Nouvelle vitrine ce dimanche au Lieu/lien, avec Iris qui a fait briller les vitres pour Sana :
Affaire à suivre, dans le bon sens nous l’espérons…
& puis, au dernier atelier Français/arts plastique, toujours en poursuivant nos cartes de l’alphabet, on est arrivé à la lettre X ; pas facile de trouver une dizaine de mots commençant par X (même quand on parle parfaitement français!!)
C’était l’occasion d’apprendre un nouveau mot que personne n’avait jusqu’alors entendu :
En explication du dessin (d’un jeune garçon), le xénophobe (on dirait un nom d’animal préhistorique) pointe son pouce vers le bas, pour dire “ils sont nuls” !
(Vous me direz, dans le dictionnaire, il y a aussi “Xénophile”, mais l’avez-vous déjà entendu et employé ?)
Pour le Printemps des poètes cette année à Pec à Tulle (car j’ai été à Montpellier samedi dernier, à suivre, bientôt..!!)
& justement cette semaine à la Cave Poésie à Toulouse, il y avait une lecture en LSF de petits textes de Serge Pey, dont “La boîte aux lettres du cimetière” (ed. Zulma)
C’est sur fb (pas besoin d’y avoir un compte pour regarder), là
(regardez tout, c’est très beau, mais si vous êtes pressé, le texte La bàL du cimetière est autour de la minute 29)
La BàL sur la tombe de Machado, au cimetière de Collioure
& puis aussi, si d’autres lectures LSF et interview d’écrivains vous intéressent, il y a Byblos, toute une bibliothèque visuelle et sonore (en construction) accessible là
Il y a peu, j’ai entendu le rabbin Delphine Horvilleur citer un passage de la bible : “Caïn dit à Abel il se leva et tua son frère”
On ne sait pas ce qu’il lui dit. Ou ne sut, ne put lui dire.
Il y a un fantôme dans la phrase, un manque.
Est-ce que le 1er assassinat provient d’un déficit de parole ?
Il manque le fin mot de l’histoire.
En hébreu, on utilise le même mot pour dire violence ou mutisme.
Le terme intelligence de la langue française est emprunté au latin intellĕgentĭa, lui-même dérivé du latin intellĕgō (« discerner, démêler, comprendre, remarquer ») dont le préfixe intĕr (« entre, parmi ») et le radical lĕgō (« ramasser, recueillir, choisir ») donnent le sens étymologique « choisir entre, ramasser parmi (un ensemble) ».
En hébreu, le mot intelligence c’est aussi “entre 2” ; c’est la capacité d’habiter plusieurs mondes en même temps.
La traduction, la relation entre les langues est l’intelligence en mouvement. Aller entre, vers l’in-fini. C’est la condition de toute rencontre.
Même quand on parle la même langue qu’un autre, il y a interprétation; toujours la possibilité d’un malentendu (en tant qu’il se fonde sur l’illusion de la compréhension mutuelle).
C’est même la nécessité du dialogue.
Lacan nous dit que “Le langage, avant de signifier quelque chose, signifie pour quelqu’un.”
“Le dialogue paraît en lui-même constituer une renonciation à l’agressivité.”
«Tous autant que vous êtes, qu’êtes-vous d’autre que des malentendus? Le nommé Otto Rank en a approché en parlant du traumatisme de la naissance. De traumatisme, il n’y en a pas d’autre: L’homme naît malentendu. […] Le corps ne fait apparition dans le réel que comme malentendu. Soyons ici radicaux : votre corps est le fruit d’une lignée dont une bonne part de vos malheurs tient à ce que déjà elle nageait dans le malentendu tant qu’elle pouvait. C’est ce qu’elle vous a transmis en vous “donnant la vie”, comme on dit. C’est de ça que vous héritez. Le malentendu est déjà d’avant. Pour autant que dès avant ce beau legs [la vie], vous faites partie, ou plutôt vous faites part du bafouillage de vos ascendants. Pas besoin que vous bafouilliez vous-même. Dès avant, ce qui vous soutient au titre de l’inconscient, soit du malentendu, s’enracine là».
Ce que Caïn dit à Abel permettrait de dire que “les paroles s’envolent, les écrits restent”.
Mais les paroles ne s’envolent pas toutes et certaines restent gravées en nous bien plus profondément qu’un écrit sur un support.
