Manée vient de m’envoyer ces articles : (que j’ai retronçonné dans l’espoir qu’on puisse les lire!)
et dans l’Echo : (maintenant, je reconnais le journal même si c’est pas indiqué!)
Ça me fait penser qu’en recherchant des bouts de Vialatte pour Jean-Pierre, je me suis demandée à quoi ressemblait ses chroniques dans La Montagne ?
(Si jamais vous en avez un, dans le grenier d’une maison de famille auvergnate…)
Je n’ai trouvé que cette image :
Je n’ai pas retrouvé cette chronique dans les livres que j’ai, alors à la place, 2 autres pages..!
Il fait archi beau et chaud ; c’est pas la canicule, ça s’appelle l’été. Le câprier est content.
Une autre image de l’été, la citronnade Sissi, (pour Jeanne!)
Si vous voulez en faire, il y a dedans aussi le blanc du citron, et un peu de vanille…
Ça me fait penser que l’autre jour en poireautant à la guinguette, j’ai demandé au monsieur
—Un PEC à l’eau, SVP Monsieur !
— Vous êtes sûre?
— Heu, un PAC à l’eau!!
— Ça mousse moins, mais c’est meilleur!
(mais ce n’est pas le produit vaisselle qui m’a fait fourché la langue!)
Si ça ne vous dit rien, voilà tout sur le PAC A L’EAU (pakalo) :
“Le Pac citron, sirop de citron légèrement acide, est connu dans tout le Sud de la France. Boisson exclusivement sudiste, le Pac citron est une création de la distillerie Blachère, qui serait « la plus ancienne distillerie de Provence ».
Produit vauclusien, et même avignonnais, le Pac est créé en 1962, quand, après quelques années de fortes chaleurs, le directeur de la distillerie de l’époque cherche une recette pour un produit désaltérant « jaune mais qui ne tournerait pas la tête ».
La formule de ce sirop de citron, composée du jus des citrons, de leurs zestes, d’acide citrique et de sucre, est aujourd’hui inchangée ; sa célèbre acidité est due à l’absence de pasteurisation, rare concernant les sirops, et impose de le conserver au frais.
L’étiquette est inchangée depuis les années 70, ou presque ; pour le nom, Louis Guiot, le directeur de la distillerie, utilisera l’initiale du prénom de ses enfants.”
Si au lieu de se prénommer Alain (?) ou Aline, ç’eut été Eliane ou Eric, on pourrait donc demander du Pec à l’eau….!
& en boire le we qui vient, à Saint Pardoux ! (mais c’est lourd dans une valise..!!)
En attendant, je rouvre pour Christine quelques petits (vieux) livres de Sophie Dutertre, avec toujours autant de plaisir :
& puis je retrouve le chemin de l’atelier pour une affiche universelle :
slogan que j’applique illico, après impression sans tablier:
(fait trop chaud)
du vert dans le bleu…
(un peu de campagne à la mer?)
…comme il y a un peu de rose
dans celui , magnifique, et exceptionnellement couvert de ce soir :
(& demain, enfin du petit mistral annoncé, ouf, une semaine que la mer est comme de la soupe!)
Auparavant, j’ai exploré un nouveau bricolage : me faire des palmes sur mesure, pour pouvoir aussi nager la brasse (un peu plus longues que celles qui existent…)! Une scie à métaux, un cutter (et un méchant coup de cutter dans le doigt..!), et différents essais sur (dans) le terrain (liquide), et c’est parfait!!
Dans l’ambiance des vacances, aussi, ce beau tissu d’un imperméable anglais, pour Manée (et le trou de pluie…), qui aime les cerises :
Comme elle m’envoie cette photo de Raphaëlle bien enveloppée (ça caille ou/et y’a des moustiques?), je me dis que ce bel imper “Tin cloth” pour jouer au Magicien d’Oz, ça doit être pas mal pour ce genre de soirée et avoir tranquillement chaud, même si y’a pas le vent testé “on cornish clifftops”..!
C’était une soirée cinéma, un concert ? (y’avait pas le mode d’emploi avec l’image!)
Si, la voilà ! : “Alors la légende: projection par PEC en plein air dans une magnifique clairière à St Pardoux la Croisille, d’un film sur Hervé Dirosa le fondateur du Musée des arts modestes de Sète ( c’est dans la voiture, au retour d’un passage de Manée et Jeanne au MIAM que Jeanne a eu cette idée d’un Musée dans une petite commune au fond de la campagne et que bien sûr on a pensé à St Pardoux dont Dominique est Maire et en même temps avec Marie des militants de PEC depuis des lunes.) L’enveloppement de Raphaëlle c’est parce qu’il fait délicieusement frais en Corrèze le soir !”
Pendant ce temps, à Paris sous le soleil, (et avec une petite laine pour les musées climatisés?) Corinne m’envoie des photos de sa visite au Jeu de Paume, où elle allait voir Sally Mann…
& découvir Marc Pataut!
qui se promène ou joue aux boules devant le musée..?!
& puis,
depuis que Christine me tanne de refaire des cartes de visite pour l’atelier,
la commande est parti ce soir à l’impression,
avec la vitrine du Lieu/lien, tant qu’à faire !
Pour finir, voilà plusieurs jours et bouts de nuits que je passe dans l’Oregon en compagnie de bûcherons, avec “Et quelquefois j’ai comme une grande idée” de Ken Kesey (monsieur Toussaint Louverture)
(Ken Kesey a aussi écrit Vol au-dessus d’un nid de coucou).
Si jamais ça peut vous donner envie….
Un mail de jean-Pierre :
“bonjour Fabienne
j’ai trouvé ça ce matin
• MOUCHE
Mouche domestique
Les mouches sont généralisées
Chacun a ses mouches
Les hommes ont
des mouches. Certaine sont
dans le parc certaines
sont au parlement
et certaines sont
à la maison dans la chambre
Elles nous mènent en règle générale
dans la chambre vers l’humour
Edmund Mach
Les mouches d’aujourd’hui
ne sont plus les mêmes que le mouches d’autrefois
elles sont moins gaies
plus lourdes, plus majestueuses, plus graves
plus conscientes de leur rareté
elles se savent menacées de génocide
Dans mon enfance elles allaient se coller joyeusement
par centaines, par milliers peut-être
dans des bouteilles de forme spéciale
elles patinaient, piétinaient, trépassaient
par centaines, par miliers peut-être
elles foisonnaient
elles vivaient
Maintenant elles surveillent leur démarche
les mouches d’aujourd’hui
ne sont plus les même que les mouches d’autrefois
R. Queneau
••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••
La mouche n’a pas de forme humaine
elle ressemble plutôt à une brebis
son bêlement se fait entendre au cours des siestes
comme les hommes elle dort la nuit
la mouche se nettoie la tête comme le chat
se lisse les ailes comme le moineau
et s’immobilise parfois pour réfléchir
Elle réfléchit à la nature du verre
et quand elle croit avpoir résolu le problème
elle s’envole
et pan ! la voilà qui se cogne contre la vitre
encore une fois
contre la vitre qui, elle aussi, réfléchit
R. Queneau
• ŒUF
L’oeuf est rond, la terre pleure
Le soleil rit, le ciel gronde.
Toute effrayée la poule se couche,
au nid. Par pitié, un oeuf.
ainsi la poule quitte sûrement le nid
et pleure, à cause de Ses enfants, –
un don de Dieu et le reste ?,
elle devra encore pondre des oeufs.
Ernst Herbeck
• FOUGÈRE
Dans la forêt molle et profonde
j’entends chanter une fougère
Elle s’incline ver l’ombre
familière
R. Queneau
———————————————————————————————
Ça me fait bien plaisir de revoir les textes de Herbeck et Mach
Je ne sais pas si Jean-Pierre a le 3ème de cette belle “trilogie ” chez Harpo & (du temps que j’étais linotypiste…)
Il y a aussi ces textes d’Arnold Schmidt :
et pour la vitrine qui fait peur :
& puis, le texte de Mach, accompagné des fabuleux dessins d’Oswald Tchirtner (avec des photos pourries, sorry..!)
• Pour le journal de PEC de l’été, une récap en images qui vaut mieux que du blabla
c’est le verso, le recto est sur le post d’avant (avant que je sache qu’il fallait aussi un verso!!)
En voyant l’année “résumée” sur 2 A3, je me dis qu’on a fait de belles choses! • Pour mon anniversaire, dont Manée a trouvé la date telle Sherlock Holmes, elle m’envoie un magnifique bouquet. Décidément, ce pot rend grâce à l’œil de Manée qui l’a repéré. Cela me fait me poser une question : est-ce que, quand on choisit (ou fait?) un objet “à vivre avec”, on projette déjà, plus ou moins consciemment, comment il va faire (ou pourrait) partie de notre vie ?
& puis, une trilogie qui vient de Tulle pour se poser des questions de vocabulaire…
& le beau tissu transformé en store pour faire pâlir le soleil quand il fait trop chaud derrière mon bureau (en 90 de large, pas évident à trouver) qui vient de la caverne d’Ali Baba-magasin de tissu qui est à côté de la librairie Préférences. Marseille-Tulle se lient de + en + dans mes petites affaires!!
• D’ailleurs, en arrivant avant-hier à l’atelier d’imprimerie, le graffiti sur le rideau métallique, qui a tant fait râler Christine et Laurent quand on l’a trouvé un matin, m’a sauté à la figure ! Pec est aussi à l’Encre Rouge!!
& parce qu’il fait chaud, la pub que Laurent a collée sur le mur est encore meilleure!
& j’ai demandé à ChristineCarte de nous faire un éventail. Un modèle basique en bois d’1 ou 2 mm, léger et qui se range dans le sac sans rien craindre, manque la vis à relier (et fermer un peu les pâles pour plus d’efficacité!
• Parce que c’est l’été !
Faut se lever tôt le matin pour trouver du frais et du calme tout bleu… avec en prime une nouvelle fleur du câprier pour encore mieux commencer la journée !
et celle du cactus, comme un petit pâtisson qui s’ouvre avec un air d’orchidée !
Pendant ce temps, des insectes construisent des nids sophistiqués avec les feuilles du rosier (pour la collection de Zoé & Jean-Pierre )
qui lui fabrique des marteaux
et cherche des mots pour accompagner chaque vitrine (et comme il y en a beaucoup, il me demande des suggestions…) — pour les objets qui fonts peurs:
wha!! tu sursautes, t’as eu peur
hou! hou! t’as la chair de poule, c’est le fantôme
whahou! tu écarquilles les yeux, c’est trop beau! — pour les tout petits La puce. un grain de tabac à ressort. (Jules Renard – histoires naturelles) — mouches (pêche à la mouche, tapettes…) :
Brautigan, la pêche à la truite en Amérique y’a pas mieux!!!
— pour les objets à pois:
(…) Michel Claude a pris la peine de faire cent portraits de petits pois. Photographié sous toutes ses faces : par devant, par-derrière, par-dessus, par-dessous, profil droit, profil gauche et même profil perdu ; en conserve et à la française ; coupe, perspective et élévation ; tout petit pois, très petit pois et assez gros petit pois ; vu de loin de très loin, assez loin et à l’infini. Etc. Il en résulte (car ces portraits sont très ressemblants) que le petit pois comme l’homme, se ressemble à lui-même ; mais plus ressemblant encore que l’homme, il se ressemble à lui-même dans toutes les positions, et quelque point de vue qu’on choisisse. Il a toujours l’air d’un rond vert.
(Alexandre Vialatte -Vialatte à la Montagne)
— non, erreur, à poils :
Le plus beau poil, c’est Poil de Carotte, bien sûr!! (Jules Renard figure dans mon Panthéon..!)
— les œufs : Jean-Pierre a J.-P. Brisset dans sa musette, et Brautigan aussi. Mais celui-là ? y’a l’expression dans plein de bouquins de San-Antonio et c’est pas mal pour une collection!! — Œuf corse, c’est moi que je rame ? ricane Bérurier. (San Antonio)
— collection de stylos billes avec images sur le thème des villes du monde : Les villes ont toujours fait couler beaucoup d’encre — Saint Pardoux souterrain : alors ça c’est difficile! Mais du souterrain à la taupe, il n’y a qu’un pas vite franchi!
