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entre temps

Date : 27 février 2019

20190222_085412Je rêve de ne rien faire. Evidemment, ce n’est qu’un rêve. D’abord, parce qu’on fait toujours quelque chose…
Disons que je rêve de ne plus avoir d’obligations quelques temps, ça me ferait des vacances. Evidemment c’est un rêve.
Ou que je rêve de ne faire que des choses qui me plaisent. Comme nous tous. Evidemment, y’a plein d’obligations quotidiennes qui se greffent dessus.
20190222_085444Je dois encore être un peu KO, d’autant que je me réveille la nuit avec la tête qui tourne à 100 000 tours..!
A Albi, vendredi dernier, chez Violaine, c’était bien de se réveiller dans cette chambre blanche, avec un rideau-drap rapiécé et un oreiller au plafond!
Du repos.

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Regarder des livres, des revues de céramique, rêvasser à des choses vues ou à des encore vagues projets qui deviennent plus vrais en en discutant…20190222_123802

Avoir la disponibilité de se faire de belles assiettes mastoc en grès chamotté comme celles de Violaine, qui m’a donné la recette de son émail mat haute température, Kudo Mato.
Avoir le temps et le courage de se faire à manger pas n’importe quoi, le lendemain d’une boite-repas SNCF pour 3h de retard de train, et lorgner de superbes livres de cuisine avec une recette qui me met l’eau à la bouche.
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Troquer momentanément  l’Antésite pour le sirop de safran, une sacrée découverte!!
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Trainer à l’atelier où tout est rangé et où on a de la place, comme celui de Violaine… tout un programme. Je sais que quand l’expo de Saint-Gratien va revenir, les murs de mon petit atelier vont encore rétrécir !
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Avec le printemps qui vient, avoir le temps de ressortir sa machine à coudre et se faire de beaux habits. Violaine m’a donné une adresse avec des coupons (vraiment) extraordinaires, à Paris.
Sinon, bien sûr, il y a la boutique de tissus de Tulle, avec des trésors oubliés qu’on ne voit plus nulle part.
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& côté couture pas futile cette fois, il y a Christine, qui déborde d’énergie, et ce bel atelier couture avec de jeunes migrants

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& avec la disponibilité, chaque lecture, ici un livre posé par terre près du canapé vert, à Albi, donne des résonances, et de nouvelles idées, pour des ateliers par ex
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Mais il y a la colonne infernale de mars, qui commence ce we à Arles (pourquoi j’ai dit oui, cette phrase, on se la dit toujours trop tard!)
& puis quand on y est, des rencontres, des ami.e.s et des projets, transmettre des choses qui nous tiennent à cœur, redonnent de l’énergie…
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& puis il faut bien faire circuler son travail et gagner sa vie… (comme on gagne le paradis ?..!!) (il faut bien…bien faire est une autre paire de manche!) ou réduire drastiquement la voilure et ne pas s’angoisser pour l’avenir…
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Ça me fait penser que ce blog me redonne le goût d’écrire régulièrement. Comme le message de Manée, hier soir.
Comme Serge qui disait que quand il écrivait ses critiques de cinéma, il avait la sensation d’écrire plus avec le corps, qu’aujourd’hui les articles pour remplir le journal.
Avec son temps, avec soi, pour le plaisir.

Pour penser et se déplacer.
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& puis, je ne me sens pas assez en forme pour aller nager seule dans la mer à 13°, même avec la combi 5mm, et Thomas bosse la semaine, et d’ailleurs j’espère qu’il va bien!
Capture d’écran 2017-02-24 à 21.21.50(j’en profite pour mettre un dessin de Roger Bichard, j’aime celui-là qui représente l’été en vacances à la mer, avec les avions qui trainent des slogans..!)

& pendant ce temps-là, toute l’eau s’est évaporée dans la marmite à vapeur qui commençait à cramer, j’espère que les courgettes n’auront pas pris ce sale goût! Les ordinateurs doivent provoqués indirectement pas mal de dégâts de casseroles…

J‘ai retrouvé du poil de la bête, de l’énergie (MERCI 1000 fois à Catherine pour ses 2 séances d’acupuncture!!), mais je l’utilise au fur et à mesure, j’en n’ai pas assez pour refaire le stock nécessaire à un bon fonctionnement!! Penser à tout à l’avance m’est trop difficile, alors je dois faire plein de choses à l’arrach’..!

& il faut que j’ai 1 ou 2 beaux trucs à accrocher à Arles, pour accrocher les gens à mon travail…
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Voilà, c’est ça… ENTRE TEMPS
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l’atelier d’écriture du lundi – 1

Date : 26 février 2019

Atelier d’écriture tous les lundis midi, au Lien/Lieu.
Nous avons convenu que j’envoyais des consignes, quand je n’étais pas là…
Voici la page de consignes envoyées, avec des photocop de textes, et une lecture sur téléphone (mon scanner buggait, mais tant mieux, du coup, ça nous a fait un lien!) :
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+ le sujet est banal, et + on est obligé de maîtriser son écriture;
c’est le style qui fait que la banalité devient pure littérature/écriture
____________________________________________________________
lecture :
extraits d’une thèse sur l’écriture de Marguerite Duras et la banalité,
et quelques lignes de Duras (dans Ecrire – la mort de la mouche) lecture enregistrée sur mon téléphone

après ça, au boulot :
1 — il y a une mouche en train de mourir dans la pièce, sur la table.
En tenant compte de tout ce que je vous ai lu-dit sur le style, la banalité et la singularité, en rendre compte au plus près, comme si c’était votre cousine. Choix des mots, multiplicité des points de vue, ne rien laisser passer de l’observation, votre cheminement de pensée doit se voir sans que vous l’expliquiez
— (lecture de tous les textes)

2 — Sur une feuille à part, résumé en 5 lignes, grand dégraissage.
— on passe son résumé à sa voisine, à son voisin.
C’est le matin, vous prenez votre petit dejeuner, avec un livre où vous lisez ces lignes, dans l’ambiance quotidienne.
Vous commencez la journée avec cette mouche qui meurt, la cafetière (?), la tasse de thé…
Mêlez l’ambiance du début de journée, description petit dej, lumière du matin, les pensées qui vous viennent, ce texte de la mouche qui vous (pré)occupe…

3 — On passe le résumé qu’on a sous les yeux à sa voisine, à son voisin.
Vous êtes chez vous, vous rangez vos papiers, vous retrouvez ce texte que vous avez écrit l’année dernière.
Vous y repensez. Vous, avec vous même. Et maintenant ?
— (lectures des textes 2 & 3)

4 — On passe le résumé qu’on a sous les yeux à sa voisine.
Vous êtes au supermarché, au rayon insecticides. & vous repensez à ce texte, à cette scène.
— Un petit enfant à côté de vous arrache les ailes d’une mouche. Vous lui dites quelque chose en une phrase.
— (lecture des textes)
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Manée a eu la super idée d’enregistrer les lectures des textes écrits. (Et un peu de l’atelier, où j’ai compris que mes directives n’étaient pas assez évidentes pour être interprétées sans doutes ! je ferais mieux la prochaine fois, si j’ai le temps de peaufiner….) Du coup, avec en plus les photos, j’avais l’impression d’être là, avec vous!!

Voici des enregistrements, et des écrits ! Pas forcément dans l’ordre (je rame à mettre des fichiers audio, je ne suis pas très douée….)

 

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Bonjour Fabienne,
Comme convenu avec le groupe, voici mes textes de l’atelier de lundi. C’est toujours terrible de se relire « à froid » ! Si je m’étais écoutée, j’aurais bien modifié plein de choses….
A bientôt. Agnès

  • La fin de la journée s’annonce. Par la fenêtre ouverte je vois le soleil couler derrière la colline. Le calme et le silence accompagnent cette fin de jour. Dans ce moment où tout semble se préparer au repos, un vrombissement attire mon attention. Mes yeux quittent mon livre pour apercevoir à l’autre bout de la table une mouche. Elle a choisi pour se poser là où les derniers rayons de soleil caressent le bois patiné. Je l’observe. Je ne sais pourquoi. Tantôt elle est immobile, tantôt elle s’agite en mouvements inexpliqués. Inexpliqués pour une mouche. Une mouche, soit ça vole, soit ça se pose et ça attend, non ? Celle-là bat des ailes, tourne sur elle-même, s’arrête, puis recommence. Se posant alors toujours au même endroit. Dans le rayon de soleil. Elle s’arrête puis recommence. Encore. Dans une danse folle. Et bientôt je comprends. A chaque élan ses arabesques se font moins folles. A chaque retour sur la table son atterrissage se fait plus lourd, plus maladroit. Je comprends. Pourquoi a-t-elle choisi cet endroit ? Ce moment ? Mais choisit-on. Entendre son désarroi, comprendre sa peur, le puis-je ? Ce n’est pourtant qu’une mouche ! Mais moi je suis là. Seule avec cette mouche. Cette mouche que la vie quitte. A-t-elle choisi la compagnie de l’homme pour finir sa course ? Ne préfèrerait-elle pas être parmi les siens ? Elles sont stupides ces questions que je me pose, je le sais bien. Et pourtant je voudrais accompagner cette bête. Encore un peu. Et je sens que je vais sentir le devoir d’accompagner cet être-là vers sa fin. Et ça y est, déjà, cette fin elle est là.

 

 

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Bonjour Fabienne,
Ça va ? Je t’envoie les textes de lundi, sur la mouche… C’était super.
A bientôt ! Emmanuelle

  • Alors elle est là. Je ne m’y attendais pas. Ca nous est arrivé plusieurs fois, à une mouche et à moi, de nous retrouver en présence. Pourtant. Combien de mouches sur le dos sous mes yeux en train d’agoniser et moi de regarder dans le vide, indifférente. Mais là, là une mouche mourante entre mes yeux et le support de la mouche mourant, une table blanche et grande, trop grand pour la mouche petite, un support inhospitalier pour la mouche en fin de vie.
    Pensait-elle, la mouche, partir un jour sur une grande surface blanche et lisse, trop peu naturel pour elle et son vécu de mouche ; une surexposition de mouche en train de décéder. Je la regarde cette fois, cette fois j’y fais attention, pour la première fois je la regarde la mouche, et non plus une mouche. Ses petites pattes de mouche graciles. Ses ailes bleutées de mouche. Elles ralentissent. Ses yeux éplorés de mouche presque morte, me dis-je, est-elle malheureuse la mouche ? La mouche.
    Son corps si fort pendant combien de temps ? Combien de temps dure une mouche ? Est-ce que la durée de l’agonie de la mouche est proportionnelle à sa durée de vie de mouche ?
    La mouche devient silencieuse, elle ne crie pas, sa peur de mourir ne se voit pas, est-ce qu’elle sent qu’elle va mourir la mouche ?
    J’ai envie d’être là, plus près d’elle, de lui transmettre mon envie de caresser l’une de ses pattes, doucement, lui dire « n’aie pas peur, tu n’auras pas mal ».
    Je vois la mouche bleutée en majesté qui fait des petites convulsions ; quel est le poids de l’âme de la mouche.
    Je ne veux pas la laisser seule. Je veux rester à côté de son petit corps frêle et touchant. Je ne veux pas qu’elle ait froid avant de partir.

