aussi de “casser le fil” et de destinée…
20190408_155629
Comme ma photo est particulièrement atroce, j’ai recherché si je ne trouvais pas ce dessin sur internet.
Non, mais ce fut l’occasion de voir de belles œuvres,
Capture d’écran 2019-04-10 à 11.22.47Capture d’écran 2019-04-10 à 11.25.38 Capture d’écran 2019-04-10 à 11.26.28
et de découvrir ce qu’il avait réalisé avec du verre!!! Capture d’écran 2019-04-10 à 11.19.17  Capture d’écran 2019-04-10 à 11.11.53Capture d’écran 2019-04-10 à 11.17.00
& puisqu’il possède de multiples cordes à son arc, Il faut que je ramène pour un prochain atelier d’écriture le super (et apparemment simple) livre d’Olivier Leroi que j’ai dans ma bibli, édité par Jean-Michel Ponty y’a belle lurette!
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Capture d’écran 2019-03-14 à 18.38.08Mardi, juste avant l’atelier (reporté du lundi midi), Clémence passe, (nous nous étions rencontrées un soir de la dernière session au Lien/Lieu), mais ne peut rester, et nous prenons rdv pour les lundis de mai, et ses coordonnées pour la prévenir, cette fois!!
Elle me raconte qu’elle a donné cette carte à une amie, bien choisie visiblement, car elle lui a envoyé un message quelque temps après : “Je suis dans mon hamac à lire de la poésie contemporaine, un luxe presque indécent”.

DSC03017Juste en début d’atelier aussi, Manée m’envoie un message depuis les Pyrénées où elle est en cure :
Du coup, elle est un peu avec nous quand-même!!

 

De même que les messages que j’ai reçu de Delphine Bretesché, qui est chez moi pour écrire et dessiner, en résidence avec La Marelle, me font l’accompagner de loin.

DSC03019DSC03018
IMG_77201

Cette photo envoyée par Delphine pour me monter son installation-comme-à-la-maison m’a fait rire

(mais j’ai tout de suite pensé : il manque une paire de palmes..!)

En pensant dessin, bonne intuition, j’avais mis dans ma valise ce merveilleux livre de Maurice Sandak, qui sera parfait pour offrir à Iris lors d’une belle soirée d’anniversaire :
20190409_17374420190409_173552 20190409_17363920190409_17362320190409_17371020190409_173732

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20190409_180446Mercredi matin ensoleillé,
midi dans un jardin fleuri avant que le ciel nous tombe sur la tête, comme les camélias sur la table…
Ce qui m’a fait penser à la nouvelle vitrine !

Il y a 2 jours, en cherchant des modèles de nuages au blanc de Meudon, je suis tombée sur cette image que je trouvais bien! :
Capture d’écran 2019-04-10 à 15.41.39
Comme je voulais la montrer à Serge qui a repris le boulot et est entré au Lien/lieu faire un coucou juste au début d’une méga-averse, je me suis aperçue qu’en fait, c’était fait par Francine Zubeil !!!!
Il va falloir que je lui envoie un petit message! Merci Francine!
(Installation in situ en vitrine n°1 – Janvier 2013 | n°2 – Mars 2013
Blanc de Meudon, lettres adhésives  | Source : L’Odyssée de Homère
Photo : © Laura Jonneskindt
Galerie Espace pour l’Art | Arles – Parcours ULYSSES | Marseille Provence 2013)
Capture d’écran 2019-04-10 à 15.41.29  Capture d’écran 2019-04-10 à 15.54.51Capture d’écran 2019-04-10 à 15.42.28
Ma version nuageuse est nettement plus cracra et cheap, mais le projet n’est pas le même..!
avant :
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après :
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On pourrait aussi commencer une collection :
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Et alors, je suis bien contente de mon nouvel outil : après avoir galéré le mois dernier avec une lame de rasoir coupée pour gratter le blanc de Meudon, cette fois-ci j’ai ramené de Marseille une spatule de cuisine sacrifiée, que j’ai taillée à ma convenance, et alors, c’est fastoche d’écrire avec !! (faut juste se concentrer un peu pour écrire à l’envers!)