« Souvent, il semble que l’esprit s’oublie, se perde, mais à l’intérieur, il est toujours en opposition avec lui-même. Il est progrès intérieur – comme Hamlet dit de l’esprit de son père : “Bien travaillé, vieille taupe!” » G. W. F. Hegel
« cette vieille taupe, qui sait si bien travailler dans les profondeurs avant de réapparaître à la surface » Karl Marx
“Tout bien considéré, la crise a pénétré en profondeur, telle une bonne vieille taupe.” Karl Marx, Lettre à Engels, Londres, 22 février 1858 — etc…
Je ne sais pas ce que Jean-Pierre et Zoé en feront ou pas, mais c’est bien agréable de farfouiller dans ses livres ou sa tête à la recherche du bon passage…
Car c’est pour bientôt :
& avant d’aller à Saint Pardoux, vous pouvez aller à PEC :
• Pendant ce temps-là, Xavier Pinon m’a envoyé la 1ère photo de nos échanges photo/texte à lire-à voir :
(Heureusement qu’on n’a pas fixé de dates..! et qu’il peut me renvoyer une autre photo avant que je réponde…)
Comme je causais Franprix (mon prochain boulot d’écriture de cet été, je vais aller en vacances 15 jours à Franprix, nouvelle destination improbable — et climatisée….) avec Xavier, il m’a parlé de ses photos de Vauban à Longwy (vu dans TK 21, un boulot qu’il réalise avec Martial verdier):
• Manée, qui écoute la radio, me donne la référence d’un émission sur le verre :
•C’est l’été
Chez Corinne, je découvre toujours quelque chose qui me donne des idées, comme la pub de cette boîte!
& le grand luxe de lire au soleil dans le transat en début d’aprem, avant de partir en goguette, expo et Gibert, avant le concert du soir…
(San Antonio)
Mais c’est dangereux pour le timing d’aller chez Gibert avant l’expo… De quoi alourdir considérablement la valise, (d’autant qu’en poésie il y avait des occases extra, qui pourront servir l’année prochaine pour l’atelier d’écriture!…) et titiller la cervelle ! & puis, quand même, Hélène Bessette est inconnue des libraires de Tulle, va falloir faire quelque chose!
et un petit catalogue de Présence Panchounette, dont l’irrévérence fait toujours un max de bien !
Corinne, qui fut libraire, (et caresse les livres quand elle est dans une librairie!) me parle de cette vidéo :
Puis après une pause dans un “café de campagne”, comme dit Bruno, tenue par une mémé sourde et sa fille, improbable qu’il existe encore derrière Odéon, nous partons en expédition à la Butte aux cailles, où des potes de Bruno font un concert de rock pour la fête de la musique devant un café-resto (avec des pochoirs de Miss.Tic), et c’est l’occase de retrouver l’ami Xavier Pinon et de mettre au point un petit travail-plaisir projeté ensemble : Xavier m’envoie une photo (papier, pas fichier), et j’écris ce que je veux (sur une feuille), et je lui renvoie, et on recommence, et y’a pas de délais mais faut quand même pas laisser trainer…
(des photos prises par Corinne, en n&b, j’aime bien comment elle pose les gens dans l’espace)
Des filles homo qui dansent se roulent des pelles sauvages juste devant le café, seul un monsieur semble choqué, les temps ont quand même changés!
•C’est le retour Dans le train, je bosse pour le journal de PEC, une petite récap de ces mois passés :
& j’ai même le temps de lire Mes biens chères sœurs de Chloé Delaume, une sorte de bombe à retardement (après la bombe sexuelle) :
Des bouts de critiques glanées sur le net , qui j’espère vous donneront envie de lire ce livre : «Un queer vaut mieux que deux choléras»
Petit livre formellement réjouissant, dont chaque phrase clinque et claque, «Mes bien chères soeurs» ne s’en tient pas pour autant à la pure incantation, aussi brillante soit-elle. C’est un couteau-suisse militant, un manuel de combat poétique, à dégainer à la moindre attaque misogyne. C’est un vade-mecum féministe à faire circuler, à lire seul.e ou en choeur, à colporter allègrement.”
“Cette ouverture, le livre de Chloé Delaume ne la déploie pas abstraitement, mais par des outils littéraires très concrets, mis au service de l’action. Son écriture activiste, dont les recherches dans la langue tendent un fil de Rabelais à Monique Wittig, fournit argumentaire, slogans, chansons, plans d’action, mais surtout énergie. Mes bien chères sœurs chauffe la salle, dans une grande démonstration performative qui croit à l’action des mots, en particulier ceux qu’on invente, ou qu’on retrouve. Ainsi de « sororité », car « utiliser ce mot, c’est modifier l’avenir ». Le travail sur les mots engagé par Chloé Delaume pour les investir d’une puissance nouvelle tient en grande part aux techniques de détournement qu’elle met en pratique avec un humour aussi potache que pertinent. Tout y passe, avec le piquant de l’ironie et le sérieux du comique : les expressions de la langue française (« Un queer vaut mieux que deux choléras »), les monuments du patrimoine culturel masculin, y compris la Résistance (« Le chant des partisanes ») et Nietzsche (« Le crépuscule des guignols »). Même les mots présents dans les titres de Michel Houellebecq retrouvent leur fraîcheur (« Extensions des domaines, cartes des luttes, territoires »). La performativité des mots éclate dans des néologismes grotesques et satiriques – Chloé Delaume utilisait déjà dans des textes précédents « couillidés » ; ici, « papatronat » et « matrimoine » sont sans doute les plus réussis. Le dialogisme qui forme l’armature du texte lui confère une force qui fait résonner et met à distance les discours dominants, et permet à Chloé Delaume de prendre toutes les voix.”
Retour au bercail, avec aujourd’hui l’acmé du soleil de l’année à droite sur l’horizon N-0…
& puis tard, un message d’Aysé : (la prison comme placard pour se débarrasser d’un problème, ce n’est pas nouveau…)
•C’est le dimanche
2019 est l’année des noms en « P » pour les veaux, chèvres, brebis, chiens, chats… sauf pour les chevaux dont c’est l’année du « J », faut pas mélanger les torchons et les serviettes !
(Comme il y a des lettres considérées comme difficiles, on peut parfois les glisser en complément…)
Voilà donc la liste des bien nommées, qui sont, bien sûr, immatriculées auriculairement ; c’est qui 5201 ?
& les boucles d’oreilles de la vache-qui-rit (je ne sais pas son petit nom!), les voilà !
& en cherchant des histoires de vaches dans la mythologie, je me dis que Hathor aurait bien eu sa place dans ce troupeau ! :
“Investie des pouvoirs créateurs, Hathor favorise toute Vie aussi bien animale, humaine que végétale. Elle est considérée comme la déesse de la Joie, de l’Amour et de la Danse. On raconte comment la déesse dansa avec Ra pour l’encourager quand il était dépressif. La création artistique est également de la compétence d’Hathor, et de nombreux artistes viennent dans ses temples pour connaître l’inspiration. Redevenue femme, elle devient la déesse de l’Amour et de la Joie. ” Hathor a raison…
“Elle était représentée comme une vache ou une femme à tête de vache, ou une femme avec simplement des oreilles de vache, ou bien sous forme humaine portant une couronne à cornes encadrant l’astre solaire. Hathor était aussi symbolisé par le roseau de papyrus, le serpent et une crécelle égyptienne connue sous le nom de sistre décoré de sa tête.
Les temples et chapelles dédies à Hathor sont facilement reconnaissables grâce aux colonnes hathoriques dont les chapiteaux sont ornés de la tête d’Hathor encadré d’une lourde perruque d’où émergent deux petites oreilles de vache.”
& est-ce que Raphaëlle murmure des souhaits à l’oreille de ses taureaux ?
“Nommé Nandi, le taureau est le véhicule de Shiva. Selon la légende, quiconque parvient à murmurer une prière à l’oreille de Nandi sera entendu du puissant Shiva.
La vache est l’incarnation même de la bonté, de l’altruisme, de l’amour maternel. Au Panthéon des dieux hindous, elle est considérée comme étant la mère de tous les dieux.”
& puis ça, qu’il faut que je communique à jean-Pierre, que-qui va-t’il sortir de nos blocs de sel..?!
“La vache primale nordique:
“Comme chez beaucoup d’autres peuples, en particulier indo-européens, on retrouve ici un animal nourricier, Audhumla, à l’origine de l’homme, personnage étroitement lié à la terre-mère. Cette déesse-mère allaite les êtres primordiaux, comme Héra dans la mythologie grecque qui allaite Héraclès et forme la voie lactée, comme Hâtor chez les égyptiens, ou encore la chèvre Amalthée qui allaite Zeus. Cette notion de terre-mère est renforcée par le fait qu’elle nourrit le géant Ymir, lui-même personnification de la terre, être fondateur. «Il coula quatre rivières de lait de ses pis, et c’est elle qui nourrit Ymir»(Gylfaginning, chap. 5). De plus elle est, comme Ymir, née de la glace primordiale grâce au feu de Muspell, Audhumla peut être alors assimilée à l’ardeur cosmique, et elle devient la chaleur qui anime le vivant.. La vache Audhumla représente alors une idéalisation de la puissance matricielle. On comprend que toute production liquide d’Audhumla soit de ce fait source de vie. Il en est ainsi pour les «rivières de lait» mais aussi pour sa salive: «Elle léchait les pierres couvertes de givre, qui étaient salées, et le premier jour qu’elle les lécha, sortit de la pierre, vers le soir, la chevelure d’un homme, et le lendemain, une tête d’homme; le troisième jour, l’homme était sorti tout entier. Il s’appelait Buri» (Gylfaginning, chap. 5). Audhumla est l’ancêtre de la vie et le symbole de la fécondité puisqu’elle engendre Buri, grand-père d’Odin, le père des dieux, qui doit donc sa vie à cette figure animale de la maternité.”
et pour lui qui a aussi illustré l'”imprécis de vocabulaire mathématique” des n+1 :
“En mathématiques, et plus précisément en théorie des nombres, le problème des bœufs d’Hélios est un problème d’analyse diophantienne, c’est-à-dire de recherche des solutions entières d’une équation polynomiale. Attribué à Archimède, le problème demande de déterminer la taille du troupeau des bœufs du Soleil, sachant que celui-ci satisfait à certaines conditions. Il fut découvert par Gotthold Ephraim Lessing sous forme d’un poème dans un manuscrit grec, en 1773.
« Dénombre, Ami, les troupeaux du Soleil qui couvraient jadis les plaines de la Sicile, divisés en quatre groupes selon leurs couleurs, les blancs, les noirs, les pies et les jaunes. Il y avait plus de taureaux que de vaches, et les relations entre leurs nombres étaient les suivantes :
Si tu peux donner, Ami, le nombre de chaque sorte de vaches et de taureaux, tu n’es pas un novice en matière de nombres, mais on ne peut encore te considérer comme ayant un talent supérieur.
Apprends, cependant, qu’il y avait aussi les relations suivantes entre les taureaux du Soleil :
Taureaux blancs + taureaux noirs = un carré parfait,
Taureaux pies + taureaux jaunes = un nombre triangulaire.
Si tu peux calculer également ces nombres, Ami, et trouver ainsi la taille totale du troupeau, exulte, car par ta conquête, tu as montré que tu as atteint le degré suprême dans la science des nombres.»
En 1880,
La représentation décimale exacte de cette solution est trop longue pour être humainement calculable, mais les ordinateurs peuvent imprimer tous les chiffres de cette solution. Cela fut accompli pour la première fois à l’Université de Waterloo, en 1965, par Hugh C. Williams, R. A. German, et Charles Robert Zarnke, utilisant une combinaison des ordinateurs IBM 7040 et IBM 16206 (en 52 pages…)
De Hathor à Amthor… Les histoires de Raphaëlle et de l’enregistrement correct et officiel du nom de ses vaches en sont une version simplifiée..!