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  • Un matin comme tant d’autres. Cris stridents du réveil. Couleur du ciel derrière les persiennes. L’eau clapote dans la bouilloire. Sur la table le bol bleu, le pain, la gelée des fruits du jardin. Des gestes mécaniques mille fois répétés. Cette routine pourtant si calculée pour relancer la machine avant de commencer la journée. Le thé infuse dans le bol bleu et je reprends sur la table mon livre laissé la veille. Chapitre 9. Cinq lignes. Cinq petites lignes au milieu d’une page presque blanche. C’est vite lu cinq lignes. Et là normalement je pourrais continuer ma lecture. Je m’apprête d’ailleurs à tourner la page. Mais non. Je relis le chapitre 9. Dans ces cinq lignes quelques mots qui racontent une mouche et un homme. Et dans ces cinq lignes je ressens soudain comme une évidence le désarroi de l’homme devant la mort de la mouche. Cette mouche. Et par ces cinq lignes c’est moi maintenant que le désarroi assaille. Je referme le livre. Ce matin, pas de tartine. L’heure a tourné, il faut que je bouge. Comment vivre une journée qui commence avec une mouche morte et un homme désemparé ?

et

 

  • Je déteste les papiers. C’est maladif. Toute cette paperasse administrative. Des formules toutes faites, des chiffres. De la lecture sans vie ni style. Indigérable. Du blabla. Mais bon, je me le suis promis comme un challenge : « Agnès, tu dois trier et ranger ces tas de papiers avant le jour du printemps. Daté. Signé. Ça fait à peine une demi-heure que j’y suis et déjà je faiblis à l’ouvrage. Je souffle, je râle, je peste. Quand je trouve, glissé entre deux relevés de banque, un texte griffonné au dos d’une enveloppe. L’excuse inattendue pour faire LA pause inespérée au milieu de cette corvée. Je pose l’enveloppe un peu froissée sur la pile de chiffres et je lis. Cinq petites lignes mal tracées. La mouche. Et quand je repose le papier, vous me croirez, ou pas, et bien elle est là devant moi cette mouche. Elle est là. De nouveau je la vois. Et je sens encore une fois que je ne serai rien d’utile pour elle.
    C’est définitif, je déteste ranger les papiers.

et

  • Qu’ai-je fait de toi ?
    Ce souvenir a disparu.
    Tout est à nouveau là. Qu’ai-je fait de toi ? Pour poser ton souvenir sur papier, qu’ai-je bien pu faire de toi ? Qu’ai-je fait de l’image de toi ?
    Est-ce la fin de toi ? Ou de toi ?
    Quelle était cette lecture liée. D’autres papiers reviennent à moi aujourd’hui, mes doigts fouillent et ce désordre de papiers dans mes mains constitue le puzzle du temps presque passé. Il y a une photo, un visage manquant, je me retrouve avec une silhouette inconnue, sans tête, c’est si loin si proche. Petit insecte bleu que j’ai regardé mourir. Je t’ai regardé. Pour la première fois je regardais la mort en direct. Et tes ailes perdues réclamaient un arrêt anticipé. Je t’ai regardé mourir sans pouvoir rien faire. J’ai usé de ce moment pour soigner une autre mort. Plus volatile. Plus vaine. Plus chienne.
    J’aurais voulu mourir à ta place ce jour, pour cesser de pleurer et de suffoquer. Ta mort de petite mouche a pris tout son sens. J’ai pensé, ou maintenant je le sais, à ton âme et à ta douleur, à ta capacité d’être vivant à générer d’autres respirations. Inspirations. Expirations.
    Universelles.

et

 

Merci pour cette écriture à distance!!


des jolis messages

Date : 26 février 2019

• un message d’Iris, samedi matin, qui spécifie :
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• un message de/à Violaine, pour la remercier de la lettre-paquet que j’ai trouvée en rentrant chez moi, réexpédiée depuis St Gratien (elle me l’avait envoyée pour le vernissage, et personne ne me l’a remis dans les temps…)
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C’est une petite veste que je lui avais empruntée, lors du vernissage de l’expo à la médiathèque Cabanis, à Toulouse, en janvier 2017… Va falloir d’autres vernissages, maintenant que j’ai cette belle veste en mission!!
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• un message de Corinne, dimanche aprèm, avec une lecture d’île…
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• un message de Pascale, dimanche soir , qui a vu un super panneau :
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• un message de Manée, qui me rappelle mes devoirs du dimanche soir/lundi matin !
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• et après l’atelier, lundi après-midi :
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et un autre mardi après-midi, lors de la permanence au Lien/lieu :
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• un autre message de Corinne & Bruno, mardi soir, qui sont partis en escapade improvisée à Dieppe, (avec les beaux dessins de Bruno)
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dernier(s) billet(s) avant de partir

Date : 24 février 2019

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(vu à Albi vendredi)

Gilles passe tous les jours au Lien/Lieu, et s’assoit à la table après une poignée de main, pour discuter un peu.
— Ils ont peur des handicapés. J’vous assure, madame.
Un jour une femme lui a parlé dans la rue : — C’est gentil
— Vous m’avez dit bonjour, je vous ai répondu !
— C’est rare.

— Pour eux, on n’est pas normal !
— Au Balto, c’est là que je vais faire mes jeux ; on se connaît.
Ça compte énormément d’acheter la confiance de quelqu’un
(drôle de terme, acheter la confiance, ça fait un peu filou !)
— La mentalité corrézienne : t’as de l’argent, ils te connaissent, t’as plus d’argent, ils ne te connaissent pas. T’es au chômage, ils ne te disent plus bonjour.
Il raconte la fois où il a joué 50 contre 1 à une course, parce que le nom du jockey le faisait rire. Il a gagné 700 €. Le buraliste ne voulait pas le payer, disant qu’il n’avait pas assez d’argent en caisse. Alors il l’a menacé d’aller porter plainte, car c’est illégal.
— J’suis peut-être handicapé, mais j’suis pas toccard.

Il attend sa retraite. Il ne sait pas combien il touchera, ni quand. Il énumère tous les boulots qu’il a fait, avec quelques périodes de chômage.
— J’ai été exploité, vous savez, madame.

Le lendemain, il n’a pas trop le moral car on l’a prévenu que sa mère était entrée à l’hôpital à la suite d’un AVC. Elle l’a rejeté enfant parce qu’il était handicapé et il a été placé, puis plus tard elle a reconnu que ce n’était pas de sa faute, dit-il. Il lui téléphone pour avoir des nouvelles (mais elle est paralysée sur la moitié du corps) mais ne peut pas aller à Paris.
— Ça va me faire drôle, madame, si jamais..

Mercredi, il semble préoccupé.
— J’ai quelque chose à vous demander, mais ça me gêne… ?
— Allez-y, je vous écoute, je vous répondrais…
— Mais ça me gêne…
— Mais si vous ne me dites pas quoi, je ne peux pas vous répondre oui, non, peut-être ou je ne sais pas..!
— Mais vous me dites, hein…
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(dessin de Roger Bichard)
— Vous revenez quand? A peine vous serez là que je vous les rendrais, en 2 fois, je vous jure !
— Mais je vous crois, Gilles, ne vous inquiétez pas !
Comment vous mangez quand vous n’avez plus de sous ?
— Oh, je picore ! dit-il en riant sans sa barbe.

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20190220_153612Manée a apporté son catalogue des dessins de Roger Bichard, édité par le musée Sabourdy, celui du Lien/lieu a disparu pendant le déménagement de PEC, il n’est pas encore ressorti d’un carton. Je suis vraiment contente de le voir, même si quelques doubles pages (avec un dos carré/collé, ça pose des problèmes de raccord…) me feraient hurler dans d’autres conditions d’édition et de coût. Pour 10 euros, c’est juste formidable de faire un catalogue accessible pour tous.
(si vous (n’)avez (pas) vu l’expo, je vous engage à acheter le catalogue, directement au musée Sabourdy, 10 € + frais de port, ou en profiter pour aller voir la nouvelle expo…)
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Du coup, je le montre et j’en parle à toute personne qui vient !

On est en train de discuter avec Serge venu récupérer les archives qu’il m’a confiées, quand Sylvie Christophe vient avec ses affaires pour travailler l’après-midi sur la grande table en face de moi. Chic!
Pour une expo en Allemagne cet été ou en septembre (je ne m’en rappelle plus), sur la cartographie. Sylvie tisse le papier, des bouts de France avec des bouts d’Allemagne, avant de découper un motif de ponts dans la mer, pour ouvrir un passage…
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Elle nous parle d’une famille albanaise dont elle s’occupe, qui a émigré pour fuir la mafia. Les grands parents ont subi à leur tour des pressions, et sont venus rejoindre leurs enfants, en voiture en passant par la Croatie. La France rejette leur demande d’asile, leur imposant de retourner en Croatie, malades et sans famille…
Dublinés… un nouveau sale mot.
Avant qu’il apparaisse, c’était Dubliners de James Joyce, ou alors les Dubliners, qu’on a connu jouant avec les Pogues…
Alors une petite chanson irlandaise sur l’émigration….

https://www.youtube.com/watch?v=PSYkKpii1kc

Comme nous évoquons des chances différentes pour tous, c’est à se demander si ange gardien n’est pas un boulot rarissime…
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Avec en plus la mort de Bruno Ganz, un des 2 anges des Ailes du désir, de Wenders…

 

 

Nous cherchons des formules à ange gardien : Serge propose l’ange gardien de b(r)ut(e), il y a aussi l’ange gardien de nuit… (nous rejetons l’ange gardien de la paix…) à suivre…

Le lendemain jeudi midi, Sylvie vient rechercher les affaires qu’elle avait laissées en partant donner son sang avec sa fille mercredi soir. Elle va déjeuner au foyer-logement RESIDENCE DE NACRE (pour personnes âgées, 24 logements). Parmi les activités, il y a le tricot le jeudi après-midi, et un atelier d’écriture par la compagnie Homo sapiens, avec 5 ou 6 participants… Il faudra que j’aille y faire un tour !
Sylvie est élue aux affaires sociales, avant elle s’occupait de la culture. Elle évoque la loi ASV : adaptation de la société au vieillissement ; tout un programme !

& puis, avant de partir, finir les pages intérieures pour le journal de PEC (avec poster géant, tant qu’à faire !) :
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aussitôt imprimées, accrochées en bonne place au Lien/Lieu.
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Les rdv sont pris !


décrire / écrire

Date : 24 février 2019

Mardi
Un atelier d’écriture, à partir d’une photo de Laurent Millet

20190219_123027Préparer la salle avec David, nouvelle planche solide et tréteaux non déboités, qui permettent de poser le grand et lourd cadre en bout de table contre le mur

Je masque la moitié de l’image avec du papier kraft, et la totalité avant que les participants arrivent

 
– On se met par groupe de 3 ou 4

•1 « aveugle », 1 qui décrit, 1 ou 2 qui notent les descriptions
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– puis l'”aveugle” ouvre les yeux, et exprime les différences entre ce qu’il voit et ce qu’il a imaginé ; dialogue
• tout le monde regarde et choisit un détail dans l’image
– description très objective, ce qu’on voit, où, comment
– interprétation, description plus personnelle. Laisser aller son esprit aux associations d’idées
• 2ème partie de l’image, même procédés. (on cache la 1ère partie, pour mieux voir la 2nde)
• Puis on lit ce qu’on a écrit
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• On regarde les 2 parties de l’image. Qu’est-ce qu’on voit ? que se passe-t’il entre la partie 1 et 2 de la photo
faire dialoguer les 2 parties
• Puis on lit

• interprétation/fiction
– mettre un personnage qui a réalisé ces structures dans le paysage
– quelqu’un qui le trouve en se promenant
– (si vous avez fini, quelqu’un qui regarde cette photo)
• On lit les 2 textes
• rapide présentation du travail de Laurent Millet (des dispositifs armature de la pensée ; des masses spaciales, structures de développement & repliement ; expérience permanente du plan ; travail sur le principe de la perception ; la photographie comme machine optique, régulation de la perspective ; l’œil fait le point, l’optique mécanique planifie la vision ; délimitation des formes dans l’espace ; part poétique de la méthode
(blog de l’artiste avec images formid)
• discussion sur l’atelier et les procédés, cette expérience de « vision »

En journaliste voisin, Serge est venu voir ce qu’on trafiquait, et un article est paru le lendemain dans l’Echo (qui donnera des idées dans les chaumières ?)
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En parlant de vision, d’interprétation et de regard aveugle, le reflet avait son mot à dire.
La photographie inconsciente, un nouveau sujet à développer?

