quelques jours avant Noël

Date : 23 décembre 2020

Dimanche, une visite de Jean-Pierre, youpi, avec Eve et Balthazar,
qui repartent sous la pluie avec des impers à la mode
qu’ils portent chacun.e avec style..!

& puis, en regardant le boulot de différent.e.s photographes, tombée sur cette photo-carte postale du dimanche qui m’enchante (où on reconnait les artistes de Grand Magasin!)
“La promenade dans les calanques”, dans la série Les dimanches, une photo de Véronique Ellena (97).

& puis différentes considérations :
Quand on était enfant (vu que je suis pas née de la dernière pluie), le foie gras était un produit de luxe (à moins de connaitre des oies),
avant que d’en trouver du cheap à foison au supermarket.

Maintenant, c’est le tour du caviar de se démocratiser ? Bientôt du caviar chez Lidl ?

 

& puis, parce qu’il y a eu un petit problème ce mois-ci sur mon site, je vais y lorgner de plus près. Je me réjouis souvent de sa fréquentation, sauf que de temps en temps, en regardant les mots recherchés pour y accéder, ça me laisse perplexe… :

Je me demande bien comment on arrive sur le blog avec une recherche pareille… Remarque, ça doit être édifiant dans les 2 sens, du porno à la “culture”. Peut-être que c’est un truc à faire, mettre une liste de mots-clés porno en SEO pour “détourner” des utilisateurs ? (en supposant que ça puisse effectivement faire bifurquer leur intérêt…?!)

Autre chose, cette variété de petites pommes rouges (correziennes)
(plus remarquables par leur couleur que par leur goût)

 


Au dernier atelier d’écriture, Raphaëlle nous avait offert un livre :


auto-édité, et édité précédemment par Héros-Limite

en voici quelques extraits :


Jeanne m’a fait un délicieux cadeau d’avant Noël :

A suivre pour son utilisation, alors, mais comme ce petit service est très beau, faut pas se rater!
& puis c’était accompagné d’une carte japonaise

Ça me fait penser aussi aux vieux beaux papiers peints,

et d’un soir désœuvré dans un hôtel à Bourges
(quand j’étais assistante à l’atelier d’estampe)
où à ma façon,
j’ai complété discrètement les motifs du papier peint
avec un feutre et mon stylo plume…

 

 

 

J’ai appris qu’Uncle Meat,le “bœuf de compagnie” de Raphaëlle est mort ce décembre. Il était remarquable avec un coté bison-yack. Petit hommage, en recherchant des archives sur le blog (ça donne envie de le dessiner!) :

Uncle Meat en train de brouter (l’herbe est plus verte au paradis ?)

& une petite présentation d’un travail dont Jean-Pierre m’a causé :

une présentation de maquette – octobre 2020 – vidéo


Cliquez sur l’image
et ces 2 dessins qui m’enchantent

Après le son, la mémoire du son, avec une video envoyée par Christine :

La mémoire du corps, malgré Alzheimer…
Du coup, ça m’a donné envie de revoir Ribatz Ribatz, ou le grain du temps

alors, stop pour aujourd’hui, comme ça, ça vous laisse tout le loisir d’explorer les archives du site numéridanse…
(J’ai demandé à David, le dvd n’est pas dans la videothèque de PEC, mais il y a Noces d’or)
& si jamais vous voulez vous offrir un cadeau, le site du producteur :


850 pages d’une saga avec du style

Date : 21 décembre 2020

Parce que on ne lit pas (avidement) un livre comme celui-ci tous les jours, voici des extraits de critiques glanées sur le net, et des pages qui j’espère vous donneront envie de vous y coltiner…

 


ça fait plaisir

Date : 18 décembre 2020

En ce moment, je suis KO, après 3 semaines de travaux, j’ai des gravats plein la tête… (dur pour travailler du chapeau !) et les mains toujours aussi raides que des steaks congelés !

C’est fait et plus à faire (sauf chez vous ?) : dégommer toutes les cheminées “décoratives” avant Noël..!!! & si le père Noël n’entre plus par les cheminées dans les lieux “modernes”, un autre truc à éliminer qui fait un bruit pénible, zigouillez les ventilations et ouvrez plutôt les fenêtres!!