• Le lundi au soleil
C’est le début de la fin de mon séjour (!), mais c’était pas du luxe de réclamer aujourd’hui la table pliante pour mettre dehors!
A l’intérieur ce matin et ce midi, pour les ateliers d’écriture, ça caillait et fallait une veste et un foulard, alors que dehors il faisait doux.
Du coup, je m’installe dans la rue au soleil, pour saisir les textes des ateliers, même si ça cogne !
En même temps que la table et les chaises, David a apporté une affiche et le tract pour le rassemblement pour le Soudan samedi :
Avant et après,
je regrette de ne pas être là pour aller à Vicq/Breuilh
pour le festival de poésie!
J’en ai parlé à Agnès, qui s’intéresse à la poésie.
Faudra que je prévois ça l’année prochaine!
Ça me fait penser à cette affiche-carton (?) envoyée par Manée en mai :
Après ça, j’ai le plaisir de revoir Charles Soubeyran, dont j’ai fait la connaissance à Nice, au festival Hors-Champ de films d’art brut, de passage à Tulle !
Il me parle de son festival de BD cet été à Martel où il habite (comme je suis nulle en géographie je regarde où c’est), avec un dessin d’Hermann pour l’affiche, (à part pour le festival lui-même, il y a des expos tout juillet dans la ville),
un livre à sortir bientôt chez Actes-Sud, avec des photos de Mario Del Curto (qui aura une expo à Arles cet été), et qui viendra en septembre à Martel pour une rencontre (et expo des photos).
Ce serait bien d’y aller, ou que « ça » vienne à nous !
Il me donne aussi des nouvelles de Guy Brunet, qui est resté un bout de temps à l‘hôpital pour une jambe surinfectée. Il va avoir une expo au Lam, et sera accueilli en résidence pour cela, il a toujours des projets de cinéma. Il sera aussi invité à Limoges avec le théâtre, si j’ai bien compris.
Si vous ne connaissez pas le travail de Guy Brunet, voilà un petit aperçu qui, j’espère, vous donnera envie de découvrir son œuvre :
& 2 textes de Charles Soubeyran : (cliquez dessus pour les lire)
& puis ensuite, profiter du soleil du soir pour une menthe à l’eau au Globe ; maintenant, le patron me serre la main quand j’arrive! Ce soir, les jeunes migrants s’y retrouvaient aussi. Manée, quand tu reviendras du vernissage de l’expo de Marc Pataut au Jeu de Paume à Paris, je t’assure, traverse le pont pour changer de café!!
Justement, elle m’envoie un mail : “Le terrain du Cornillon C’est avec cette série que j’ai connu le travail de Marc à la Dokumenta, de toutes petites photos car disait Marc j’ai développé ces photos dans un format restituable aux personnes que j’ai photographiées (et qu’ils puissent les avoir dans leurs cabanes) A très bientôt in Tulle “
• Mardi chaud
Rdv au cinéma avec les enfants qui sortent de voir “Un sac de billes”, nous partons à pieds vers les jardins de Bourbacoup et la forêt du souvenir. On se demande si on va se prendre une averse sur la tête? mais le ciel se dégage à la fin du pique-nique!
Après une petite explication sur l’installation, on leur demande de se balader dans la forêt, de regarder, observer, .. pour ensuite se retrouver et partager nos impressions et questions.
— J’imagine la déception d’être mort dans leurs yeux
— De la tristesse dans leur regard
— De la tristesse d’aller à la guerre
Nous expliquons que les photos proviennent de papiers d’identité ou de photos de famille, et ils sont parfois sérieux, mais aussi “joyeusement vivant”
— Dans les regards on cherche des personnages
— C’est des regards jeunes !
— Des fois tristes, des fois en colère
— La même personne dans différentes position ! (il y a des prises de vue de face, de 3/4 profil gauche ou droit..)
— Celui-là il ressemble à Harry Potter!
— Y’a quelqu’un qui ressemble à ma famille
— Je regardais si je reconnaissais quelqu’un
— Ils nous regardent. On peut presque parler avec eux.
— Ils existent toujours
— On leur parle en secret
Je dis que justement, c’était ce que je voulais, qu’ils soient présents dans cette forêt. Mais que ce n’est pas forcément triste.
Leur instit leur demande si dans leur famille, il y a eu des pendus ou des déportés, des prisonniers qui sont revenus? 6 enfants lèvent la main et racontent des bribes d’histoires familiales, un petit bout d’Histoire
— Mon arrière grand-oncle, il a été pendu mais on n’en a jamais trop parlé, j’ai jamais vu sa photo
(est-ce que ses yeux sont dans les arbres?)
— Mon arrière arrière grand-père, il a failli se faire pendre, mais c’est le curé qui l’a sauvé
— Mon arrière grand-père, il était juif mais il est revenu
— T’avais des origines juives, toi, on savait pas
Il semblerait que le film de ce matin marque les esprits
Juste avant de partir, une petite fille veut planter un bâton/croix :
— Je fais une croix, comme ça ils sauront que je suis passée
Les autres adultes sont attendris ou touchés, moi je trouve toujours ce genre de manifestation “suspect” de trop de relent cinématographique, syndrome jeux interdits…
& puis c’est l’heure, ils remontent, en galopant vers de nouvelles aventures !
& nous, après papotage-remarques, on va manger une glace dans le jardin d’Iris, qui a pris cette photo (j’aime bien le regard d’Iris et comment elle rend l’espace en mouvement(s) !)
Le soir, des nouvelles de Bobo par resf..: (ste Rita, y’a urgence!)
& un message de Jean-Pierre à Saint Pardoux, qui profite du soleil chaud après la pluie
• Mercredi beau Quand j’ouvre l’ordinateur, Charles m’a envoyé le programme de Martel :
En fin de matinée, je file au marché acheter des framboises (le marché est juste en sortant de ma caverne, faut en profiter, après à Marseille, ce sera plus compliqué de manger des framboises!), et chez le pâtissier, un gâteau pour ce midi : cette charlotte aux framboises qui me fait de l’œil, par exemple ! (& qui était délicieuse, on en a repris…)
Un petit tour aussi à la librairie, tant qu’on y est, un livre pour les trains à venir…:
Lev Rubinstein, au Tripode (!), pour compléter les cartes du beau Le Temps passe / Tant qu’y a de la vie deséditions de Royaumont, & le Bleigießen, la vision par le plomb, du Cadran Ligné.
On a rdv avec Manée pour aller déjeuner chez Raphaëlle, la belle fermière comme je l’appelle (je la connais pas bien, mais elle me plait bien!) & bien sûr, comme on cause, Manée prend automatiquement une autre route, celle de Saint Pardoux, car son coffre est rempli de la collection de coquetier de sa mère, destinée à Jean-Pierre !
Du coup, on repartira de chez Raphaëlle avec un magnifique bloc de sel léché par les vaches en sculpture pour la collec de St Pardoux aussi! (et à quand l’interprétation des blocs de sel?)
Après un délicieux déjeuner au soleil dans la cour, où on se pose plein de questions pour en savoir plus des parcours et activités et choix des unes et des autres, & après avoir questionné Raphaëlle sur le nom de ses vaches, on va les voir!
capturé sur le site du domaine du Mons (où vous pourrez voir les choix de travail et de vie de Raphaëlle)
Météou, maintenant (couché dans l’herbe),
et Ocazou (entre 2 cornes, ci- dessous), avec la rayure blanche sur le dos.
Raphaëlle doit m’envoyer la liste des noms de ses vaches, j’ai hâte de lire ça ! (troupeau bilingue, car elle a, entre autre, fait des études d’anglais)
& voilà donc Uncle Meat avec sa frange, qui lui est très vieux, et a échappé au destin de viande…
Me voilà ravie! (faudra aussi que je vois les moutons — et la galerie des ancêtres!)
& puis l’année prochaine (je compte en année scolaire!) Raphaëlle devrait venir à l’atelier d’écriture du lundi qui sera le mardi soir, chic!! • Jeudi mi-beau Rangements avant le départ, je vais à la poste m’envoyer un colis de plus de 5kgs (avec du tissu et des livres, dont un cadeau d’anniversaire à venir qu’un ami m’a offert — je le déballerai le 25!, calés par du linge sale…) pour alléger ma valise…
Corinne, à qui je raconte ça, me dit qu’elle fait ça quand elle est à l’autre bout du monde…
Tulle, une gare du bout du monde ?
Dans le train du soir, la sncf a sorti ses vieux wagon (les nouveaux sont mobilisés pour l’installation wifi, nous dit la contrôleuse…), le wagon de 1ère (où on est sûr d’avoir une prise électrique et moins mal au cul durant 4h1/2 pour juste quelques euros de plus quand c’est possible…) ressemble à l’intérieur d’un corbillard et sent la clope !
Je finis le livre “Freud collectionneur”, voilà quelques belles idées archéologie/inconscient :
et une belle formule de Balzac que j’envoie à Jean-Pierre :
qui me répond le lendemain :
En arrivant chez Corinne et Bruno, Bruno m’offre un super cadeau sorti de sa collec :
• vendredi Paris Le matin un beau cadeau par mail :
“Bonjour Madame,
Je me permets de vous envoyer 4 photographies de travaux de mes élèves (une classe de 5°) venus voir votre exposition à Saint Gratien. Ils ont travaillé autour de la fragilité et je me suis dit que vous pourriez apprécier cette installation de lettres tellement délicates et instables (exposée dans le hall de l’espace Jacques Villeglé avec les productions des primaires en ce mois de Juin). Les photographies ne sont pas terribles mais peut-être arriverez-vous à deviner la phrase…
Mes élèves ont adoré votre travail.
Cordialement,
Marie Cordelier. Professeur d’Arts Plastiques au collège Camille Claudel de Montigny-lès-Cormeilles.”
la solution, si vous n’avez pas deviné :
& puis, après enquête pour répondre à une proposition de contribution pour une édition (à suivre, ou pas…), je tombe sur cette belle chose :
Ça fait déjà pas mal d’infos pour un seul post, alors en ligne!!
Réveil tôt pour être prête à l’atelier à 9h.
Aujourd’hui, c’est le dernier atelier de la saison (je me surprends à penser heureusement, car il n’y a qu’une seule personne jusqu’à 9h45, la jeune Mme Boukbir, qui n’a pas pu venir les fois précédentes car sa fille était malade, quand Nafisatou arrive comme une fleur…)
Il y aurait eu un autre atelier, et j’étais seule?
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Décris-moi l’endroit, la ville, le pays d’où tu viens, je n’y suis jamais allé.
• Mme Boukbir
Je viens du Maroc. & je suis fière d’être marocaine. Au Maroc, les gens accueillent les visiteurs étrangers comme s’ils venaient de la famille.
Parce que c’est une tradition marocaine, le patrimoine marocain est un grand patrimoine, connu dans le monde entier.
Moi je suis née à Aït Ishaq, un petit village de montagne inconnu entre les montagnes de l’Atlas, dans lequel je connais toutes les familles.
Chez nous, on n’a pas besoin d’un rendez-vous pour aller visiter la famille, chez nous on ne ferme pas les portes toute la journée, je peux rentrer chez la voisine le temps que je veux et je peux faire comme je veux, comme chez moi, parce qu’il y a toujours des femmes à la maison, les femmes ne travaillent pas, mais tout ça on ne peut pas le voir dans des grandes villes. Dans ce village, il n’y a que des maisons, il n’y a pas de grands bâtiments.
Pour écrire, le traducteur sur le téléphone aide à trouver les mots.
J’écris pour Nafisatou, c’est donc une langue plus orale :
• Nafisatou :
Conakry, c’est une grande ville. Là où j’habite, c’est Kamsar, à 3 ou 4 h de Conakry. C’est beau, y’a beaucoup de sociétés canadiennes, pour exporter la bauxite, c’est au bord de la mer.
Y’a beaucoup de blancs qui travaillent là-bas, ou en vacances. Y’a une grande cité, des sociétés. Là-bas, quand tu travailles, tu vis bien.
On vivait en famille, avec les parents, la famille de mon mari. Ma belle mère était très jalouse. C’est pas toujours facile, mais c’est comme ça chez nous ; tu veux sauver ton mariage, tu acceptes tout.