Les participants étaient contents, bel effet de groupe, et certaines écrivent des choses élaborées (rdv pris pour le printemps des poètes!)

Atelier d’écriture à suivre tous les lundis, entre midi et 14h !


un lundi aux soleil et lune

Date : 24 février 2019

Lundi matin,
j’accompagne David Molteau à Brive, au centre culturel Jacques Cartier, “cœur de ZEP” (accueil, loisir, cours de français et langues, suivi extra scolaire…)
Ce sont eux qui ont contacté PEC après hésitation à cause de l’étiquette “art contemporain”, avec la crainte que ce soit inaccessible à leur public.
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Pour son boulot, plutôt que médiateur et réception du public, il préfère dire et penser “des personnes”, plutôt que l’anonyme public.
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Le début de la collection de l’artothèque date des années 80, avec 1% de femme (Sonia Delaunay, …). Au fil des ans, la collection se féminise , maintenant à parité, avec 4500 œuvres. C’est la seule artothèque à dimension régionale.
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David dit qu’on ne sait jamais comment les rencontres vont se passer. Ça le passionne.
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— Ça dépend de moi, si je suis en forme, d’eux, il suffit qu’il y ait une histoire dans la quartier pour que ce soit tendu.
Il les laisse parler librement sur les œuvres & dit qu’il en apprend beaucoup.
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RDV avec des jeunes, qu’il a rencontrés en octobre en les emmenant à Vassivière, voir les sculptures dans le parc (pas le centre d’art).

Là, il y a un accrochage d’une petite dizaine d’œuvres de l’artothèque, depuis 15 jours, qui restera 1mois1/2.

Yacine, Leur animateur est avec eux

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— Alors, vous connaissez la thématique ?
— les zhéros, heu, les Héros
David explique rapidement le choix des œuvres en lien avec la thématique, avec la mythologie, le style graphique, …
On se déplace devant les œuvres.
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On commence par un triptyque de Cueco, des sérigraphies qui datent de 1969. Un style d’œuvre que je ne connaissais pas du tout, la série des « hommes rouges ».
— C’est des gens bizarre. Il a pris une femme & il a fait des dessins.
— Vous avez vu qu’on retrouve des personnages ? Vous savez qu’on peut reproduire un motif avec du calque ou avec des projections ?
— au collège on a des vidéoprojecteurs. On est riche nous, on en a dans chaque salle !
— C’est à quel moment ?
— L’empire romain.
— C’est à Paris.
— On y trouve quoi ?
— La sous-préfecture
— L’assemblée nationale
— Des gratte-ciels. Ils grattent le ciel.
— Plus tard, j’vais habiter là-bas !
— Pour te faire voler ton sac, encore ?
— Gris, c’est la couleur de quoi pour un bâtiment ?
— Ah, la couleur du béton. Sans fenêtre, sans rien.
— Ça représente quoi, ces 3 œuvres ?
— La libération
— Ah, liberté, égalité, fraternité, c’est ça ?
— Où tu vois la fraternité ?
— Parce que y’a ça
Ça date de quand ?
— C’est un gars qui a dit ça.
— C’est la révolution française ; en 1826
— Non, 1786
— Au printemps ?
— Lui, il parle aussi de mai 68, ça vous dit quelque chose ?
— 1068 ? prise de la bastille.
David explique 1968. Il n’y a pas très longtemps.
— Si, c’est y’a longtemps ; mon frère il est né en1983
— & le poing levé, là ?
— La statue de la liberté.
— Delacroix. C’est au Louvre, on l’a vu à Paris !
— Vous y êtes allés ?
— Oui, une femme avec un drapeau
— c’est un symbole politique

Nous allons devant une sérigraphie de Monory.
monory
— C’est quoi ça ?
— On dirait un cirque
— Les gens on dirait des pingouins
— Des trucs qui volent, multicolores
— Au bord de plage, y’a des gens en maillot de bain
— Une sorte de cerf-volant qui vole avec son chien derrière
— Le sport de l’oiseau
— D’ailleurs ça s’appelle Delta plane
— Peut-être qu’il a envie de voler, le chien
— & ici, il y a des ailes d’ange
— des vraies ailes ; en fait, des vraies.. ?
— Vous connaissez Icare ?
— On n’était pas né
— Le Minotaure ; on dirait un extra-terrestre. Pour se libérer il se brûle les ailes
— Icare se fait des ailes pour sortir du labyrinthe
— Il a pas écouté son père qui lui avait dit de pas s’approcher du soleil, du coup il est tombé
— Vous connaissez des personnages mythologiques, moitié homme/moitié animal ?
— Le Minotaure ! Le centaure ! le loup garou ! la sirène !
— C’est quoi ; une tête de chacal ?
— Comme un loup un peu
— Il mélange la période contemporaine, la plage, le sport, avec un élément de la mythologie.
Le fil d’Ariane est utilisé dans ce mythe pour sortir du labyrinthe et se fabriquer des ailes.
— Vous en connaissez des labyrinthes ?
— Au jardin de Colette
— Ah oui, en forme de papillon
— quand on n’y a été il y avait 2 équipes, ceux qui ont réussi à sortir ont pris le thème foot. Ils sont restés même pas 5mn, ils sont sortis direct. L’autre groupe a pris pour thème la mythologie grecque. Ils ne sont pas sortis !
— Vous voyez les couleurs, du plus chaud au plus froid ?
— Comme le jour à la nuit
— Lui a appelé ça des couleurs toxiques.
— Mais c’est pas toxique !
— Ce ne sont pas des couleurs de peintre à son époque..

Suit une sérigraphie d’Erró.
erro
— Comme Monory, il utilise le calque et la projection
— En plus, ça se voit pas que c’est calqué
— Toujours cette technique du collage
— Il y en a trop pour décalquer
— Trop de poisson
— Tu crois vraiment que dans la mer il y a autant de poissons, frère, tous les arabes y z’y seraient !!
— D’où il a tiré ses images ?
— Google
— oui, c’est vrai, mais à l’époque, en 1985, il n’y avait pas internet
— Est-ce qu’ils sont dans l’eau, là ?
— Pas possible qu’il y ait de l’eau, parce que le gars, y sort du feu
— Pas possible d’avoir du feu dans l’eau
— Ou à marée très basse
— Les poissons ont senti que c’était la fin du monde
— C’est en 2 parties, qu’est-ce qui se passe en haut ?
— Des terroristes
— Des soldats en arme ; qui tirent partout
— Ils sont tirés d’une BD. A l’époque, c’était la 2nde guerre mondiale ou la guerre du Vietnam
— Ils tirent sur des fruits de mer ; des animaux marins
— Nous on fait la reproduction des poissons
— Nous on a opéré un asticot ; en SVT
— On a coupé une grenouille
— Nous une sardine ; franchement !
— On répond aux questions
— Pourquoi ça vous évoquait la fin du monde ?
— Ils se regroupent tous pour la mort
— & par rapport au thème, qui sont les héros ?
— Les soldats !
— les poissons !
— c’est une scène de guerre entre des poissons et des humains
— Pourquoi voulez-vous que les poissons s’embrouillent avec les humains ?
— Pourquoi 30/90 ?
— C’est la longueur et la largeur
— les 30, les poissons, les 90, les humains
— le prix, entre 30 et 90 €
— C’est le 30ème tirage sur 90
David parle de la technique et du multiple.
— Il a écrit mal Erro ! (héros)
— C’est son nom d’artiste ; c’est un hasard
— Le 30ème tableau entre tous les 90 ; c’est Netflix
— Vous connaissez la sérigraphie ?
— On n’était pas né, monsieur, on est né en 2003.
— En 2005
— Est-ce que vous connaissez Andy Warhol ?
— Si, ils connaissent, mais ils savent pas qui c’est.

Un triptyque de photos de Michèle Waquant (2000)
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— C’est des enfants
— Il a pris des photos, il l’a flouté
— Elle a zoomé
— Elle a dessiné la cape ?
— Elle a rien dessiné
— La cape on dirait du dessin
— C’est retouché
— & par rapport au thème ?
— La cape elle représente un super héros
— Sur un parking
— Un cours de primaire
— Ils jouent
— Ils dansent
— Pourquoi c’est flou ?
— Pour pas qu ‘on voit leurs visages
— y z’avaient pas l’autorisation
— Est-ce que ce n’est pas le principe du super héros d’être masqué ?
£
— Il a une double vie
— Comme Batman ; Superman
— Zorro ! (On voit une autre génération…)
— Ce sont des silhouettes en train de jouer. En triptyque.3. Dans cet ordre là.
— Pourquoi on n’a pas le droit de changer de place ?
Elle l’a imaginé comme ça.
— Le milieu est bleu, pourquoi ?
— les Schtroumpfs
— La cape change
— Y’a le côté fille et le côté garçon

Puis les araignées. C’est moi qui les appelle comme ça. Une sérigraphie en noir sur fond parme, qui pourrait presque être une grande photocop sortie d’un fanzine. Je n’ai pas pris de photo et ne sais plus le nom de l’artiste, un jeune gars. Il ne vous reste plus qu’à imaginer…
— C’est une des œuvres les plus récentes, 2009, en sérigraphie, encore
— c’est la prison
— Ils jugent
— Une salle enfermée
— Une phobie
— Peut-être elle est folle, elle est dans une salle
— Ils veulent la punir ; ils ont mis des araignées dans une salle, ils l’ont enfermé
— Elle dresse les araignées
— C’est pas gai
— c’est un dessin au pinceau ? Une gravure, non ?
— Ça se voit, c’est un ordinateur qui l’a fait
— Les araignées vont l’attaquer
— Une dame blanche ; les araignées sont ses gardes
— C’est normal que l’araignée a 8 pattes ?
— C’est une arachnide
— La femme révise son brevet. Elle s’appelle Maïssa
— Elle a besoin d’être tranquille
— Peut-être que c’est la vision d’une caméra ?
— c’est un mystère

A côté, vite fait, le temps imparti est passé, une aquarelle de Daniel Shlier (1990)
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— un personnage comme dans des jeux vidéo
— Qu’est qu’il a à la place des jambes ?
— des armes

& une gravure de Waydelich (94)
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— Pourquoi cette œuvre ?
— Des loups garou
— Un mélange de légende moitié animal/humain
— Un chien qui aboie
— Qui parle ; un peu comme une BD ; comme une bulle
— Elle mélange une technique ancienne & la BD