& puis, si vous chercher malgré tout une idée de cadeau, moi je me suis fait celui-ci : une machine multifonction, avec une lame qui coupe tout et n’importe quoi dans toutes les positions, c’est top!! J’ai hâte de l’utiliser pour mon boulot quand le nouvel atelier sera opérationnel (pas tout de suite…)

Récap : départ de Tulle avec David lundi dernier, j’aime bien cette photo de mon “taximan”

& arrivée lumineuse à Marseille devant chez moi :

Après, reprendre les affaires courantes, paplars en tous genres en attente, fuite et changement du chauffe eau vieux de 15 ans qui me laisse sur la paille, résultats toujours négatifs aux candidatures d’appels à projets seule ou avec Xavier pour des résidences photos. Heureusement qu’on peut quand même en rigoler en lisant les blablas des heureux gagnants, qui sortent 9 fois sur 10 de l’école d’Arles (beau formatage de bête à concours!) et qui sont jeunes. Ça existe des résidences pour les vieux pas à la mode avec un travail inclassable sans reconnaissance étatique ?
En attendant, entre cette photo d’Aglaé Bory

et celle de Xavier Pinon,
je préfère la vision du monde de Xavier, avec Chez Salah…

Ça me fait penser au générateur de discours de Martin Granger :

 

Ce qui me fait penser dans un genre plus “artistique” aux discours de vernissage d’Hubert Renard.

Je ne connaissais pas Martin Granger, mais il vient de me contacter, alors c’était l’occase de découvrir son travail !
Dont ça, aussi :

& une bio qui va avec

 

Dans un autre genre, j’aime bien cette idée de se fabriquer des médailles à arborer fièrement :

& puis, repensons aux “Honneurs” de Gérard Gasiorowski :

& là, ça me fait penser à #Marianne pleure :
 

Respect.


L’occasion de découvrir le site Hiya

& pour finir une image (dans lundi matin) avec un message sans rien à redire :

 


atelier d’écriture du jeudi – n° 7

Date : 17 décembre 2020

Atelier 7 – jeudi 17 décembre
Chacun son nuancier : ce soir, on va chercher des couleurs.


Cyanomètre de de Saussure (1760)

1 — Pour (quasi) chaque lettre de l’alphabet, trouvez une couleur qui corresponde (qui a un sens pour vous) et dénominez-la

ex :
A comme arc-en-ciel
B comme bleu de travail
C comme chiottes de bonnes sœurs

H comme huître
L comme robe couleur de lune

S comme staphylocoque doré

— lecture de la liste de chacun, si les couleurs nommées par quelqu’un d’autre vous interpellent, notez-les

Martine :
a comme amour
b neige
c caramel
d dentelle
e écumoir
f contre façon
g garage
h harpe
i immensitée de la mer
j le soleil qui brille
k kiste
l lièvre
m le mijotage d un bon plat
n la noirceur du noir
o ouragan
p la pommade
q queue de cheval
r la rosée du matin
s sergent en chef
t tornade
u univers
v ce bon vieux vélo

Michèle :
A comme robe d’avocat
B blanc sec
C crête de coq
D désir de feu
E eau glauque de Venise
F santé de fer
G tabac gris
H haie d’aubépine
I nuée indigo
J jus de cerise
K pelage du koala
L lueur incandescente
M miel d’acacia
N Mer Noire
O orange de Noël
P peur bleue
R perle rare
S sol souillé
T thé vert
U pré uni
V vent dans les voiles
W Waterloo

 

2 — Choisissez-en 4 dans votre liste et 2 dans celles de vos camarades et développez, nuancez, adaptez votre style à la teneur du récit.

Pour vous aider (?!), voici des extraits de Moby Dick de Melville :

[…]

un extrait du journal de Frida Kalho :

3 poèmes d’Ernst Herbeck

Martine :
La neige blanche qui tombe légère puis épaisse sur la campagne qu’elle recouvre et enveloppe de son blanc manteau. J’aime me promener et entendre ce doux craquement sous mes pieds et regarder ce beau paysage si blanc si pur qui me rend heureuse

Le caramel mou oui oui celui qui colle aux dents et qui colle colle à n’en plus finir, attention aux dents fragiles et pour le caramel dur attendre le doux frémissement du papier qui l’enveloppe.
Regarder sa belle couleur marron s’en lécher les babines et hop dans la bouche un coup à droite un coup à gauche, hum que c’est bon et délicieux de le laisser fondre doucement.

La contre façon qui fait croire qu’un objet qu’un vêtement est fait par le vrai fabricant, mais attention à la couleur qui est plus pâle ou plus foncée et qui met la puce à l’oreille et fait dire que c’est une contre façon.

Le garage, où une bonne odeur de cambouis envahie mes narines, qui parfume l’atmosphère et où il règne une bonne ambiance avec ses murs noircis par les années, mais où la couleur d’origine est bien présente et résiste au temps qui passe.

