opiniâtreté avec 26 lettres

Date : 23 avril 2021

Il y a… fin 2017, on a commencé à penser avec Christine Carte à un nouvel abécédaire juste tordu comme il faut, alliant impression des lettres et mots et découpe des images…

Fin février 2018, on coupe le(s) papier(s) pour notre livre, en comptant sur 52 exemplaires bons + la passe.
On a commencé à imprimer la lettre O en bleu OM en mars, et Christine a découpé un D dans du médium parce que notre D en typo bois était trop vrillé pour être imprimé correctement…

Après avoir imprimé toutes les lettres, c’était à Christine de dessiner, mettre au point, bien caler et découper toutes les images… Travail de longue haleine (voir la lettre A !)

En juillet 20, 3ème étape après l’impression des lettres et les découpes des images, imprimer les mots au dos des feuilles

Jouer avec les découpes pour le calage…

On arrive finalement au Z…
En février 21, on imprimait la couverture…

et la page de titre et colophon

Cette semaine, avril 21, 3 ans après, dernière étape, faire les découpes sur la couverture et imprimer la page de faux titre qui s’y adapte

& puis tout plier et assembler

avant de mettre les 49 exemplaires dans un carton pour les porter à coudre, après avoir choisi la couleur des fils (on avait fait faire des essais !)

Eurêka, le voilà (quasi) fini (pour nous en tout cas),
après :

1 cancer vaincu
1 rencontre amoureuse
1 fin de résidence à la Cave Po
1 début et suite de longue résidence avec PEC
1 plus courte à la villa La Brugère
1 formation professionnelle
1 covid
1 voiture à la casse
1 vélo électrique
2 grosses expos
2 enfants qui ont un travail qui leur plaît
3 confinements
3 workshop
3 années
& des tas d’autres boulots imprimés ou/et découpés
& …

Eh ben voilà, on est fières de nous et bien contentes, même si le prix du livre (forcément cher) ne correspondra jamais au boulot que ça nous a demandé..!!!

•   •    •   •   •   •   •   •   •

 

Alors dans la foulée hier, on a fait le ménage de printemps à l’entrée de l’Encre Rouge

et changé les affiches,

c’est le printemps,

voilà du nouveau !

 


atelier du jeudi n°17

Date : 22 avril 2021

Atelier 17- jeudi 22 avril 21

Après être allé à l’est d’Eden, voici des extraits d’Eldorado, de Jacques Monory, qui est un peintre qui manie l’écriture.

— Pour présenter son travail et ses préoccupations, des extraits d’articles :
Interview (extrait) dans Libération en 96 à l’occasion d’une exposition :