Puis David et Catherine me demandent de me présenter.
Je dis que j’ai fait les B.A., que je suis artiste et auteur. Que je travaille avec/sur les mots, en cherchant des formes plastiques, graphiques et dans l’écriture.
Les jeunes baissent la tête ou me regarde comme une bête curieuse. Le jeune homme devant en survêt bleu me demande un peu timidement
— Vous écrivez pourquoi ?
J’explique que chez moi on ne parlait pas, ou juste pour dire « passe-moi le sel ». Qu’on ne parlait jamais d’impressions, de sensations, de sentiments, de choses qui nous émeuvent, de poésie…
— Bonne chance, madame.
Alors je leur dis que non, qu’écrire pour soi, ce qu’on veut, tout le monde peut le faire, que c’est joyeux, ce n’est pas comme à l’école, on fait ce qu’on veut ; l’écriture c’est un espace de liberté et de création ; qu’on a le droit d’écrire ce qu’on veut et comme on veut ; de faire des fautes, d’inventer des mots ou une manière de les écrire, de construire des phrases sans verbes sans articles, sans ponctuation, comme elles nous viennent, de mélanger les langues, d’écrire sur ce qui nous préoccupe, de nous amuser, de faire des collages avec des mots….
Ils m’écoutent dans un silence religieux. Je ne sais pas si je les emmerde profondément ou s’ils entendent le message. Il semblerait que oui…
On ne sait jamais comment les graines semées poussent…

Plus tard, quand les enfants sont partis, Yacine nous raconte un atelier d’expression : il leur posait des questions, ils répondaient par oui/non. Il leur a alors dit de s’exprimer dans la langue qu’ils voulaient, et on ne pouvait plus les arrêter.. !
Le jeune homme qui m’a posé la question et dit bonne chance ! est d’origine portugaise.
Il y a de plus en plus de stigmatisation des quartiers, moins de mixité sociale dans les classes, (avec le fait de pouvoir inscrire les enfants dans un lycée autre que celui de leur quartier), ouvrant des possibilités comme il y a une trentaine d’années avec toute une génération de jeunes qui ont poursuivre des études « normales » ; où régnait moins le « c’est pas pour nous », même inconscient.

20190218_114058Puis Catherine et David ajustent leurs agendas pour les nouvelles rencontres autour de l’exposition, avec des classes cette fois, pendant que je regarde ce qui est affiché dans le bureau.

En discutant agenda, Catherine évoque le nom de Claudie, qui doit faire un atelier feutre/motif avec des femmes, sa 4ème intervention au centre social, fin avil. La Claudie que je connais ? (il ne doit pas y en avoir 1000 avec ce genre de pratique plastique et humaine). C’est bien Claudie Guyennon-Duchesne, l’amie de Violaine !! Le monde est décidément petit parfois !
(1ère intervention en gravure / 2 en textile / 3 jardin céramique / et maintenant avec le musée de Brive, tapisserie, tampons et la filature Terrade.)
Capture d’écran 2019-02-19 à 21.28.13J’ai trouvé des images d’une précédente expo au musée de Brive, du boulot de Claudie et de celui réalisé avec des femmes au centre Jacques Cartier.
Ça, c’est un des boulots de Claudie, en feutre et broderies. Elle a aussi illustré un livre, Ginettes, avec un texte de Sophie Braganti, regards croisés sur le sexe féminin et ses diverses représentations. (je devais imprimer le texte, et j’ai trop laissé trainer…)
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Mais revenons à nos moutons….!

Dans le couloir en haut de l’escalier, un plan de Brive est accroché.
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Un plan de Brive vu par les habitants du quartier de Tujac.
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Un beau travail réalisé avec les enfants et les adultes (et par un super graphiste !) Catherine m’en donne un.
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A la maison, j’ai un autre plan de cette Géographie subjective, d’une autre ville, même travail d’équipe  avec Pierre Cahurel et super boulot
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Nous déjeunons avec Catherine dans un petit resto au soleil, espérions-nous. C’est à l’ombre, genre « sympa » tout en plastique coloré sur fond gris, pas très bon, avec de petites portions et une grosse addition.
Mais nous discutons du travail de David et de celui de Catherine, dans cette ville de Brive, qui m’a semblée aux passages plutôt planplan, très « propre » sur soi et très pavillonnaire, petit chez soi, petit jardin, voiture propre et grande clôture.

Toute cette politique et injonctions qu’on nous rabache sur le « vivre ensemble » & la mixité, toujours appliquée aux quartiers populaires et jamais pour les « riches ».

Dans le quartier de Tujac aussi, devant le centre culturel, on a démoli des immeubles pour reconstruire de petites résidences, mais cette vue des jardins-cours palissadés m’a semblé un peu terrifiant. En passant devant les façades toutes identiques et côté à côte, je me disais que ça ne ressemblerait pas à ça en Angleterre…
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Dans la voiture, David évoque sa vie à la campagne sauvage à 30 km de Tulle, la maison en bois qu’il (a) construit lui-même (ce qui permet terrain+maison pour 50 000 € et beaucoup de travaux avec l’aide d’amis pour les plus techniques) et son amour du VTT, qui lui a valu 2 fois une épaule cassée, et autres contusions multiples. Ce we avec son fils, ils ont fait des acrobaties, peur, mais super. Il me montre des monts dans le paysage, où il aime aller avec son fils.
Pascale est originaire du coin, pas lui. Il évoque le père de Pascale, qui voulait être armurier, jouant enfant à Oradour/Glane, sur un tapis de douille, avant que ça devienne « mémoriel ».

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Rentrés à PEC, on cherche avec David dans l’artothèque (si bibliothèque a aussi le sens d’étagères avec des livres, les étagères à œuvres nouvellement construites devraient pouvoir s’appeler artothèque…) une œuvre qui nous servira de base pour l’atelier d’écriture du lendemain.
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Avec cette exigence de ma part : que ce soit une œuvre qu’il ne « connaisse » pas, peu familière pour lui, pour qu’il soit à égalité avec le groupe.
Nous en sélectionnons plusieurs possible (pour d’autres ateliers?), dont celle-ci de Mireille Loup, que j’ai rencontrée à Arles chez Marianne.
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un dessin de Guillaume Dégé
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C’est l’heureuse élue :
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& je repars au Lien/Lieu pour y travailler.
Juste comme Serge passait direction L’Echo et s’arrêtait dire bonjour, une distraction venait à nous : un essai du nouveau jouet des pompiers
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Une fois l’exercice terminé et alors qu’ils remballent, un jeune homme demande s’il peut se faire photographier assis au poste de pilotage de la grande échelle + nacelle (une vocation à naître?)20190218_154547
On apprendra le surlendemain dans l’Echo que c’était le jour de sortie du camion des pompiers…
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Le soir, la Réunion des amis de la Barrière que Dominique m’a signalée, dans le local de Tulle Accueille à 18h20, avec vue sur la pleine lune en m’y rendant.
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Surprise, j’y retrouve Paloma ! et 6 visages connus et inconnus.
résumé :
Assemblée générale  : activités 2018
– déambulation tout au long de la rue avec Noël Gayraud
– repas festif en juin dans le square Renteria, sous les lampions
– soupe-party en décembre
– « crottoir » retiré (grand sujet de l’asso)
– démarrage du jardin partagé (avec le renfort de A bicyclette, d’Alternatiba et du Battement d’ailes)
création de terrasses côté escalier Mondégout (quel nom !)
« le projet a pour ambition de créer des liens parmi les habitants de la rue et de créer un lieu convivial dans le square Renteria. »
– projet installation de bacs à compost, en mai 2019
– rue de la barrière fait partie du projet « cœur de ville », travaux et amélioration dans la perspective d’un cœur de ville accueillant, dynamique et confortable…
(les villes ont toujours un cœur et un ou des poumons, quant au reste de l’anatomie…?)

perspectives 2019
– plantations + compost
sensibiliser les collégiens et lycéens qui fréquentent le square, dans le but de prévention des dégradations constatées, pas forcément volontaires
– fête le 21 juin avec musique (pas besoin de payer la Sacem…)
— et expo (photos d’une lycéenne. Au Lien/Lieu?)
– soupe-party en novembre
– naissance le 21 mars 1920 de Maurice Schérer, dit Eric Rohmer, à Tulle, rue de la Barrière. 100 ème anniversaire de la naissance du réalisateur, si la famille est d’accord (lui était contre toute commémoration-hommage), apposer une plaque commémorative sur la maison.
– relier les habitants du « haut » et la partie aval, entre le pont de la Barrière et l’église Saint Jean
– installer des enseignes en façade, rappel historique et visuel de l’activité commerciale et artisanale passée.

(Ce serait bien, des panneaux avec au contraire les projets et la vie des habitants actuels dans ces vieilles rues, que le cœur batte aussi au présent!)

Puis papote, pâté, fromage, coup de rouge, évocation des figures pittoresques de la rue (va falloir que j’étudie ça..!!). En partant, le groupe se divise entre ceux qui descendent et ceux qui montent la rue, groupe qui s’essaime au fur et à mesure que les gens arrivent devant chez eux, avec visite de quelques cours d’immeubles réhabilités avec beaux escaliers collectifs, portes remarquables.

Je suis seule à aller tout au bout de la rue, et je rentre à mon gîte accompagnée par la lune (Tulle by night, on ne croise pas foule…)

 

 


Un we à Tulle

Date : 17 février 2019

samedi
Durant toute cette semaine, hormis celles-ceux qui sont entré.e.s un peu de temps, plusieurs personnes sont entrées pour se renseigner sur le lieu ou le voir de plus près après en avoir entendu parler, et me disent qu’elles repasseront, en notant leurs coordonnées sur le cahier dédié.

• Ce matin, Bernadette pousse la porte.
Agent d’entretien à l’hôpital, elle est inquiète pour sa retraite et voudrait un petit boulot rémunéré. Elle a vu aux actualités que ça existait. Changer de métier, être au contact, parler avec les gens, essayer de les aider, s’occuper.
— Psychologiquement c’est important, j’ai envie de voir du monde.
Être bénévole à la Croix Rouge ou aux Restos du cœur ne l’intéresse pas :
— Pas envie de voir des personnes qui viennent se plaindre et demander de l’aide, qu’on retrouve au café ou au kébab. On les voit bien, Tulle c’est petit !
Même si elle convient que c’est important d’avoir une vie sociale, même quand on est pauvre.
Mais elle, quand elle était dans le besoin et qu’elle faisait appel à la Croix Rouge ou aux Restos, elle n’avait pas de quoi aller au café ou payer un kébab à ses enfants. Aux restos, des fois, les légumes qu’on lui donnait étaient abîmés.
Elle garde un très mauvais souvenirs de quand elle était obligée de s’habiller avec des vêtements d’occasion. & puis l’hygiène… Même si elle est d’accord que les vêtements sont lavés. Mais c’était dur.
— Je pouvais pas m’habiller comme ça. Maintenant je peux aller dans les magasins. J’en ai donné à la Croix Rouge, je voulais changer de garde-robe. Attention, j’vais au moins cher.
Elle est rassurée d’avoir un boulot stable. Mais elle s’inquiète :
— Mais plus tard, pour la retraite, tu vas faire quoi, là, pour t’occuper ? C’est pour ça qu’elle veut changer de contrat, tout faire pour changer. Elle se voit mal vivre toute seule sans sortir avec 910 €/mois.
— Faut que le smic augmente, les retraites, baisser la csg, la retraite à 610 € par mois, c’est pas possible, comment on fait pour vivre?
Elle ne manifeste pas, même si elle trouve que les gilets jaunes ont raison. Mais pas la violence, hein, comme on voit à la TV ou dans le journal.
Elle a même écrit dans un cahier de doléances, elle a été voir les gilets jaunes samedi dernier : baisser la csg, augmenter le smic pour tout le monde et les retraités, aider les retraités avec des petites retraites, et les hôpitaux, baisser les loyers et le prix de l’alimentation. (elle fait des gestes, en haut, en bas)
— Y’a Noz quand même. On y trouve de la lessive moins cher. Des lessives de marques.
Elle est à 4 ans 1/2 de la retraite, après 22 ans d’hôpital. Avant, elle travaillait dans une usine de batterie dans le Lot. Après, aide à domicile. & le chômage. Elle a demandé un logement social à Brive, mais on lui a dit qu’elle pouvait attendre 10 ans sans rien avoir. Alors son assistante sociale lui a dit de plutôt aller à Tulle. Ça fait 19 ans qu’elle est à Tulle. Par rapport aux enfants, c’est bien, ils avaient des copains à Tulle. Elle préfère Bordeaux. La mentalité n’est pas la même.
(Gilles aussi a dit ça..!!)