J’ai pas visité tout le pays, je connais pas beaucoup.
Chez nous, quand tu travailles, tu vis bien. On peut toujours se débrouiller, presque tout le monde. On aime accueillir les étrangers.
J’aime la capitale, mais je n’aime pas rester là-bas, trop de banditisme, c’est agressif, des gens qui volent. Quelqu’un ne peut pas me voler comme ça, je fais attention. La nuit, tu es dans ton coin, quelqu’un peut venir, j’aime pas rester là-bas. J’aime les endroits tranquilles. Comme ici, pas une ville trop en mouvements.
On a quitté mon pays, maintenant on est en France. J’y pense, mais mes enfants me font oublier.
Si tu as les moyens, tu paies ton terrain, tu construis comme tu veux à la capitale, comme ça tu es tranquille. Si au village tu as du terrain, tu n’as pas besoin de payer.
Je préfèrerais habiter une maison, mais là où il y a du travail.
J’ai 3 copines qui ont des papiers, mais pas de travail.
En Italie, les personnes âgées restent chez elles, il n’y a pas de maisons de retraite, il y a du travail, les gens en ont besoin. Ici c’est plus difficile.
Si tu as des papiers & pas de travail, c’est comme si tu n’avais pas de papiers.
J’aime pas rester comme ça, je suis une femme indépendante.
• Puis les 2 femmes discutent :
— Chez nous, il y a la montagne et la mer, pas de désert.
— Pour y aller par Air Maroc, ça coûte 400 € A/R, mais des fois tu perds ta valise lors des escales. Par Air France, c’est 1000 €, pas d’escale, mais je préfère. Pour venir, le visa, tu peux payer 6 000, 7000 €. C’est pas le visa qui est cher, c’est le business des gens qui en profitent.
— Mon frère m’a dit : — Ma sœur, si je savais qu’en Europe c’est comme ça, je serais resté là-bas.
Si tu as une idée dans la tête, on peut te dire ce qu’on veut, tu ne crois rien. Tu penses qu’en Europe tout le monde a les nouveaux téléphones portables, qu’on fait ce qu’on veut, qu’on vit bien.
— Je voudrais faire du commerce, j’aime ça, parler avec les gens. Il faut se battre, tu es libre. Y’a pas quelqu’un derrière toi qui te dis c’est bien, c’est pas bien; t’es pas esclave. Il faut tenter sa chance, mais pour ça il faut de l’argent.
— Si Dieu me donne un peu d’argent, c’est ça que je vais faire : je vais en Italie, c’est moins cher, les vêtements, les sacs, je ramène ça au pays, je connais leurs goûts.
Je veux que mes enfants soient heureux.
— On est là à cause des enfants. Sinon…
Je suis divorcée, ma fille ne peut pas sortir du pays sans l’autorisation du papa.
Toute ma famille est en Espagne. Mon frère vient de monter son commerce de légumes, depuis lundi dernier.
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Une dernière question avant de se séparer, et en pensant au travail à faire pour le 17 octobre prochain : Pour vous, c’est quoi la Misère ?
— T’as l’envie et le courage de faire des choses, mais tu peux pas le faire.
Il y a aussi la misère de l’argent, quand on est pauvre.
— Elle a tout dit !
On s’embrasse en se souhaitant plein de bonnes choses, des papiers surtout, et du boulot!!
Manée m’a prêté le livre d’Hervé Brunaux, Leçons de choses, au Dernier Télégramme, dont voici des extraits :
& vous, mêlez votre quotidien, pensées et activités personnelles, depuis 1 ou 2 semaines (ou plusieurs mois), et l’extérieur qui s’y télescope : des choses du monde, auquel(les) vous avez été confronté(es), dont vous êtes au courant, qui vous arrivent par divers moyens de communication…
Trouvez une forme qui vous convienne pour marquer la modification dans la répétition ou le défilé du temps. ——————————————————————————————————————————————————
Avant l’atelier, Sylviane passe faire un coucou, en allant à l’inauguration au bout de la rue du restaurant indien (Aroma, 8 Quai DE RIGNY) ouvert récemment par Salamat, jeune pakistanais dont elle connait bien toute la famille (et la cuisine : — De toute façon j’ai mangé chez eux, je sais qu’ils cuisinent bien, les hommes plus que les femmes !) depuis qu’elle donne des cours de français, et qu’elle a aidé pour que ce projet aboutisse (le banquier est invité, les gens du Cada qui se sont occupés de lui, la dame de la mairie qui s’est occupée du dossier, etc..!) La Montagne va bientôt faire un papier sur tous les restaurant de Tulle, dont Aroma…
Elle voudrait venir l’année prochaine à l’atelier d’écriture, nous discutons jours et heures.
Puis, voici Agnès, la 1ère arrivée, puis David, et Sylvie.
Hélène se fait opérer justement aujourd’hui, on la retrouvera à la rentrée, et Manée est à Paris, pour l’exposition de Marc Pataut, mais fera j’espère ses devoirs à la maison!
Jean-Pierre et Zoé passent en coup de vent direction Saint-Pardoux, en venant directement d’Augerville; ils devaient arriver avant, et on aurait eu un peu le temps de causer, mais là, je mets dans les bras de Jean-Pierre les choses préparées pour lui (les phrases en verre, de la colle invisible pour le verre ocazou, Dans les choux et l’affiche du FJT!) et ils filent, car c’est l’heure passée de commencer l’atelier! C’est le dernier de cette saison. • David : Dans ma vallée perdue, la rivière coule toujours mais c’est jamais la même eau.
Samedi en juin. Je me suis exercé à sauter en VTT, se retrouver en l’air sur un vélo c’est pas naturel, tellement grisé par cette séance, je me suis ramassé la gueule par terre, je suis rentré chez moi tout esquinté. Au Mali, un village Dogon a été rayé de la carte.
Dimanche au mois de mai. J’ai passé mon dimanche matin à clouer des liteaux sur mon toit, jusqu’à 11h, la chaleur rendant toute tâche insupportable, je suis redescendu me mettre à l’abri. Sur l’Everest, 11 personnes sont mortes, de folie et de froid dans la zone de la mort, dans un embouteillage. Chaque année ça recommence.
Vendredi en mai. Je me prépare à accueillir des jeunes en médiation pour une exposition d’art contemporain, mon pneu arrière gauche éclate peu avant d’arriver, j’étais en avance, je suis en retard, j’ai les mains toutes noires. En Sibérie, les ours polaires attaquent les gens, ils n’ont plus rien à bouffer, les glaces ont fondu trop tôt. Tout est déréglé.
Samedi en juin. Aujourd’hui pas de vélo, il y a des champignons et c’est prioritaire sur tout. Je suis avec mon fils dans les bois, c’est beau, ça sent bon, on remplit nos poches en plastique de girolles. Ce soir, ce sera un régal avec un bon Cahors. En Inde, sept personnes sont mortes en nettoyant la fosse septique d’un grand hôtel. C’est atroce et pourtant ça m’a fait rire. J’ai honte.
Dimanche au mois d’avril. Je suis à côté de notre ruche. Ça s’agite là-dedans avec les belles journées, les premières floraisons, la colonie est devenue très forte. C’est fascinant à observer, peut-être aurons-nous un peu de miel, si tout va bien. Tous les jours on parle des abeilles, et c’est pas gai, ça me rend misanthrope, limite haineux du gâchis planétaire dans lequel on se complait. Autant pour moi.
Dimanche au mois d’avril. Ce matin, je vérifie ma grille de loto de la veille, je suis comme tous ces milliers de pauvres glands qui croient qu’un simple coup du hasard peut les sortir de leur condition. En Angleterre, deux super-glands ont gagné au loto plus de 20 millions d’euros en utilisant une carte bleue volée. Ils sont aujourd’hui en prison, encore plus pauvres qu’avant.
Mercredi au mois de juin. La box internet vient de rendre l’âme. Pour mon fils, c’est la fin du monde, l’apocalypse, l’enfer et la désolation ; à la maison tout le monde râle, j’adore. Une gigantesque panne de courant vient de priver la moitié de l’Amérique du sud d’électricité. J’imagine l’ambiance dans les maisons. Ça doit être torride.
• Sylvie : Chaque matin j’ouvre mon agenda, (il est griffonné de rendez-vous). Le robinet de la salle de bain fuit, il faudra bien que je prenne le temps d’appeler le plombier. La semaine dernière, c’était jeudi, B. m’a laissé 4 messages pour me dire qu’il venait d’être arrêté par les gendarmes alors qu’il pointait quotidiennement à la caserne de la rue de la Botte. Il a été conduit dans un centre de rétention, on appelle ça un CRA. Les gendarmes lui ont fait peur et lui ont dit, au moment où ils le menottaient, qu’il avait un billet d’avion pour le soir même pour Kinshasa. Je ne sais pas quoi faire.
Chaque matin j’ouvre mon agenda, (il est griffonné de rendez-vous). Ce matin pour la première fois ce printemps, j’ai mis les volets en tuiles. Le soleil est déjà chaud. En écoutant la radio, ce que je fais chaque matin, une femme politique parlait de son engagement pour l’environnement et de cette idée qu’il fallait démanteler les centrales nucléaires. C’est un nouveau chantier économique. La France possède des savoirs-faire dans ce domaine.
Chaque matin j’ouvre mon agenda, (il est griffonné de rendez-vous). Depuis plus de 3 semaines, je dois porter une grande gouache chez l’encadreuse. Elle part à la retraite à la fin du mois et je voudrais lui confier ce dernier travail. Dimanche soir sur la route en rentrant de Périgueux, j’ai écouté du théâtre radiophonique. Une pièce d’une jeune dramaturge écossaise — associée au théâtre d’Edimbourg — était jouée. Une histoire de démon qui redoute l’amour et le désir, et qui pour cela va anéantir l’Europe et faire de la Méditerranée une frontière dangereuse et infranchissable.
Chaque matin j’ouvre mon agenda, (il est griffonné de rendez-vous). Les asperges étaient très belles au marché. Asperges sauce mousseline ou en risotto ? Je peux en prendre un peu plus pour faire les 2 recettes. Je me souviens avoir lu un grand article, posté sur les réseaux sociaux, sur les commémorations du débarquement du 6 juin 1944. De larges extraits des mémoires du général de Gaulle y étaient retranscrits. Il expliquait pourquoi il refusait de participer aux côtés des anglais et des américains à ces commémorations qu’il considérait comme la commémoration d’une invasion.
Chaque matin j’ouvre mon agenda, (il est griffonné de rendez-vous). Une vieille dame que je visite régulièrement vient de m’apprendre à faire du crochet. Je connais maintenant 3 points. En Malaisie, les bateaux remplis de plastiques et d’ordures n’ont pas pu accoster. Ils ont été rejetés. Beaucoup d’images de plastiques sur les mers, d’oiseaux faisant leur nid avec des déchets, de poissons morts étouffés, d’arbres dont les branches attrapent des sacs poussés par le vent.
Chaque matin j’ouvre mon agenda, (il est griffonné de rendez-vous). Enfin j’ai pu mettre mes nouvelles chaussures rouges, elles brillent un peu. J’ai aussi pu mettre du vernis sur mes ongles de pied. J’aime bien cette fantaisie. En parlant avec une voisine, elle me signale une femme — 65 ans environ — qui semble dormir dans la rue. Je prends quelques renseignements et la rappelle dans la soirée : cette femme a maintenant un logement mais elle a vécu dans la rue autrefois. Les services sociaux la connaissent. Ma voisine est un peu rassurée, mais ce n’est tout de même pas la réponse qu’elle attendait.