(Non, ce n’est pas une sculpture inspirée d’Olivier Leroi!)
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Jeudi
A PEC pour imprimer des “chez nous” pour la nouvelle vitrine
Capture d’écran 2019-04-12 à 17.47.26 Capture d’écran 2019-04-12 à 17.46.30Capture d’écran 2019-04-12 à 17.46.39 Capture d’écran 2019-04-12 à 17.46.51 Capture d’écran 2019-04-12 à 17.47.03 Capture d’écran 2019-04-12 à 17.47.12
qui seront découpés-collés l’après-midi quand le soleil revient
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20190411_172147 20190411_185543
Iris passe juste avant de partir pour quelques jours, et me donne des idées en parlant des ateliers, puis me laisse un bouquet nouveau, c’est pour moi le 1er lilas de l’année, quelle senteur extra — qui me fait toujours penser à ces paroles du Tango funèbre de Brel et à Alain Lagny qui l’adorait (le lilas et la chanson): 20190411_190631

Pensent au prix des fleurs
Et trouvent indécent
De ne pas mourir au printemps
Quand on aime le lilas
Ah, ah, ah, ah, ah, ah 

 

Justement, le soir, J’ai été au théâtre à Brive voir Chroma, de Bruno Geslin, adapté de Darek Jarman. Bonne pioche, comme dirait Manée, un spectacle magnifique de ceux qu’on n’oublie pas et qui nous nourrissent longtemps, qui donne de l’énergie au corps et au cœur, de la joie, envie de sauter, de danser, de baiser, d’être irrévérent, de vivre, plus libre, de s’agiter la cervelle dans tous les sens pour en faire surgir des illuminations.

Moins il voit, plus il regarde. Moins il espère, plus il célèbre la vie. Derek Jarman, cinéaste anglais qualifié d’underground dans les années 70, conjugue transgression et poésie. À l’époque, on appelait ces artistes des punks, des anarchistes, des graines de liberté. Il perd progressivement la vue. Il est séropositif. En 1986, il achète une maison de pêcheur au sud de l’Angleterre. Nature désolée. Galets, vent, sel, et centrale nucléaire habitent l’environnement du cottage. Il décide pourtant, là où rien ne pousse, lui qui ne voit presque plus, de créer un jardin.
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Bruno Geslin s’est emparé de son dernier ouvrage, Chroma, autobiographie centrée sur le thème de la couleur, pour élaborer une pièce dansée, jouée, rêvée. Les deux interprètes masculins disent, dansent, en anglais (sur titré), en français, les mots de Jarman. Les tableaux s’inspirent des images tantôt érotiques (tendance rouge et dorée), tantôt nébuleuses, tantôt rocks, tantôt furieusement discos (Nicolas Fayol décline les registres), de l’univers du cinéaste écrivain. C’est parfois agressif, souvent caustique, détaché, provoquant. La musique, jouée en direct par Benjamin Garnier et Alexandre Le Hong, participe à façonner une atmosphère onirique : quelque chose de l’ordre du souvenir, à la fois très précis et pourtant volatile.
Il y a des morceaux d’enfance, des amants, la glaçante interrogation de comment se passera le dernier moment, des bribes de séduction, des saynètes à l’hôpital, des tests de vue, le constat que la maladie progresse. Danse et mots se marient ; les mots prennent le dessus. Lorsqu’Olivier Normand raconte les premières fleurs surgies parmi la roche, la fragilité, la fougue des petites fleurs qui s’accrochent dans la bise, les éclats de lumière à l’angle des silex, les cascades de couleurs graciles, c’est une lame de fond d’émotion qui surgit.
Il est si beau, si émerveillé, sa diction est tellement pure et douce : on se dit qu’il parviendra à apprivoiser la mort en embuscade, le temps qui broie. C’est presque miraculeux. Emilie Beauvais, dont on regrettait qu’elle soit cantonnée en arrière plan, tournoie dans un mouvement envoûtant, final en noir et blanc, robe en corolle, fleur qui résiste à l’obscurité qui mange le plateau.
ANNA ZISMAN – Décembre 2017 – Zibeline
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Bruno Geslin explique : J’ai mis assez longtemps à construire ce spectacle. A l’image même de Derek Jarman, ce que j’avais envie de construire, alors que c’est quelqu’un qui perd la vue, la vie, alors que c’est un sujet grave, il fallait transmettre avant tout de la vitalité du désir, de se battre et d’avancer. Et Chroma s’est construit comme une célébration de la vie. À chaque page dans ce dernier récit, il y a toujours ça, cette élégance où on te fait partager quelque chose sans te le faire porter.

Vers la fin du spectacle, un tableau gris lumineux sur les 3 écrans de la scène est rempli de lettres blanches à voir comme chez l’ophtalmo, qui s’effacent peu à peu pour ne garder qu’un message détourné
LOVE ME TENDER
ET FUCK ME TOO

De la gravité, de la politique, de l’humour, de la malice, de la poésie, du cul, des références, des révérences et irrévérences, de l’intelligence, de la vitalité… tout ce qu’on peut souhaiter avec une mise en scène, des images, du son, du chant, du texte, de la danse, …, youpi!!