  • Propos repris d’une émission radio, “Jacques Monory, un roman-photo – Surpris par la nuit 30/09/2008”
    « Et tous ces meurtres m’ont reposé : ils ont été les images amusées de mes peurs. »
    J’ai toujours eu peur du monde, alors j’ai trouvé la peinture. Avec la peinture, je peux faire ce que je veux, je peux tuer qui je veux, ça ne fait pas de mal.
    Le bleu que j’employais est comme une glace pare-balles colorée. C’est un filtre coloré superposé à une image qui ne devrait pas être monochrome. […] Cela, je veux ainsi dire que ce n’est pas vrai, c’est une illusion. Le bleu est un filtre pour indiquer que ce n’est pas vrai.
    Le tableau n’est que notre pensée qui passe à travers, derrière le tableau, qui nous revient. Ce que je montre n’est pas ce que je veux dire. C’est d’éveiller une autre pensée, une autre sensation que ce qui est représenté.
    Le bleu, naturellement, il devient léger et infini.
    S’il n’y avait pas le cinéma, qu’est-ce que j’aurais fait ? Avec le cinéma, le monde est devenu un rêve.
  • Dans sa peinture, ses films, ses photographies, ses écrits, l’artiste Jacques Monory pratique inlassablement l’assassinat mental, sentimental et autobiographique de l’image, entre rêve et réalité.
    […] En effet, Monory a commencé par faire d’un bleu d’étrangeté sa signature, comme pour nimber ses toiles d’un gilet pare-balles contre la réalité avant d’opter pour trois couleurs récurrentes, le bleu, le jaune et le rouge violacé, abandonner “la monochromie bleue pour une trichromie grinçante, mais joyeuse».
    “L’histoire est un cauchemar dont j’essaie de m’éveiller” dit Stephen dans l’Ulysse de Joyce. Monory en dit autant de notre société : ce rêve  collectif errant, où règne le faux-semblant et où “l’amour, l’amitié, sont des secrets que l’on risque de perdre, mais dont sa peinture entretient le feu sous  la cendre”, selon le philosophe Alain Jouffroy, ami de Monory.
  • Si la peinture de Monory n’est pas à proprement parler politique – il précise, en 2004, que sa véritable critique porte sur la condition humaine et « non sur la société qui en découle » –, huit tableaux de l’ensemble du Catalogue mondial des images incurables, Velvet Jungle ou Hommage à Caspar David Friedrich n°1 témoignent de la manière dont il réagit aux guerres, aux événements politiques ou sociaux.
  • Jacques : J’ai fait des Meurtres pour des raisons très personnelles… d’envie, de pulsion. Si vous avez un sentiment meurtrier envers quelqu’un, comment l’exprimer visuellement ? Un revolver qui tire s’avère alors l’acte le plus symbolique de votre état d’âme ! (rires)
    Maga : La peinture, une thérapie ?
    Jacques : En tout cas, moi j’en ai fait l’expérience. Quelque chose m’avait fait vraiment très mal à l’époque. J’ai commencé à la peindre transfigurée par des gens qui se tuent. 
Au départ, j’étais vraiment malade, et quand j’ai fini cette série de vingt-cinq tableaux, 
j’ai commencé à aller bien.
    Maga : Il est d’ailleurs frappant de voir qu’après le Meurtre n° 10, vous ne mourez plus.
    Jacques : Ce sont les autres qui meurent ! Ah ça, c’est un signe de bonne santé !
    Maga : Niki de Saint Phalle tirait aussi sur ses tableaux à la même époque.
    Jacques : Oui, mais pas de la même façon ! Elle tirait au fusil. Moi, au revolver. C’est mon côté Bogart ! En plus, je tirais sur le tableau pour avoir des impacts de balles.
  • Les architectures lisses des villes américaines n’ont d’intrigant que les inscriptions qui les distinguent les unes des autres, comme cela semble être suggéré dans Métacrime n°1 (1989), où on voit une grande enseigne « ELDORADO » sur un immeuble sans âme. Le décalage entre ce qui est écrit et le lieu où est placée l’inscription interpelle l’artiste car il produit du sens : « Eldorado. C’est toujours un mot extraordinaire. Le paradis dans des atmosphères pas du tout paradisiaques, c’est intéressant… » L’écriture trompe. Ceci n’est pas une pipe, écrivit Magritte dans La Trahison des images.

— Pour se rendre compte de son univers visuel, vous avez devant les yeux une œuvre de Monory dans la collection de l’artothèque, et dans les oreilles sa présentation par David Molteau.

—————————————————————————
Extraits de son livre Eldorado (Christian Bourgois editeur, 1991)


1 — Entre rêve et réalité, faites-moi un récit cinématographique d’une situation/scène qui vous a donné envie de prendre la fuite
(en reprenant le style des écrits de Monory)

Clara

 

 

David

 

 

Yvette

 

 

 


2 — En mélangeant des éléments qui vous ont intéressé dans votre texte et celui des autres, écrivez des “débuts de roman” — en reprenant le style du texte (extrait) de Monory

Yvette

 

 

David

 

 

Clara

 

 


3 ­ — A partir de l’œuvre intitulée Deltaplane que vous avez sous les yeux et des textes de Monory, écrivez un texte en vous inspirant de l’extrait intitulé “Toxique”

David

 

 

Clara

 

 

Yvette

 

 

—————————————————————————

Merci à vous 3, un peu seulets pour cet atelier…

 

 

 


Et sic in infinitum

Date : 22 avril 2021

J’ai découvert la semaine dernière cette gravure remarquable  :

 

Et sic in infinitum, & so on to infinity, Etc…

En 1617, le médecin, astrologue et philosophe anglais Robert Fludd a réalisé dans son opus Utriusque cosmi maioris scilicet et minoris metaphysica une image de la materia prima, qui représente un carré noir.