Le livre de traduction par excellence est la bible.
En rappelant qu’il n’y a aucune lecture hors contexte. D’où tu parles ? D’où tu lis ? Le texte + le contexte n’a jamais fini de dire. Relire, reprendre.
Débusquer les voix cachées comme autant de (sous)sub -versions du texte.
(extrait de Mon père et ma mère de Aharon Appelfeld)
Sur le site de l’Alliance biblique, on peut lire en parallèle différentes traductions
ou encore
il y a aussi la traduction d’André Chouraqui, au plus près de la langue “originale”, qui a aussi traduit le Coran :
En 2001, est paru une édition “remarquable” de la bible chez Bayard, résultat de plusieurs années de travail de traduction entre des exégètes et des écrivains contemporains (romanciers, poètes, philosophes, dramaturge).
ci-dessous, extraits de la préface :
[…] […] […] • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • 1 — Voici différentes traduction du début du ch. 4 de la Genèse : (trad. F. Boyer / Jean L’Hour- 2010)
(Trad. A. Chouraqui- 1985)
Qu’est-ce que Caïn a dit à Abel ? (inspirez-vous de la forme biblique, même si vous utilisez la langue de 2021)
Dominique :
Clara :
Manée :
Martine :
2 — Caïn part à l’est d’Eden (voici différentes traductions)
Décrivez sa vie, comme dans un western
Clara :
Dominique :
Martine :
Manée :
3 — Voici des extraits de A l’est d’Eden, de John Steinbeck
Vous aussi, un jour dans une situation familiale ou amicale, vous êtes retrouvé devant un fort sentiment d’injustice, mal compris.e, mal aimé.e au profit de quelqu’un d’autre.
Décrivez la scène, ce que vous avez vu, pensé, compris, ressenti….
Yvette :
Dominique :
Clara :
Martine :
Manée :
4 — Toujours avec Steinbeck :
Timshel : TU PEUX ou TU PEUX NE PAS (Steinbeck publie A l’est d’Eden en 1952)
Résonne avec le JE PRÉFÈRERAIS NE PAS (I would prefer not to) de Bartlebyde Melville (publié en volume en 1856)
Faites-moi une liste en mélangeant/mise en rapport des
JE PEUX / JE PEUX NE PAS / JE PRÉFÈRERAIS NE PAS
• A Arromanches, ci-git le corps d’une discrète personne…
Ce n’est pas comme le caisson 449 sur la plage, qui fait partie (jusqu’à quand) du paysage retrouvé lors de ce court séjour…
Mais cette fois, il y avait trop de vent glacé pour marcher agréablement à marée basse, bien que ce soit l’avant-printemps…
& à Bayeux les chevaliers attendent que la verdure les remplument, avec leurs casques assortis aux lampadaires, sur ce rond point particulièrement remarquable…
• Vous ne verrez pas cette affiche à Tulle (il y en aura 5 autres en ville au mois d’avril)
Elle n’est pas très politiquement correcte en ces temps où justement, on peut crever sans poésie ni bouée ni air…
Dans le judaïsme, au cimetière, on déchire un vêtement pour bien faire comprendre à l’endeuillé qu’il pourra le recoudre mais qu’on verra toujours l’entaille.
& puis, tous les silences bibliques à interpréter… ; je pensais que ça interesserait Jean-Pierre et son travail sur le son, mais c’était pas le jour..!
regardez autour de la minute 41 pour le début de l’histoire, et autour de 1: 40 pour la suite !
•& aussi, c’est l’occasion de montrer ces peintures d’un peintre suédois (mort) que je viens de découvrir par hasard (!), Hans Wigert :
La charge
Ange de bain (traduc google du titre suédois)
Début du printemps
Bain d’automne
• Un autre bain, d’été (?) et heureux, celui de Karima Duchamp (qui est aussi céramiste) :
et cette œuvre de Frédérique Lucien, qui est à l’artothèque et qui m’a tapé dans l’œil :
Issu d’un travail exposé à Vassivière intitulé : Oh! Solitude des rivages incertains, extraits de relevés sur le bord mouillé d’un étang à chaque passage de vague
(sérigraphie sur Priplak)
•Au bord d’un étang, ailleurs, il y a un accident qui laissera des tracés invisibles, si tout se passe bien à la réparation…
•& puis, une gravure ancienne des eaux souterraines, qui circulent et circonvoluent comme les pensées…
qu’il faut parfois capturer au lasso
Atelier 14 – jeudi 11 mars 2021 Cette année le Printemps des poètes a pour thème le DÉSIR.