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Vendredi,
la veille des vacances
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Ateliers d’écriture au lycée agricole le matin, (Nathalie tient à emmener ses élèves au moins une fois au théâtre et à l’opéra. Hier soir, je me disais que ça aurait été décapant pour eux que les élèves puissent voir Chroma..!)
et avec le secours populaire l’après-midi.
De quoi faire un autre article spécial, alors…


atelier d’écriture du lundi – N° 7

Date : 9 avril 2019

Pour un répertoire de sa vie

Aujourd’hui, nous travaillons à partir du catalogue monographique de Dector & Dupuy, édité en 2015 par Captures-éditions

Capture d’écran 2019-04-09 à 16.27.42Capture d’écran 2019-04-09 à 16.26.53
Parmi le classement alphabétique, quelques développements choisis :
ce qui fait sculpturece qui manquece qui reste
cosmoseros limitesla timiditétumultes
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On lit, et au boulot!

 

Aujourd’hui, l’atelier est décalé au mardi avec la bénédiction de tou.te.s, mais il n’y a qu’Agnès,

et Manée qui attend les consignes depuis les Pyrénées, sans qu’on puisse être ensemble à l’atelier avec Skype!

(nous n’y avions pas pensé avant!)


1 —
Faites une liste de tout ce qui constitue votre vie, pour un répertoire
les choses, objets, idées, souvenirs, affects…. sans penser à un classement alphabétique
avec simplement des noms, des verbes, ou des phrases…
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  • Répertoire en vrac, Agnès :