Immédiatement, je pense à Laurence Sterne, qui publie en 1759-1767 Vie et opinions de Tristram Shandy, gentilhomme, dont le succès est immédiat et considérable.


Si vous ne l’avez pas lu, quelle chance pour vous de le découvrir! Il est justement publié aux éditions Tristram… (sur la photo, c’est une autre édition)

En 1843, le caricaturiste français Bertall publie dans L’illustration, Journal universel, un dessin tout noir avec des points blancs, baptisé Vue de La Hougue (effet de nuit), par M. Jean-Louis Petit.
Gustave Doré a utilisé un carré noir pour illustrer l’âge sombre de l’histoire russe.
Paul Bilhaud présente en 1882 au salon des Arts incohérents un tableau entièrement noir intitulé Combat de nègres dans un tunnel.
Son ami Alphonse Allais crée en 1883 une série entière de tableaux monochromes, dont Combat de nègres dans une cave, pendant la nuit (un rectangle noir)

& puis

En 1915, Kasimir Malevitch présente à l’Exposition 0.10  à Pétrograd en décembre 1915, un ensemble de 39 œuvres qu’il appelle « suprématies », dont Quadrangle, connu sous le nom de Carré noir sur fond blanc, placé dans l’angle d’une salle d’exposition – « l’angle de Dieu » que la tradition orthodoxe réservait aux icônes, qu’il instituera plus tard en œuvre emblème du suprématisme. Il écrit « je me suis métamorphosé en zéro des formes et me suis repêché dans le tourbillon des saloperies de l’Art Académique. »
Malevitch dit qu’il a réalisé son Carré noir suprématiste dans un état de transe mystique et sous l’influence de la « conscience cosmique ».


Carré noir [1923 – 1930] Huile sur plâtre, 36,7×36,7×9,2 cm – à Beaubourg
Le voir “en vrai” est assez émouvant (aussi de par sa modeste dimension relativement à l’étendue de sa réputation et répercussion).

Vivement qu’on puisse de nouveau aller dans les musées, en plus de lire des livres remarquables..!


écrire pour écouter les silences

Date : 13 avril 2021

Pour le Printemps des poètes, j’avais passé le samedi 20 mars à Montpellier, pour un atelier-lecture avec IPEC.
J’attendais des photos du “résultat final” avant d’en parler, mais avec le confinement, on va encore devoir attendre, alors voilà…

Départ de Marseille à l’archi aube, pour commencer à 10h l’atelier d’écriture. Les locaux sont au rez de chaussée d’un immeuble d’une petite cité; pas loin le marché couvert où Tatiana et son équipe ont rencontrés des acheteurs et marchands pour parler poésie !

Nous étions nombreux, sur 2 grandes tables, tous les âges mélangés, et ça c’était vraiment formidable

Avec ou non des problèmes d’orthographe,
on s’en fiche, l’essentiel est d’écrire,
de lire ce qu’on a écrit,
écouté par tout le monde,
de participer…

& les enfants nous ont aidé par leur enthousiasme et leur envie de lire immédiate!
& par des trouvailles fulgurantes..!



Après différents exercices qui suivaient des lectures d’auteur.e.s contemporain.e.s (derrière le masque !)

au final, nous devions choisir ensemble 4 ou 5 phrases, qui allaient être sérigraphiées (aux beaux-arts) sur des sacs, ensuite distribués au marché.
Voici 4 pages de mon carnet avec des phrases notées vite fait au fil des lectures et discussions

et discussions.

Une maman arrivée en fin d’atelier pour la lecture nous a permis de choisir ces phrases à l’unanimité, alors que nous avions les neurones un peu fatigués à carburer depuis le matin..!

Plusieurs des phrases sélectionnées proviennent des enfants (sans démagogie de choix!)

Voici donc des photos avant de voir les sacs dans la rue remplis de victuailles ou diverses affaires.

Voir le nettoyage de l’écran après insolation, ça (me)donne envie de faire de la sérigraphie!

& cette belle phrase, qui semblait toucher la maman qui nous est venue en aide

A suivre, donc…. Les sacs auront le temps d’être secs…


affiches en ville suite

Date : 13 avril 2021

Un message de Sylvie, qui a toujours l’œil!