— Les contrats d’avenir, ça sert à rien du tout.
après avoir été stagiaire, CDD, il faut 5 ans de travail à l’hôpital pour avoir un vrai contrat. Pourtant ils manquent de personnels.
Il y a beaucoup de déprime parmi les infirmières et les aide-soignantes, beaucoup pleurent. Elle préfère faire le ménage,
— Pour 50 € de moins, c’est kif kif, et c’est plus facile, y’a moins de pression.
Elle voudrait faire une formation en poterie. Pourquoi la poterie, elle en a déjà fait ? Non, mais ça a l’air bien, elle aime bien l’artisanat, ça l’occuperait et ça lui ferait une aide psychologique. Elle a vu qu’à Tulle, on faisait ça.
A 65 ans, trouver un autre travail, vendeuse ou autre chose.
Elle aime bien changer de vêtements. Pas tous les jours, hein.
— Tu deviens de plus en plus classe ! on lui dit. Avant, tu te permettais pas de t’habiller comme ça ! (des leggings par ex.)
Avant, elle habitait aux HLM Sainte-Claire. Il y avait une mauvaise ambiance, des cas sociaux, des histoires… Maintenant, elle a un T2 avec Corrèze-habitat, c’est une petite résidence, ils ne sont que 9 locataires. Elle se sent mieux.
— Partir de là, j’me suis dit. Avant j’avais pas envie d’être élégante, je sortais pas, j’avais des vêtements trop grands.
J’ai fait une croisière à Naples, en Tunisie, à Marseille. J’ai rencontré des allemands sympas. Il y a beaucoup de dames seules.
& 14h de car pour voir Venise et Florence, en 4 jours, je le referais plus, c’est trop. & La Rochelle – Arcachon – Royan – Soulac/mer. J’y vais seule, pas en groupe. Faut se lever à 6h pour le petit déjeuner, manger de 12h à 12h30, faire des visites jusqu’à 18h…
L’année dernière, j’avais déménagé, fallait rembourser le crédit, je suis pas partie en vacances, j’ai fait un peu les boutiques, j’ai mangé à la cafétéria de Leclerc… J’aime bien être indépendante, pas dépendre des autres. On voit du monde. Même si je déjeune dans un restaurant toute seule, il y a des voisins, on communique.
Il y a beaucoup de personnes seules. Des dames, avec des amies de peur d’être seules. Avant, j’étais très très timide et renfermée. Il y a eu un déclic, j’ai changé de personne. Je me suis fait couper les cheveux; faire des mèches ; aller voir l’esthéticienne pour des gommages de peau. Faut changer !  Ma fille m’a dit : “là, franchement, tu m’impressionnes !”
Je voudrais montrer à d’autres que c’est possible. Tendre le bras : “viens avec moi !”
“J’y arriverais pas” elles me disent mes collègues. Mais s’enfermer dans votre appartement devant la TV, c’est pas bon. Il y en a qui sont aussi avec l’ordinateur, mais c’est pareil. Quand mes enfants sont partis, ma fille m’a dit : “Faut que tu t’occupes, dans quoi? ” Je lui ai répondu : T’inquiètes pas, j’ai des projets dans la tête !
Je voudrais un petit travail, pour dire aux gens qu’on a une seule vie, qu’il faut en profiter, se battre, sortir. Maintenant,je suis plus souriante, je m’avance.
Je vais faire une bonne promenade cet après-midi, j’ai mis une petite robe, manger au snack.
— Vous allez dans les musées quelques fois? Au cinéma ?
— non, je vais pas aux musées, je préfère la mer, rentrer dans les magasins, on voit des choses artisanales, des colliers, d’autres choses, c’est pas mal. Et je vois des films à la télé, quand je veux.
Le soir, c’est la pause, je préfère être tranquille chez moi. Et puis, je commence le travail à 6h. Je ne m’aventure pas seule. Je voudrais pas me faire attaquer.
— Il y a beaucoup d’attaques  nocturnes, à Tulle ?
— Je me sens pas tranquille. 21h le soir quand il fait beau, 21h30 pour les Nuits de nacre… ça ne m’empêche pas de manger un bout de pizza à la cafétéria. Mais j’évite de sortir seule. Y’a rien le soir ici.
Je  fais beaucoup de marche à pied, un petit tour jusqu’à 18h. Je passe par au-dessus (grand geste vers la Corrèze), je redescend vers la gare. Je fais 4-5 km/jour quand je ne travaille pas.

& Bernadette part en goguette, avec ses jambes fines dans des bottes en peau et des collants marrons et une robe courte en laine blanche, un manteau-blouson gris à la capuche enmoumoutée, profiter du grand soleil de la journée…

• Je suis derrière l’ordi à recopier mes notes tant que c’est frais,
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quand Thomas m’envoie un message-photo qui me fait baver d’envie.

Comme je lui réponds avec l’autocollant UTOPISTE DEBOUT,

il me renvoie cette photo :

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• Je finis mon petit travail de tamponnage pour le fléchage des nouveaux locaux de PEC, et me dis que j’irais bien voir ailleurs, parler avec des humains, quand Serge pousse la porte.
Il a rencontré dans la journée un jeune homme sdf avec son chien, qui a passé la nuit dehors (s’il fait beau la journée, ça caille la nuit!) En appelant le 115, aucune place disponible dans le coin…

Il était surpris de se voir dans le journal de PEC (et le blog) ” quand Serge vint…” et a pensé à Sergevingétorix. Je lui dit alors que le blog mange tout, et qu’il y a ce qu’il a écrit au nouvel an, par exemple, et qu’il m’a envoyé…!
Peut-être faudrait-il rajouter qu’il l’a écrit avec 2g dans le sang et qu’il l’a chanté avec une perruque rouge sur la tête..? (je me disais bien que ça devait être déclamé ou chanté!)

Quand je lui parle de Bernadette, il me dit qu’il a pensé qu’il pourrait faire assistant de vie, s’il se retrouvait au chômage. Ça manque d’homme.
La situation de son journal le préoccupe un peu.
DSC02910 Il est devenu journaliste en écrivant des critiques de cinéma, pour son plaisir d’abord, de plus en plus régulières. Les 1ères, il les glissait sous les essuie-glaces ou la porte de son copain, qui bossait à L’Echo à Limoges. Quand il pleuvait, il arrivait qu’elles se diluent…
De fil en aiguille (ou de pellicules en critiques)  il a eu un encart spécial, avec sa photo !
(et une chouette anecdote : un maître nageur abonné à l’Echo entre autre pour ses critiques de cinéma, s’est désabonné quand elles ont disparu !)
(La page culture a disparu…)
En voilà une avec un ton qui fonce dans le lard quand y’a pas d’art :
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(je lui ai demandé de me montrer son cahier d’archives, photographié le dimanche…)20190217_163510
& de critiques en papiers, il a été embauché à L’Echo.
Parcours scolaire chaotique, il a passé le bac avec un ami dans le même cas que lui, en candidats libres. Emprunt pour payer ses études, pion pour vivre. Il a préparé les concours (prof, instit, documentaliste…) plutôt que de faire sa thèse (sur Céline, comme Yves Pagès). & un CAP d’opérateur projectionniste de cinéma, avec un travail l’été dans un cinéma à Pyla/mer.
Il me parle aussi d’une revue Points d’Encrage, format A3, qu’il a faite avec un ami, après la fac de lettres à Limoges. Trimestrielle tout d’abord. Dépot dans les librairies, salons de la revue etc, abonnés. Belle fabrication, petit prix, sans subventions. Il lui en reste dans des cartons qu’il pourra m’apporter (je veux voir!)

En discutant il m’apprend un nouveau mot : la renaturation. De la Corrèze. & à aller voir à l’Auzelou, demain par exemple puisqu’il fait beau.

dimanche
Réveil tard, et trompes de manif en buvant du thé, les gilets jaunes viennent de la gare et passent sous mes fenêtres. Y’a pas foule, l’avenue est vide ce dimanche matin.
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& comme il fait extra beau, je vais donc au bord de la Corrèze
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DSC02907comme je m’emmerde un peu après avoir lézardé (c’est bon ce soleil!) sur un banc (et que ça me donne envie d’être à la mer ou dans un “vrai” endroit plus sauvage), je me dis que ça aurait été mieux avec du fil électrique dans mon sac pour bricoler mes petites affaires!
Du coup, je tente la feuille de carnet…
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Je trempe la main dans l’eau, pour voir si c’est froid, et ne sens plus mes doigts au bout de 3 secondes !

des jeunes s’installent sur une couverture sur l’herbe terreuse et un chien court après un bâton, des mémés se promènent au bras de leurs enfants et des enfants aux bras de leurs parents, c’est dimanche.

Avant d’aller vers la mer, mon message s’en va vers le centre ville… et moi aussi…
A l’aller comme au retour, 1+ 1 vues remarquées :
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Du coup, ça lui fait une petite récré alors qu’il bosse (10 jours de boulot, suivis de 4 jours de repos, etc.), Serge passe m’apporter ce dont il m’a causé hier :
ses critiques de films et des numéros de la revue Point d’Encrage.
Chaque numéro est thématique.

Sur celui-ci, il dit que rien n’a changé, il aurait pu être écrit hier (en changeant quelques noms), sauf la date..
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De la revue au journal… 10 ans après…

En relisant un peu ce qu’il m’a amené, il se dit que ses critiques de cinéma étaient écrites “avec le corps”. Je dois les lire un peu pour comprendre, compilées dans un cahier. Alors on évoque Serge Daney. & son compte twitter @sergedamned est un hommage à Daney qu’il admire..!
Fin de la récré.