– des photos en vrac, dans des boîtes
– des dessins d’enfants, de mes enfants
– des notes sur des bouts de papier
– des K7 VHF, sans lecteur
– du bazar, trop de bazar
– trop de choses inutiles
– pas assez de lumière
– un chat qui dort tout le temps
– des tas de plantes
– une étagère pleine de chaussures
– des collections de trucs trouvés dans la nature
– la plaque d’immatriculation de mon ancienne voiture
– les premières paires de chaussures de mes enfants
– quatre théières
– plus de filtre à café
– un tire-bouchon
– un frigo vide
– des olives vertes et noires aux épices
– de la tisane des fées
– pas assez de place pour faire un atelier
– une machine à coudre nulle
– des livres trop haut sur une étagère
– un balai
– Une vitre cassée
– des clefs qui ne vont dans aucune serrure
– des vieilles K7 audio
– des tas de projets pas réalisés
– des envies d’ailleurs
– un rêve de yourte au milieu des bois
– une envie d’élevage d’escargots
– des aiguilles à tricoter
– des pommes de terre qui ont germé
– une couette trop chaude
– une couverture trop petite
– un punching-ball
– des jouets d’enfants
– des idées un peu folles
– des choses gardées à l’intérieur
– des bâtons d’encens du japon
– un parasol troué
– un four qui crame
– un appareil photo argentique
– un rasoir à pull bouloché
– des paniers en osier
– des verres à pied
– une carafe à eau avec une poule rouge en motif
– un aquarium sans poisson
– un coussin chat
– une vieille radio à piles
– un mur qui s’effrite
– un jardin sauvage
– des orties
– des ronces
– un figuier qui prend trop de place
– un mur lézardé
– des voisins trop chiants
– une pendule cassée
– une réveil matin et une horloge en avance de 5 minutes
– des toiles d’araignée
– des araignées
– un livre tout corné
– jamais assez de temps
– une grande famille
– des livres pour enfants
– des galères
– des lettres de la banque
– un mascara qui fait des pâtés
– une poêle qui accroche
– une collection de timbres
– une « rapiette » momifiée
– une pomme de pin de YellowStone
– des cartes postales de la Bretagne
– la photo de ma Grand-Mère
– une pile de journaux à jeter
– une pile de papiers à trier
– un sac de chaussettes dépareillées
– une valise à roulettes
– un foulard bleu et blanc
– des rêves
– un plancher qui craque
– un escalier qui se dévisse
– un CD de Gaëtan Roussel
– un bouquet de roses séchées
– trop d’ombre à cause des arbres des voisins
– un jardin sans clôture
– une sonnette qui ne fonctionne qu’une fois sur deux
– deux bêches
– deux râteaux
– un râteau avec des dents cassées
– un morceau de corail blanc d’Australie
– trois chargeurs de téléphone
– une brosse pour enlever les poils
– du silence
– le murmure de la ville quand le vent est dans le bon – ou le mauvais… – sens
– des rêves d’enfants
– des souvenirs de famille
– un petit pot bleu ébréché qui appartenait à ma Grand-Mère
– la paire de gants de mon frère le jour de son mariage
– une liste de courses
– les livres de Pagnol
– des projets pas terminés
– des pinceaux
– de la peinture
– des feuilles de dessins format raisin
– un manteau noir
– un bonzaï qu’il faudrait tailler
– le Petit Prince
– des pages d’écriture
– des lettres qu’on s’envoyait
– un planisphère
– une guitare avec des cordes usées
– un dessous de plat fait à l’école par ma fille pour la fête des mères
– des croquettes
– un crâne d’oiseau
– la gourmette de mon baptême
– une mèche de cheveux de bébé de chacun de mes enfants
– des dents de lait dans une petite boîte
– quelques colères
– le fantôme de quelqu’un qui marche au grenier
– une bête qui grignote une poutre du salon
– un jeu de solitaire avec des billes. Il en manque une
– des disques d’une pianiste dont je n’arrive jamais à écrire le nom
– des piles de livres dans les coins
– mon vieux chat enterré dans le jardin
– un thermomètre dedans qui indique la température qu’il fait dehors
– de très vieux dictionnaires
– le CD de Picolo et Saxo
– des livres que je ne suis pas arrivée à lire
– un piano désaccordé
– des pots de gelées de groseilles
– trois kiwis tous ridés
– pas de pantoufles
– une paire de bottes en caoutchouc bleu marine avec des grosses fleurs roses
– un ciré
– des sabots en bois pour le jardin
– des pots de fleurs vides empilés
– un briquet dans ma poche
– un cendrier cassé
– une cuillère en bois toute usée
– une râpe à « Millassou »
– un livre de cuisine de Ginette Mathiot
– des livres de cuisine dont je ne suis jamais les recettes
– un carrelage cassé juste à la porte d’entrée
– un paillasson en fausse pelouse
– un jeu d’échec
– des billes et un boulard œil de chat de quand j’étais petite
– ma vielle veste en laine pour traîner
– un chapeau de paille au bord tout usé, mangé par une souris ?…
– trois litchis dans un petit pot depuis 3 ans
– un arc
– des patins à roulettes
– une couverture en laine avec des carreaux tricotée par Maman
– une serpette qui appartenait à mon Père
– un atlas avec des routes qui n’existent pas
– de l’argile à modeler
– des bougies parfumées
– un pull en laine rouge
– des cartons avec des affaires des enfants qu’ils ne veulent ni jeter ni donner
– un égouttoir avec des trous trop gros
– une ventouse rose pour déboucher le lavabo et la baignoire à cause des cheveux
– un éventail qui vient de chine
– une carte postale d’Amérique avec la photo de la rue où a été tourné Madame Doubtfire
– des photos de la FAC
– une affiche de théâtre de la FAC
– un médiator très vieux mais pas cassé
– un niveau à horloge
– une paire de ciseaux à raisin
– un rouge à lèvre que je n’utilise jamais
– un joli plat de Gien
– un canard à bascule
– un calendrier de la poste
– des poupées russes qui s’emboîtent
– un menu du réveillon de 1980
– des guirlandes de noël
– une guirlande de piments d’Espelette
– une scie avec des dents rouillées
– un marteau de tapissier
– un casse noisette
– une « chicrotte »
– des élastiques en dentelles
– un flacon de patchouli de chez Molinard
– des portes toujours ouvertes
– un rosier Pierre de Ronsard
– un sarcococa
– le Blé en herbe de Colette
– une grosse boîte d’allumettes
– pas de cheminée, c’est bête
– des plumes sergent Major
– un tapis de bateau Bienvenu à Bord ! Devant la baignoire
– un plateau du RU n° 3 du campus de Bordeaux de 1986
– un CD d’Oum Kalthoum
– un bol tibétain en FA dièse
– des moutons, de poussière
– des oiseaux, dans le jardin
– des lunettes de piscine
– un petit coffret en bois de cèdre renfermant un morceau de musc qui sent divinement bon
– des pastilles au miel
– un télescope
– de l’amour

  • Répertoire en vrac, Manée :