Chaque matin j’ouvre mon agenda, (il est griffonné de rendez-vous). Les orchidées de la cuisine sont en fleur, sur les 5, 4 ont des fleurs : rose parme, tachetée de rouge sombre, blanche bordée de rose avec le cœur jaune, blanche veloutée. Il faudra aussi que je prenne le temps de rempoter quelques plantes du balcon, j’ai un petit arbuste qui commence à souffrir dans son pot trop petit. Je viens de terminer la lecture d’un livre qui s’appelle « Pourquoi l’amour c’est si compliqué », il a été écrit par un médecin anthropologue et sexologue. Sa question est de savoir pourquoi il y a tant de violences entre les hommes et les femmes et tant de malentendus. On parle d’égalité Homme-Femme…
Chaque matin j’ouvre mon agenda, (il est griffonné de rendez-vous). Ma plaque d’immatriculation est tombée, hier soir, je l’ai raccrochée avec un trombone, c’est tout ce que j’avais sous la main. Un peu ridicule, je sais, quand je suis allée chez le garagiste. Chaque matin j’ouvre mon agenda, il est griffonné de rendez-vous. J’ai toujours peur de l’oublier quelque part, d’oublier une rencontre, de ne plus me souvenir. Depuis 1987, je les garde.
• Agnès : Nouveau jour 1 Je me réveille avec les plic-ploc répétitifs de la pluie sur les planches de bois de la cabane. Comme le son répétitif d’une boîte à rythme. Marre de la pluie. Marre du froid et de la grisaille. A la radio le journaliste de la matinale récite les gros titres. Décidément tout va mal.
Nouveau jour 2 Les roses sont gorgées d’eau. Les branches alourdies de ce poids qu’elles n’attendaient pas plient dangereusement vers le sol. Si ça continue, certaines vont casser. Et les fleurs pourrir. Ça va être moche. De l’autre côté de la vitre un merle posé sur la table du jardin me regarde. Il s’en fout bien lui de la pluie et du pourrissement des choses. Ces hommes et ces femmes perdus au milieu de la mer dans leur coquille de noix, à quoi pensent-ils ? Peut-être ont-ils abandonné un rosier quelque part. Des fleurs, et des épines.
Nouveau jour 3 Elle m’a échappé des mains. Comme si mes doigts s’étaient refermés sur du vide. Cela m’arrive rarement de casser des choses. Ça a fait en tombant sur le carrelage un bruit terrible. Maintenant elle est en mille morceaux sur le sol de la cuisine. Mille morceaux coupants, éclatés, misérables. C’était ma préférée. Elle avait du en recevoir des bouillons, des consommés, des potages, des soupes. Ma préférée. Blanche avec des fleurs bleues posées sur le rebord, comme au bord d’un lac. Dans les Alpes, les glaciers fondent. On entend les nuits leurs craquements lugubres. Ça s’éclate, ça glisse, ça tombe. En mille morceaux. Misérables.
Nouveau jour 4 Toujours la pluie. Toujours ça ruisselle. Ça n’en finit pas. Je voulais ranger les manteaux d’hiver, les pulls chauds, les bottes. J’hésite. Le thermomètre annonce 7 degrés. Je regarde la pile retirée de l’armoire, l’espace laissé vide. La pluie. Je renonce. Je rebouche le trou et referme l’armoire. Le chat boude, roulé en boule au pied du lit. Il me regarde par en dessous avec un drôle d’air morose. Il voudrait bien, lui aussi, enfin profiter du soleil, courir après les papillons, croquer les herbes folles. C’est fou tout ce qu’on peut trouver comme saloperies dans le la farine toute bête qu’on nous vend en supermarché. A ce qu’il paraît. Moi qui voulais faire des crêpes.
Nouveau jour 5 Le téléphone n’arrête pas de sonner. Des pubs. Encore des pubs. Des tas de gens loin d’ici, payés sans doute une misère, pour emmerder d’autre gens toute la journée, sans même avoir le temps de faire une pause pour aller pisser. Et moi, je ne décroche même pas.
Nouveau jour 6 Ce matin sur le net je trouve une conférence de Tobie Nathan à l’université de Nantes : comment rendre l’autre amoureux ? Tout un programme ! Sortilèges, philtres d’amour et compagnie… . Magique la conférence. Je ne vois plus le temps passer. Lui non plus d’ailleurs. Comme souvent lors de ses conférences, il n’aura pas le temps de présenter tout ce qu’il avait prévu, et nous laissera avec tout un tas de paragraphes, tout vide. Et de questions auxquelles lui seul peut répondre. Un jeune garçon a été mis à la rue par ses parents parce qu’il est homosexuel. Il a subi pendant des années insultes, haine. Relégué au fond du garage où il dormait. L’hiver il était toujours malade. Le jour de ses 18 ans, il a retrouvé ses affaires dans un sac et son matelas devant la porte. L’amour, tu parles !
Nouveau jour 7 Mon sac est prêt. J’ai hésité pour le remplir. Tee-shirts, shorts, bottes en caoutchouc et doudoune ? J’ai tout mis. Du coup ça déborde. Je vérifie de n’avoir rien oublié : lumières, volets bien accrochés à cause du vent, gamelles d’eau et de croquettes remplies à rad bord pour plusieurs jours. Enfin j’espère. Le chat me déteste. Je le sais. Ça se voit dans son regard. Déjà bien chargée je me penche avec précaution pour attraper le duvet chaud et l’oreiller rangés dans un grand sac à fleurs roses en plastique. Partout dans le monde des mers de plastiques étouffent nos mers, nos océans. Comme des décharges flottantes. Immondes. Il faut vraiment que je me décide à coudre de jolis sacs en tissu.
Nouveau jour 11 (Entre temps j’étais très occupée…) Ce soir c’est la fête. Les compétitions sont terminées. On a bien bossé, et on a bien ri aussi. Et comme d’habitude le spectacle sur la Vézère fut magnifique. Entre danse et combat, le duo magique de l’Homme et de la rivière. Maintenant repos pour tout le monde. On va boire, on va danser. Jusqu’à pas d’heure. La tempête a frappé la côte atlantique. Un marin pêcheur s’est perdu en mer. Trois sauveteurs de la SNSM partis le secourir ont péri à leur tour. Plus tard leur bateau éventré s’est échoué sur le rivage. Comme une baleine morte. Le plus jeune des hommes avait 28 ans. Personne n’est venu le secourir, lui.
Nouveau jour 12 J’hésite. Chantilly ou pas ? Chocolat ou pas ? Je n’hésite plus. Je me goinfre. Et je me délecte aussi. C’est fou ce que la nourriture, surtout si elle est riche en gras et sucrée nous rassure. On a retiré leur enfant à des parents soupçonnés de maltraitance. Au bout de plusieurs années les médecins se sont rendu compte qu’une maladie provoquait ces blessures et fractures à répétition. Et pendant tout ce temps l’enfant a été placé en famille d’accueil. Spolié de l’amour de sa famille, de ses parents. Le pire est qu’aujourd’hui encore, alors que l’erreur médicale a été prononcée, c’est devant la justice qu’ils doivent se battre pour récupérer leur fils.
Nouveau jour.
Nouveau ? Pour quelles nouvelles ? Et si au bout du compte tout revenait, toujours pareil. Les bons moments et les sans joies. La beauté du monde ou ses désespoirs. Ses accidents. Ses hontes. Comme une routine, un refrain. Mais tant qu’il y a de nouveaux jours.
Comme hier j’ai fini de travailler sur le blog à 2h du mat, je me réveille à 10h, du soleil par a fenêtre, qui rentre dans ma caverne !
C’est trop tard pour aller à la piscine comme je le projetais,
j’ai pas envie de speeder et c’est un peu loin à pied,
et ça ferme à 13h le dimanche (!), + évacuation des bassins 20 mn avant…
Du coup, s’installer au soleil de l’encadrement de la porte enfin ouverte en grand, faire le lézard travailleur, se recharger en chaleur (& les tullistes compensent leur manque de vitamines D en mangeant du foie, des abats et du bon fromage plutôt que de l’huile de foie de morue, des sardines ou des rollmops?!)
Reprendre des forces et moins se sentir moins éloignée de sa vie marseillaise (même si y’a pas la mer et que l’horizon de la cour est bouché!)
Faire quand même gaffe à ne pas prendre un coup de soleil, car qui après croirait à la pâle peau de pluie des tullistes citadins.?!
En profiter même si j’ai faim (alors manger des carottes on the rocks et une poignée de cerises!) car le soleil ne reste pas très longtemps au bord de ma caverne, et ça me fait un bon moteur, de travailler au soleil avec chants d’oiseaux.
Manée m’a apporté une petite table que je mettrais dehors tout à l’heure, mais il manque une chaise longue! (enfin, pour 2h d’utilisation en 15 jours, ça ne fait pas partie du mobilier indispensable..!)
& en repensant à ce que disait Jeanne vendredi soir, bientôt nous serons des migrants,Tulle sera plus près de la mer et mon cabanon aura disparu…
D’ailleurs, Manée, qui est à Paris avant le vernissage demain de l’exposition de Marc Pataut au Jeu de Paume, doit visiter d’autres expos ce dimanche et m’envoie une vue de la caverne :
Justement, pour échapper à la caverne, je vais un peu travailler au Lieu/Lien où le soleil entre, après être passé par des chemins détournés au-dessus de la ville
Jusqu’à une récré au soleil du Globe ;
ça doit être pas mal d’habiter là-haut en face!
En hiver, le pâle soleil chauffe l’appartement?
Ça me fait penser à Gilles, qui hier était furieux d’avoir été mis sous curatelle (sans être prévenu…) par son assistante sociale après une facture impayée d’edf de 1500 euros.
— Ils m’ont privé de ma liberté, c’est grave !
Même s’il a maintenant un peu d’argent sur son compte (gagné aux jeux de hasard), il ne peut pas l’utiliser, il a été placé “pour son bien” et sans son accord… (mais il surveille tout de près, car un détournement est vite arrivé, pense t’il…)
& il s’inquiète de savoir de combien il va pouvoir disposer pour ses grandes vacances à Bordeaux, chez son copain, avec leur escapade prévue 15 jours à Barcelone, dans la famille du copain…
&/mais si on est à Paris,
ça doit être pas mal d’aller au Jeu de Paume
à partir de mardi (jusqu’en septembre!) Marc Pataut de proche en proche
Avant-propos de Quentin Bajac dans le catalogue d’expo :
“L’exposition « de proche en proche » de Marc Pataut (né à Paris en 1952) au Jeu de Paume présente une sélection d’une vingtaine de projets photographiques réalisés entre 1981 et aujourd’hui. Confrontant des œuvres issues de différentes séries, elle met en avant la manière dont le travail documentaire de Marc Pataut traite du rapport des individus à eux-mêmes et à la société.
L’œuvre de Marc Pataut porte la trace de sa formation, au début des années 1970, dans l’atelier du sculpteur Étienne-Martin à l’École nationale supérieure des beaux-arts de Paris (où il enseignera lui-même la photographie de 2001 à 2018). Depuis les années 1980, après un court passage par l’agence Viva, il se consacre à une production artistique, nourrie de débats, d’échanges et de luttes, au premier plan de laquelle s’inscrivent les dimensions humaine et politique.
Ses expérimentations, fondées sur la collaboration qu’il instaure avec les personnes associées à la conception de ses œuvres, émanent du contexte dans lequel il intervient : l’artiste prend en compte l’histoire des lieux, le domaine d’activité des personnes et leurs situations sociales.
Tout en inscrivant le travail de Marc Pataut dans une histoire du portrait photographique, ce volume souligne la dimension humaine d’une démarche inspirée par les liens qu’il articule entre corps et territoire, ainsi que l’intérêt de l’artiste pour l’éducation populaire : « C’est se cultiver, mais aussi faire en sorte que les autres se cultivent, c’est produire de l’invention, c’est pour moi l’idéal de l’institution. C’est à la fois travailler pour soi et pour les autres, une interface entre moi et le monde. Cela pourrait être ma définition de la photographie. »
& une petite visite préparatoire, vue sur Slash :
• Les deux débuts
Le travail effectué à l’hôpital de jour d’Aubervilliers en 1981 est fondateur de cette démarche. Intervenant « infirmier-photographe » à mi-temps, il donne des appareils photo à un groupe d’enfants souffrant de troubles psychotiques. Marc Pataut découvre, dans la pratique photographique des enfants, un rapport au langage et au corps qui le bouleverse.