• Tant que j’y suis à prendre des photos de doc, je prends celle-ci…
Faut trouver un titre pour notre session printemps des poètes. Pourquoi pas celui-là?
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Manée m’avait parlé de La Fraternelle, je ne sais plus pour quoi. En allant voir ce qu’ils font, sur leur site je trouve ça, justement pour le printemps des poètes ; c’est du titre!!! :
“à 18h Carte blanche à Fabienne Swiatly auteure en résidence 2019 à la Maison de la poésie transjurassienne : Mon bordel ne dure que 40 mn”

On termine là avec une histoire que Serge m’a raconté hier : enfant il a voulu marcher sur les fils à linge de l’étendoir au 1er étage…

• & puis du courrier avant la semaine prochaine :

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& un message de Christine Thepenier, (j’y ai pensé en me demandant si c’était de l’osier que je voyais au bord de la Corrèze..) qui est pour vous l’occasion d’aller voir ce que c’est la vannerie sauvage

 

 


semaine 7/52

Date : 15 février 2019

lundi
• rdv pris pour les ateliers d’écriture avec le secours populaire, les lundi et vendredi matin.
• relance de tous les contacts pris précédemment : venez au Lien/lieu, comme convenu je vous attends!
• Iris (qui entre autre anime un atelier souffle et voix avec Peuple et Culture) passe un long moment dans l’après-midi. Nous discutons des projets liés à la résidence, cherchons comment en développer certains ; de ses projets à elle (et des recherches de financement) avec des femmes qui ont subi des violences, et des réfugiés, et elle m’explique un peu plus longuement son travail thérapeutique sur le souffle avec des patients de tous âges.
Capture d’écran 2019-02-15 à 15.27.06Iris Bugl (nom prédéterminé!) pratique une méthode holistique, fondée en Allemagne par Ilse Middendorf, Erfahrbarer Atem (traduit par “Respiration respirante”), qui utilise le mouvement de la respiration pour le bien-être physique et mental.
La pédagogie et thérapie par le souffle est un travail somato-psychique où il ne s’agit pas d’apprendre des techniques spéciales de respiration, mais de prendre conscience de son souffle tel qu’il est à un moment donné, de son corps, de ses états intérieurs. Et à partir de là commencer à élargir ses propres possibilités et découvrir ce qui empêche de s’exprimer de manière plus libre et authentique.

Spiritus, en latin, est à la fois à l’origine du terme esprit et du mot respiration…

Mardi
Dominique A. (pas le chanteur) qui passait par là et que j’ai alpagué, que je suis contente de revoir depuis novembre, est chassé par une réunion de PEC :
à l’ordre du jour, au Lien/lieu (avec des chaises supplémentaires!), cherchons ensemble comment continuer à faire vivre le Lien/Lieu quand je n’y suis pas, et aussi quand j’y suis :
– un atelier d’écriture ouvert à tous (prononcer tousse) tous (prononcer toux) les mardis aprem (avec des consignes à distance quand je ne suis pas là) – Une permanence de PEC tous les mardis et vendredis aprem – prêter le local pour l’atelier de réparations  – des “pochettes surprises” à concocter pour distribuer aux restos du cœur, en supplément du colis de nourriture  – faire imprimer du scotch et des cartes postales – préparer le printemps de poètes…
Pour l’atelier d’écriture mardi prochain, une majorité des PECiens présents ne meurent pas d’envie d’y participer… Bernard a une belle phrase pour qualifier son désistement : “Les cris me font mal aux oreilles”.
& préparer l’atelier de demain avec Pascale et ses participants.
En quête de ficelle, je vais, sous le soleil du soir, sur les conseils de Manée et d’Iris, à la droguerie Neige, fort réputée comme caverne d’Ali Baba (Bruno m’en a même parlé lors de mon passage par Paris!)
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La preuve : le droguiste me donne (issu d’un trop vieux stock pour le vendre et dont on sait pas la composition) un magnifique « bâton de couleur pour bestiaux » dans un tube rose en alu et me dis « mais ne le mangez-pas ! »
Manée, à qui j’envoie une photo de ma trouvaille, m’envoie en retour une des siennes, la teinture Mohican, la même que quand elle était enfant (il ne doit plus y avoir de teinture rouge en stock, de même qu’il ne restait quasi que de la couleur bleue pour bestiaux et plus de rouge, la couleur reine – depuis le kermès !…)
Je ne m’en servirais pas avec les enfants (et ne le mangerai pas), j’ai d’autres bâtons de couleurs tous terrains… C’est une craie grasse qui ne sèche pas…
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Mercredi
• Nous convenons de rencontres-atelier en mars et avril au lycée agricole de Naves avec Nathalie Maisonnas. Avec les 2ndes générales, les 2ndes pro services et pro PA (en demi groupe, spécialité vache ou cheval..!)
La veille j’ai téléphoné à Frédéric Martin, du Tripode, à propos de l’Ovni (qui devrait voir le jour au salon du livre), (avec le lycée agricole? prévoir une programmation en lien?)
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20190213_120737• L’après midi, les 10 chaises sont occupées pour l’atelier d’écriture avec l’atelier d’arts plastiques de PEC + maman ou compagne ; participants de tous âges et bonne ambiance bienveillante où tout le monde se connait.
Je sors mon cahier Héraclès, où j’ai noté les consignes préparées.
Hercule reçut une solide éducation militaire, sportive et artistique et il tua son professeur de musique… Je ne veux tuer personne mais j’aurais bien besoin de sa force!

20190213_143647– nous commençons à écrire en fermant les yeux ce que l’on ressent.
– puis de la main gauche (photo) sur la non maîtrise (ou droite, mais Pascale est ambidextre !).20190213_14375620190213_163435

 

– puis de la main gauche en fermant les yeux, se présenter et s’aventurer joyeusement dans la page.20190213_163448

– & puis, écrire un “secret”, quelque chose que vous pensez et ne partagez pas en vous disant que ça n’intéresse personne (pas un secret “inavouable”). Chercher comment et où l’écrire dans la page.

évidemment sur les photos, on ne voit (et encore moins lit) rien!
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– puis écrire très gros (repasser sur les lettres ou mots déjà écrits si nécessaire) quelque chose de personnel “énorme” ou exagéré.
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Bel exercice proche du dessin.
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En faisant un tour de table pour lire (ou parler de) ce qu’on a écrit, Jean-Louis et sa compagne Dominique, sans se concerter, ont raconté un même épisode : En moto sur l’autoroute, après une halte, Jean-Louis a démarré alors que Dominique était descendue de la moto (pour regarder si tout était OK) et qu’il la voyait proche de lui dans le rétro. Concentré à cause de la circulation, il ne s’en est aperçu que 200km plus loin…
Voici leurs 2 récits :
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– puis une phrase qui tient parfaitement dans la page et la remplit en entier, qui raconte votre journée d’hier.20190215_173126
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DSC02841ça me fait penser au message de Thomas reçu hier midi :
mais si j’ai assez d’énergie pour un atelier d’écriture, c’est moins sûr pour la mer à 13°…

– puis écrire quelque chose de beau que vous avez vu, ou auquel vous avez pensé, aujourd’hui ou hier.
– et quelque chose qui vous a énervé. En vous posant cette question :
est-ce qu’on écrit (choix des mots, construction des phrases et style de l’écriture) quelque chose qui nous énerve comme quelque chose que l’on trouve beau ?

– puis un message personnel que vous auriez envie de dire à tout le monde ?
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(ce serait un beau sac pour la st Valentin du lendemain, avec les vitrines dégoulinantes de cœurs rouges et de cadeaux en promo!)
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Manée vient en fin d’aprem partager un goûter réparateur avec un pot de confiture de framboises ! N’empêche, le soir, je me couche HS à l’heure des poules..!

Jeudi
• Nous cherchons avec David ce qu’on pourrait faire au Lien/Lieu avec l’artothèque. Il faut déjà que tout le monde en retrouve le nouveau chemin après le déménagement (pas tout à fait terminé).
En attendant, je l’accompagnerai lundi matin prochain discuter d’œuvres avec un groupe de jeunes. Ou plutôt, écouter les jeunes en parler. Cela le passionne, Il dit qu’il apprend des tas de choses sur les œuvres, de la maternelle au lycée ! (& qu’il n’a quasi aucune traces de ce travail).

Il me parle aussi du travail qu’il aime de Laurie-Anne Estaque, que je suis contente de découvrir.
(allez voir son site, ceci juste pour vous donner envie!)
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(paysage-cartographie, carte postale recouverte partiellement de feutre)
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• déjeuner coloré du midi, avec Manée, qui annonce le printemps! La bonne boulangerie est cachée  sous une tonne de béton au pied de la tour administrative, en bas de l’escalier à côté du Lien/Lieu, il fallait la trouver!!

& le fromager vend du gouda au pesto (basilic ou rosso) qui m’enchante, même si ce n’est pas très local, c’est en accord avec les fleurs!

• Après une séance de tamponnage, Dominique A. passe un long moment dans l’après-midi. Il me parle de son état social d’adulte handicapé avec QI et hyper-sensibilité hors moyenne (ça arrangeait bien la commission-tribunal devant laquelle il est passé de le virer du dispositif RSA pour le mettre dans cette nouvelle case), de la difficulté d’avoir un moteur-cerveau de Porsche dans une carrosserie de voiture sans permis, du hacking (il a été informaticien), de La fabrique du consentement de Chomsky, de logique floue, de to pay attention en américain alors qu’en français on la prête, ou de I don’t by it au lieu de j’y crois pas, de jeu en ligne par nuit d’insomnie où il a des partenaires australiens avec le décalage horaire et où il faut être grand observateur pour garder son armée (ce qu’il en dit est bien + complexe que ça!), …, jusqu’à ce que Catherine survienne, pour une 2nde séance d’acupuncture.
• Cette fois, elle laisse les aiguilles un peu plus longtemps, et j’apprends que quand on les laisse très longtemps, l’énergie se dissipe au lieu de se concentrer. J’en suis pas là… le soir même, bed time à 8h1/2 encore, avec tour du cadran !

Vendredi
Il fait froid mais très beau. Les tullistes sont tellement contents qu’ils enlèvent leurs manteaux à la terrasse des cafés ensoleillés, certains sont en chemise! (moi je suis emmitouflée avec 2 pulls en mohair dans ma peau de bête!!)