– deux chats : mon père les chassait de la maison quand j’étais enfant
– deux ânes : c’est mon frère qui me les a amenés pour un anniversaire sans me demander mon avis ; au début il s’en occupait et puis il est mort en tombant d’un arbre ; maintenant c’est moi
la fidélité ça coûte cher
– un jardin, des prés, une châtaigneraie
– un bateau chambre nommé chamteau
– un étang
– des joncs, enfant, je les tressais comme ma grand-mère tressait la paille pour la fabrique de cabas
– parfois  je les tresse encore
– une ancienne étable
– une grange
– un hangar avec du bois
– beaucoup de livres surtout de poésie
– des souris sous le meuble de l’évier
– une mère qui m’a toujours fait du chantage
– parfois la solitude
– des pivoines
– des rosiers
– des hortensias
– de la guimauve
– des framboisiers
– des pommiers
– des pêchers
– deux plaqueminiers
– un cerisier greffé par mon père
– des bouleaux
– des chênes américains
– des bambous
– des jonquilles
– des narcisses sauvages
– un ruisseau
– des camélias
– des fines herbes
– de la sauge  
– du thym
– du romarin
– des outils de jardin de mes grands-parents qui ne pèsent pas et tranchent bien
– une bêche, une binette, des fourches une tranche, des râteaux, des haches
– j’adore fendre le bois
– une grande cheminée
– des couteaux catalan
– des couteaux allemand
– du thé vert
– des tasses en porcelaine toutes différentes les unes des autres
– des cahiers
– des carnets
– des crayons à papier
– des stylo encre
– de l’isolement géographique
– de l’espoir
– de la colère
– de la déception parfois
– des draps blancs de ma grand-mère laisser la porte toujours ouverte
– ne pas savoir où je vais
– compter les années qui me restent
– essayer de profiter de chaque jour de chaque heure
– ne pas y arriver souvent
– faire faire faire
– apprendre (un peu tard) plus de légèreté
– s’entraider
– avoir mal
– éprouver le manque de l’autre
– arroser le jardin le matin tôt l’été
– cueillir mes salades
– la pagaille partout dans la cabane à outils la cave, l’étable devenue débarras et souvent aussi dans la maison
– des listes qui ne s’épuisent jamais sur les post it

– lire
– écrire des textes pour Peuple et Culture et pas assez pour moi
– ne pas me résoudre à aller dormir
– manger n’importe quoi à 1h du matin
– perdre mes clés mon téléphone mes lunettes mon porte-monnaie
– trier mes papiers et parfois me tromper et jeter les bons
– être sûre que l’histoire n’est pas finie
– regarder le soleil levant à travers le noyer sous lequel ma grand mère est morte tout d’un coup en épluchant des légumes du jardin
– souhaiter mourir ainsi
– bêcher la terre du jardin et y planter et semer
– faire la sieste au soleil dans l’herbe
– partir de là
– avoir envie de la ville
– de la mer
– revenir

2 — répertorier 8 (au moins 6) “familles d’esprit” comme autant de catégories parmi cette longue liste.
Dans chaque catégorie, développer 1 ou 2 éléments qui la constitue, et qui explique le classement et l’appellation choisie.

• Catégories, Manée :
À la vie à la mort
Autour
Les racines
Le temps qui file
Un paquet d’émotions
L’ailleurs
La terre

• Dans la catégorie À la vie à la mort,il est mort en tombant d’un arbre:

Une image qui me revient souvent
et une histoire marrante que j’ai souvent racontée :
Nous sommes enfants, c’est  le mois de juin, le cerisier derrière l’école est couvert de cerises noires, juteuses ( je ne sais pas pourquoi aujourd’hui les cerisiers ne donnent pas autant ), nous avons grimpé dans l’arbre tous les trois;  il fait très beau, l’air est délicieux et nous mangeons les cerises en grappes à même les branches. Une jouissance.
Tout d’un coup, P. s’élance du haut de l’arbre en criant «  à moi la mort » et il se réceptionne au sol comme un chat.
Nous rions de peur et de joie.

Voilà que plus tard, bien plus tard, beaucoup plus tard, des années plus tard… sans sauter mais déséquilibré par une branche de magnolia trop lourde de fleurs…

• Dans la catégorie l’ailleurs, avoir envie de la mer :

Ce que peut un désir :
La deviner au loin
c’est certain
derrière le rideau d’arbres
à sa lumière particulière
au ciel changeant
il suffirait d’aller voir
ou encore au sable fin
presque rose
du chemin derrière
la maison.
Et le soir
confondre le bruit du vent
dans le grand sapin
avec le flux et le reflux.