Cette affiche est apparue en ville ce matin, elle n’y était pas hier!

David a aussi fait le tour, pour les photographier toutes, dont la 5ème qui n’est pas dans le centre (d’après ce que j’ai compris…)



Ils ont préféré mettre la poésie à l’extérieur du centre ville, c’est dommage… ; mais ça doit être le hasard, car je doute qu’ils prennent le temps de réfléchir à la place de chacune d’elle (sur le “mauvais côté” du panneau, donc quand on passe en bagnole, on ne les voit généralement pas)
& enfin une bonne photo de celle-ci, youpi!


lectures

Date : 13 avril 2021

Je suis rentrée chez moi après longtemps “ailleurs”.
L’avantage des longs voyages en train (avec 1h45 d’attente entre correspondance…) c’est qu’on a le temps de lire, réfléchir, travailler éventuellement, regarder autour…
D’ailleurs dans la gare et la salle d’attente “relax” de Toulouse-Matabiau, c’était bondé, vu qu’il pleuvait dehors personne n’était sur l’esplanade, et vu qu’un train avait 1h30 de retard… Mais là, les consignes sanitaires… Les flics faisaient leur ronde en groupe, et par 2 fois dans la salle d’attente ont fondu sur le même type basané qui buvait son café, avec un “Bonjour messieurs dames, contrôle des papiers svp” cordial à la ronde alors que visiblement ils s’en prenaient à une personne en particulier : passeport, explications, téléphone je ne sais où pour vérifier l’autorisation d’être sur notre beau territoire…
1/4 d’h après une autre ronde, même scénario, même bonjour à la ronde pour aller droit sur le même type. Sur mon pouf jaune je m’exclame : “Vos collègues sont déjà passés y’a 1/4 d’h et ils ont déjà tout vérifié!!”
Une dame à lunettes et cheveux blancs en train de lire ne doit pas mentir, puisque les policiers ont fait demi-tour après grommellement d’excuse… Le type me remercie. Je me demande bien pourquoi ce type attirait les flics comme des mouches ; rien de particulier à mes yeux par rapport aux autres voyageurs poireautant, de toutes origines.
“Décidément, vous les attirez!!” “C’est pas mon jour…!” répond-il avec un sourire.


J’étais en train de lire Lait sauvage de Sabrina Orah Mark (une poète US, et un livre “trouvé” dans une librairie de Limoges)
Voilà un extrait envoyé à Jean-Pierre depuis Toulouse, lui qui s’intéresse aux sons. Mieux qu’une petite souris qui voit-entend tout, un escargot !

Une collection d’escargot, est-ce que Jean-Pierre y a pensé, quand il pleut à Saint-Pardoux ?

Et, dans l’éternité, autant dans les livres imprimés au plomb, on peut voir de temps à autre un blanc (qui donne une marque noire!) qui remonte, autant en offset, je n’avais jamais vu de cheveu imprimé (à Sofia, en Bulgarie). Ce cheveu bulgare m’a saisie.

Comme quoi ce n’est pas inutile d’avoir un sac trop lourd de livres quand on voyage de Tulle à Marseille, et des lectures fort différentes pour ne pas emmêler les livres lus à la suite !
Et décidément Stefano Massini (qui a écrit aussi ça) est un auteur extra!!

& puis, Joy Sorman et sa Gare du Nord m’ont fait repensé à Garamots,
texte lu à la gare Matabiau avec Simone Hérault en septembre 2017 (pour ma résidence à la Cave Poésie, à Toulouse)

L’occasion de réécouter ce petit montage fait par Arthur Daygue,
& de se dire que ce serait bien de sortir ce texte de son dossier cartonné et de le réenregistrer comme on en avait le projet tombé aux oubliettes du manque de moyen, ou le proposer à la radio… ou… en tous cas, le rendre vivant puisqu’il est bien !

Comme par hasard, Yann (Cave Po) m’a téléphoné pour me faire partager une de ses découvertes : le travail de Adriana Wallis, en lien avec le service des courriers non distribués de Libourne.
Courriers perdus faute d’un bon adressage, ou bien lancés à la boîte comme une bouteille à la mer, ou une grande oreille qui peut tout lire/entendre. Une autre façon d’envisager la boîte-à-lettre du cimetière sur la tombe de Machado.