Quelle profonde inquiétude, quel désir d’autre chose,
Autre chose qu’un pays, qu’un moment, qu’une vie,
Quel désir, peut-être d’autres états d’âme…
S’exclamait Fernando Pessoa sous le masque d’Álvaro de Campos.
En portugais aussi, le désir nous relie aux étoiles. Desiderare signifie en latin « cesser de contempler les astres ».
Comme un ciel étincelant d’absences. Une aimantation vitale. Un souhait ancestral, jamais élucidé, jamais rassasié, jamais exaucé.
Entre le pur et l’impur, le désir ne cesse d’osciller. Et c’est bien pourquoi le sujet y a sa part, lui, qui ne cherche qu’à trouver la place de son désir.
Jacques-Alain Miller (psychanalyste)
Le désir ne relève pas de la nature : il tient au langage. C’est un fait de culture, ou plus exactement un effet du symbolique. Le désir n’est concevable que chez les êtres parlants. On peut l’expliquer comme ceci. Dans l’espèce humaine, le petit ne peut seul satisfaire ses besoins les plus élémentaires, il doit en passer par un Autre, majuscule, capable de les satisfaire, et pour ce faire parler son langage, lui adresser une demande. Tout découle de là. Cet appel fait de l’Autre un objet d’amour. Simultanément, la transposition du besoin en demande produit un décalage : c’est là que se loge le désir. Il court sous tout ce qui se dit, y compris dans vos rêves, sans pouvoir être dit en clair. C’est pourquoi il donne matière à interprétation.
Le désir n’est pas coordonné à un objet naturel ou social. Son objet ne se trouve pas dans la réalité commune, mais dans le fantasme individuel. Comme tel, ce n’est pas un objet dont on a besoin, et on ne peut l’obtenir par la demande. C’est plutôt un objet qui, si je puis dire, vous coupe le sifflet.
Le désir n’a pas à proprement parler d’objet. Le désir est défini – c’est une citation – comme « métonymie du manque à être ». […] C’est pourquoi Lacan avait fixé cette image du Saint Jean de Léonard, souvent commentée, le doigt levé vers toujours ailleurs.
1 —
En prenant pour point de départ le poème de René Daumal, et traitant de votre désir de…, faites-moi une liste “qui se mord la queue”…
Clara :
David :
Isabelle :
Sylvain :
Martine :
Dominique :
Marie-Jo :
Manée : de la distance et du désir …
Je m’approche tu me fuis tu t’approches je m’éloigne tout près trop près trop longtemps plus rien mais trop loin trop longtemps plus rien.
2 —
En prenant pour modèle le poème de Yannis Ritsos, développez votre texte 1 en poème
Marie-Jo :
David :
Clara :
Martine :
Dominique :
Manée :
Désirer ou ne pas désirer
Désirer pour s’accrocher aux étoiles, escalader l’impossible, Ne pas désirer pour ne pas s’accrocher ne pas s’arrimer, Désirer pour sentir le sang battre dans ses tempes et partout Désirer pour embrasser le monde et les êtres et les arbres les pierres et les fleurs les libellules au dessus de l’eau, Ne pas désirer pour essayer le goût de la mort et du renoncement, Désirer, désirer tant qu’il est temps, narguer la bonne distance…
3 — à partir du poème de Florentine Rey et de la citation de Fernando Pessoa, faites un petit texte en 6 développements qui se suivent et s’enchainent
Sylvain :
Marie-Jo :
Isabelle :
David :
Dominique :
Clara :
Manée : L’histoire a commencé par un fracas solitaire une odeur âpre d’enfance mouillée
Des chemins indécis qui ramenaient toujours aux mêmes portes
Des parcelles de seigles bleus et des lointains fuyants
L’histoire a commencé par des départs- retours des allées de hêtres
Des vents qui portaient l’ailleurs et l’absence de la mer
Des lignes Maginot et le pas suspendu de la cigogne.
4 —
à partir de la présentation en haut de page, Saint Jean-Baptiste (tableau de Leonard de Vinci) vous nargue, le désir vous renvoie aux étoiles, ça vous coupe le sifflet…
& votre désir…, dans tout ça ?