La moutarde forte qui pique le nez à s’en tortiller pendant quelques secondes, et qui aiguise mes papilles de son bon gout amer et de sa belle couleur jaunâtre quand je plonge la cuillère dedans.

Le thé vert qui se déguste devant un bon feu de cheminée blottie dans mon canapé, envellopée dans ce bon vieux plaid usé bien au chaud, et de boire cette boisson qui réchauffe mon corps.

La grisaille du ciel n’est rien s’il n’y avait pas l’univers pour l’accueillir dans cette nature qui n’attend qu’une chose, c’est que la pluie tombe encore et encore pour que ce gris se déverse sur la terre et rafraîchisse et nourrisse les plantes les arbres l’herbe les rivières la mer, et que le plus petit des insectes puisse lui aussi prendre sa belle part de l’eau qui lui est destinée car on ne pense pas toujours à ce qui est tout petit mais à la vie à nos pieds parce que l’eau coule ruisselle abreuve les animaux les humains, et d’ailleurs il n’y a que nous qui râlons quant la grisaille du ciel pèse de sa lourdeur et nous n’attendons qu’une chose c’est que le soleil réapparaisse et avec lui la belle palettes de ces belles couleurs qui réchauffent les cœurs.

Michèle :


Saint-Gratien, c’est où ?

Date : 15 décembre 2020

Carine Roma, commissaire d’expo pour l’espace Jacques Villeglé à Saint-Gratien, toujours fermé malgré le nouvel accrochage de l’expo qui devait avoir lieu maintenant…, a eu l’idée de faire travailler et “exposer” les artistes sur le site et réseaux sociaux de la ville malgré le confinement…

& le 1er présent, c’est Jacques Villeglé, bien sûr :

 

La semaine dernière, j’ai répondu à la question …

Ça a l’air d’un long voyage, mais bien plus rapide que le Brive-Marseille en train d’hier, départ 14h28 arrivée minuit….
& pas de héron à l’horizon, comme celui qu’on voit à Tulle sur la Corrèze!


atelier d’écriture du jeudi – n° 6

Date : 13 décembre 2020

Atelier 6 – jeudi 10 décembre
Voilà ce qui nous est annoncé, avant que le 1er ministre nous annonce les galères à suivre, à l’heure et jour de l’atelier d’écriture, justement :

15 décembre : Fin du confinement si les conditions sanitaires le permettent (moins de 5000 contaminations par jour)

  • Fin des attestations et déplacements entre régions autorisés ;
  • Instauration d’un couvre-feu de 21h00 à 06h00 du matin à l’exception des réveillons du 24 et 31 décembre ;
  • Réouverture des salles de cinéma, théâtres et musées ;
  • Reprise des activités extra-scolaires en intérieur ;
  • Interdiction des rassemblements sur la voie publique.

 

1 — Faites une attestation telle qu’on aimerait en avoir une, avec des motifs qui nous importent :

David :

 

 

Marie- Jo :

 

 

Martine :

 

 

Michèle :

 

 

Raphaëlle :

 

 

Manée :

 

 

Qui attestent toutes qu’on en a ras le bol..!!!

2 — Le couvre feu tout nouveau pas beau, c’est l’occasion de sortir avec son attestation :

Agnès :

 

 

David :

 

 

Manée :

 

 

Marie Jo :

 

 

Martine :

 

 

Michèle :

 

 

Raphaëlle :

 

 

3 — C’est le couvre feu, vous promenez votre animal de compagnie, quel qu’il soit
(description détaillée de la scène, lieu, actions, dialogues…) :

Agnès et son amie Mirza, chauve souris déguisée :

 

 

Manée et son ânesse Rosa :

 

 

Marie Jo et son homme de compagnie :

 

 

Martine et son dromadaire :

 

 

Michèle et sa chouette choohouhou :

 

 

Raphaëlle et son crocodile Coco :

 

 

David et l’éléphant Kierkegaard :

 

 

4 — Un rapport de police, à partir de l’histoire de quelqu’un d’autre :

Raphaëlle :

 

 

David :

 

 

Manée :

 

 

Marie Jo :

 

 

Martine :

 

 

Michèle :

 

 

• • • • • • • • • • • • • • •

& puis après, des extraits sont en vitrine au Lieu/lien, rue Jean Jaurès :

allez, grâce à W. Wegman, Man Ray va se promener sans se soucier de l’heure ni du temps…


dérogations à gogo

Date : 13 décembre 2020

La vitrine d’actualités du Lieu/lien, à Tulle, en ce mois de décembre, avec une dérogation faite au départ pour le programme des 3 mois à venir de la Cave Poésie, à Toulouse, avant les dernières nouvelles du couvre feu sans culture…