« J’ai compris qu’un portrait n’est pas seulement un visage, que la photographie passe par le corps et l’inconscient, par autre chose que l’œil, l’intelligence et la virtuosité. De l’hôpital de jour, je retiens qu’on peut photographier avec son ventre, que le portrait est un rapport de corps — comment je place mon corps dans l’espace face à un autre corps, à quelle distance. »
En 1986-1987, il entreprend une série de photographies de son propre corps. Il réalise un ensemble de onze cadrages en gros plan de son ventre pour exprimer la violence subie par d’autres corps. Il intitule ce travail _Apartheid _et le présente sous deux formes : en affiches sur des panneaux publicitaires de 3mx4m dans la ville du Blanc-Mesnil et en tirages argentiques encadrés, dans la mairie. Parallèlement, il réalise Mon corps, une série inédite composée d’une multitude de photographies. Ces trois séries ancrent l’engagement de l’artiste avec le médium photographique dans son rapport intime au corps et au portrait et composent une partie importante de l’exposition du Jeu de Paume.
• Le portrait
En 1989, l’artiste commence à travailler le portrait. Marc Pataut. de proche en proche met cette pratique en évidence de manière non chronologique afin de confronter des œuvres de différentes séries et formats les unes aux autres. Le visiteur découvre ainsi un large corpus du travail sous la forme de tirages argentiques, mais aussi de documents et de publications : Aulnay-sous-Quoi ? (1990-1991), un travail réalisé avec une classe d’élèves de seconde d’Aulnaysous-Bois à partir de lettres de lycéens résistants condamnés à mort en 1943 ; Emmaüs (1993-1994), des portraits pris à différentes distances de compagnons d’Emmaüs à Scherwiller en Alsace ; Humaine (2008- 2012), des portraits de trois habitantes volontaires de la ville de Douchy-les-Mines ; enfin, une série de portraits réalisée avec six patients et deux soignantes du centre psychiatrique de jour Victor-Hugo, à Béziers, intitulée Figurez-vous… une ronde (2012-2016).
• Ne Pas Plier
En 1990, il fonde avec Gérard Paris-Clavel, Ne Pas Plier, une association engagée dans une lutte contre la société néolibérale et sa culture publicitaire utilisant le rassemblement, l’image et la parole dans l’espace public. En 1996-1997, ils collaborent avec Médecins du Monde qui cherche à mettre en évidence la difficulté d’accès aux soins pour des personnes sans-abris. Intégrant la participation de SDF, vendeurs salariés d’un journal aujourd’hui disparu intitulé La Rue, le projet se concentre sur leur pratique de l’espace public en leur permettant de photographier cet environnement, puis de publier les images dans le journal. Ainsi naîtra une longue amitié avec l’un d’eux, Antonios Loupassis (1950-2017), un architecte d’origine grecque, dont la pratique photographique est exposée dans l’exposition.
• Le territoire
De 1994 à 1995, Marc Pataut photographie les habitants du Cornillon, un terrain vague situé à l’emplacement du futur Stade de France à Saint-Denis.
« En novembre 1993, le site du Cornillon, dans la Plaine Saint-Denis, a été retenu pour être celui du Grand Stade où devait se dérouler la Coupe du monde de 1998. Avant de devenir le lieu médiatisé d’un événement mondial, ce terrain de vingt-cinq hectares était le territoire d’un petit nombre de personnes, que les expulsions ont peu à peu chassées avant que ne commence le chantier dont les cabanes ont été démolies lorsqu’il s’est ouvert. J’ai compris qu’ils étaient sauvés par leur rapport à l’espace, au ciel, aux plantes et à la nature. Ils entretenaient un rapport d’intimité avec un territoire très vaste. »
Le Cornillon-Grand Stade a fait l’objet d’une publication (Ceux du terrain, Ne Pas Plier, 1997) et a par ailleurs été exposé à la documenta X de Cassel.
• L’éducation populaire
À la demande de deux responsables de l’association Peuple et Culture Corrèze (2001-2002), Manée Teyssandier et Philippe Salle, il rencontre, photographie et filme des hommes et des femmes qui, chacun à leur manière, définissent le « pays de Tulle ». Cette enquête, intitulée Sortir la tête, est exposée dans des villages autour de Tulle, puis dans l’exposition intitulée Des territoires qui se tiendra à l’École nationale supérieure des beaux-arts de Paris en 2001. Cette œuvre transmet l’intérêt que l’artiste porte à la question de l’éducation populaire. À ce propos, il explique :
« C’est se cultiver, mais aussi faire en sorte que les autres se cultivent, c’est produire de l’invention, c’est pour moi l’idéal de l’institution. C’est à la fois travailler pour soi et pour les autres, une interface entre moi et le monde. Cela pourrait être ma définition de la photographie. »
& pour finir la soirée, un message de José (et de Brian Eno), alors que je suis en train de préparer les ateliers d’écriture de demain (pages blanches…) :
•lundi pluie
C’est férié, pas d’atelier d’écriture aujourd’hui faute de participant(e)s, (mais mettre au point le texte qui présente sur place la Forêt du souvenir)…
A la place, un pique-nique royal avec Iris et Manée, et un gros bouquet de fleurs!
Qui fait du bien alors que le ciel nous tombe sur la tête, drôle de Pentecôte.
Du coup ce matin, fallait réagir pour se mettre du soleil au cœur ; l’occasion de sortir mes belles bottes (d’occase, exprès pour Tulle!!) en caoutchouc roses, faut c’qu’y faut, et la petite veste fleurie de Violaine! (j’ai pas mis de pull chaud dans ma valise, erreur..)
Mais faut croire au soleil pour jeudi, avec la fête du Foyer des jeunes travailleurs, et vendredi soir, pour nous!
Je finis la lecture de Papiersde Violaine Schwartz (POL), dont voici une page d’écriture d’un entretien :
•mardi pluie
Pour le projet autour de la linotype du Populaire du Centre, j’ai besoin de documents comme ces manuels techniques.
Je suis touchée en voyant les marques noires de doigts sur les pages, qui me rappellent des heures lointaines de réparations, à consulter les manuels pour mieux comprendre les petits détails techniques;
Puis, un rdv au CDI du lycée, avec Manée, qui retrouve son ancien bureau dans la salle de réunion! Penser à un projet pour l’année prochaine (là tout de suite, la réforme de la rentrée désorganise les possibilités.)
Moi je suis contente de voir cette affiche sur le poteau!
Manée me rapporte cette parole d’un enfant, que j’adopte aussitôt : Tulle est un trou de pluie…
Puis dans l’après-midi, je vais à PEC, en suivant une famille canard le long de la Corrèze; j’arrive juste à temps pour voir Barbara Métais-Chastanier, autrice et dramaturge qui sera accueillie en artiste associée, la saison prochaine au théâtre L’Empreinte :
“Barbara Métais-Chastanier proposera chaque mois un cycle de tribunes, des ateliers d’écriture et de lecture à voix haute ouverts à tous. La Femme® n’existe pas et Nous qui habitons vos ruines seront présentés cette saison. Elle compose, dans le cadre du temps fort de lancement de saison et d’inauguration de la Scène nationale, une nuit ouverte au Théâtre de Brive, le vendredi 12 octobre de 20h à 8h, sur le thème de la nuit. Les tribunes: Pensées en dialogue avec la programmation, ces rencontres nous invitent à penser, interroger ou mettre en critique le monde dans lequel nous vivons. Les regards singuliers de chacun de nos invités nous permettront de continuer à faire résonner les questions soulevées par les différents spectacles présentés cette saison.
Destiné à toutes et tous, qu’elles ou ils soient amoureux ou non du théâtre, le pratiquent ou ne le fréquentent pas, ce cycle de débats permettra de mettre en partage les questions qui agitent notre époque, et permettra d’interroger du même coup la place qu’occupe le théâtre aujourd’hui. Au cours de ces rendez-vous réguliers, nous chercherons avec nos invité.e.s à déplier cet endroit d’où le théâtre pense le monde et le réfléchit : en quoi sommes-nous prêts à croire ? Est-on dément lorsqu’on agit de façon démente dans une société démente ?
Comment vivre une vie juste dans un monde qui ne l’est pas ? Voilà quelques-unes des interrogations qui guideront nos rencontres au cours de cette année.”
Justement, voici l’article de Serge dans l’Echo, à propos de Bobo :
& avant de partir, je récupère le flyer pour vendredi, et nous décidons des A3 qui seront affichés.
Puis au courrier, à l’adresse de PEC, une lettre de Violaine avec des chaussettes pour être belle et bien dans mes pompes..! (Les chaussettes hautes en cette saison, c’est pas du luxe!!)
•mercredi pluie
Justement le lendemain, ça pleut et ça caille, quand on se retrouve à 9h1/2 à la Forêt du souvenir!!
On installe une table pour poser et préparer les affaires,
et nous faisons un 1er essai d’accrochage des regards,
déterminer leurs emplacements et hauteurs, et techniques d’installation…
Manée m’apporte une cape-imper qui protège un peu de la pluie et du froid, mais on a tous froid aux doigts, le 12 juin…
Elle fait un petit reportage photo, ainsi que Serge, pour annoncer l’inauguration de vendredi dans l’Echo
On observe que les regards à lunettes sont plus “contemporains” que les autres…
En rentrant de la matinée d’installation, 1/4 d’h sous la douche brûlante pour se réchauffer (et ré-apprécier l’eau qui tombe!) et se décoincer un peu le dos…
& un petit tour à PEC, en marchant vite, ça réchauffe, pour le texte A3 à afficher aussi, en vertical cette fois, sur la vitrine du lieu/lien…
Le soir, un message du Secours pop puis de resf,
malheur du calendrier et du choix des heures,
on ne pourra pas être partout…
•jeudi soleil
L’article de Serge est paru dans l’Echo,
alors que nous poursuivons l’installation,
mais aujourd’hui avec un temps agréable
(il serait temps, justement!!)
Si jamais cet article peut faire venir quelques personnes, ou donne envie d’aller voir ce bel endroit entouré des jardins ouvriers…
Iris, que nous voyons ici sous haute protection, nous apporte un super pique-nique et fait des photos de travailleurs en mouvement(s)…
David, qui aime être dehors, dans la nature, dit qu’on est mieux là qu’au bureau…
Provenant de différents documents souvent petits, photos d’identité, de famille, etc, vu de près certains regards sont très pixelisés, ou comme celui-ci devenu pictural, comme échappé d’une fresque italienne
• Le soir, nous passons de ces regards aux portraits joyeux affichés sur la façade du Foyer des jeunes travailleurs, pour une fête de quartier à l’ambiance bon enfant avec un public mélangé de tous les âges.
Patrick Fabre, le photographe, est bien sûr là, ainsi que son grand fils, qui habite à Toulouse et œuvre à ouvrir des squats pérennes…
C’est aussi pour moi l’occasion attendue de présenter Adama, qui a fait de la radio en Guinée, à Stevelan (qui a sa photo sur la façade!) de la radio locale associative Bram fm…
La nourriture a été préparée la veille avec le ROC (c’est délicieux!), et les occupants du FJT tiennent les stands de bouffe et le bar.
Parmi les stands, il y a les 2 gars de Terror Print, de Limoges, qui font (faire) des badges et de la sérigraphie. Ils ont repris et adapté pour ça des formules et des textes de mon cru, et j’en suis bien contente!!
On aura bien l’occasion de se revoir!
Ici Gaëlle en plein tirage, pour le blouson de son fils (qui a un gros badge de KKC Orchestra, le groupe hip hop phare qui joue à 20h20), et une affiche!