En suivant le modèle du poème de Charles Juliet
Martine :
Marie-Jo :
Aimer pour répondre à mon égo insatisfait Aimer pour verbaliser mes sentiments apprendre à les domestiquer Aimer pour ne pas être seule Aimer pour oublier qu’on ne m’a pas toujours aimée Aimer pour vivre mieux dans un monde meilleur Aimer pour remercier la vie Aimer pour conquérir l’inattendu l’inespéré Aimer pour vivre mes rêves Aimer pour tuer les croyances et les liens qui nous entravent Aimer les différences, mes peurs les planètes inconnues, mes ennemis. Aimer pour rompre les chaines qui nous emprisonnent Aimer pour quitter ma vie étriquée Aimer pour me sentir aimée Aimer pour découvrir un corps, pour le rejoindre dans l’intemporel, pour découvrir son moi intime et peut être ainsi pour construire un nous sans borne. Aimer pour oublier que je ne m’aime pas. Aimer pour ne pas sombrer Aimer pour ne pas mourir.
Clara :
Croire pour briller
Croire pour se découvrir. Croire pour se définir. Croire pour être sincère.
Croire pour avoir confiance, en soi, en l’autre, en l’avenir. Croire pour avoir un but. Croire pour garder le cap.
Croire pour imaginer, parcourir, explorer sans privation. Croire pour comprendre mieux Et mieux écouter l’autre. Croire pour aider.
Croire pour approcher l’espoir, Pour accrocher la joie. Croire pour garder dans la vie Une forme de gratitude.
Croire pour s’autoriser l’insouciance. Croire pour s’autoriser le doute. Croire pour accepter la solitude et le repos.
Croire pour être toujours plus déterminée et audacieuse. Croire pour vibrer. Croire pour danser. Croire pour s’émouvoir.
Croire pour s’essayer au vertige du risque. Croire pour se donner le droit d’être autre, inconnue ou différente. Croire pour se réinventer. Croire pour apprendre à être égoïste.
Croire pour pardonner à la folie humaine Et aux passions déchirantes. Croire pour apprivoiser et pour compatir. Croire pour pallier à l’absurdité.
Croire avec ivresse. Croire sans raison. Croire pour se nourrir de la rencontre Et ne plus craindre l’abnégation.
Croire pour avancer. Croire pour s’investir. Croire pour soulever des questions Et en accueillir les réponses.
Croire pour tenir face au drame. Croire pour lutter dans la sororité. Croire pour construire des jours meilleurs.
Croire pour secourir son corps Comme un ami, un refuge, un phare dans l’errance.
Croire pour se sentir forte et vivante. Croire pour briser les carcans Qui obstruent nos en-dedans. Croire pour être libre Et lumineuse.
Sylvain :
Manée : Un tas de folies une odeur de folie des couleurs de folies disons peut être deux cents à trois cents brins de folies des folies seule ou à deux ou trois ou beaucoup plus des folies ordinaires extraordinaires permises interdites une folie particulière des folies dangereuses des folies superbes deux folies jumelles des folies connues et d’autres pas du tout des petites folies et des grandes des folies brèves et d’autres interminables des folies à vie…
Isabelle : Partir sans faire de bruit Partir pour un autre monde Partir pour une autre planète Partir pour ne pas souffrir de l’absence de l’autre Partir pour découvrir d’autres pays Partir sans laisser de traces Partir sans laisser d’adresse Partir dans le vague à l’âme Partir pour se chercher se retrouver Partir à la recherche du temps perdu Partir sans états d’âme Partir en vélo,moto, bateau ,dos de chameau Partir……….
Dominique :Envie d’ailleurs Ailleurs, là où tout paraît plus beau Ailleurs,là où tout semble possible Ailleurs, là où on peut tout oublier Ailleurs, là où tout reste à construire Ailleurs, là où quelqu’un m’attend peut-être Ailleurs, lieu de toutes les rencontres Ailleurs pour marcher, pour contempler, ouvrir enfin les yeux, Ailleurs pour plonger, se perdre, se retrouver Ailleurs pour savourer et s’enivrer d’alcool,de parfums et d’ambiances Ailleurs, pour sentir, ressentir, partager, laisser aller et venir les sentiments comme des vagues… Les vagues du désir
Désir d’ailleurs ici.