& puis celle-ci, résultat du dernier atelier d’écriture…


atelier d’écriture du jeudi – n° 5

Date : 28 novembre 2020

Atelier 5 – jeudi 26 novembre
L’année dernière, nous avions déjà fait un atelier d’écriture à partir d’une “tribune”. Nous réitérons, à distance ;
à l’heure de l’atelier d’écriture, a lieu cette tribune, au théâtre l’Empreinte, par visio conférence, ou à la radio Bram fm (sauf que ça n’a pas marché…)
… (& que l’Empreinte n’a pas fait d’enregistrement ni visuel ni sonore du zoom… la communication, c’est top..!)

Alors vous pouvez entendre Josep Rafanell i Orra dans cet entretien :

et lire ce texte et celui-ci dans lundi matin

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A partir de tous ces éléments, faites-moi un texte qui reprenne des propos(itions) entendus ou lus de cet auteur agrémentés des vôtres (c’est vous qui décidez des proportions…)
en tenant compte de ces quelques lignes ci-dessous, que je vous demande d’adapter au STYLE d’écriture. (ce qui veut dire que vous allez expérimenter une nouvelle forme d’écriture..!!),

 

Michèle :


pendant ce temps-là

Date : 19 novembre 2020

La mer est passée de 20 à 19° ou 18,5° après un petit coup de mistral, mais en cette saison, c’est une température juste extra (quand on pense juste à aller y faire un tour… en profitant du réchauffement…).
Dialogue avec un paddle-iste (? comment dit-on?) au milieu de l’eau, mer plate et transparente, ciel bleu-soleil :
— C’est extra, hein !
— C’est le paradis !
& chacun reprend son chemin avec extase, dans ou sur l’eau.

Ça me fait penser à une chose, alors qu’il y a pas mal de nageurs tous les jours : faire corps avec l’eau. Beaucoup nagent en force comme s’ils se battaient contre l’eau, spatch splotch à chaque mouvement de crawl pour avancer vite, avec souvent divers accessoire pour se muscler… Rare sont ceux qui nagent “avec” l’eau, en harmonie, et non pas contre.
(Vous aurez compris que “le sport”, c’est pas mon truc..!)
Je pense alors aux indiens ; nager sans faire de bruit, faire corps avec la rivière, inaudible à l’ennemi.
Allez, une petite récréation, en ces temps de guerre au virus :

A Tulle pendant ce temps-là, les travaux commencent (la masse en harmonie avec les murs à casser..!) et le soleil rentre dans l’atelier…

Pendant ce temps-là, les esprits veillent, et Jean-Pierre ne s’est pas encore assis sur ses nouvelles lunettes…

Les années passent, et surpassent plutôt que trépassent…

Pendant ce temps-là, Nelly Kaplan est morte. Écoutez-la d’urgence !

 

Alors, si vous ne l’avez pas vu, regardez La fiancée du pirate !

 

& puis, une analyse ici qui mérite un détour.

Un autre détour indispensable, il s’agit de traduction, du velours pour vos oreilles et votre cervelle !

Pendant ce temps-là, à Meisenthal, la nouvelle boule de Noël du CIAV vient de sortir : Magma
Il y a plein de vidéos passionnantes à découvrir sur leur site, c’est vraiment formidable, qui expliquent entre autre, l’histoire de chacune d’elle.
& puis, Noël , ça me file plutôt les boules, et avec celles-ci, toute l’année c’est OK!!


atelier d’écriture du jeudi – n° 4

Date : 12 novembre 2020

Atelier 4 – jeudi 12 novembre
Aujourd’hui, voici un livre jeunesse qui m’a enchantée :





La même illustratrice, Marjolaine Leray, a déjà fait Un petit chaperon rouge aussi terrifiant que réjouissant, édité chez Actes Sud Junior :



Elle a aussi collaboré avec Joël Pommerat pour le décor de théâtre de sa pièce (PCR), et cela nous ramène à cet atelier passé

A partir de ces éléments, je vous demande de réinterpréter une histoire “légendaire”. (celles & ceux qui ont fait l’atelier 34, je vous demande de prendre une autre histoire)
Autant dans L’Affaire Méchant Loup que dans Un petit Chaperon rouge, ‘histoire est revisitée d’une façon grinçante. Admirez-en le style, la concision, l’ouverture, la chute.
Alors, en route, faites grincer..!!
Si vous le souhaitez, les dessins (ou autre méthode d’illustration) sont bienvenus pour faire “avancer” votre histoire.