Les affiches (1ère impression noire en photocop sur des papiers de couleur!) sont une libre adaptation des Outils utiles..! :
J’aime bien celle imprimée en blanc sur blanc! Bien sûr, je ne pense pas à leur en demander plusieurs pour donner à Manée et à Jean-Pierre, mais José m’a dit le lendemain qu’il m’en gardait une sous le coude…
Je pars à 21h30 quand je commence à m’ennuyer, d’en avoir plein les oreilles, et le dos avec l’humidité, et l’atelier d’écriture du lendemain à préparer… mais ça s’est poursuivi en musique jusque très tard, parait-il…
— En rentrant, je lis le mail de Julie, la professeur de français des 6ème6 de Villeparisis, qui ont fait le petit travail que je leur ai demandé, voici la 1ère fiche : Livret de vie Mon portrait : physique et psychologique Je m’appelle Alya. Je suis une fille, j’ai les yeux verts et marron, j’ai des cheveux chatain clair et mi-longs. J’ai 11 ans et je fais 1m60. Mon porte-bonheur est chichou mon doudou de naissance, je le traine partout avec moi. Je me trouve ouverte d’esprit à l’écoute de mes amis, famille et camarades de classe mais je suis trop curieuse parfois j’aime tout savoir sur tout. Mes passions Mes passions sont la danse le chant et l’apprentissage de poésie. J’adore les maths mais je n’aime pas trop le français au niveau des classes grammaticales et de l’orthographe. Ma vie en adulte Je veux devenir orthodontiste ou assistante en cabinet d’orthodontie. Le monde dans 10 / 20 ans Déjà il n’y aurait plus de racistes, puis plus de pauvreté, que des classes moyennes ou riches pour les plus chanceux au niveau économique (plus de SDF, plus de sans-emploi et que des familles heureuses). Ce qui est trop difficile à écrire / dire Mon harcèlement : j’ai du mal à le dire c’est un sombre chapitre de ma vie car ces personnes ne se sont pas arrêtées à la violence verbales mais ils se sont permis de me frapper mais ce qui m’a fait le plus de mal c’est que mes propres amis se sont retournés contre moi c’était horrible maintenant j’ai du mal à faire confiance aux autres.
Je ne sais pas encore ce que je vais faire avec tous leurs documents… Ce n’est pas rien!
et Rdv dans 10 ans?
•vendredi menaçant, pluie du soir — De 9 à 11h, l’atelier d’écriture du Secours pop…
Jour et horaires mal choisis, car beaucoup vont à la mosquée…
Ce matin, comme d’hab : Adama, Mohamed, et Nafisatou.
La consigne du jour : Votre quotidien, pensées et activités d’une semaine depuis vendredi dernier, et l’extérieur qui s’y télescope.
Adama • Vendredi 07/06/ Journée un peu trop chargée par rapport à différentes activités. Matin, un rendez-vous au CADA le ROC pour le dépôt et envoi de mes dossiers et les différentes preuves pour la CNDA (attestations, photos). Dans l’après-midi vers 14h, je suis allée à l’épicerie sociale récupérer l’aide alimentaire. A 14h30, je suis allée assister à l’assemblée générale du Secours populaire, où presque toute la cérémonie a été une réussite totale, avec des discours émouvants où toute la salle était en larmes parce que on a été honoré à plus d’un titre. « Merci Maman Aysé » pour tout. Après l’assemblée, tout le monde s’est dirigé vers le dépôt du SP pour son inauguration (on a eu le plaisir de recevoir les autorités en place, moi particulièrement j’ai serré la main à Mr Hollande (une joie immense encore) « Merci Maman Aysé ». Après l’inauguration on a mangé, dansé, chanté, photos. • Le samedi il y a eu la braderie chez nous, de belles choses et il y a eu beaucoup de gens. • Le dimanche repos, lundi jour férié. • Mardi aux resto du cœur, j’ai vu les gens m’apprécier, causer de mon sourire, ma taille, ma tenue, mon teint. • Mercredi au SP, pour la distribution alimentaire. • Jeudi matin, mon assistante du CADA m’appelle pour me poser quelques questions sur les preuves que mon avocat a reçu. La bonne nouvelle aussi était que ma voisine a eu sa protection pour 10 ans, la nouvelle était tellement bonne qu’on a toutes les deux pleuré 5mn sans se rendre compte, elle a fait plein de bénédiction pour moi aussi pour que mon résultat soit positif. L’après-midi, je suis allé à la distribution alimentaire du SP. Le soir, j’ai assisté à la cérémonie que le CADA de Tulle a organisé, j’ai été présentée à un journaliste. A 21h, j’ai commencé à regarder ma série. • Ce matin, je suis allée à l’atelier d’écriture. (une semaine de réussite).
Mohamed • Le 7 juin 2019, c’était l’inauguration du Secours Populaire de Tulle FD Corrèze. A ce sujet, j’étais dépassé par l’émotion qui m’a frappé lors de l’assemblée générale. A l’inauguration, il y avait l’ex président M. François Hollande qui était comme l’invité de cette cérémonie. Pour tous, pour moi, je ne pourrai pas tout expliquer de l’honneur que j’ai eu en tant que bénévole dans la fédération. Notre secrétaire générale, Mme Aysé Tari, qui est notre maman qui nous fait vivre comme on a notre maman avec nous, tous les jours, très joyeuse, très sympa ; grâce à cette maman j’ai pu serrer la main au président François Hollande. Les mots me manquent pour dire l’honneur que j’ai eu. Cette cérémonie était une réussite dans ma vie. • Du samedi au lundi, je me reposais à la maison. • Le mardi, je faisais la distribution alimentaire. • Hier jeudi, 9h à 12h, j’étais au Secours populaire pour préparer la distribution du soir. A 14h, j’ai remplacé Yohann à la distribution de viande. C’était ma 1ère fois de le faire, mais je m’en suis sorti. A 17h30, comme j’étais invité avec mon assistant social ROC, je me suis présenté au lieu de cérémonie.
Nafisatou • vendredi Je pars à la mosquée. J’ai des courses à faire, je pars à l’épicerie de la Croix Rouge. (On ne fait plus de cuisine pour tout le monde, la dame est fatiguée, elle doit s’occuper de son mari.) • samedi Au secours populaire, la brocante. Des habits pour mes enfants, ils étaient contents, je connais leurs goûts. Ma fille aime les chaussures, elle veut toujours être jolie, mon fils aussi. • dimanche J’étais à la maison avec les enfants. On parle de l’avenir, chacun dit ce qu’il aimerait faire, travail, études… Mon fils, tout son soucis, c’est le foot. Ma fille, elle fait la cuisine, en apprentissage, son patron lui a proposé de travailler avec lui, elle se trouve bien là-bas. • lundi, mercredi A la maison. Si j’ai un rendez-vous ou envie d’aller trouver quelque chose au magasin, je sors, sinon, j’aime pas toujours sortir. Je fais le ménage, ce que j’ai envie de faire. Je dors, je regarde la TV, mais pas trop. Youtube, j’aime les films indiens, les séries, la musique en Guinée, je mélange. • jeudi Au Secours populaire pour la distribution, je suis passé à la Croix Rouge, j’ai rien trouvé. Je suis heureuse pour ma sœur guinéenne qui a eu ses papiers hier ; si quelqu’un est heureux, moi aussi.
Chaque jour, je pense à avoir mes papiers, j’ai envie de travailler, sinon tu peux rien faire.
— à 17h justement le soir, rassemblement sur le parvis de la cathédrale, pour demander la régularisation de Bobo.
J’aime particulièrement cette photo, vue sur le site de La Montagne, avec le regard de Mohamed près de l’affiche et l’œil d’Aysé…
Parmi les 150 personnes présentes, “le maire de la ville, Bernard Combes : “Bobo était totalement intégré et résidait depuis plus de six ans à Tulle, a-t-il rappelé à l’assemblée. Mais aujourd’hui, la décision n’est plus entre les mains de la préfecture. Ce sont maintenant des procédures administratives complexes, sur lesquelles il nous est plus difficile de peser, et à une échelle où nous avons peu de liens directs. D’où l’importance de se mobiliser.”
& quand le Sporting Club de rugby de Tulle se mobilise pour Bobo, c’est chouette : “Il était arrivé au club sur la pointe des pieds et était devenu un vrai ami. Le SCT est en train de se mobiliser pour lui, et on va croiser les doigts pour qu’on se retrouve ici avec lui un jour.”
— Le même soir, notre rassemblement-inauguration est à la même heure, je renfile mes bottes pour être à la Forêt du souvenir...
Malgré nos craintes, il y a un peu de monde, et beaucoup de discussions sous ou devant les yeux qui nous regardent dans la forêt…
La libraire est là avec sa fille. Le maire a téléphoné pour demander des indications pour venir, car il ne savait pas où était l’endroit !
Un voisin jardinier, qui est venu nous parler alors qu’il n’y avait encore personne, a une formule assez terrible en parlant d’un maquisard :
— Il a été tué comme un sanglier.
Avec le vent, à un moment, les photos bougent un peu et font du bruit. Tout le monde est aux aguets.
Dans la forêt, des hommes recherchent et parfois trouvent les yeux de leurs pères.
L’un d’eux pourtant n’a plus son visage en mémoire (sauf en photo justement), et ne se souvient que de 2 allemands dans l’encadrement de la porte quand leur père leur a dit au revoir.
La montée du RN les inquiète fort.
Une vieille dame, restée à ‘extérieur de la forêt peu praticable quand on a du mal à se déplacer, trouve ces regards trop cinématographiques et pas assez tragiques.
Une autre dame, elle, a tout de suite été “transpercée” par ces regards et est très émue.
…Il ne faut pas les lâcher des yeux…
On se retrouvera mardi midi au même endroit avec une classe pour pique-niquer, après qu’ils aient vu “Un sac de billes” au cinéma.
— Une 1/2 heure après, alors que nous sommes en ville avec Manée et Jeanne en train de discuter, parler du présent et de l’année prochaine (et bailler de fatigue plus que d’ennui), le ciel nous retombe sur la tête…
Le soir, Gégé partage cette bonne nouvelle de Suisse, une grande journée de grève et manif des femmes :
& Serge m’a rapporté la carte de visite d’un verrier de Meyssac (Julie ne m’a pas rappelée) dont il a vu des pièces lors d’une exposition, Sylvain Zanibellato :
et je reçois un mail d’Isabelle Braud, qui est à ou vers Limoges, que je n’ai pas vue depuis … (comment est-t’elle au courant, ça doit être la newsletter de l’ENSA qui partage l’info…)
“Si près
Tu aurais quand même pu me le dire
Is.”
avec la photo d’un livre-carnet (?) totalement oublié, mais dont je reconnais le papier et mon écriture …
Toujours à suivre, alors…. •samedi
Au réveil j’entends la pluie dehors, alors je reste au lit à rêvasser et penser… et redormir.
Anna me réveille en me téléphonant à 9h1/2 pour savoir où sont les pinces à linge (donc à Marseille, on met le linge à sécher dehors !)
Après un tour au marché pour des framboises (et des petits artichauts, et du bon fromage, et des petits pois, et du miel, faut s’encourager), au magasin de tissus, en cherchant du coton en 90 cm pour refaire mes stores dont le tissu actuel est déchiqueté d’usure au soleil, la dame m’apprend les calamités du moment : canicule en Corse et invasion de sauterelles en Sardaigne.
Le trou de pluie a du bon…
Alors pour finir, un extrait d’une affiche des Terror Print (qui rappelle… etc.)
• Dans le train, Gaëlle m’envoie des photos des plastifications qu’elle est en train de faire, pour le projet de la forêt du souvenir :
• Vendredi 18h, c’est l’inauguration des nouveaux locaux du Secours populaire.
Le ciel menaçant se dégage juste à ce moment, pour qu’on attende (longtemps) au soleil les officiels qui se font désirer. Après la coupe symbolique du ruban tricolore, tenu par les enfants d’Aysé (!), devant la porte d’entrée par François Hollande, c’est la visite des locaux,
Iris me fait remarquer l’autocollant dans la salle des ventes,
puis là-haut, il y a l’affichage de l’atelier d’écriture que David a fait pour nous,
avec en rouge l’affiche (faite dans le train, merci les communications modernes!) pour Bobo
Puis avant le buffet, c’est l’heure interminable des discours avec un aréopage d’officiels, :
Elle est belle Aysé, avec la petite aile rouge du secours pop qui lui gratte la tête !
(D’ailleurs Adama et une amie à elle veulent absolument se faire photographier avec Hollande, et elles le feront après les discours!)