Des choses restées dans l’ordinateur faute de temps, les voilà, avec du retard !
• Cette années, en février, pour la poésie affichée en ville, il y avait les affiches de Pierre Soletti, avec la Cave Poésie ; en voilà 3, il y en avait d’autres, disséminées dans Toulouse
• Avec David Molteau de l’artothèque, nous avons commencé à Pec, depuis février, un atelier français/arts plastiques le mercredi après-midi, avec des participants de tous âges (un jeune garçon, des jeunes adultes, des adultes) qui sont au Secours Populaire.
Ces séances passées, nous avançons sur la constitution d’une boite à mots et à images, en procédant alphabétiquement ; chacun cherche une liste de mots, noms, verbes, puis en sélectionne 2 en expliquant pourquoi et les illustre.
Nous apprenons des mots, leur orthographe parfois compliqué, et nous rigolons bien en essayant de deviner par le dessin les mots représentés par les autres…
Par exemple, 3 mots qui commencent par B. Vous trouvez ? C’est facile !
Pour la lettre J, il y a le juge, mais aussi la J—————
et 3 représentations du J—————
En M, monter à la montagne…
et un dessin qui donne envie de suivre la prescription…
Nous poursuivons nos 26 lettres, avec l’aide de l’I——————————….
•& puis, si vous habitez au Havre ou pas très loin, allez voir cette exposition de Dominique Dureau ! je rage d’habiter trop loin!
Coup de téléphone de Yann, pour une page du programme de la Cave Po, à Toulouse ;
allez, on adapte l’affiche en typo, que j’ai collé vendredi sur la vitrine du Lieu/lien qu’on vient de vider-quitter
(sauf la vitrine, au moins, on n’a pas tout perdu!!)
Avec leur charte Pantone (et heureusement que j’avais traité les vagues à Marseille sur l’ordi à partir de l’impression typo!), et en cherchant désespérément une typo qui ressemble à une typo bois qu’on a à l’atelier et que j’avais failli utiliser…
Version numérique, c’est bien aussi !!
(mon affichage des couleurs laisse à désirer..)
Du coup, dans l’élan :
Avant de refaire la vitrine du L/L avec Jean-Pierre Larroche, de passage:
& du coup le soir, de reprendre le fichier numérique, pour une nouvelle affiche (avec les couleurs de la Cave Po pour l’essai, on verra après à Marseille avec Christine…)
Aujourd’hui, découverte de Ghérasim Luca (Bucarest 1913- Paris 1994), poète d’origine roumaine dont la majeure partie de l’œuvre a été publiée en français, « un nom et un égarement », identité singulière, « hors la loi », poète apatride en perpétuelle transgression du langage poétique.
Il entame une profonde transformation de l’écriture poétique par des mots travaillés dans leur métamorphose incessante, « bégaiements poétiques » qui dissèquent le langage pour mieux démultiplier les sens.
Gilles Deleuze et Félix Guattari ont souligné à quel point son « bégaiement » renouvelle la poésie, en portant le langage aux limites et en taillant « dans sa langue une langue étrangère ». Une manière explosive d’affoler le langage, une « orgie de mots », qui cherche à « prendre corps » (Paralipomènes), une incessante « morphologie de la métamorphose » (titre d’un poème dans Héros-Limite).
L’utilisation des homophonies d’une façon délibérée (non plus seulement celle de la proximité sonore) apparaît à une place particulière car elle se situe comme une sorte de point ultime du travail sur la matérialité signifiante. Avec la mise en scène de ses écrits et le travail de tout le corps que représentait pour lui la lecture publique de ses écrits, la lecture orale fait savoir l’équivoque des mots, elle creuse aussi la rupture entre écrit et oral, puisque le repérage par l’auditeur de l’homophonie intentionnelle peut disparaître. Selon sa formule : « comment s’en sortir sans sortir » et « je m’oralise ».
Parallèlement, les Cubomanies, commencées dès 1945, sont une sorte de collage obtenu en découpant de manière régulière une image donnée en fragments carrés et en recollant aléatoirement les morceaux, selon une conception toute personnelle du hasard objectif. Cette pratique trouve une suite dans la confection de livres-objets, qui combinent texte, typographie, illustrations. Le texte qui accompagne cette activité plastique est construit autour des associations fantasmatiques crées ou suscitées par l’objet. Dans Un loup à travers une loupe, on assiste au passage d’associations fantasmatiques, telles que l’on pouvait les apercevoir chez Breton, à des associations sur le signifiant.