• Agnès :
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• Dans la catégorie Voyage par procuration, la valise à roulettes :

 

 

• Dans la catégorie Apparence, des choses gardées à l’intérieur :

Dire ou ne pas dire ?
Quand arrive la question, il est déjà trop tard. Il y a déjà quelque chose en suspend. Quelque chose qui s’est arrêté en route. Quelque chose qui s’est bloqué à un moment. Comme une mécanique grippée. Comme un soufflé qui retombe. Comme dans l’œil du cyclone. Quel grain de sable, quel réaction chimique, quelle équation atmosphérique se met en œuvre ? Allez savoir. Ne pas faire de la peine, ne pas passer pour un abruti, ne pas être hors sujet, remballer sa colère, craindre le jugement, ne pas vouloir tout déballer de soi-même, avoir la trouille au ventre, se voiler la face, faire l’autruche, se dire qu’il vaut mieux prendre son temps, faire l’impasse, préférer une jolie pirouette … .
Mais bien sur au bout du compte, garder ces choses à l’intérieur, c’est bien toujours accepter de se renier un peu, se mentir un peu à soi-même.
Se camoufler sous l’apparence. Et peut-être s’y plaire.

• Dans la catégorie le temps qui passe, une couverture en laine avec des carreaux tricotée par Maman :

Je reçu ce cadeau de ma Mère à la naissance de mon premier enfant. Peut-être un peu comme un passage de témoin. De mère à mère. Dans ce moelleux aboutissement de tant d’heures à croiser des aiguilles, beaucoup d’amour. Une histoire belle. Chaque carré de couleur différente racontant un bout de la nôtre. Chaque couleur comme un segment de mémoire. A travers des restes de laine. Au fils de quelques pelotes gardées précieusement au fond d’une armoire. Les pelotes du temps passé. Tiens, ce rouge profond à bouclettes, la veste d’Isabelle l’année de ces 10 ans. Ce beau brun couleur de châtaigne, le pull à col roulé de Papa, celui qu’il a usé jusqu’à la corde et que maman ne voulait plus qu’il porte tant il était rapiécé. Ce gris ardoise, une jolie écharpe ajourée pour les 25 ans de ma sœur ainée. Cet angora à la blancheur de la neige, un petit paletot à capuche pour la naissance de ma petite nièce, ce 24 décembre de l’année 1976. Et là, ce rose poudré, le joli boléro que je portais pour le mariage de mon frère ! Le bleu glacier en mohair ? C’est un bonnet tout doux pour Gaëlle. Le rouge pompier qui gratte un peu, ce chandail qu’Emilie n’a jamais voulu mettre. Ah oui ! Le vert bouteille, des paires de gant pour tout le monde l’année de la tempête, … . Et moi je la trouve si belle, cette couverture du temps passé.


secours pop – 1

Date : 9 avril 2019

Lundi, je suis au Lien/Lieu à 9h, à trier des papiers et préparer toutes les chaises autour de la table. Une jeune femme est devant le local avec une petite fille, je la fais entrer bien vite, ça caille dehors!
9h30. Aysé arrive avec tout un groupe, et fait les présentations, et une photo vite fait avant de partir!
Capture d’écran 2019-04-22 à 23.15.27
Enfin, nous voilà réunis pour le 1er atelier d’écriture. On se tasse et se tient chaud (même s’il y a les radiateurs, il fait froid ce matin) autour de la table, le nombre de chaises et tabourets  est juste suffisant, car nous sommes finalement 13 avec les retardataires + moi.

On commence par un “exercice” de présentation, avec plusieurs tour de table, la parole se délie.
•••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••