Beaucoup de lettre destiné à des monsieur/dame Faunom à des adresses formidables, comme ci-dessous à Cesson La Querelle

Une lecture / réponses de quelques lettres, avec les employé.e.s de la poste, que je trouve émouvante :

 

En rentrant aussi, une pile de courrier,

dont ces livres d’artiste de Dominique Dureau,

qui dont écho




& puis Le camp des loges de Marc Graciano, je viens de le recevoir aussi, allez demander ce petit livre à votre libraire, il vous sera offert, et si vous ne le connaissez pas, vous découvrirez cet auteur formidable et singulier.

& puis, lisez les livres de Marc Graciano parus aux éditions Corti, avant que ceux nouveaux au Tripode ne paraissent !


affiches en ville – suite d’avril

Date : 8 avril 2021

Manée est la 1ère a avoir vu une des 5 affiches en ville en avril, tout à côté des locaux de Pec ! (je l’avais pas vue!)

En sortant de la poste!

Du coup en rentrant, je lorgnais les panneaux ; celle-ci, bien placée devant le commissariat :

entre la police et la banque

& puis celle-ci aussi sur ma route, affichée frippée, damned!

entre la banque et le parking…

Reste à trouver les 2 autres quelque part en ville….


atelier du jeudi n°16 – du commencement

Date : 8 avril 2021

Atelier 16 – jeudi 8 avril 21
Aujourd’hui, nous reprenons la Genèse, avec, comme lors de l’atelier N°15, un certain nombre de traductions différentes.
Voici le début de la Genèse traduite par Frédéric Boyer (bible parue en 2001 chez Bayard, traduite par des écrivains etc., voir atelier 15))

et par André Chouraqui

puis, pléthore de versions (voir sources atelier N°15) dont vous apprécierez la subtilité des différences.


1 — Les 3 1ers jours de la création
Après avoir lu toutes les traductions différentes du début de la Genèse, faites un résumé

Clara

 

 

David

 

 

Dominique

 

 

Manée

 

 

Marie-Jo

 

 

Martine

 

 

Yvette

 

 

2 — La création du monde dure 7 jours
Pour poursuivre progressivement ce travail de création du monde, racontez du 4ème au 7ème jour ce qui se passe, en vous inspirant du style biblique

Dominique

 

 

Manée

 

 

Yvette

 

 

David

 

 

Martine

 

 

Clara

 

 

Marie-Jo

 

 

Faites une seconde version-traduction, après avoir entendu toutes les versions de vos camarades.

Manée

 

 

Marie-Jo

 

 

Yvette

 

 

David

 

Clara

 

 

Dominique

 

 

Martine

 

 

3 —
[…]
Voici le tout début (extrait du 1er chant /6 chants) de la Petite Cosmogonie portative de Raymond Queneau (in Chêne et chien, ed Gallimard) (publiée en 1950)
En vous inspirant de ce texte (que je vous invite à lire entièrement !), reprenez votre récit en 7 jours de la création du monde.

Marie-Jo

 

 

Manée

 

 

Martine

 

 

Dominique

 

 

David

 

 

Clara

 

 

En train de plancher sur la création du monde…

& puis, Raphaëlle n’a pas pu venir :

Le monde a été crée imparfaitement : les poules pondent des coquillages et les agneaux se font croquer, et ce n’est pas toujours du gâteau…


des impressions

Date : 8 avril 2021

Une semaine à Limoges. Avant l’Ensa, c’était l’occasion de passer un (trop court) moment avec Isabelle Braud. On s’est connu il y a… plus de 25 ans..!  Depuis, j’ai vu quelques unes de ses œuvres à l’artothèque et sur le net, mais une visite de l’atelier, c’est incomparable!
Avant l’atelier, retrouver la collectionneuse (qui se sert de sa collec pour travailler, et puis dans une grande maison, ya la place!)

et des pots remarquables, dont les siens au fond à droite

& puis une plante que je ne connaissais pas (comme les vases, Isabelle peint des fleurs et plantes et en a des remarquables!), une variété de Coléus

(je suis repartie avec une bouture, à suivre…)

& à l’atelier, une des dernières peintures qu’Isabelle m’ait montrée, d’après photo, accrochée de traviole (on était pressées, et je lui ai demandé de la laisser comme ça ; pourquoi est-ce qu’on ne “peut” pas accrocher une peinture de travers ?? en quoi ça empêche de bien la regarder ? pourquoi “faut”-il que ce soit centré sur un mur ?)