• Gilles rentre au Lien/Lieu. Je lui avais proposé d’entrer hier matin, après l’avoir vu passer et repasser les jours d’avant. Il est un peu handicapé et laisse par moment tomber une grande langue rose sur son menton barbu, ses yeux brillent derrière ses lunettes. Il a un pull rouge sous un gilet avec des attaches avec des boutons en buis. Avec sa maladie il ne peut plus écrire. Il peut lire (difficilement). Il voudrait retourner à Bordeaux, où il a un ami cher, qui perd l’équilibre. Il pourrait l’aider. Et puis là-bas, les gens ne sont pas pareils, ils sont moins fermés. Il doit y aller pour renouveler sa demande de logement, qu’il a déjà faite depuis 3 ans. L’assistante sociale remplit le dossier, mais c’est lui qui doit le porter et payer le voyage. Elle lui dit : va là, va là, va là, et il y va. Il habite avec une copine qui parle tout le temps sans pouvoir s’arrêter ou crie même la nuit et le fatigue. Elle ne veut pas dépenser d’argent pour acheter à manger, c’est lui qui fait les courses (si il part à Bordeaux, ce sera difficile pour elle, mais elle trouvera bien comment faire avec une assistance sociale). Il aime le thé mais n’en veut pas car il a mal à la gorge.
— Quel âge vous me donnez, je parie que j’ai le même âge que vous?!
— Je sais pas, je suis nulle pour donner un âge! Moi j’ai, attendez, il faut que je réfléchisse, 56 ans !
— moi j’en ai 64.
— Vous faites plus jeune! (moi faut croire que je fais plus vieille!!!)
Il a vécu 7 ans en Algérie, à Oran, quand il était jeune, de 12 à 18 ans et parle arabe couramment (sa mère était française, son beau-père, qui travaillait pour Boumédiène, Kabyle). Il est parti en 76, ses parents à la mort de Boumédiène.
— En 7 ans, j’ai vu une seule fois pleuvoir! mais alors ça tombait ! avec un geste qui ne laisse pas de doute.
Il a un copain algérien avec qui il parle arabe dans la rue. Moitié arabe moitié français. Qui l’a invité chez lui pour son anniversaire, il y avait du couscous et des gâteaux, ça lui a fait très plaisir.
Je lui demande s’il n’y a pas un café ou les arabes se réunissent où il pourrait aller discuter et être avec les autres, mais son copain lui a dit qu’à force, il les fatiguait à raconter toujours la même chose, alors c’est pas possible.
Et ici on le considère mal, les gens se moquent de lui.
Il va au Balto, c’est son tabac. (C’est le bureau de tabac au bout de la rue, où on vend aussi des kesra..!)
Il me raconte la mort de Minet : il rentre chez lui après 3 mois d’absence, son chat Minet (qui a 10 ans), vient sur ses genoux, il le caresse, et Minet meurt illico. Il refait le geste de le caresser, jusqu’à s’arrêter net. Il était très triste.
— Maintenant, avec un billet de 20 €, on a 5 choses, même pas, dans un commerce normal, un petit commerçant. Il va faire ses courses à Intermarché. Il habite rue d’Alverge, “le petit Porto” (c’était un quartier à forte immigration portugaise).
Il me parle de la Croix Marine (sous ce beau nom que je ne connaissais pas se cache une “Fédération d’Aide à la Santé Mentale qui a pour but d’assurer la protection, ainsi que l’entraide psychologique et sociale en faveur des personnes handicapées par déficience intellectuelle, par maladie mentale ou souffrant de troubles psychologiques avérés ainsi que l’accompagnement des personnes défaillantes face aux actes de la vie courante et plus généralement de toute personne en difficulté sociale. La croix bleu-marine, devenue Croix-Marine, a été choisie par ses fondateurs en référence à la Croix Rouge pour signifier leur volonté d’agir pour mieux prendre en charge la souffrance psychique.”), là où il y a la grande porte bleue, près du fleuriste et des pompes funèbres ; maintenant, plus de croix marine, c’est PEP19. & derrière la poste, à droite, une grande porte rouge, avec des infirmières à l’étage.
Il est un peu fatigué et timide et l’entrée de Paloma le fait partir.

Gilles n’a plus beaucoup de dents. Dominique, qui a vécu pas mal de galères aussi , non plus.
Sont-ce là les sans-dents tullistes de François Hollande…??!!
(et une ville réputée pour sa dentelle, sa manufacture d’armes et sa fabrique d’accordéon ne risque-telle pas de perdre ses dents plutôt que de rayer le parquet…?!)

• Paloma passe au Lien/Lieu dans un grand châle-poncho rouge ramené d’Amérique latine. Le semaine prochaine elle va à l’institut Cervantès de Toulouse, pour (entre autre) une rencontre avec Manuel Rivas, dont elle a traduit de la poésie. Il faudrait qu’elle rencontre Yann, à la Cave Poésie, je vais faire l’entremettrice. Elle me parle enthousiaste des expos qu’elle a vues récemment à Paris, parcours du combattant du 104 jusqu’à la nouvelle bibliothèque en passant par le petit Palais et le musée Gustave Moreau, et des galeries de ci de là (quelle énergie, dans son châle rouge!!). Dont une derrière Orsay avec une exposition d’un ami : Miguel Nùñez Rauschert. (Encore une découverte, chic!)
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• Plus tard Gaëlle passe, pour me donner un peu de travail pour le prochain journal de PEC
message 1  message2
message3C’est pas fini, mais je l’ai mis en ligne pour faire de la lecture de train à Manée qui va à Paris pour une réunion PEC!!!

La suite… :
• Donc Gaëlle est entrée. Pour me donner du travail, et puis…
Elle se souvient, à 16 ans, en 1ère avec son prof d’histoire, d’avoir été à l’église Saint Pierre où il y avait une expo de Marc Pataut ou/et des documents de Ne pas plier. Une profusion de choses, de découverte.
Des souvenirs pas très nets, mais très forts.
D’avoir demandé ce que signifiait UTOPISTE.
Capture d’écran 2019-02-16 à 13.42.35De s’être dit que APPRENTI UTOPISTE, c’était un projet professionnel qui lui convenait !
D’avoir collé sur son bureau l’autocollant, qui l’a accompagné ensuite toutes ses années d’études.

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D’un autre autocollant (alors que Benetton faisait plein de pub),
& de celui-ci, qui l’accompagne encore.

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D’avoir aussi passé une journée aux archives municipales avec sa classe, et d’adorer ça. (Elle y a repensé samedi dernier!)
En étant embauchée à PEC, et regardant les archives pour en savoir plus, 10 ans plus tard, elle a recollé les morceaux!
Cette expo qui l’a marquée, c’était donc à l’initiative de PEC !
& pense qu’il faudrait faire attention maintenant à conserver des archives, faire des photos des événements et aussi des activités régulières, en ces temps dématérialisés.

20190215_173622• et pendant ce temps-là des jeunes du WWF en sweet vert fluo arpentent régulièrement la rue pour demander aux gens de participer à cette bonne cause : 10 € par mois… Même si je pense que la protection de la nature est importante, je préfère les filer à un clodo pour qu’il mange ou fasse ce qu’il veule…
Le terme clodo les choque, c’est vrai qu’on ne l’emploie plus, c’est pas politiquement correct… & je n’en ai pas vu à Tulle,mais…DSC02849
• & vers 16h, le soleil entre carrément dans la vitrine, youpi!!

Plein de monde dans la rue, des jeunes qui profitent des 1ères minutes des vacances, des badauds manteau sur le bras qui lorgnent les boutiques avant d’aller à la terrasse d’un café, une effervescence palpable et printanière.

Cela semble remarquable à mon loueur de gîte, qui tempère :

Ce matin, en allant au marché de la gare (je l’aime mieux que celui du centre, même si aujourd’hui il doit être au soleil, et il est beaucoup plus près d’où je loge), j’ai pensé à Gilles, et à la porte bleue :
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une fin de semaine

Date : 11 février 2019

20190207_094544jeudi, Paris-Tulle.
Le jour se lève quand le bus 61 traverse le pont d’Austerlitz.
Train direction Toulouse !
Les passagers ne ressemblent pas du tout aux passagers des trains Paris-Marseille ou Marseille-Toulouse..!
Trajet en compagnie de François Cheng.20190210_123038
Des hommes d’affaires chinois sur le quai de la gare de Chateauroux.
A Limoges le ciel est très bleu, grosse pluie avant d’arriver à Brive.20190210_123010

Un jeune migrant monte dans le TER et me demande si c’est bien le train n°68404 ?
Je ne sais pas, et je n’ai pas mes lunettes. Il va à Tulle, moi aussi.
Sinon, on se perdra ensemble!
Il tique un peu puis un large sourire aux dents blanches lui fend la figure.
— C’est bien formulé!
Je n’y avais pas réfléchi, mais la formule peut s’appliquer à bien plus que ce voyage en train, pour la résidence à Tulle déjà…

Parmi mes autres réflexions voyageuses, celle des ascenseurs à la gare de Brive, pour accéder à tous les quais. Rares sont les gares ainsi équipées (moi qui ai souvent des valises pleines de livres…) A cause de la population, plutôt pas toute jeune ? & puis cette question de niveaux :
-1, la voix anglaise annonce : on the ground
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A Tulle, retrouvailles avec Manée qui m’a préparé un en-cas, dans les nouveaux locaux super ensoleillés de PEC, la preuve (avec Gaëlle la tête dans la compta..!) :
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20190207_173432Puis, direction Lien/Lieu.
affichage des vœux de l’ENSA de Limoges et un peu de tamponnage pour se (re)mettre en train…20190207_171305

 

Puis faire quelques courses et s’installer dans mon gîte pour 15 jours.
Je ne résiste pas à l’appel du mimosa en passant devant un fleuriste en train de remballer. Plutôt qu’un bouquet comme on en voit dans le sud, on pourrait plutôt dire des brins de mimosa…
Mais qui remplissent parfaitement leur rôle lumineux et réconfortant..!
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& puis le soir, projection de Grande Synthe, au cinéma, avec son producteur fort content.
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une critique qui résume assez bien la chose, me semble-t-il… :
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Et puis quelques images… Qui me font aussi penser au Havre et à Martigues-Fos. Ce sont des paysages irrespirables et en même temps magnifiques et hypnotiques (pour moi).
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Des hauts fourneaux aux fourneaux pour les migrantsCapture d’écran 2019-02-08 à 13.57.47
Sortie du ciné dans le brouillard !!

Tableau du vendredi, avec les marées énergétiques hautes et basses (en attendant des nouvelles de Ouessant…), après une rencontre avec Catherine, qui est acupunctrice.
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Chaque organe a ses heures pleines et vides (si par ex. tu te réveilles la nuit entre 1 et 3h, c’est ton foie qu’est pas content ; et si t’es super naze dans la journée plutôt entre 13 et 15h, c’est lui aussi.)
En tous cas elle m’annonce que ce n’est pas pour tout de suite que je vais retrouver l’énergie au top, damned..!
Elle me met des aiguilles plein le dos puis me demande de m’allonger (sur le dos), les aiguilles sont souples et se courbent, mais sur le moment petit flip en m’imaginant fakir sur sa planche!!
Elle me montre un exercice de massage des organes où on agite les mains dans l’espace devant pour une petite danse au-dessus de l’organe choisi et après le bercer doucement (sinon ça donne la nausée!); pareil pour la tête, ça stimules le cerveau, on s’en sert avec les malades d’alzheimer.

& puis à Tulle, impossible de trouver du scotch fluo (comme celui qu’on met au bout des tubas!)

grande journée de samedi, “Rendre le peuple à la culture, & la culture au peuple“, présentation de 60 ans d’archives, soit 12 mètres linéaires, 120 boîtes grises avec chemises et sous-chemises, répertoire numérique, 37S :20190203_163831
projection de quelques documents choisis; dans les bulletins “Ceux que l’école quitte trop tôt”, les voyages au Chili et en Hollande.
Capture d’écran 2019-02-10 à 15.02.55— En 62, le musée de Castres prête à PEC Les Caprices de Goya, suite de 80 gravures, qui sera exposée un peu partout et visible pour tous (le bon temps où cela était facilement possible..!)
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& 2m, soit 25 boîtes d’archives consacrées au massacre du 9 juin 44, avec le travail de Patrick Teyssandier, qui complète le fond de la ville de Tulle et du musée de la résistance.
En (grande) extrapolation du film “La mémoire des vivants”, 50 ans après 44, tous les témoignages des participants de PEC en cette journée me font penser à ça : chacun représente un bout d’archive vivante.
En témoigne les paroles sur l’expérience des unipop (universités populaires)
“Avant ils cassaient des noix à la veillée, nous on faisait les unipop”
Ça m’a permis de discuter d’égal à égal avec tout le monde, quel qu’il soit.
En 80, grandes années des FRAC et autres institutions instituant l’art contemporain étatique, PEC pense à inviter des artistes en résidence de façon à établir des relations plus proches avec les habitants.
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L’ancienne proviseure du lycée agricole de Naves (photo de La Montagne) rend conte (de raconter) de la résidence de Romuald Hazoume avec une jolie parole pour dire l’effervescence que son arrivée a suscité parmi les élèves :
“Est-ce parce qu’il avait une tronçonneuse?” pour faire de grands totems ; et qu’il a initié les élèves au culte vaudou, et à l’art de la récupCapture d’écran 2019-02-11 à 20.14.01

Puis une autre résidence au lycée agricole avec Cyprien (et Madeleine) Tokoudagba, qui ne voulait pas manger à la cantine avec les profs mais avec les élèves, et les 1ers jours jetait ses os de poulet sous la table, comme il se doit.
Sensibilisation direct des élèves à l’art et à la culture.
(je regrette l’absence d’ancien(s) élève(s) présent(s) pour témoigner de cette expérience).