Un moment clé de cette insistance sur la matérialité sonore des mots semble bien être, chez Gherasim Luca, la lecture de Raymond Roussel, auteur prolixe en calembours et jeux de mots.
On pourra ainsi appréhender les différents modes de la poétique de Ghérasim Luca – écriture vocale et partitions graphiques, décompositions sémantiques et recompositions iconologiques, mots incarnés et formes aléatoires, défi au sens et refus de l’absurde –, et saisir en un seul lieu cette œuvre qui forme un bloc contre la rhétorique de la poésie officielle, la sclérose de la langue littéraire et la banalisation de l’image à l’ère de la « reproductivité technique » effrénée de l’œuvre d’art. Un corpus habité par un balbutiement souverain, une très haute tension amoureuse, une langue à la fois concise, drôle, légère, précise, sertie de silence.
(petite compil d’éléments glanés sur différents sites)
Nous allons aujourd’hui travailler à partir de 2 poèmes tirés de ce recueil.
Exemple le plus célèbre de ce « tangage de la langue », le poème PASSIONNEMENT(1947), avec politique, éthique et poétique d’un même souffle loin de toutes les dichotomies habituelles (lyrisme/objectivisme ou intime/public, etc.)
PASSIONNÉMENT
1 — Après la lecture à voix haute de Passionnément, écrivez un texte ayant pour thème un conflit en vous inspirant de Gherasim Luca
Clara :
David C :
Sylvain :
Isabelle :
David M :
Marie-Jo :
Yvette :
Martine :
Dominique :
2 — Écrivez un poème ayant pour thème un moment tendre en vous inspirant de Gherasim Luca
Martine :
David C :
Yvette :
Marie-Jo :
David M :
Isabelle :
Clara :
Dominique :
Sylvain :
3 — Après la lecture à voix haute de La paupière philosophale, écrivez un texte où les mots rebondissent et se métamorphosent « dans les collisions, interférences, papillottements que l’homonymie et l’homophonie produisent entre les mots » (Jankélevitch)
LA PAUPIÈRE PHILOSOPHALE
Marie-Jo :
David C :
Sylvain :
Clara : Aux confins des décombres une ombre feint qu’elle succombe. Il n’en est rien.
Seul demeure le jour abat-lourd poids de ficelle ailée elle cède.
Latence d’un destin à plat. Encaqué dans cet apparat arpente l’émoi Hé toi ! Hâte-toi de t’émouvoir.
Molle larve palabre pâle et vital le vide est létal.
Écrasé s’affale au fond des fêlures fondent les encablures persiste l’usure.
Atelier 12 – jeudi 18 février Aujourd’hui, nous allons profiter de la présence de Annie Montaut (Professeur émérite des universités (hindi/linguistique), INALCO) pour découvrir une poète indienne contemporaine qu’elle apprécie, Jacinta Kerketta, à travers 2 poèmes issus de son 2nd recueil (qu’elle est en train de traduire) :
Annie nous explique d’abord qui est Jacinta Kerketta :
Bien peu d´auteurs ont donné voix aux Adivasi (« habitants des premiers temps »), ces communautés anciennement désignées sous le terme de tribus qui, à la différence des Dalits (les « Intouchables »), et parce qu´elles vivaient isolées dans des zones montagneuses inaccessibles, ont longtemps échappé à l´exploitation par les autres castes. jusqu´à la colonisation britannique et le développement des routes. Expulsées de leur habitat convoité pour ses richesses forestières et minières, ces communautés ont pourtant été progressivement réduites à un statut dramatiquement marginal, accentué par la modernisation de l´Inde et plus encore par la globalisation. Les Adivasi ont ainsi rejoint le sous prolétariat urbain, perdant peu à peu leur langue, leur culture et leurs traditions, condamnées à la misère, aux discriminations, à la mise au ban.
Jacinthe Kerketta nous livre une réflexion poétique de première importance dans un contexte de forte prise de conscience écologique.
Elle écrit en hindi, loin de sa langue maternelle, ce qui ne l’empêche pas de garder et de défendre sa culture. Son style est plutôt “brutal”, avec des phrases délibérément nues, sans vocabulaire “poétique”, avec de temps en temps des images vigoureuses, qui vous sautent à la figure.