Une semaine aussi finalement à l’Ibis budget près de la gare (je ne sais pas si le personnel de l’école qui réserve l’hôtel va souvent à l’Ibis budget une semaine durant en temps de pandémie avec couvre feu à 19h…
Avec une petite tablette pour travailler, manger, etc. où tient à peine mon pourtant petit ordi…

De lundi à vendredi, workshop de lithographie (annoncé sérigraphie dans le planning des étudiants…, dont certains doivent être à 3 endroits à la fois..!)
Au départ le projet devait se faire à Ussel, au musée de la litho, et puis, la municipalité et la directrice ont lâché l’affaire pour je ne sais quelle raison (on n’est pas aidé!!)
Je regarde quelques tutos dans ma petite chambre le dimanche soir pour me remettre dans le bain, car la jeune technicienne n’est pas là avant mercredi après-midi, alors va falloir se démerder techniquement seule, et comme j’avais pas prévu ça, j’ai pas pris mon petit cahier technique qui date de… plus de 30 ans, lors d’un stage aux B.A. justement (qui me fut une révélation!) chez Frank Bordas.

Retrouver un atelier de litho aux B.A.(ça fait longtemps que je n’en ai pas fait), commencer par le ranger et l’aménager pour que ce soit viable en petit groupe, car vu qu’il sert peu, ça ressemble plutôt à un débarras..!
Pourtant, même si la presse est un peu fatiguée, y’a du bon matos, dont une ribambelle de gros rouleaux encreurs qui (me) font rêver (ceux en cuir sont au rebut sous la table à grainer…)!

Je vais directo à l’atelier bois pour leur demander de me faire des cales pour tenir le rouleau quand il est encré. Je me rends compte que une des choses et gestes dont j’ai gardé le plus vif souvenir et amour en litho (et imprimerie en général), c’est l’encrage! (et faire sa couleur exactement telle qu’on la souhaite).
En attendant, après une intro et présentation de quelques uns de mes livres en litho (y’a que 3 élèves au début de la matinée, les vrais motivés…), on attaque le sujet :

Donc, recherche graphique, avant de commencer les essais, expérimenter de dessiner à l’envers sur une pierre dure sans poser ses mains dessus, avec des crayons spéciaux ou de l’encre litho, si on peut obtenir des lavis, etc…


Une jeune étudiante chinoise qui dessinait une série de points un peu trop automatiques a découvert le travail de Pierrette Bloch et est revenu de la bibli avec une monographie, dont voici quelques pages :



& quelques partitions de Nicolas Frize :

& comme ce workshop est un peu improvisé me semble-t-il, il n’y a pas de mélange préparé bien dosé acide nitrique/gomme arabique pour préparer les pierres après le dessin… donc je patouille un peu et les 1ères pierres seront sans aucunes subtilités (l’épreuve révélatrice pour dégoûter ou non les étudiants… et me navrer…)

Heureusement, il fait délicieusement beau, et si nous travaillons “dans la cave”, la pause déjeuner est salutaire


A partir de mercredi, Clémentine est là pour doser correctement l’acide (elle en met un paquet sur les pierres, j’ai pas ce souvenir là, mais ça marche !)

et les bons (?) tirages peuvent commencer, avec la “vraie” pierre de travail des 11 étudiants
(en voici des extraits)


 

 

Il y a beaucoup d’étudiants chinois qui participent à ce workshop, et c’est pas toujours facile de se comprendre…

Nous laissons un tableau récapitulatif de toutes les manip pour que les étudiants soient plus autonomes…


A suivre au mois de juin, en principe…


Sana en vitrine

Date : 29 mars 2021

Nouvelle vitrine ce dimanche au Lieu/lien, avec Iris qui a fait briller les vitres pour Sana :