Puis Marc Pataut parle de sa longue résidence fin 90’s – début 2000, après persuasion de la Drac par PEC qu’un vrai projet mené avec les habitants ne peut être express. Ce sera “Sortir la tête, Pays, paroles, images”.

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avec ces questions : comment produire une culture active, produire des formes qui peuvent changer notre vie, ne pas abandonner le rapport éducation, art et politique. Que toute personne qui participe, témoigne, est aussi un acteur de l’exposition.
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Dominique Grador rappelle l’importance de la venue de Marc à Tulle à un moment difficile politique et économique, une grande ouverture pour réespérer, avec la culture qui permet de redonner espoir et fierté,
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reposer les enjeux et se projeter dans l’avenir. Redonner du sens. Et pour elle personnellement réinvestissement et réengagement.
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& qu’avec PEC, durant toutes ces années, ça avait pas mal remué dans les campagnes.
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Puis, Apéro-discours (très) variés (le maire fait un peu la grimace) dans les nouveaux locaux, et retour au buffet costaud, avec toutes ces petites mains qui ont préparé du délicieux!

Les documents plus haut proviennent des tables à archives-à-emporter.20190209_094112
fin des rencontres avec un montage de films témoignages de différentes époques, dont 2 qui me permettent de voir Manée crispée au micro avec duffle-coat et cheveux longs, puis 8 ans après grand sourire, cheveux courts et chemise rouge. Le temps file et la frange raccourcit, les lunettes changent, mais l’intime conviction reste aussi vive et irréductible.

dimanche, autre genre d’archive et de trace, communiqué par Jeanne :

 

 


rendez-vous compte

Date : 5 février 2019

• au courrier, les prochains rdv de PEC. On se retrouvera donc dès cette semaine, et ce we pour la fête des archives20190203_16374720190203_163831
• Manée m’envoie aussi une photo de l’ascenseur..!! (c’est au 1er!) (l’affiche de vœux ne donne pas vraiment envie de s’en servir !!)
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• Hier dans l’Huma, en lien avec la Marelle et le collectif de la rue d’Aubagne, six regards sur le mal logement et la politique pourrie de la mairie, en cahier central. Avec des textes de Valérie Manteau, Michea Jacobi, Roberto Ferruci et Frédéric Valabrègue. & un autre texte de Claudine Galea sur l’humanité.fr. Ça fait du bien de lire ça. Alors le voilà.
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& ça me fait penser à ça, d’autant que les éditions Verticales sont “menées ” par Yves Pagès. Sur son blog (http://www.archyves.net/html/Blog/) , il y a quelques années, j’y ai relevé ces messages qu’il avait photographié d’un monsieur en difficultés qui s’exprimait à l’extérieur de sa maison. Une grande leçon. Si tout le monde faisait ça ? On serait moins seuls.
& graphiquement, pas besoin de grands moyens pour un message qui cartonne…
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• je repense aussi à mon atelier ; des fois c’est bien quand la mairie traine…
Après une grande nuit d’angoisse, prendre l’escabeau et écrire ce qui nous prend la tête, ça fait du bien et puis ça se sait et on en parle… Cela va faire 14 ans que j’ai sorti ma bombe de peinture et que je redonne un petit coup quand ça s’efface…
non à la démo


la mer, Babar, la mer !

Date : 3 février 2019

Réveil à Saint-Gratien, avec des courbatures aux épaules comme si j’avais porté un gros poids…
Quelques coups de téléphone, et direction Paris, avant le train du soir. Ma valise est moins lourde qu’à l’aller, même si je rentre avec mon petit étau et des outils apportés pour réparer le verre en cas de casse (l’étau servant à tenir le chalumeau qui a failli nous exploser à la gueule… du coup les 2 seules choses cassées au montage le sont restées, mais si on le sait pas…)
Ça me fait penser qu’hier soir, j’ai oublié de remercier Didier Dubois, le super transporteur d’art !

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J’hésitais entre une expo de vannerie japonaise au quai Branly et le ciné, les films de 4h étant surtout visibles à Paris (et encore, dans une petite salle avec un écran comme un mouchoir de poche!)

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• Au courrier en rentrant, la bonne année de Pascale Evrard, toujours aussi fortiche! Et cette bouée, elle tombe bien!
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Une carte aussi d’Hervé Bouliane
Cette année, j’ai pas eu le temps d’envoyer des vœux, voilà qui doit être réparé (les vœux en retard, c’est du rab bon à prendre!)
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• & pendant ce temps-là, Corinne a fait de la com’ pour l’expo!
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et Julie, merci les filles!!
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Lendemain vendredi. La capsule du yaourt me prévient de la date prochaine de ma présence à Tulle.
20190201_092559 (2)Je suis ici peu de temps, et je dois me réparer vite fait de ma loquitude! L’acupuncteur ne peut pas me donner un rdv avant que je reparte, aussi j’appelle Anna au secours pour une (petite) séance d’ostéo. Ce sera mardi matin, le jour du printemps chinois, quand l’énergie repart, ça tombe bien!
voilà la suite du programme :
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• En réapparaissant hors de ma grotte d’hibernation, je pense à demander à Carine d’envoyer le catalogue de Jean-François Bourlard, qu’elle a exposé à Saint-Gratien, à Jeanne à Limoges. Si jamais ils ne le connaissent pas, son RAKU PUNK devrait faire du bien aux étudiants de l’école d’art!
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évidemment, son huître perlière me fait rêver, même si sa réalisation doit être un peu violente!
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En en parlant avec Violaine, elle le connaît bien. J’espère que nous pourrons organiser une session de rencontre dans son jardin, car la céramique ou le verre punk m’interessent même si j’ai la trouille du feu (mais être habillé en scaphandrier…)
« Le Raku s’est développé au japon au XVIème siècle en lien avec le Zen et la cérémonie du thé.
Le «Raku Punk» est une technique de cuisson que j’ai mise au point sur les marchés de potier. Ma volonté était de pousser la logique expérimentale le plus loin possible sans souci de la casse, de l’esthétisme, du transport, de la vente, de la durée dans le temps des pièces produites.

• & justement, la newsletter de l’ENSA Limoges avec ces nouvelles du temps capricieux
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• Mais je rate le coup de téléphone de Pascale, de PEC
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Ben oui, on va travailler! la description des participants donne encore plus envie de les rencontrer!!!
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En pensant depuis mon lit à la manif contre les logements pourris (ou pas de logements..) pour que ça bouge, et arrêter le laisser pourrir, et qu’on en parle plus (+!)
L’année dernière, il y avait ça :
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Mais toujours ces tentes si près de l’autoroute, vues depuis la bagnole au chaud, quand j’ai été chez Christine en sortant du train…
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je voulais aller au Frac, voir l’expo de Rodolphe Huguet, car je risque de ne pas être rentrée ou tout juste quand elle se termine, mais impossible de me forcer à sortir…
“Invité au Frac en 2017 dans le cadre d’une résidence croisée avec le Frac Franche-Comté, il entame à Marseille un travail avec la tuilerie Monier et réalise un ensemble colossal d’œuvres dont l’élément central est la tuile. Après avoir arpenté inlassablement la tuilerie, Rodolphe Huguet s’est adapté à ses règles de fonctionnement, a échangé avec les ouvriers, a testé et apprivoisé chacune des contraintes techniques.
C’est la tuile elle-même, dans ses différentes étapes de fabrication, qui est devenue l’élément central des œuvres réalisées à Marseille. Rodolphe Huguet s’est appuyé sur les fonctions premières de cet objet façonné depuis des siècles : l’abri, la protection, la sécurité. Travaillant notamment autour des phénomènes de migrations depuis des années, il transforme et façonne chaque tuile en sculpture, sans jamais vraiment s’éloigner des situations de vie qu’endurent les migrants.
L’exposition au plateau expérimental sera augmentée d’une installation sur la terrasse en cœur d’îlot.”
(je ne supporte pas cette terrasse qui donne directement sur les fenêtres des habitations et habitants en face (pas riches, bien sûr), et encore moins quand je ne suis pas en forme!)
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et puis élucider ça, qui me semble nouveau. Le Frac se met au petit commerce? les bénef sont partagés comment avec l’artiste (& la tuilerie Monier?)? (et les migrants, ah ah, je plaisante..!)
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• faudrait aussi que je réponde à Serge, qui m’avait envoyé un mail de bonne année quand j’avais la tête dans le chalumeau :
Bonjour Fabienne
Je te souhaite mes meilleurs voeux en cette nouvelle année : des bons caractères et des lettres heureuses.
Une fois par an je m’essaye à la poésie sans prétention pour fêter entre amis le réveillon sur un thème choisi. Tu auras deviné cette année ce choix…
voilà le résultat 2018-2019 !

L’aventurier des mots
Je suis l’aventurier des mots qui monte sur une échelle pour voir plus beau
Je suis l’aventurier des mots qui tombe le nez dans son écuelle quand il en sait trop
Je suis l’aventurier des mots qui crache au dessus de vos têtes en mode stéréo
Je suis l’aventurier des mots qui déborde du fleuve en cru de ses larmes & maux
Je suis l’aventurier des mots qui jette l’encre dans le coeur des paquebots
Je suis l’aventurier des mots qui taille la route au fil des morts et des oripeaux
Je suis l’aventurier des mots qui cherche fortune tout au long de son cash flow
Je suis l’aventurier des mots qui brûle son âme dans l’enfer de la raison mur
Je suis l’aventurier des mots qui caresse les pierres pour en extraire l’or dur
Je suis l’aventurier des mots qui aime se perdre dans l’entrelacs des chimères !
Je suis l’aventurier des mots qui pique la tête la première dans les étoiles de mer
Je suis l’aventurier des mots qui touche le fond quand il est en forme d’eau !
Je suis l’aventurier des mots qui sème le vent au semelle de ses sabots
Je suis l’aventurier des mots qui traîne sa chienne de vie de port en dépôt
Je suis l’aventurier des mots qui mène le bal au doux son des murmures
Je suis l’aventurier des mots qui marche de travers en trou vert vers l’azur
Je suis l’aventurier des mots qui se berce les nuits de lune des chants oubliés des oiseaux
Je suis l’aventurier des mots qui rote, qui ris, qui pris, qui pète et qui tempête le verbe ô !

ça se chante ou se dit version rap?
Ça me fait penser à Pascale et à ses “élèves” qui vont venir au Lien/lieu, dont ce jeune homme allergique à l’écriture et aux mots… Va falloir trouver quelque chose!
IMG_4451Comme dans le film de Hu Bo : fuir vers la ville de Manzhouli. On raconte que, là-bas, un éléphant de cirque reste assis toute la journée, immobile…

La destination importe moins que le déplacement.

Les pas dans la neige.

Et l’écriture chinoise de la photo de Manée

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