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Martine :
Le vilain petit canard
Madame cane se promène dans la basse-cour
car un petit tour cela ne peut que lui faire du bien
car elle a fort à faire ces temps-ci
elle se prépare à un grand événement, la naissances de ses canetons
— bon il faut que je mange un peu, se dit-elle
en chemin elle rencontra sa veille cousine madame Jiolette
qui lui demanda tout de go : — alors c’est pour quand
— demain ou après-demain ou après-demain, lui répondit madame cane toute fière
bon ce n’est pas tout, je retourne à mes affaires, dit-elle à madame Jiolette
et clic et clac en se dandinant elle retourna couver ses 4 œufs tout beaux sur le bord de la rivière
un coup d’œil sur sa futur progéniture
— oh mais il y en a un de plus, comment cela se fait-il
elle compta et recompta, il y en avait cinq — et en plus il est plus gros
bon tant pis je couve quand même il ne faudrait pas que mes œufs prennent froid
un jour deux jours passèrent et madame cane sentit que cela bougeait sous elle
elle se souleva et vit plein de petits pointer le bout de leur nez
et le dernier œuf arrivé rien
elle resta là à protéger ces petits toute heureuse
— demain nous irons nous balader et rencontrer tous mes amis
le lendemain elle dit à ses beaux rejetons — suivez-moi
et là surprise le dernier est né aussi
— t’es pas beau lui dit l’un des canetons, t’es gros lui dit l’autre, tes plumes sont pas belles lui dit le troisième
— bon les enfants arrêtez de vous chamailler, suivez-moi
et la petite famille s’élança dans la marre
maman cane devant et sa progéniture derrière
elle croisa sa veille cousine Jiolette
—ah tes petits sont nés, mais comme il sont mignons, mais le dernier il est bizarre, il ne te ressemble pas, tu as été le fabriquer où celui-là
— cela ne te regarde pas et puis c’est mon enfant, mèle-toi de tes affaires, dit en s’énervant maman cane
— venez mes enfants, on va plus loin, mais quelle imbécile cette veille cousine quand même, se dit-elle
elle décida de sortir de la marre en se dandinant toute fière d’avoir ses petits derrière qui la suivent
— bonjour madame poule rousse comment ça va
— moi ça va, dis donc en voilà une belle progéniture, mais oh malheur qu’est-ce que celui-là, il est moche laid boiteux
— stop il est à moi et on ne dit pas de mal de mon enfant, il boite et alors!!!! t’as pas des défauts toi, tu crois que ton plumage est parfait
elle criait si fort que tous les animaux de la ferme ont accouru pour voir ce qui se passait
et maman cane se retrouva encerclée de cochons d’ânes de vaches de chèvres de brebis de poules des dindons des autres canards de la basse-cour
— c’est quoi ce vilain petit canard, dit en premier le cochon, vous avez vu il est pas beau, rondouillard et tout le monde se mit à rire
le petit canard qui était la risée de tous était bien triste et se sentait rejeté, personne ne m’aime se dit-il
il ne comprenait pas ce qui lui arrivait
— pourquoi vous ne m’aimez pas, osa t-il dire de sa toute petite voix
— ah ah ah gloussa un dindon, en plus on dirait qu’il a avalé une couleuvre quand il parle, il est débile ma parole
maman cane n’en pouvant plus se fraya un chemin et partit, et retourna dans la marre
elle était bien triste — mon petit dernier est rejeté par tous même par ses frères et sœurs
quel malheur s’abat sur moi, je ne suis qu’une cane et je me sens sans défense, quoi faire
et là elle voit ses autres petits battrent cet enfant différent
— arrêtez de rejeter votre frère, leur dit-elle en pleurant
— mon petit caneton il y a que moi qui essaye de te comprendre
elle amena sa petite tribu vers le bord de la marre pour les mettre au chaud dans le nid
elle s’accroupit et là tout le monde au chaud sauf le dernier qui reçut moulte coup de bec
— mais qu’est-ce que je vais faire de toi, lui dit-elle
c’est vrai que tu es différent
serre toi contre moi et cela ira, demain il fera jour
mais les jours passaient et le pauvre petit canard recevait toutes les moqueries
— vous verrez quand je serais grand je ferais mieux que vous
— oui oui oui, riait tout le monde
personne ne me croit mais je leur prouverais le contraire, se disait-il, oui je ferais quelque chose de beau de grand plus tard
le vilain petit canard comme tout le monde l’appelait encaissa se tut et grandit
il se sentait différent mais fort plus fort et plus costaud que ses frères et sœurs
il devient un canard plus grand et différent
et le dindon le cochon et les autres animaux commencèrent à le regarder différemment
car contre toute attente il n’était pas de la même espèce que sa mère et ses frères et sœurs et personne de la basse-cour n’avait vu un canard comme lui
il nageait plus vite volait plus haut courait comme un éclair sur la terre ferme
bon tout le monde apprit à le respecter et à l’admirer
et maman canne était tellement fière de lui
et ses frères et sœurs aimaient être avec lui car il leur apprenait à voler plus haut à nager plus vite
comme quoi il ne faut pas se fier aux apparences, qui sait attendre l’âge adulte pourra prouver sa différence et en faire une force.