   
  

Affaire à suivre, dans le bon sens nous l’espérons…

& puis, au dernier atelier Français/arts plastique, toujours en poursuivant nos cartes de l’alphabet, on est arrivé à la lettre X ; pas facile de trouver une dizaine de mots commençant par X (même quand on parle parfaitement français!!)
C’était l’occasion d’apprendre un nouveau mot que personne n’avait jusqu’alors entendu :

En explication du dessin (d’un jeune garçon), le xénophobe (on dirait un nom d’animal préhistorique) pointe son pouce vers le bas, pour dire “ils sont nuls” !
(Vous me direz, dans le dictionnaire, il y a aussi “Xénophile”, mais l’avez-vous déjà entendu et employé ?)


atelier du jeudi n°15 – à l’est de l’eden

Date : 25 mars 2021

Atelier 15 – jeudi 25 mars 2021

Il y a peu, j’ai entendu le rabbin Delphine Horvilleur citer un passage de la bible :
“Caïn dit à Abel
il se leva et tua son frère”

On ne sait pas ce qu’il lui dit. Ou ne sut, ne put lui dire.
Il y a un fantôme dans la phrase, un manque.
Est-ce que le 1er assassinat provient d’un déficit de parole ?
Il manque le fin mot de l’histoire.
En hébreu, on utilise le même mot pour dire violence ou mutisme.

Le terme intelligence de la langue française est emprunté au latin intellĕgentĭa, lui-même dérivé du latin intellĕgō (« discerner, démêler, comprendre, remarquer ») dont le préfixe intĕr (« entre, parmi ») et le radical lĕgō (« ramasser, recueillir, choisir ») donnent le sens étymologique « choisir entre, ramasser parmi (un ensemble) ».
En hébreu, le mot intelligence c’est aussi “entre 2” ; c’est la capacité d’habiter plusieurs mondes en même temps.
La traduction, la relation entre les langues est l’intelligence en mouvement. Aller entre, vers l’in-fini. C’est la condition de toute rencontre.

Même quand on parle la même langue qu’un autre, il y a interprétation; toujours la possibilité d’un malentendu (en tant qu’il se fonde sur l’illusion de la compréhension mutuelle).
C’est même la nécessité du dialogue.
Lacan nous dit que “Le langage, avant de signifier quelque chose, signifie pour quelqu’un.”
“Le dialogue paraît en lui-même constituer une renonciation à l’agressivité.”
«Tous autant que vous êtes, qu’êtes-vous d’autre que des malentendus? Le nommé Otto Rank en a approché en parlant du traumatisme de la naissance. De traumatisme, il n’y en a pas d’autre: L’homme naît malentendu. […] Le corps ne fait apparition dans le réel que comme malentendu. Soyons ici radicaux : votre corps est le fruit d’une lignée dont une bonne part de vos malheurs tient à ce que déjà elle nageait dans le malentendu tant qu’elle pouvait. C’est ce qu’elle vous a transmis en vous “donnant la vie”, comme on dit. C’est de ça que vous héritez. Le malentendu est déjà d’avant. Pour autant que dès avant ce beau legs [la vie], vous faites partie, ou plutôt vous faites part du bafouillage de vos ascendants. Pas besoin que vous bafouilliez vous-même. Dès avant, ce qui vous soutient au titre de l’inconscient, soit du malentendu, s’enracine là».

Ce que Caïn dit à Abel permettrait de dire que “les paroles s’envolent, les écrits restent”.
Mais les paroles ne s’envolent pas toutes et certaines restent gravées en nous bien plus profondément qu’un écrit sur un support.

Le livre de traduction par excellence est la bible.
En rappelant qu’il n’y a aucune lecture hors contexte. D’où tu parles ? D’où tu lis ? Le texte + le contexte n’a jamais fini de dire. Relire, reprendre.
Débusquer les voix cachées comme autant de (sous)sub -versions du texte.