Je suis une femme marocaine de 36 ans, seule avec 2 enfants.
Je m’appelle Daffe Alkhany, j’habite à Tulle actuellement, je suis demandeur d’asile.
Je suis marié et père de 4 enfants, 2 garçons et 2 filles.
Je suis à Tulle depuis le 22 mai, la ville me plaît.
Je m‘appelle Rehab ; Tulle est une belle ville, j’ai 2 enfants.
Je suis une femme timide, patiente, joyeuse, je suis d’origine italienne.
Je suis une femme, moitié homme, le rôle d’une maman et du papa, seule, obligée de travailler, faire maman et papa en même temps.
Je m’appelle Nafissatou, j’ai 2 enfants, j’habite à Tulle.
Je m’appelle Mohamed Soumah, père de 3 enfants.
J’ai 22 ans, je suis une femme célibataire sans enfant, ici depuis 5 mois.
Je suis africain d’origine congolaise, ça fait longtemps que je suis ici en France.
Comme plusieurs, je suis une maman seule avec des enfants, on doit protéger les enfants.
Je fais du bénévolat à la Croix Rouge.
J’aime Tulle, c’est une ville calme, les gens sont vraiment sympathiques.
Je suis les cours de français au secours populaire et aux restos du cœur.
Nos voisins sont gentils, ils sont français.
Mes cheveux sont roux d’origine mais je les colore ; je dois me cacher (beaucoup de moqueries à l‘école)
Nous allons au cours de français tous les mardis.
Je suis séparée du père de mes 2 premiers enfants, j’ai refais ma vie avec un autre homme qui a 4 enfants, dont 2 ados, et malgré mon jeune âge, je suis fière de m’occuper de 7 enfants.
Je n’ai pas eu mon papa toute mon enfance, je l’ai retrouvé il y a peu.
Vraiment, une femme seule avec les enfants c’est difficile, je suis forte, des fois oui des fois non, comme tout le monde.
J’habite à Tulle et je vis seul, ma femme et mes enfants me manquent, ils sont au pays, en Guinée Conakry
Ma famille me manque beaucoup, ça fait 6 ans que je suis en Europe sans papiers, sans travail.
Je suis quelqu’un de bien, j’aime aider les autres.
Je suis une personne honnête, créative, je déteste les personnes de mauvaise foi.
Je suis de nouveau à Tulle depuis le 25 mars, je rencontre de nouvelles personnes et je cherche à m’adapter.
Je me nomme Bobo, c’est à dire douleur, dès mon enfance j’étais un peu turbulent, toujours en train de faire des jeux un peu brutaux. C’est pour cela, un jour ma mère a décidé de m’inscrire dans une école de rugby. Malgré l’école de rugby, je me suis aussi intéressé à d’autres domaines, tels l’aéronautique, la mathématique, la chimie et la physique.
Je suis une personne simple, avec un cœur ouvert qui est toujours disponible à servir les autres et à partager avec n’importe quelle personne
Me voilà avec mes cheveux blancs, et mes yeux qui pleurent parfois, mais pas de tristesse.
J’aime partager, rigoler ensemble.
Je suis curieuse d’apprendre, j’aime le calme et j’aime les gens.
C’est difficile, pour protéger les enfants et soi-même
Les conflits avec la famille, c’est dur, comme d’être fâchée avec ma maman.
Des fois la vie nous réserve des surprises, la vie associative est la meilleure, elle nous permet des fois d’oublier le stress et reprendre tout à zéro ; mais des fois, on n’arrive pas à atteindre nos besoins — et pourquoi ?
Pour moi la vie est facile quand on sait saisir les occasions favorables qui se présentent devant nous.
La vie propose des choses qu’on n’a pas trop le choix d’accepter ou non.
De vivre loin de la famille, loin des parents, c’est difficile.
Il faut changer les habitudes par obligation, ça change notre personnalité.
La vie c’est pas facile, mais vivre sans mari c’est difficile.
Sans papiers, la vie c’est pas facile.
A cause de toutes ces difficultés, on est appelé à rencontrer de nouvelles personnes, partager.
On ne profite pas assez des moments privilégiés, on croit que tout est acquis. Quand on les perd, on se rend compte qu’on est seul. Être entouré de sa famille, amis, animal…
On peut faire beaucoup dans une vie.
Si j’avais le pouvoir peut-être un jour, j’arriverais à changer l’image du monde, mais pour l’instant, il faudra se battre avec les moyens que la nature me donne.

•••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••
Puis, nous prenons l’exemple du livre de Géraldine Kosiak, Chez nous. & chez vous ?