Est-ce pour ces raisons qu’on la surnomme “la panthère” ?!
trad. google de l’anglais
1 — A partir de ces traductions de l’hindi, anglaise, allemande, google trad de l’anglais et de l’allemand, et avec des indications et aide d’Annie, faites votre traduction.
Martine :
Sylvain :
Dominique :
David :
Manée :
Annie :
une version cynique
une version politicienne
Sylviane :
2 — A partir de toutes les lectures que vous venez d’entendre, faites une libre interprétation de ce poème, dans votre langue à vous (pas obligé d erester en Inde..)
Yvette :
Sylvain :
Isabelle :
Dominique :
David :
Manée :
Martine :
et enfin, Annie :
Sylviane :
3 — Un autre poème, qui introduira l’atelier de jeudi prochain :
On a mangé Chinois, pour inaugurer l’année du Buffle, avec un fortune cookie au dessert ;
bon, le message est rassurant, faut juste ouvrir les yeux
Comme en regardant le livre de Christine, du tampographe Sardon
Avant d’imprimer l’affiche de la semaine, élaborée après le dessert :
• Aujourd’hui le 13, un peu de ménage dans les images :
Faut que je réponde au petit mot de Julie
& puis, cette histoire que j’avais capturée
en me disant que ce serait pas mal comme base pour un atelier d’écriture ;
ce conseil d’Eric Pessan aussi :
& au courrier ce matin justement, ce livre d’Eric :
je me demandais pourquoi son éditeur me l’avait envoyé, avant de lire ça :
Justement, la semaine prochaine, je prête ma maison à Nadir, qui se retrouve sans domicile avec l’impossibilité actuelle de partir en Asie…
Il m’a offert cette soupière-légumière issue de son déménagement (et de sa famille), pour me remercier, et ce beau cadeau inattendu me fait vraiment très plaisir (et me donne envie de mettre les mains dans la terre!)
Utiliser des bandes de décor, des tampons, des découpages….
Comme Tony Durand et des images (capturées sur instagram au compte fabriquedessignes) d’un atelier qu’il vient de faire
(ce qui nous donne aussi d’autres idées pour ceux qu’on va faire bientôt…!) Au courrier aussi, le programme et cartes de la Cave Po
Avec tout au long de ce we, les 10 ans de Love me tender
(et je suis bien contente de voir que cette tranche de mortadelle vit toujours!)
Enfin, Yves Pagès
En ce moment, le ciel varie…
Corinne m’a envoyé hier une photo prise de sa fenêtre, à côté de St Brieuc tandis que je me faisais une escapade de l’atelier pour 3 h de vacances,
en allant pique-niquer avec Christine sur l’île du Frioul à Marseille… Ce qui m’a donné l’idée de l’atelier d’aujourd’hui !
Atelier 11 – jeudi 11 février Après avoir fait 2 ateliers avec traduction à partir de la langue allemande, cette fois, abordons une nouvelle langue paralloïdre, avec André Martel
Un peu de documentation tout d’abord, avec la définition de Wikipedia :
& un extrait d’un texte de Jean Dubuffet :
& une analyse tirée du numéro 10-11-12 de la revue Cheval d’attaque, sur André Martel :
& voici des poèmes d’André Martel, tiré de Le mirivis des naturgies (édité par le collège de pataphysique, calligraphié et illustré avec des lithographies de Jean Dubuffet)
1 — traduisez le poème Mar en tenant compte de l'”ampleur” de la langue paralloïdre
David : Yvette :
Marie-Jo :
Martine :
Dominique :
Sylvie :
La mer danse devant moi
la mer me laisse l’apercevoir et me donne la chance de la regarder
je transpire, la mer me met en transe
Tragique, tragédie maritime
aux quatre coins de la mer
tout au fond de la mer !
La marée m’éloigne
la mer m’empoigne
pour que je la rejoigne !
Reflet de lune dans la mer
Soleil sur la mer
étoile de mer !