⇔ ⇔ ⇔ ⇔ ⇔ ⇔ ⇔

Sylviane :

⇔ ⇔ ⇔ ⇔ ⇔ ⇔ ⇔

Manée :
Cendrillon
Capucine vivait dans une famille recomposée. Sa belle-mère n’était pas très chaleureuse, lui faisant sentir d’une manière ou d’une autre qu’elle encombrait le paysage les semaines de garde alternée. Le père ne disait rien, un peu lâche. Ses deux demi-sœurs (comme on dit) étaient très « pimpins », elles se pomponnaient toute la journée dans l’espoir de séduire enfin au collège un sportif au survêtement flamboyant.
Capucine aimait par-dessus tout rester près du feu de bois en lisant. Elle lisait beaucoup surtout de la poésie. A force ses vêtements sentaient mauvais la fumée de bois (disaient- elles) si bien que sa belle-mère et les sœurs l’avaient surnommée Cendrillon. Capucine, elle ne détestait pas cette odeur et de toute façon comme elle aimait aussi courir dans les bois, l’odeur disparaissait vite. Et surtout comme sa mère vivait seule et avait peu d’argent, elle lui avait appris à coudre très jeune, si bien qu’elle portait des vêtements complètement décalés, originaux, colorés, joyeux, totalement méprisés par les sœurs pimpins qui s’habillaient mode et se trouvaient bien supérieures.
Sur leur compte Facebook elles publiaient régulièrement des posts spéciaux Cendrillon pour la ridiculiser et lui rabâchaient qu’elle n’était pas prête de trouver un garçon avec cette odeur.
Capucine, les histoires de filles et de garçons l’ennuyaient plutôt.
Elle ne fréquentait pas Facebook mais sentait que dans son collège, beaucoup la regardaient un peu d’une drôle de façon. Pendant les récréations elle ne se sentait pas très à l’aise et continuait à lire sur les marches d’escalier et après les cours rentrait vite à la maison.
Depuis peu, elle s’était mise à dessiner et inventer des modèles de chaussures. Elle avait notamment confectionné à la fin du printemps de très belles sandales en feuilles de châtaignier.
Le prototype n’était pas trop au point si bien qu’un jour en partant du collège, elle en perdit une.
Le lendemain matin en arrivant près du collège, elle vit s’approcher d’elle un garçon nommé Jasmin qu’elle avait déjà remarqué car il se tenait toujours un peu à l’écart des parties de foot qui envahissaient régulièrement la cour laissant juste un bout de préau aux filles. Il tenait à la main la chaussure en feuille de châtaignier et lui dit en la lui remettant : « elle est magnifique, je savais qu’elle ne pouvait être qu’à toi . »
S’en suivit peu à peu une délicate et longue amitié faite de petits bouts de poèmes, de roseaux, de bleuets, d’oiseaux de passage, de sons curieux.
Ils vécurent longtemps heureux et n’eurent jamais d’enfants.

PS: L’histoire n’est pas assez cruelle pour dire si oui ou non les pimpins finirent par épouser un sportif au survêtement flamboyant, fils aisé de dentiste, de médecin ou de directeur commercial.