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Chez nous, on vit en famille, mariage, traditions.
Chez nous, c’est pas facile.
Chez nous, des fois, la belle famille est gentille, ou jalouse.
Chez nous, le mariage m’a fait souffrir.
Chez nous, mon mari est parti en Europe depuis 2001, et j’ai trop souffert.
Chez nous, mes enfants ne connaissent pas leur père.
Chez nous, à cause du français, mes enfants préféraient venir en France plutôt que rester en Italie.
Chez nous, je ne travaille pas, c’est un souci.
Chez nous, je voudrais que mes enfants soient heureux, même si je n’ai pas de moyens.
Chez nous, on croit toujours les apparences.
Chez nous, les femmes sont pratiquement soumises.
Chez nous, on n’accepte pas trop les femmes divorcées.
Chez nous, on respecte les traditions.
Chez nous, ce sont les pères et les maris qui décident à notre place.
Chez nous, on n’a pas trop la liberté de s’exprimer.
Chez nous, la religion est primordiale.
Chez nous, la femme est très respectée.
Chez nous, avoir des enfants chez ton mari est une fierté pour une femme.
Chez nous, la femme reste toujours obéissante.
Chez nous, manger dans le même bol est pratiqué dans toutes les familles.
Chez nous, la devise est travail – justice – solidarité.
Chez nous, l’excision des filles est obligatoire.
Chez nous, le mariage précoce est toujours pratiqué.
Chez nous, les coutumes font que les femmes sont confrontées à des difficultés.
Chez nous, on joue avec tout le monde.
Chez nous, on fait le marché ambulant.
Chez nous, j’ai été adopté par la femme de notre président Moussa Dadiscamara, qui est en exil au Burkina Fasso.
Chez nous, je m’occupais de ses activités commerciales et familiales, j’étais un distributeur agréé.
Chez nous, le pouvoir en place règne toujours.
Chez nous, quand tu travailles avec la femme du président, en cas de coup d’état, ta vie est en danger.
Chez nous, quand j’étais petite : un beau-père violent alcoolique.
Chez nous, mon frère et moi n’étions pas des enfants épanouis.
Chez nous, aujourd’hui, nous sommes nombreux, je suis épanouie avec ma tribu.
Chez nous, en Italie, les gens sont macho, surtout les hommes.
Chez nous, je suis très heureuse avec mon compagnon, il me redonne confiance en moi.
Chez nous, nous ne sommes pas voilées, mais certaines personnes se respectent.
Chez nous, les moments en famille sont privilégiés ; repas, activités.
Un jour chez nous, quand la pluie est tombée, il y avait plein de monde qui se précipitait pour se mettre à l’abri chez nous.
Il arrivait un moment, chez nous, on était inondé de joie de vivre ensemble.
Chez nous, entouré de 3 frères et sœurs, et un père aimant ses 4 enfants.
Chez nous, beaucoup de respect.
Parfois chez nous, il y avait des bruits qui provenaient d’un marché ambulant qui se trouvait non loin de chez nous, et à partir de chez nous on pouvait observer tous les marchands qui venaient s’approvisionner des produits du marché qui se trouvait auprès de chez nous.
Chez nous, beaucoup de joie et d’amour.
Chez nous, un père sévère mais humble avec un grand cœur, qui a tout le temps aidé ses proches.
Chez nous, beaucoup de famille venait, des bons moments familiaux, des repas.
Chez nous, un manque et de la tristesse quand des sœurs se marient.
Chez nous, l’honneur et contentesse*, et fière de donner la vie.
Chez nous, une vie de couple remplie d’amour et d’affection, d’assurance et de confiance.
Chez nous, beaucoup de fierté de qui on est et d’où on vient.
Chez nous, beaucoup de tolérance envers les uns et autres.
Chez nous, il n’y a pas d’égalité Femme — Homme.
Chez nous, être maman est la plus belle des réussites de ma vie, la plus tendre.
Chez nous, Dieu est là pour nous, la croyance et la foi sont très importantes.
Chez nous, des larmes, de la tristesse, et des sourires qu’on ne voit plus sur le visage quand plus rien ne va dans ma vie.
Chez nous, la confiance revient, et je reconstruis.
Chez nous, les enfants respectent les personnes âgées.
Chez nous, en Guinée Conakry, il y a plein de choses que j’aime, par exemple j’aime la pêche artisanale, j’aime l’agriculture et l’élevage.
J’aime la danse de chez nous, une danse d’hommes qu’on appelle soli.
Chez nous, on respecte la religion.
Chez nous, on mangeait des gâteaux au miel et on faisait le pain.
Chez nous, notre maison était belle et chaleureuse.
Chez nous, on ne répondait pas.
Chez nous, on parlait et on parle encore.
Chez nous, on berçait les enfants.
Chez nous, on chantait et on chante encore.
Chez nous, c’est notre famille qui choisit pour nous.
Chez nous, un homme est plus fort qu’une femme.
Chez nous, ça n’existe pas la liberté.
Chez nous, la liberté ça n’existe pas.
Chez nous, on ne peut pas dire je t’aime.
Chez nous, il n’y a pas la langue française.

  • Chez nous, “contentesse” n’existe pas, mais je trouve ce néologisme survenu très beau, alors j’ai choisi de le garder. Car la contentesse, ce n’est pas pareil que le contentement, il y a dedans beaucoup plus d’allégresse..!

 


l’atelier d’écriture du lundi – n°6

Date : 1 avril 2019

Mémoire sur timbre poste en 5 points
& Développement f(l)ou

Lire les textes des 2 auteurs
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•••••••••••••••••••••••• & au boulot..!••••••••••••••••••••••••••

1 — cherchez dans votre mémoire des mini scènes de votre vie (à différents âges), la mémoire comme un petit bout de cinéma, le récit comme un montage
les développer en 5 points

 

 

 

 

2 — chacun(e) choisit une de ses scènes et la relit tout haut, les autres prennent des notes, en 5 points.
Développez chaque scène (des autres) de façon personnelle, en utilisant l’imagination (ne restez pas terre à terre).
Pensez à la structure de départ en 5 points…

 

 

 

 


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