On a des nouvelles de Bobo: il est finalement en centre de rétention; comme des papiers lui manquaient ils ont été transmis à un avocat de la Cimade qui le défend, affaire à suivre en priant ste Rita…
Aysé, qui en a gros sur la patate, profite de la belle brochette pour en parler énergiquement…: regardez cette petite video prise par Manée Aysé/Bobo et appréciez, à droite (!) le sourire du secrétaire général de la préfecture. Le discours final lui reviendra. Il parle de la France qui accepte le plus de demandes d’asile (ah bon…), des conditions de demande d’asile : “il y a une règle. Pour certaines situations, il n’y a pas de raison que la demande d’asile aboutisse. Certaines décisions ne sont pas du goût de tous, mais le respect de la justice, c’est le principe d’un état de droit»; des “gens” qui sont légalisés, et des droits de “ces gens-là”; “ces gens-là” (à prendre avec des pincettes) ce terme revient sans cesse dans son discours…
(je pense à la chanson de Brel : Faut vous dire, Monsieur / Que chez ces gens-là / On n’pense pas, Monsieur / On n’pense pas / On prie /…/ Faut vous dire, Monsieur / Que chez ces gens-là / On n’vit pas, Monsieur / On n’vit pas / On triche /…/ Faut vous dire, Monsieur / Que chez ces gens-là / On n’cause pas, Monsieur / On n’cause pas / On compte /…/ Parce que chez ces gens-là, Monsieur / On n’s’en va pas / On s’en va pas, Monsieur / On s’en va pas…)
Pour se requinquer, voici la belle Adama, avec le badge du secours pop et l’autre avec sa phrase : faire le choix de se relever quand on est tombé
• Samedi, c’est le marché, avec ciel bleu, et le rdv avec Manée et Iris au “caveau”, le café du marché avec terrasse au soleil.
Dans La Montagne, que nous apporte Dominique qui y était aussi, un article sur la forêt du souvenir :
“La Forêt du souvenir a été imaginée en 1994, pour le cinquantième anniversaire du 9 juin 1944 par les membres de Peuple et culture. Manée Teyssandier, membre de l’association, se souvient bien de la naissance de ce site. “Nous sommes d’une génération qui a toujours entendu parler des événements de juin 1944, on connaît l’histoire mais pas les visages des victimes », indique-t-elle. Alors pour le cinquantième anniversaire et pour mettre en place une commémoration « moins ritualisée », PEC avait mené un important travail de recherche de photographies auprès des familles : Patrick Teyssandier a contacté les familles et elles se sont mises à parler, ce qui explique l’importance des archives que PEC a pu collecter.
Les photos des victimes ont donné vie à une affiche et Henri Cueco a suggéré de planter des arbres en leur souvenir. L’idée était de planter 99 arbres en souvenir des 99 pendus, mais faute de place, moins d’arbres ont été plantés sur un terrain appartenant à la mairie », confie-t-elle.” Depuis 1994, les arbres qui avaient notamment été plantés par les enfants du conseil municipal avec l’aide des services techniques ont poussé. Et la Forêt du souvenir a été oubliée.
Il a fallu qu’une membre de PEC (Iris, allemande…) se trouve par hasard face au panneau de la forêt pour que les souvenirs resurgissent », rapporte Manée qui ajoute : “Alors nous nous sommes interrogés et l’année dernière (en juin 2018), nous avons décidé d’organiser un événement dans ce lieu, pour le faire vivre.” Ainsi, sur chaque tronc d’arbre fut affichée la photo d’une victime. Un moment très émouvant notamment pour les familles qui étaient conviées.”
Peuple et culture (PE), qui est à l’origine de la Forêt du souvenir, y organise, cette année, deux rendez-vous, en marge des commémorations officielles, le 14 et 18 juin. Si le 14 juin sera inaugurée l’installation Ça nous regarde réalisée par Fabienne Yvert et qui expose pendant l’été les photos des regards des victimes, le 18 juin, des scolaires notamment de l’école de la Croix-de-Bar y rencontreront les membres de PEC et l’artiste. ”
Dans un vraiment tout autre genre, et parce que il ne faut pas laisser échapper ces petits bonheurs, au marché, en faisant les courses j’ai trouvé une tomate qui nous regarde aussi…
• Dimanche, à 17h, rdv à la gare avec petite pluie pour la commémoration du 9 juin 44.
Je reprends paresseusement — et parce que je suis incapable d’une telle prose —, les propos en ligne de La Montagne : “Dans un silence funèbre, encadrés des portes-drapeaux, officiels et représentants du Comité des martyrs sont venus déposer des gerbes au pied de la stèle, avant que ne retentisse La Marseillaise. Puis, suivant un schéma millimétré, le défilé s’est formé en direction du Haut-Lieu de Cueille, au son de la Marche funèbre. “
La stèle est en face du grand immeuble remarquable (j’aime bien cet immeuble extra laid comme une verrue, je me dis qu’il faut faire quelque chose avec lui!), avec des gens à toutes les fenêtres. Et comme il y a plein de monde, on ne voit rien de ce qui se passe (dont l’ordonnancement est sonorisé), sauf être ensemble avec des parapluies…
On suit la route dans l’ordre ordonné : la fanfare, les drapeaux, les officiels, les familles des victimes, et enfin “les gens”.
Quand on fait partie “des gens”, c’est une marche ensemble, où on se dit bonjour et on discute calmement, sur une grande route coupée à la circulation entre verdure et zone commerciale.
Iris qui a vu un parapluie avec du texte me suggère cette idée (qu’elle est bonne)…
« Albert Charles. Armand Léon. Boissier Yves. Bonnet Georges. » Espacés d’un lourd silence, les noms des 99 pendus puis des déportés jamais revenus sont énoncés par des élèves du lycée René-Cassin. Face au monument, derrière lequel sont alignés les drapeaux des anciens combattants, les visages des officiels sont graves. Parmi eux, l’ancien président François Hollande, qui n’a pas manqué une cérémonie depuis 1986. « Cette reconnaissance est vraiment importante pour les familles », assure Philippe Armand, honoré de son invariable présence.”
En “vrai”, dans la foule (au-dessus du mur commémoratif, à gauche), on ne voit rien de tout ça, (sauf qu’auparavant on a vu Hollande en arrivant qui a salué du monde, dont Manée, en relevant son intervention-opposition auprès d’un élu FN — enfin non justement, RN, ça a beaucoup changé depuis le négationnisme qu’il lui a dit —qui se joignait au cortège des officiels au début de la commémoration…), on voit juste les arbres sur la colline en face, un bout des drapeaux, les gens qui attendent-entendent et les voix amplifiées.
Ce moment d’énumération des noms est assez émouvant, mais je me pose une question : pourquoi toujours dire/lire le nom de famille avant le prénom (j’ai remarqué ça aussi sur les photos de PEC sur les arbres, et là, il n’y a pas l’explication “militaire-état civil” officielle, puisque c’était justement redonner de l’humain..!!!)
Et des élèves entament d’une petite voix le chant des partisans. C’est pas prévu que tout le monde le chante en chœur et avec cœur, en ces temps de vigipirate et de gilets jaunes…
Puis, again, avec cette belle expression, c’est l’heure des dépots de gerbe(s)… “Des gerbes de fleurs sont à nouveau déposées, dont une remise conjointement par le maire de Tulle Bernard Combes et le bourgmestre de Schorndorf, Matthias Klopfer. Les deux villes célèbrent cette année le cinquantième anniversaire du jumelage.” Puis les officiels serrent la pince aux 28 porte-drapeaux (dont les drapeaux pendouillent comme y’a pas de vent, on ne sait pas à quoi ils correspondent, les différents commités de ceci celà avec les ors de la république), et c’est fini, flop, circulez, on reprend la route en groupes dispersés, on rentre en ville, y’a plus rien à voir et la pluie a cessé…
Sauf les fleurs moches et “mortes” accrochées là où les hommes ont été pendus…
En repartant, on a doublé le mec du RN avec sa nana perché sur des talons aiguilles. Aysé l’avait en travers, car elle qui l’a aidée quand elle était en difficultés, elle ne lui dit même pas bonjour, et a fait un commentaire RN sur le fb du secours pop, concernant Bobo..!
En photographiant un message de Manée : (& des nouvelles de Bobo, qui a été menotté lors de son arrestation, ce qui est illégal, mais bien sûr pas de preuve…)
Après ça, on a été se requinquer au Globe avec Iris et Manée, le café populaire au soleil, où il n’y avait que des hommes de toutes nationalités d’origine et des conversations en diverses langues, de l’humanité et pas d’ordonnancement dans le souvenir…
& pour finir, un petit texte de Bobo :
& une précision de Manée, suite à la lecture de ce post :
• Je me nomme Bobo, c’est à dire douleur, dès mon enfance j’étais un peu turbulent, toujours en train de faire des jeux un peu brutaux. C’est pour cela, un jour ma mère a décidé de m’inscrire dans une école de rugby. Malgré l’école de rugby, je me suis aussi intéressé à d’autres domaines, tels l’aéronautique, la mathématique, la chimie et la physique.
Je suis une personne simple, avec un cœur ouvert qui est toujours disponible à servir les autres et à partager avec n’importe quelle personne
• Avant d’arriver à Tulle, j’étais à Limoges depuis presque 6 mois.
Au jour de mon arrivée à Tulle, j’étais complètement perdu, parce que d’où je venais, j’avais déjà tissé plusieurs relations, donc il me fallait encore fournir beaucoup d’effort pour repartir avec de nouvelles bases.
C’était un peu compliqué, mais vu que j’avais en moi d’autres talents, alors j’ai essayé de l’exploiter pour mon intégration.
J’avais fait un constat rapide que dans cette ville, les gens s’intéressaient beaucoup au sport, surtout au rugby. Moi-même, j’ai pris l’initiative d’aller au siège de Club de Rugby de Tulle et j’ai rencontré les dirigeants, et ils m’ont montré et expliqué toutes les démarches administratives pour obtenir ma licence en tant que joueur.
Après avoir obtenu ma licence, c’est à partir de là que tout est allé en bonne voie, et j’ai commencé à fréquenter d’autres personnes en plus. Il y a eu aussi des nouvelles portes qui se sont ouvertes pour mon intégration à Tulle.
• Quand j’étais petit, je pensais que la vie était facile mais en grandissant j’ai su que c’était autre chose.
Parce que dans la vie humaine, il y a des moments où on se trouve dans des difficultés qu’il faut surmonter ou soit surpasser pour mieux appréhender l’avenir.
Il arrive un moment où on se pose des questions pour savoir si on est dans la bonne voie de notre destin, ou soit on est déjà égaré.
La vie en soi nous réserve beaucoup de surprises, il faut tenir compte de certaines réalités.
Parfois, il arrive des moments où on pense qu’on a gagné mais on se trompe parce que la vie humaine sur cette terre est un combat perpétuel.
Dans la vie humaine, il y a des moments positifs et négatifs.
Les positifs sont les moments où on trouve quand même le sourire dans notre vie, c’est un bénéfice qu’il faut beaucoup capitaliser pour aller plus loin avec nos projets.
Les négatifs sont les moments où on se trouve en face des réalités auxquelles on ne s’attendaient pas. Malgré ça, il ne faut pas abandonner, nous devons tenir compte de points négatifs comme enseignement pour rebondir.
• Et cette phrase, devenue affiche et autocollants, c’est de lui :
Comme ça me met en colère, j’espère que ça va me donner d’autres idées d’affiches et autocollants moins gentils…
Ça me fait penser aussi à ce que disait François Sureau sur France-inter ce matin, sur les commémorations du débarquement :
“Le devoir de mémoire, quand on voit la manière dont on nous bassine avec, on a l’impression qu’il est à la mémoire vivante ce que le devoir conjugal est à l’amour”, lance l’avocat.
Il estime qu’il faudrait “décrasser les cérémonies de leur côté officiel”. Face à l’accumulation de paroles, l’avocat pense à qui étaient ces hommes. “Ils n’étaient pas la France officielle, qui elle était du mauvais côté. C’était des jeunes réfractaires venus de tous les milieux. Des noirs, de arabes, des juifs…”
Encore une phrase de Bobo, sur un badge à porter fièrement :