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Raphaëlle :
La légende du colibri
Le feu avait démarré de bon matin et les flammes dépassaient maintenant les immeubles de 5 étages. Plus personne ne s’entendait tant les sirènes de pompiers couvraient la ville. 3 maisons s’étaient déjà écroulées, laissant derrière elles un immense monticule de parpaings calcinés. Des hommes avaient dû se consumer à l’intérieur, personne encore ne savait.
Mais ce qui était sûr, c’est que les femmes s’activaient au-delà de leurs limites. Et grâce à elles, vieillards et enfants trouvaient la vie sauve. Mais le feu ne faiblissait pas. Pire, il amplifiait. Et les sirènes hurlaient, et les lances d’incendie ne suffisaient plus. Des hordes de gens s’enfuyaient, à contre sens, à contre vent. Sauf les pompiers, tenaces et dévoués. Hélas, c’était peine perdue.
Quand soudain au loin, un troupeau barrissant jaillit. Ils étaient là par milliers, sortant de la forêt, en direction de la ville, toutes trompes dehors. Leur souffle, phénoménal, immergea la ville. Hommes, femmes et enfants se retrouvèrent emportés par les flots, se fracassant contre les immeubles. L’aspersion dura 24 heures. En 24 heures, tous furent noyés. Sauf Noé. Qui bien sagement avait pris femme avec lui, et s’était hissé sur le plus grand des éléphants. De retour dans la forêt, il croisa le colibri qui lui dit : « A toi maintenant de faire ta part » .

⇔ ⇔ ⇔ ⇔ ⇔ ⇔ ⇔

Valérie :
Fugue
— Bon, on avance sinon on n’en sortira jamais et on va crever ici.
— Pas de problème. J’ai vu.
— Moi, je ne supporte plus d’être emprisonnée là-dedans et engoncée dans ce capuchon rouge ridicule.
— Et moi, aplatie et encartonnée chez Flammarion, tu crois que je me sens mieux avec ces boucles blondes qui dégoulinent de ma tête depuis tant d’années !
— Allez,  après le dîner on change de look et on file incognito.
— J’ai trouvé un covoitureur sur Blablacar. Il nous prend juste avant 23h, après 1h d ‘autoroute on débarque à la mégadiscothèque de Clerzon et c’est déjà demain.
— OK, confirme.
— Tu as les ciseaux ? Et les 3 couleurs ?
— J’ai tout. Les fringues aussi. On prend juste un sac chacune et un manteau long.

Dès 20h, CR cisaille jusqu’à la moindre boucle de cheveux de son amie et laisse seulement une longue crête qu’elle teint aussitôt en violine, avec des touches vert fluo et rose fuschia sur les côtés.
Pendant que BO revêt un crowtop noir et un legging moulant argenté, CR, qui a enfilé un legging fleuri et une tunique arc-en-ciel, se pommade, se maquille à outrance, s’inonde de parfum exotique et s’échevêle avec une telle ardeur que le défi est relevé : on dirait bel et bien un hérisson.
— Woaouh ! T’es super !
— Toi aussi t’es chouette ! Houhouhou ! C’est parti !

Vestiaire. Sacs. Manteaux.
Quelle entrée ! Les regards se tournent vers ces nouvelles têtes : pas des habituées du lieu… La musique hurle scandée par la basse profonde ; les spots lancent leurs éclats lumineux, brefs et éblouissants, un épais voile de fumée enveloppe la salle ; les verres tintent joyeusement et les danseurs s’ébrouent à nouveau.
— Ah, zut, c’est costumé ! Je te préviens, je ne veux pas voir de fée ni de sorcière, ni de chèvre ni de loup ou alors je file, s’agace CR.

BO repère vite un petit gars lunaire et ébouriffé, une vraie tête de poulbot. (On dirait un des sept nains…chut) !
CR, un peu en retrait, voit s’avancer vers elle, une créature légère, gracieuse, délicate, douce, dont la présence étonne dans ce tintamarre .
— Je suis BN. Je crois que je vais renaître ici.
— BN ?
— Oui. «  Belle Nuit ». C’est mon nouveau nom : la pâleur de la neige ou de la mort, ça suffit !

A l’issue d’une nuit enfiévrée, juste avant les premières lueurs de l’aube, quand la fête s’achève, les 4 se saluent, fin prêts à réaliser leurs rêves……..
BO et son poulbot ne veulent plus voir d’arbres ni de scie, de bol de soupe ni de cuillère ; d’ailleurs un couple va les conduire à Paris. Là-bas, ils iront au cinéma, au concert, au théâtre, et dès les beaux jours, ils entreprendront leur tour de France des festivals. Ensuite, cap sur Berlin pour d’autres horizons.
CR et BN ne veulent plus entendre parler de bois sombres ni de chemins creux, de pommes ni de pot de beurre. Elles mettent le cap sur Bréhat ou Belle-île, selon les opportunités et pour la saison sans touristes. Dès le retour des beaux jours, elles partiront s’isoler sur l’Aubrac et ses vastes pâturages à l’horizon dégagé.

Alors que les couples s’éloignent on entend  un murmure :
— Dis BN, surtout jamais de galette chez nous, même au sarrasin ; et encore moins de panier pour aller au marché,  sinon je vois rouge !