(extrait de Mon père et ma mère de Aharon Appelfeld)

Sur le site de l’Alliance biblique, on peut lire en parallèle différentes traductions
ou encore
il y a aussi la traduction d’André Chouraqui, au plus près de la langue “originale”, qui a aussi traduit le Coran :
En 2001, est paru une édition “remarquable” de la bible chez Bayard, résultat de plusieurs années de travail de traduction entre des exégètes et des écrivains contemporains (romanciers, poètes, philosophes, dramaturge).
ci-dessous, extraits de la préface :

[…] […] […]

• • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • •
1 — Voici différentes traduction du début du ch. 4 de la Genèse :
(trad. F. Boyer / Jean L’Hour- 2010)


(Trad. A. Chouraqui- 1985)

Qu’est-ce que Caïn a dit à Abel ? (inspirez-vous de la forme biblique, même si vous utilisez la langue de 2021)

Dominique :

 

 

Clara :

 

 

Manée :

 

 

Martine :

 

 

 

2 — Caïn part à l’est d’Eden (voici différentes traductions)

Décrivez sa vie, comme dans un western

Clara :

 

 

Dominique :

 

 

Martine :

 

 

Manée :

 

 

 

3 — Voici des extraits de A l’est d’Eden, de John Steinbeck

Vous aussi, un jour dans une situation familiale ou amicale, vous êtes retrouvé devant un fort sentiment d’injustice, mal compris.e, mal aimé.e au profit de quelqu’un d’autre.
Décrivez la scène, ce que vous avez vu, pensé, compris, ressenti….

Yvette :

 

 

Dominique :

 

 

Clara :

 

 

Martine :

 

 

Manée :

 

 

 

4 — Toujours avec Steinbeck :

Timshel : TU PEUX ou TU PEUX NE PAS (Steinbeck publie A l’est d’Eden en 1952)
Résonne avec le JE PRÉFÈRERAIS NE PAS (I would prefer not to) de Bartleby de Melville (publié en volume en 1856)

Faites-moi une liste en mélangeant/mise en rapport des
JE PEUX / JE PEUX NE PAS / JE PRÉFÈRERAIS NE PAS

Dominique :


ci-git quelques pensées

Date : 18 mars 2021

A Arromanches, ci-git le corps d’une discrète personne…

Ce n’est pas comme le caisson 449 sur la plage, qui fait partie (jusqu’à quand) du paysage retrouvé lors de ce court séjour…

Mais cette fois, il y avait trop de vent glacé pour marcher agréablement à marée basse, bien que ce soit l’avant-printemps…

 

& à Bayeux les chevaliers attendent que la verdure les remplument, avec leurs casques assortis aux lampadaires, sur ce rond point particulièrement remarquable…

Vous ne verrez pas cette affiche à Tulle (il y en aura 5 autres en ville au mois d’avril)

Elle n’est pas très politiquement correcte en ces temps où justement, on peut crever sans poésie ni bouée ni air…

L’autre soir sur France Inter, Laure Adler invitait Delphine Horvilleur, et c’est une bien belle voix (et voie)

Dans le judaïsme, au cimetière, on déchire un vêtement pour bien faire comprendre à l’endeuillé qu’il pourra le recoudre mais qu’on verra toujours l’entaille.

& puis, tous les silences bibliques à interpréter… ; je pensais que ça interesserait Jean-Pierre et son travail sur le son, mais c’était pas le jour..!

regardez autour de la minute 41 pour le début de l’histoire, et autour de 1: 40 pour la suite !

& aussi, c’est l’occasion de montrer ces peintures d’un peintre suédois (mort) que je viens de découvrir par hasard (!), Hans Wigert :

La charge


Ange de bain (traduc google du titre suédois)


Début du printemps


Bain d’automne

Un autre bain, d’été (?) et heureux, celui de Karima Duchamp (qui est aussi céramiste) :

et cette œuvre de Frédérique Lucien, qui est à l’artothèque et qui m’a tapé dans l’œil :
Issu d’un travail exposé à Vassivière intitulé : Oh! Solitude des rivages incertains, extraits de relevés sur le bord mouillé d’un étang à chaque passage de vague
(sérigraphie sur Priplak)

Au bord d’un étang, ailleurs, il y a un accident qui laissera des tracés invisibles, si tout se passe bien à la réparation…

& puis, une gravure ancienne des eaux souterraines, qui circulent et circonvoluent comme les pensées…

qu’il faut parfois capturer au lasso

 


@