Oh maman ma mer
la mer me brise
j’en ai marre
Sylviane :
2 — Décrivez-moi la Corrèze (qui traverse Tulle) en ce moment en un poème en langue paralloïdre
Dominique :
Sylvie :
Yvette :
Marie-Jo :
Martine :
Sylviane :
David :
3 — Décrivez-moi un étang Corrèzien en un poème en langue paralloïdre
Dominique :
Sylvie :
la calmation
la planaison
s’étanger
En me promenadant…
pas d’inspirement…
Sylviane :
4 — A partir du poème Le troudoublis, et vous, que jetteriez vous dans le troudoublis ? (en langue paralloïdre)
David :
Martine :
Marie-Jo :
Dominique :
Yvette :
Sylvie :
Sylviane :
• • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • •
& puis, restons à Tulle, avec cette photo issue d’un livre du tampographe Sardon :
Je suis rentrée après 15 jours tullistes bien remplis.
Parmi mes résolutions 21, il y avait de poster des images régulièrement sur instagram,
mais hormis cette chose tout de même laborieuse, on peut y faire de belles découvertes, comme cette médiévale bataille de boules de neige (1390 – 1400)
On peut consulter le Tacuinum sanitatis d’Ibn Butlân , ne vous en privez pas, les illustrations sont merveilleuses
& puis, alors, en voici encore
Ça console du grand dépit du moment, la virée au centre d’art verrier de Meisenthal est foirée à cause de ce putain de covid…
Alors quelques pages, tirées du livre prêté par Sylvie :
Toujours parmi les images de Gallica, un appareil photo pour pigeon. Tandis qu’à la maison, un pigeon mort m’attendait, c’est mon voisin qui peut pas les voir en peinture et qui sort son fusil quand il est dans un état de décomposition avancée (le voisin) (mais qui sait toujours regarder dans le viseur…)
On doit bien avoir inventé le pigeon armé, si un jour la vengeance leur venait aux plumes…
En attendant, le ciel dégringole sur la Corrèze
(encore un dessin instagramé capturé)
et une photo de Stéphane Goin
Le ciel de ciment, ça n’est pas une expression habituelle, et pourtant…
Alors justement, voilà du ciel non bouché, et la découverte d’une illustratrice Deborah Marcero, avec The Boy Whose Head Was Filled with Stars: a life of Edwin Hubble (qui a découvert d’autres galaxies en dehors de la voir lactée)
Donc Edwin enfant sous les étoiles….
Une autre illustration de Deborah Marcero, en attendant impatiemment le printemps…
Ou du mimosa pour avoir du soleil dans les yeux et le nez… Ou attendre le coucher du soleil qui certains soirs jette des couleurs hallucinantes
Ou une lumière qui rend la mer turquoise (j’apprécie la vue à mon arrêt de bus..!)
& en restant au bord de l’eau, aujourd’hui à l’atelier, on a parlé des livres de Dominique Darbois chez Nathan, que Christine ne connaissait pas, et où je lui disais que ça faisait partie de mes lectures d’enfance “gravées” (voir aussi ici)
& toujours sur instagram, les photos de mer et ciels de Laurent Le Forban, avec celle-ci lors d’une tempête récente, une magnifique mer de peinture !!
Ça me fait penser à beaucoup moins bien : Mohamed (qui a traversé la méditerranée en zodiac…) a des problèmes avec l’administration française qui exige un CDI pour sa régularisation, mais pas dans n’importe quel secteur..! (parce qu’il en avait trouvé un!) (faut croire que ce serait trop facile de trouver du boulot ? et faut pas manger le pain des français inscrits à pôle emploi! Heurk!)
ça me fait penser à d’autres situations semblables (sauf que Mohamed est adulte..) où y’a toujours un truc qui va pas
Boucherie ou boulangerie…
La seule solution, le grand buzz ?
Alors qu’on a grandi avec Agossou, et les enfants du monde…
Dans un autre genre, lisez le livre de Nathalie Quintane
où je relevais ce paragraphe que j’envoyais à Laurent, avec qui on a des discussions récurrentes sur la dictature française de l’orthographe
(il est rigide quant au sujet, est-ce parce qu’il est fils de profs ?)
Voilà des pas cons, pour finir avec du velours dans les oreilles et la tête dans les étoiles, et merci Rodolphe Burger!!
(Le lien pour l’intégration ne fonctionne pas, alors, il est là)
allez jusqu’au bout, la reprise finale est vraiment extra!!
& une belle illustration en papiers découpés pour écouter la radio
Allez, il est tard, il est temps de dormir !