Depuis ce jour où les héros ont déserté les albums, le père Flammarion a sombré dans l’oubli et les enfants d’aujourd’hui ne rêvent que robots, lasers, drones, dans un monde de béton et de métal… hurlant.

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& puis, après vous avoir proposé ce sujet, j’ai fait un peu de rangement dans une pile de papiers coincée dans un meuble, et j’ai retrouvé ce fascicule A5 plié en 2, ramené de Crest en 2010…!


15 jours à toute blinde

Date : 7 novembre 2020
15 jours à toute blinde

ça c’était en venant en train (avec 45 m de retard…) le 22 octobre… en passant par Toulouse et la librairie Terra Nova, où j’ai trouvé des trésors, dont cette carte de la méditerranée :
pour en savoir plus, allez là

je leur ai déposé un jeu d’affiches, et un jeu pour Tulle, où ça peut toujours servir, la preuve…

le vendredi, direction l’imprimerie Maugein chercher notre livre avec les photos des ateliers Transat

avant d’aller en porter un paquet à l’institut Don Bosco l’après-midi ; beau locaux, mais loin entre la préfecture et la prison, tout un programme pour les jeunes migrants..!!
& vendredi aussi, réunion pour mettre au point nos cours de français, et une bibliothèque a construire….

à Tulle, le lundi 26 octobre, c’était le “finissage” de l’expo, fort sympathique et chaleureux


j’ai essayé de faire d’autres photos du rideau de verre impossible à photographier…
après, dès le mardi, décrochage, le plus dur était de défaire ce qui avait été très bien fait, retrouver les vis sous l’enduit et la peinture du grand panneau lumineux…

fini, tout remballé le jeudi midi, j’ai fini par le trou de pluie!

On avait oublié la grande bâche à la place de la croix!!

mercredi après-midi, vitrine du Lieu/lien, avec Jean-Pierre et Raphaëlle, et Gilles qui est passé nous voir



jeudi soir, atelier d’écriture avant confinement
 
rentrée lundi avec la voiture pleine à ras bord, convoi exceptionnel de céramique et verre! maintenant, il va falloir ranger mon atelier où on peut plus mettre un pied devant l’autre! les expos, c’est pas que l’expo, c’est tout préparer et emballer et transporter avant, et après, pareil à l’inverse, aplanir le chaos..!
& un (bout de) mail qui me fait dire que l’atelier d’écriture est suivi par… ? bien d’autres gens…! (super!)

& puis, une discussion avec Jean-Pierre entre positif et négatif….

& prévenir (entre autre..!) Christine qu’elle ne va pas me voir à l’Encre Rouge…

 

ça me fait penser que j’ai fait une tarte tatin aux endives, une tuerie!!

tandis que Sylvie m’envoie un message trouvé dans la rue sur le bord d’une fenêtre

une idée en recevant la newsletter de l’espace de l’Art Concret, à Mouans-Sartoux, et en voyant le sourire de Régine :

& si on faisait pareil à Pec avec les œuvres de l’artothèque ?

& une (2) affiche à faire pour envoyer lundi à l’impression, pour la Cave Poésie, dans les sucettes toulousaines pour la fin-début de l’année! Mais j’ai ramé..!!! Mettons ça sur le dos du Covid..!


sauf que cette dernière est en rvb et pas en cmjn, à l’impression ça sera bleu plus foncé, impossible (pour moi) d’avoir un outremer lumineux en convertissant la photo en cmjn (pas gênant pour cette fois encore), va falloir que je mène l’enquête!!
mener l’enquête aussi après avoir vu ça dans un dossier pour le printemps des poètes de l’année dernière (parce que faut faire celui pour l’année prochaine…)
Voilà une chose qui nous intéresse pour les cours de français à inventer avec des migrants… Elle a eu lieu et on peut connaître ce qui s’est dit lors de cette table ronde ?

& puis un mail de Christine T., qui me fait comprendre que les 3 trucs bien essaiment toujours, et ça c’est top!

allez écoutez, peut-être que ça fera aussi un truc vraiment bien dans votre journée!

 


Au courrier, avec des affiches

Date : 1 novembre 2020

Un mail qui fait plaisir, de l’expert Objets Précieux de la Maif, avec qui j’avais fait connaissance par téléphone suite à l’inondation du Lieu/lien et de mes affiches, (et suite à l’expertise d’un monsieur plus compétent en papier peint qu’en peinture…) :

Le courrier de Sandrine, de la librairie l’Archa des Carmes, à Arles :


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